Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Pyjama" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
Harry se réveilla en sursaut, et il cligna des yeux, perdu.
Il était couché dans un lit plus étroit que le sien, moins confortable également, aux draps rêches et immaculés. Il n'avait pas besoin d'avoir une vision nette de la pièce pour savoir où il se trouvait, le pyjama caractéristique qu'il portait était une assez bonne indication.
L'infirmerie. Une fois de plus.
Avec un soupir, il se redressa dans le lit, veillant à ne pas faire le moindre bruit. Si madame Pomfresh l'entendait, elle arriverait immédiatement et l'examinerait sans pitié. Harry avait juste besoin d'un peu de temps pour reprendre ses esprits et se souvenir de ce qui s'était produit.
Clignant des yeux, il passa les mains sur ses bras, puis sur ses jambes, essayant de trouver une blessure quelconque. Ou le reste d'une blessure. Aussi efficace que puisse être l'infirmière de Poudlard, elle ne pouvait pas juste le rafistoler aussi rapidement.
Il secoua lentement la tête et repoussa les draps d'un geste vif, pour balancer ses pieds hors du lit. Le sol froid le fit frissonner, mais il se releva quand même, constatant qu'il se tenait parfaitement sur ses jambes, et qu'il n'y avait pas la moindre douleur.
Sourcils froncés, Harry tendit la main vers la table de nuit à proximité et tâtonna jusqu'à trouver ses lunettes.
Il soupira lorsqu'il vit nettement la pièce, et il reprit un examen minutieux de son corps, soulevant la veste de son pyjama rayé pour vérifier qu'aucune nouvelle cicatrice n'était apparue sur lui.
Décidant qu'il allait bien, aussi bien que possible, il envisagea sérieusement de se faufiler en silence en dehors de la pièce, pour rejoindre son dortoir et essayer d'avoir une explication sur sa présence à l'infirmerie. Hermione hurlerait peut-être sur son irresponsabilité, mais Ron lui répondrait…
L'idée d'affronter la fureur de madame Pomfresh coupa net toute envie de fugue et il se passa une main dans les cheveux, avant de secouer la tête fataliste. Il n'échapperait visiblement pas à un examen complet et à la tirade agacée de l'infirmière sur sa façon de toujours se mettre en danger. Rien de bien nouveau.
Harry cligna des yeux, et plutôt que d'appeler, il avança lentement à travers l'infirmerie, vérifiant ainsi qu'il n'y avait aucune douleur cachée. Devant le bureau de l'infirmière, il souffla et leva la main pour frapper, mais la porte s'ouvrit avant qu'il ne puisse terminer son geste.
L'infirmière eut un mouvement de recul et blêmit brusquement, chancelant comme si elle venait de voir un fantôme. Harry tendit le bras pour la rattraper, et elle balbutia.
— Monsieur Potter…
Harry lui adressa un large sourire qui se fana rapidement en voyant l'expression choquée de l'infirmière. Il se souvint juste à cet instant qu'il avait vérifié son corps, mais pas son visage et commença à imaginer un incident de potions ou de Quidditch qui aurait pu le défigurer. Aussitôt, il palpa ses joues et son front, avant de se détendre, ne trouvant rien d'anormal.
— Madame Pomfresh, il y a un souci ?
Elle prit une grande inspiration et tira sa baguette de sa manche en un geste vif. Elle marmonna et une petite boule de lumière vive en sortit et s'éloigna, passant à travers la porte de l'infirmerie.
Puis elle inspira profondément, et lui attrapa le bras pour le conduire sur le lit le plus proche et le forcer à s'asseoir.
— Depuis quand êtes-vous réveillé, monsieur Potter ? Vous n'auriez pas dû vous lever si vite !
Harry haussa les épaules, boudeur. Ça, c'était habituel et rassurant.
— Je suis réveillé depuis quelques minutes. J'ai vu que je n'étais pas blessé et que j'allais bien, alors je me suis levé. Mais je ne me souviens plus vraiment de ce qui s'est produit. Ai-je loupé beaucoup de cours ?
L'infirmière hoqueta et marmonna, incertaine.
— D'abord, je vous examine, ensuite nous verrons les détails.
Harry ne protesta pas, sachant que c'était inutile de tenter de faire changer d'avis le dragon de l'infirmerie.
Il attendit patiemment alors qu'elle lançait plusieurs sorts sur lui, sourcils froncés, l'examinant visiblement en détail. Harry allait poser une question lorsque la porte s'ouvrit brutalement et que Rogue entra, suivi de près par MacGonagall.
L'air sombre du maître des potions lui fit redouter des paroles acerbes et un retrait de points conséquent, mais il s'approcha juste et il attira son poignet pour prendre son pouls.
Harry commença soudain à paniquer. Quelque chose n'allait pas. Définitivement pas. Rogue ne l'avait jamais touché avec cette… douceur ? Et l'homme n'avait jamais résisté à la tentation de le pousser à bout avec ses mots acérés.
Le maître des potions grogna et le fixa un instant.
— De quoi vous souvenez-vous, Potter ?
Harry inspira doucement, et se concentra sur l'homme. Lui seul se montrerait douloureusement honnête sans chercher à le ménager.
— Je…
Harry écarquilla les yeux, perdu.
— Je ne sais pas…
— Potter !
Le ton sans appel de Rogue le fit reprendre pied et il se concentra sur les doigts frais tenant toujours fermement son poignet.
— Dites-nous juste… votre dernier cours ? La dernière chose que vous avez faite ?
Harry se concentra et commença, indécis.
— Je revenais du match de Quidditch entre Poufsouffle et Serpentard avec Ron et Hermione. On avait prévu de s'installer tranquillement dans la salle commune.
MacGonagall laissa échapper une exclamation choquée et elle plaqua ses mains sur sa bouche. Harry sursauta et sa réaction lui fit peur. Il commença à hyperventiler, essayant de forcer sa mémoire, paniqué.
Rogue éleva de nouveau la voix, implacable.
— Monsieur Potter ! Ignorez cette vieille chatte émotive et regardez-moi !
Harry sursauta et cligna des yeux. L'exclamation outrée de sa tête de maison le fit glousser et Rogue hocha la tête, approbateur.
L'homme sembla s'assurer qu'il soit calmé, et soupira.
— Vous avez visiblement perdu un peu de votre mémoire. Rien de catastrophique, c'est probablement transitoire, tout va revenir. Le match de Quidditch dont vous parlez a eu lieu il y a près d'un an.
Harry ouvrit la bouche et la referma brutalement, choqué. Puis, il se pencha en avant, respirant profondément, essayant de ne pas perdre connaissance. Finalement, il se redressa.
— J'ai été blessé ?
L'homme pinça les lèvres, mal à l'aise. Puis il haussa les épaules.
— Vous avez été dans le coma presque tout ce temps. Quelques jours après ce match, les Mangemorts ont attaqué Poudlard.
Rogue lâcha sa main et déboutonna calmement le poignet de sa manche, remontant le tissu noir sur son bras, exposant son avant-bras. La marque des Ténèbres n'existait plus, il ne restait plus qu'une tache indistincte d'encre.
Harry, comme hypnotisé, tendit les doigts et toucha le bras de son professeur, avant de murmurer.
— Il est mort ?
Rogue lui offrit un sourire pincé — probablement l'expression la plus cordiale qu'il puisse lui accorder.
— Totalement et irrévocablement.
Décidant que c'était une excellente nouvelle, Harry repoussa l'inquiétude au sujet de son amnésie, et sourit, soulagé.
