Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Jérémiades" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
— Oh par Merlin, Ronald Weasley ! Vas-tu enfin cesser tes jérémiades ?
Le sifflement furieux de Hermione eut le mérite de faire taire Ron — provisoirement — alors qu'il se plaignait une fois de plus. La jeune femme roula des yeux, avant de se tourner vers lui, le pointant du doigt et appuyant chaque mot d'un léger coup dans la poitrine.
— C'est toi qui as voulu ça ! Tu étais trop curieux pour attendre ! Ne t'avise plus de te plaindre ou je te jure que…
Elle laissa sa menace en suspens, satisfaite de voir le jeune homme déglutir, mal à l'aise. Après un dernier regard d'avertissement, elle avança en silence, traînant le rouquin à sa suite sans se préoccuper de ses états d'âme.
Après tout, s'ils en étaient là, tout était de la faute de Ron.
Depuis peu, Harry passait de plus en plus de temps seul. Il s'isolait et disparaissait des heures durant, refusant de dire ce qu'il faisait de ces moments de solitude.
Ron s'était en premier lieu vexé de ce soudain éloignement et il avait boudé. Mais le rouquin avait vite oublié sa colère en prenant conscience que Harry ne semblait pas se soucier de ses sentiments.
Agacé, il avait observé Harry attentivement, essayant de comprendre ce qui avait changé chez son ami. Pour une fois, il fut le premier à remarquer son air inhabituellement rêveur ainsi que le petit sourire qu'il affichait parfois quand il croyait que personne ne le regardait.
Sa première réaction avait été de se réjouir, en pensant que son ami était amoureux. Dans son esprit, Harry ne pouvait qu'être amoureux de sa sœur, aussi, il les voyait déjà en couple, faisant en sorte de laisser sa place à Ginny pour qu'elle se colle encore plus à celui dont elle rêvait.
La désillusion avait été brutale lorsqu'il avait pris conscience que Harry ne jetait pas le moindre coup d'œil à Ginny. Il l'ignorait totalement, blessant sa petite sœur.
Furieux de nouveau, il était prêt à confronter son ami, mais Hermione l'avait retenu, lui assurant que Harry risquait de se fermer comme une huître s'il l'attaquait de front. Hésitante, elle avait murmuré qu'il y avait peut-être quelqu'un d'autre que Ginny, mais Ron refusait de l'entendre. Harry Potter devait obligatoirement aimer sa sœur, et personne d'autre.
À force d'épier son meilleur ami, il avait finalement découvert que Malefoy — l'ignoble fouine Malefoy — l'observait aussi de près, sans le ressentiment habituel. Un peu comme s'ils avaient conclu une trêve.
Aussitôt, Ron décida que la seule raison pour laquelle Harry ne voyait pas Ginny était qu'il était sous l'influence néfaste de Malefoy. Ce foutu blond peroxydé devait lui avoir lancé un sort, ou donné une potion et Harry se retrouvait perdu dans une brume artificielle, perdant tout son libre arbitre.
Il insista encore et encore auprès de Hermione, mais la jeune fille restait septique. Cependant, lorsque Harry croisa Malefoy dans un couloir et le salua poliment, elle se laissa convaincre à demi. Elle refusa de dénoncer le Serpentard, persuadant Ron qu'ils ne pouvaient pas s'attaquer à lui sans preuve… Et Ron avait eu l'idée incroyablement ridicule d'espionner leur meilleur ami pour savoir où il se rendait lorsqu'il disparaissait.
Bien que suivant Ron, Hermione était surtout présente pour modérer les ardeurs du rouquin — parfois un peu trop sanguin — mais aussi par curiosité. Elle était heureuse que Harry semble amoureux, il méritait un peu de bonheur, lui plus que n'importe qui d'autre.
Harry errait ainsi depuis un moment dans les couloirs de Poudlard, avec un léger sourire, et Ron se plaignait d'en avoir assez. Il voulait des réponses et il en avait marre de cavaler à travers le château.
Finalement, leur ami entra dans une salle de classe habituellement déserte et Hermione tira Ron derrière une armure, l'obligeant à se dissimuler et le faisant taire d'un coup d'œil sévère.
À force d'entendre Ron supposer que Malefoy ait fait quelque chose à Harry, elle s'attendait à le voir arriver. Quelqu'un entra dans la pièce, mais ce n'était pas Malefoy.
C'était Pansy Parkinson.
Ron émit un grognement outré, mais Hermione l'ignora pour approcher de la porte et espionner l'intérieur discrètement.
Harry souriait tendrement et regardait Pansy comme si elle était son monde entier. La jeune femme s'était glissée dans ses bras, et lui parlait à mi-voix, l'air amusé.
Lorsque Harry se pencha pour embrasser Pansy avec douceur, Hermione soupira et jeta un sort de silence sur Ron pour l'empêcher de les déranger. Elle le remorqua à sa suite avant qu'il fasse irruption et dérange le moment de tendresse que le couple partageait.
Depuis, elle devait endurer ses plaintes incessantes. Hermione en avait assez de l'entendre répéter la même chose, que Harry devait aimer Ginny, ou qu'il avait probablement été ensorcelé par les Serpentard pour le piéger.
Elle grogna, consciente que Harry n'échapperait pas à une crise de Ron, mais elle se jura d'écouter son ami et de le soutenir…
