Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Danser" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Elle dansait, l'aube, pieds nus dans l'herbe humide, visage levé vers le ciel. Son chemisier blanc collait à son corps menu, et elle ondulait, suivant une musique qu'elle était seule à entendre, un sourire rêveur sur le visage.

Elle dansait seule au monde, sans se préoccuper de savoir si elle était observée ou non, levant les bras comme pour accueillir la pluie légère qui commençait à tomber.

Elle bougeait lentement, marquant parfois une pause dans son étrange danse pour caresser une créature invisible. Elle souriait, détendue, comme si tous les ennuis du monde glissaient sur elle comme la pluie le faisait.

Elle était trempée, mais elle ne s'arrêtait pas, ses pieds glissant avec grâce dans la boue qui se formait. Elle aimait ces moments paisibles, ces moments où elle se ressourçait, où elle pouvait vraiment être elle-même.

Après un dernier pas de danse léger, elle soupira et ouvrit les yeux, contemplant le ciel gris. Elle laissa échapper un rire joyeux en sentant les gouttes d'eau frapper son visage et elle ouvrit la bouche en tournoyant sur elle-même, bras écartés.

Finalement, elle soupira, et s'approcha des créatures qu'elle était venue voir. La plupart de ses camarades pensaient qu'elle était folle, puisqu'elle voyait des animaux qui n'étaient pas sensés exister. Cependant… Ils étaient peut-être dissimulés aux yeux de la plupart des gens, mais certains comme elle avaient le douteux privilège de pouvoir les admirer…

Elle souriait simplement aux moqueries, fidèle à elle-même. Elle savait que d'ici quelque temps, ils seraient nombreux à voir ces créatures… Et elle ne pouvait que se sentir triste pour eux.

Elle sortit une pomme de sa poche, une magnifique pomme rouge et brillante et elle la tendit à la créature qui s'approchait. L'animal la renifla, et croqua dedans.

La jeune fille gloussa de nouveau, heureuse d'avoir la confiance de ces animaux étranges. Elle les aimait malgré leur aspect repoussant. Pendant que le sombral se régalait de la pomme, elle le caressa lentement, se perdant dans ses pensées.

Elle allait reprendre sa danse quand elle croisa le regard d'un garçon vêtu d'un uniforme Serpentard. Elle lui sourit amicalement. Lui aussi pouvait les voir après tout.

Elle l'avait parfois vu les observer, sans jamais s'approcher, mais cette fois, il semblait soudain avoir le courage de venir près d'elle.

Souriante, elle avança vers lui d'un pas dansant, jusqu'à se trouvait assez près pour engager la conversation.

– Bonjour. Tu veux danser avec moi ?

Le garçon fronça les sourcils et il la dévisagea. Finalement, il grimaça et secoua la tête, ignorant grossièrement la question.

— Tu les vois aussi, ces choses.

C'était une affirmation brusque, et la jeune fille haussa les épaules, jetant un bref regard plein de tendresse vers le troupeau de sombrals.

— Bien sûr. Ils sont réels. Et très gentil. Beaucoup de gens ont peur d'eux, mais ce n'est pas mérité.

Il y eut un silence puis le garçon grogna.

— Que sont-ils ?

La jeune fille laissa échapper un rire amusé, et tourna sur elle-même, levant une fois de plus la tête pour récolter des gouttes d'eau sur son visage. Puis elle le fixa sérieusement de ses yeux clairs.

— Des sombrals. Tu les vois depuis longtemps n'est-ce pas ? Je parie que tu les as vus à ton arrivée à Poudlard.

Le jeune homme sembla perturbé et il secoua la tête, hésitant visiblement à fuir. La jeune fille le regarda avec un doux sourire, lui laissant le temps de se calmer un peu. Finalement, il chuchota, cachant du mieux qu'il le pouvait la peur dans son regard.

— Comment tu le sais ?

La jeune fille lui prit doucement la main, bougeant avec lenteur comme s'il était un animal qu'elle essayait d'apprivoiser, puis elle le tira doucement jusqu'aux chevaux squelettiques effroyables et fascinants à la fois.

Elle leva leurs mains jointes et elle lui sourit, comme pour le rassurer, avant de le faire caresser l'animal.

— J'ai commencé à les voir après la mort de ma mère. J'étais là, tu sais. Elle… Elle faisait des expériences et elle s'est tuée, juste sous mes yeux. J'ai préféré penser que je les voyais pour me consoler, même si la plupart des gens les voient comme un présage de mort. Moi je sais qu'il ne faut pas avoir peur de la mort.

Il y eut un long silence, pendant lequel les deux adolescents continuèrent à caresser l'animal, doigts entrelacés, moment hors du temps plein de douceur. Finalement, le Serpentard soupira et murmura, d'un ton inhabituellement doux.

— Ma mère est morte aussi. Mon père n'est pas un homme bon, loin de là. Et un jour… elle en a eu assez alors elle… Elle s'est fait du mal. Je l'ai trouvée, et… Je l'ai vue mourir. Je l'ai regardé, mais je n'ai rien pu faire. Je ne savais pas… Je l'ai laissé mourir.

La jeune fille haussa les épaules nonchalamment.

— Et bien, elle voulait être libre et tu l'aimais assez pour la laisser partir, non ? Tu ne devrais pas te sentir mal.

Le garçon se raidit, yeux écarquillés, persuadé qu'elle se moquait de lui. Mais elle continuait de caresser le sombral tranquillement, avec son éternel air rêveur. Il se détendit finalement et secoua la tête, avec un regard admiratif malgré lui.

— Tu es une fille étrange, tu sais.

La jeune fille gloussa.

— Vraiment ? Parce que j'aime danser ? Et puis… est-ce que c'est mal ?

Malgré lui, il se rapprocha d'elle, fasciné par cette fille hors normes.

— Je ne sais pas. Mais ne laisse personne te forcer à changer.

La jeune fille se tourna vers lui pour lui faire face et le contempla longuement, jusqu'à le faire légèrement rougir.

— Et toi, tu devrais te montrer tel que tu es réellement, Théodore Nott. Peut-être que la prochaine fois qu'on se rencontrera ici tu accepteras de danser avec moi ?

Elle lui plaqua un bisou sur la joue, spontané et surprenant, avant de partir d'un pas dansant, ses cheveux pâles ondulant dans son dos, l'hypnotisant presque.

En cet instant, le jeune homme aurait pu jurer que Luna Lovegood était une fée.