Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Trêve" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


— C'est Noël ce soir.

Les deux adolescents se fixaient avec animosité quand l'un d'eux, le brun, avait prononcé calmement ce constat.

Le blond hocha les épaules et un rictus moqueur s'afficha sur ses traits.

— Tu veux un cadeau peut-être ?

Ils échangèrent un regard brûlant de haine, prêts à reprendre les hostilités au moindre signe suspect. Ils se calmèrent rapidement cependant. Ils étaient seuls, sans le moindre public, et ils n'avaient pas besoin de simuler une exagération de leur ressenti ou de leur colère pour savoir ce que l'autre ressentait.

Ils avaient été proches après tout, à une époque.

C'était juste avant de quitter Poudlard. Ils avaient cru pouvoir changer leur destin. L'un appartenait à la lumière, l'autre aux Ténèbres et ils avaient tous les deux fait un pas vers l'autre, des rêves plein la tête.

C'était à l'époque de Noël également, et généralement ce moment de l'année s'emplissait de souvenirs doux-amers… Parce qu'entre eux, rien n'était terminé.

Le blond chuchota, incertain.

— Une trêve ?

Et le brun acquiesça, en se mordillant les lèvres, une habitude que son compagnon avait toujours adoré en secret.

— Une trêve de Noël.

Ils rangèrent leurs baguettes tranquillement, avant de se faire face, perdus. Se battre ne nécessitait pas de faire la conversation, ou de meubler les silences. Ils évitaient le regard de l'autre, inconfortable, et ce fut le brun qui attaqua soudain, refusant de regarder l'autre directement.

— Pourquoi ça s'est terminé comme ça, entre nous ? Je croyais que ça se passait bien…

Le blond serra les poings, soudain furieux.

— Ça se passait bien, Potter ! C'est toi qui as choisi de partir et de ne plus me voir !

Harry Potter plissa les yeux, et murmura dangereusement calme.

— Pardon ? Tu m'as envoyé cette foutue lettre stupide faisant de moi ton… petit secret ! Je ne voulais pas…

Drago face à lui laissa échapper un cri de rage et soudain, la compréhension illumina leurs yeux. Ils prirent conscience qu'ils avaient été dupés et qu'ils avaient perdu bien trop de temps…

Ni l'un ni l'autre ne fit le moindre geste — que ce soit vers la porte pour réclamer vengeance, ou vers l'autre pour rattraper ce qu'ils avaient perdu. Ils restèrent à se fixer, et hochèrent la tête avec un rictus similaire.

— Ils nous ont séparés…

— Non, Drago. Ils ont essayé. Depuis nous avons continué de nous chercher, encore et encore, sans jamais blesser l'autre.

— Tu redeviens sentimental, Harry…

Cette fois, ils échangèrent un sourire sincère, plein de soulagement. Drago tendit le bras pour écarter une mèche de cheveux noirs du visage de celui qu'il avait aimé à la folie — qu'il n'avait jamais cessé d'aimer même s'il avait caché ses sentiments derrière une haine factice.

— Alors ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Harry attrapa sa main pour la coller contre sa joue, soupirant au contact familier, et il eut ce petit sourire mutin qui rendait le blond fou de désir.

— Et bien, on peut déjà profiter de la trêve. Personne n'ira nous chercher, je pense.

Le brun ronronna presque de satisfaction, et s'approcha légèrement, hésitant.

Cette légère hésitation rendit Drago fou de colère : ceux qui avaient provoqué ce chaos, qui avaient fait douter Harry à son sujet, il allait les détruire méthodiquement, quelles que soient les raisons qu'ils avaient trouvées pour les séparer.

Il caressa la joue chaude du pouce, s'émerveillant de trouver la sensation familière, tout en se sentant ridiculement ému. Puis, Harry l'attira contre lui, et ils s'embrassèrent.

Leurs corps n'avaient rien oublié non plus, puisqu'à l'instant où leurs lèvres se rencontrèrent, ils eurent l'impression de remonter le temps.

Rien n'avait changé ni le goût de l'autre ni la façon qu'ils avaient de se sourire paresseusement entre deux baisers, sans écarter leurs bouches. Les cheveux de Drago étaient peut-être un brin plus longs alors que Harry avait changé la monture de ses lunettes. Le reste n'avait pas changé, et ils s'en assuraient en s'explorant de leurs doigts et de leurs bouches, comme pour se cartographier mutuellement.

Après un très long moment, Harry soupira et se laissa aller contre le blond — contre ce rival insupportable qu'il n'arrivait pas à faire sortir de sa vie. Que ce soit pour se battre ou pour s'aimer, ils revenaient toujours l'un vers l'autre…

Il soupira, enfouissant son visage dans son épaule comme il aimait le faire autrefois avant de murmurer.

— Il n'y a eu personne d'autre que toi.

Le blond eut un rire moqueur, mais il le serra plus fort contre lui, appréciant la confidence.

— Personne non plus pour moi. Ils ont essayé de me caser pourtant, mais je suis devenu plutôt bon à trouver des excuses…

— J'espère que tu es bon à débusquer les profiteurs qui nous ont menti, également.

Le blond leva un sourcil et répondit lentement, d'une voix traînante. Cependant, Harry le connaissait assez pour entendre l'incertitude dans sa voix.

— Ça dépend… Elle dure combien de temps ta trêve ?

Harry embrassa sa tempe avec tendresse, fermant les yeux en retrouvant son parfum épicé — probablement hors de prix — et le serrant contre lui, son cœur semblant sortir de la catatonie dans laquelle il était plongé depuis leur séparation brutale.

Il murmura contre son oreille, avec un sourire soulagé, le cœur battant.

— Illimitée. Ça te va ?

Un rire lui répondit et ils chahutèrent quelques secondes avant de se perdre dans un nouveau baiser, plus tendre et plein de promesses.