Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Pétrir" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Il était un fléreur, ça, il s'en souvenait. Enfin. Plus exactement, sa forme animagus était un fléreur. Pas un minuscule chaton, mais un fléreur de bonne taille, au poil épais et brillant.

Il n'avait pas le poil aussi noir que ses cheveux — même s'il avait conservé ses yeux verts incroyables — se retrouvant avec un pelage marbré, allant du gris clair jusqu'à un gris bleuté brillant.

Au moins, il se souvenait de son identité.

Parce que oui, Harry Potter, Sauveur du monde magique, était en cet instant même sous sa forme animagus — non déclarée au Ministère au passage — et il ne se souvenait pas comment il avait pu s'y retrouver.

Ses derniers souvenirs remontaient à la veille — à moins que ce ne fut l'avant-veille — lorsqu'il avait été convié à une réception des plus ennuyeuses, pour fêter sa victoire sur Voldemort et la paix retrouvée.

Ce type de réception l'ennuyait d'autant plus qu'il était probablement la personne la plus demandée de la soirée et il se débrouillait toujours pour quitter les lieux au plus vite, en toute discrétion.

Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'entre son arrivée à la soirée-anniversaire et l'instant présent, il y avait eu une suite d'évènements qui avait conduit au résultat actuel : lui, dans sa forme animagus, ronronnant et pétrissant avec détermination le torse de Drago Malefoy.

Sous sa forme humaine, il aurait probablement pris la fuite au plus vite pour se cacher sous la honte ressentie. De préférence loin de l'ancien Serpentard pour éviter toute remarque acerbe.

Mais il était actuellement dominé par les instincts félins du fléreur, et le petit animal se moquait bien de connaître le passé entre lui et Malefoy : à l'instant présent, le torse du blondinet était un parfait coussin et il se sentait parfaitement bien et en sécurité blotti dans son odeur.

Aussi, l'animal se mit à pétrir le torse offert avec une motivation fraîchement renouvelée, toute pensée humaine concentrée sur l'unique objectif de se souvenir de la soirée.

Harry remonta donc le temps, se souvenant qu'il était arrivé en retard à la réception parce qu'un groupe de sorciers l'attendait à la réception pour espérer avoir des autographes. Il avait fermement repoussé tout ce petit monde sans se laisser attendrir. Au début, juste après sa victoire, il avait accepté avant de découvrir que certains avaient créé un véritable marché parallèle et s'enrichissaient grâce à lui.

Il avait piqué une colère mémorable et depuis, plus personne n'obtenait rien de lui désormais.

Une des sorcières avait même tenté de l'aguicher pour l'accompagner — il était de notoriété publique qu'il se rendait toujours seul aux invitations — et il avait perdu beaucoup de temps à se débarrasser d'elle.

Forcément, en arrivant en retard, tous les yeux s'étaient braqués sur lui, le crispant davantage. Il n'avait jamais aimé la célébrité et il n'avait pas changé en vieillissant.

Ses tentatives de se glisser dans un coin tranquille échouant toutes les unes après les autres, il avait bu plus que de raison. Pas au point d'être ivre mort et de regretter ses actes, mais assez pour envoyer bouler ceux qui l'approchaient un peu trop pour le flatter sans le moindre ménagement.

Le fléreur-Harry soupira et s'étira avant de se remettre à pétrir, décidant que Malefoy faisait un coussin parfaitement acceptable.

Il se replongea dans ses souvenirs.

Malefoy avait été présent, lui aussi. Après tout, il était devenu avocat après la guerre, défendant les enfants ou proches de Mangemorts entraînés malgré eux dans les Ténèbres. Comme souvent, ils s'étaient croisés, s'étaient salués d'un signe de tête poli, mais ils n'avaient pas eu l'occasion de s'adresser la parole.

Et puis… Ginny était arrivée. Si au début, il avait été intéressé par elle, parce qu'il avait vu la jeune fille volontaire, courageuse et toujours de bonne humeur, il avait rapidement changé d'avis en se rendant compte qu'elle tenait de sa mère un côté autoritaire plutôt déplaisant et qu'ils n'avaient pas la même conception de la vie de couple.

Bien évidemment, Ginny n'acceptait pas sa décision et tenait à le faire changer d'avis, le plus souvent en se plaçant à ses côtés avec des airs de propriétaire imaginant faire fuir ses concurrentes.

Il avait tenté de s'esquiver à plusieurs reprises, mais elle le surveillait de près, visiblement décidée à repartir à son bras avec des airs conquérants.

Ginny savait beaucoup de choses sur Harry. Après tout, ils avaient grandi ensemble, et il passait beaucoup de temps au Terrier autrefois. Il ne pouvait pas lui retirer qu'elle s'était battue à ses côtés et qu'elle était une formidable duelliste.

Cependant, Harry avait très tôt appris à être autonome et à garder un jardin secret. Il n'avait jamais révélé tous ses secrets même à ses plus proches amis comme Ron ou Hermione.

Ainsi, personne ne savait qu'il avait failli être réparti à Serpentard — hormis le Choixpeau et peut-être Dumbledore. De la même façon, personne ne savait qu'il avait tenu à apprendre à devenir animagus, en hommage à son père et à ses amis Maraudeurs.

C'était sa forme animagus qui avait sauvé Sirius à Azkaban, et Harry avait craint devoir un jour fuir le monde magique… alors il avait appris dans le plus grand secret.

Malefoy avait fait diversion pour lui. Il avait dû voir ses tentatives pitoyables et le célèbre avocat avait échappé son verre sur la robe rouge sang de Ginny avec un air tout sauf désolé. Elle s'était mise à hurler sur lui, et Harry en avait profité pour filer à toute vitesse. Une fois sorti de la salle de réception, il s'était transformé en animagus.

Personne n'avait fait attention au fléreur errant dans les couloirs du Ministère, le prenant probablement pour le ratier des lieux — d'autres monuments emblématiques avaient leurs employés félins destinés à éliminer la vermine après tout.

Malefoy était ensuite tranquillement sorti de la salle de réception en sifflotant, les mains dans les poches, marchant d'un pas lent en regardant autour de lui. Il s'était installé dans un couloir désert, assis à même le sol et avait attiré à force de cajoleries le chat méfiant pour le câliner.

Lorsqu'un peu d'agitation plus loin leur avait fait comprendre que la soirée se terminait et que les premiers convives quittaient les lieux, Malefoy s'était souplement relevé et avait pris le chat dans ses bras, avec un sourire moqueur. Avant d'entrer dans la cheminée pour rentrer chez lui, il avait murmuré au chat.

— Les ratiers du ministère de la Magie sont des chiens, Potter.

La panique avait été éclipsée par la sensation désagréable du voyage — pire encore sous forme de chat que sous forme humaine — et il s'était retrouvé plaqué sur le torse chaud de Malefoy, alors que celui-ci se détendait dans son fauteuil. Les yeux à demi fermés, le blond avait grogné.

— Profite Potter, tu es en sécurité.

Et Harry l'avait pris au mot, décidant qu'il aimait définitivement pétrir la poitrine ferme sous ses pattes tandis qu'une grande main agile grattouillait sa tête…