Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "mort" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Depuis sa naissance, il avait entendu dire que la mort rôdait autour de lui. Il était orphelin après tout, son premier cri avait coïncidé avec le dernier souffle de sa mère.

Il avait survécu, miraculeusement, à une époque où les bébés n'avaient pas une espérance de vue très grande, surtout dans un orphelinat comme celui où il avait atterri. Il y avait peu de moyens, peu de personnel, les ingrédients parfaits pour une forte mortalité infantile.

Il avait grandi tranquillement, seul enfant à ne jamais être malade. Seul enfant également à ne jamais être adopté. Bien qu'il soit nouveau-né à son arrivée — le genre d'enfant recherché par des familles — aucun couple en mal d'enfant n'avait jamais jeté le moindre regard en sa direction.

Il ne s'était jamais fait d'ami. Les autres enfants le tenaient à l'écart, comme s'ils sentaient qu'il était différent.

Bien souvent, son regard fixe et si sérieux avait provoqué un frisson chez les employés de l'orphelinat et ils se tenaient à l'écart de ce garçon, si mignon en apparence.

La première mort qu'il provoqua fut à la fois décisive et insignifiante. Le jour s'était levé sur un matin triste et gris comme souvent, et les enfants avaient été rassemblés, grelottants, pour leur petit déjeuner.

Jusqu'à ce qu'il y ait de l'animation. Stubbs, le gamin le plus populaire de l'endroit depuis qu'il avait trouvé un lapin domestique et qu'il l'avait parfaitement dressé, fanfaronnait une fois de plus, sa boule de poils dans les bras.

Tout partit d'une remarque stupide, parce que quelqu'un avait complimenté l'animal inutile, s'extasiant sur sa capacité à se dresser sur ses pattes arrières en remuant sa petite truffe rose. Vexé que son animal soit victime de quolibets, le ton était monté entre Billy et Tom. Et les deux garçons en étaient venus aux mains.

Bien évidemment, les règles de l'orphelinat étaient strictes : les deux garçons furent sévèrement punis. Si Billy Stubbs eut l'air rependant, les yeux de Tom Jedusor brûlaient de haine et il jura de se venger.

Le lendemain, Tom Jedusor, toujours très matinal, paressa au lit. Il était toujours aussi calme qu'à son habitude, ne montrant pas la moindre émotion, installé confortablement sous la couverture un peu trop mince de son lit, bras croisés derrière la tête.

Il fixait le plafond, attendant tranquillement, un petit sourire supérieur fixé sur le visage. Bientôt, il entendrait le résultat de sa petite vengeance et Stubbs ne se dresserait jamais plus contre lui.

Lorsque les hurlements résonnèrent, il eut un large sourire et il hocha la tête, avant de dissimuler soigneusement son expression pour sortir dans le couloir, comme tous les autres enfants. Il entendit les premiers chuchotements effrayés et il savait que bientôt ses compagnons d'infortune auraient tous peur de lui. Les adultes ne sauraient rien, bien évidemment. C'était comme ça que les choses fonctionnaient à l'orphelinat.

Il eut le temps de voir la poutre et la corde grossièrement enroulée, au bout de laquelle pendait le joli petit lapin si mignon de Stubbs. Le petit lapin si docile, si facile à approcher.

La nuque brisée, le petit corps se balançait juste au-dessus du lit de Billy Stubbs, et le gamin était proche de la crise d'hystérie, horrifié de découvrir son compagnon tué. C'était la première chose qu'il avait vue en ouvrant les yeux et Tom savait qu'il garderait cette image toute sa vie.

Il ne put en voir plus, cependant. La directrice madame Cole fit écran de son corps et renvoya sèchement tous les enfants dans leurs chambres ou au réfectoire, leur interdisant de passer dans le couloir tant qu'il y avait des choses à faire.

Tom ne montrait aucune émotion, mais il ricanait intérieurement, fier de lui.

Décidément, la mort était son amie, et il comptait bien lui offrir autant de vies qu'elle le voulait tant qu'elle oubliait de l'emmener, lui…