Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Tiare" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Après réflexion, Hermione se demanda comment elle avait pu être aussi stupide, même si elle en avait bien une petite idée. Mais aveuglée par la colère — et une bonne dose de jalousie — elle n'avait pas pensé aux implications de ses actes. Elle avait juste cherché la meilleure façon de rendre Ronald Weasley fou de jalousie.

Puisque le rouquin ne semblait pas capable de s'éloigner plus de dix secondes de la bouche de Lavande Brown — cette pimbêche ne perdait rien pour attendre, elle se chargerait d'elle ensuite — elle allait attirer son attention de la façon la plus spectaculaire qui soit…

En demandant un rendez-vous à Cormac McLaggen.

Son camarade avait été ravi, bien sûr. Hermione avait vu du coin de l'œil Harry secouer la tête, mais elle l'avait ignoré, laissant Cormac l'enlacer fermement tout en commençant à déblatérer sur les choix de Harry dans son équipe de Quidditch.

Regrettant déjà son choix, elle resta évasive et surtout s'assura de faire parfaitement comprendre à ce cher Cormac qu'Harry ne changerait pas l'équipe pour elle. Au mieux, ils avaient une relation fraternelle…

Cormac avait hoché la tête, mais il ne perdait pas une occasion de se vanter de ses dons sur un balai, de son aisance naturelle, de sa façon d'arrêter même les pires tirs au but. Hermione l'écoutait distraitement, agacée dès le début de leur rencontre. Elle regrettait déjà sa pulsion vengeresse qui la plaçait dans une position inconfortable.

Acculée, elle ne put qu'accepter de l'accompagner au bal qui devait se tenir à Poudlard au week-end, cherchant déjà un moyen de s'y soustraire. Mais à moins de se rendre volontairement malade, elle n'allait pas pouvoir y échapper et elle se préparait déjà à assumer les conséquences de ses actes.

Le soir même, elle avoua la vérité à Harry. Elle se moquait bien de Cormac, elle avait juste voulu se venger de Ron qui s'affichait sans complexe avec Lavande. Mais Ron semblait s'en moquer totalement et Harry ricana.

— Tu es vraiment sérieuse ? Bon sang, Hermione ! Il ne réagit pas parce qu'il a compris que c'était juste… surréaliste. Toi et ce…

Hermione croisa les bras sur sa poitrine, boudeuse.

— Pourquoi ? Tu penses que je ne suis pas capable de… sortir avec lui ?

Harry renifla et secoua la tête avec un rictus moqueur.

— Il sait bien que tu es trop intelligente pour supporter longtemps ce fichu vantard ! Bon sang, si tu voulais le rendre dingue, il fallait viser Malefoy !

La jeune fille resta muette de stupeur un long moment avant de se frotter le visage et d'admettre d'une petite voix.

— Je n'ai pas réfléchi, Harry…

Malgré elle, elle ne put que rire avec son meilleur ami, et elle posa la tête sur son épaule, se sentant en sécurité près de lui.

Le jour du bal, Harry resta auprès de Hermione en signe de soutien. Il rejoindrait Luna plus tard — qu'il avait choisie pour être sa cavalière. Il adorait la Serdaigle rêveuse et il ne s'en était jamais caché : Luna n'avait jamais vu le Sauveur en lui et elle lui avait offert spontanément sa confiance.

Parfois, Hermione était un peu jalouse de leur relation particulière et fusionnelle, même en sachant qu'il n'y avait rien de romantique.

Cormac arriva en tenue d'apparat, et Harry roula discrètement des yeux. Hermione quant à elle, resta muette de stupeur, se pinçant discrètement pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Même Malefoy n'avait pas l'air si guindé !

Ce fut pour cette raison que Hermione le laissa l'enlacer sans dire un mot ou sans chercher à s'écarter comme elle le faisait toujours. Et c'est également pour cette raison qu'elle ne réagit pas au léger bisou à la commissure de ses lèvres.

Au moins, Ron avait assisté à la scène et il les observait les sourcils froncés, ignorant le babillage incessant de Lavande.

Même si elle n'appréciait pas Cormac, Hermione avait fait un effort vestimentaire et elle portait une jolie robe de coupe simple, dont le tissu chatoyant épousait ses courbes. La richesse du tissu en opposition avec la simplicité apparente du modèle donnait un effet renversant sur elle, et elle avait reçu pas mal de regards admiratifs — bien plus que lors du bal de Noël du Tournoi des trois sorciers…

L'imbécile se rengorgea en détaillant la silhouette d'Hermione avec plaisir, persuadé que la jeune fille craquait pour lui et qu'avant le lendemain, elle serait nue dans son lit. Il ignora le regard méfiant de Harry Potter pour se pencher vers Hermione avec un sourire qu'il voulait séducteur.

— Hermione… Si tu me permets, j'aimerais t'offrir un petit quelque chose… c'est dans les coffres de ma famille depuis si longtemps, mais quand je l'ai vu j'ai su que ce serait parfait pour toi.

Hermione rougit, gênée, et chercha une façon polie de refuser le présent, mais elle finit par hocher la tête en se jurant de le lui rendre à l'instant où la soirée se terminerait. Ce qui se traduisait par « le plus tôt possible » dans son esprit.

Harry détesta immédiatement le regard concupiscent de Cormac sur Hermione. Il la voyait peut-être comme une sœur, mais il n'était pas aveugle. Il était un garçon et il avait parfaitement conscience que Hermione était particulièrement séduisante lorsqu'elle s'apprêtait un peu. Là où des filles comme Lavande, Delmeza ou même Ginny passaient des heures à se maquiller et à chercher des vêtements les plus échancrés possibles pour attirer les yeux des garçons, Hermione avait juste à dompter ses cheveux et à porter des vêtements simples et près du corps pour faire de l'effet sans même s'en rendre compte…

Il n'irait pas lui dire ce genre de chose — il se sentirait bien trop gêné que sa meilleure amie pense qu'il fantasmait sur elle — mais il gardait un œil sur elle, s'assurant que personne n'essaierait de la séduire à son insu. Hermione était brillante — terriblement brillante. Mais elle se voyait comme la petite fille aux cheveux broussailleux, aux dents trop longues et aux genoux écorchés qui n'avait jamais eu d'amis avant son arrivée à Poudlard. Avec cette idée en tête, elle n'imaginait pas que quelqu'un puisse avoir l'intention de la séduire.

Lorsqu'il sortit un coffret en bois de la sacoche qu'il portait, Cormac eut un sourire triomphant, certain qu'elle allait adorer. Au même instant, Harry fronça les sourcils et frotta sa cicatrice d'un air absent, en regardant autour de lui, perplexe.

Il entendit le hoquet de stupeur de Hermione et reporta son attention sur le coffret, désormais ouvert devant les yeux brillants de sa meilleure amie.

C'était une tiare. Une magnifique tiare en argent, surmontée de pierres précieuses d'un bleu profond, en accord avec sa robe bleu nuit. Elle brillait doucement, posée sur un coussin de velours noir, et Hermione semblait subjuguée par le bijou.

Cormac eut un sourire suffisant, et tendit le coffret à Hermione.

— J'aimerais que tu la portes, Hermione. Je suis certain qu'elle t'ira à merveille…

Harry secoua la tête, écoeuré par la flagornerie du jeune homme détestable, mais soudain, il sursauta et écarquilla les yeux en se traitant mentalement d'idiot. Avec horreur, il vit Hermione avancer la main vers le bijou et il grogna. Plus rapide qu'elle, il s'empara de la tiare et partit en courant à toutes jambes, bousculant Colin Crivey qui entrait dans la salle commune et ignorant le hurlement de rage de Cormac McLaggen.

En cet instant, Harry se moquait bien de ce que ses camarades pensaient. Il savait qu'il aurait des réponses à apporter à son étrange comportement, mais il avait agi impulsivement parant au plus pressé, refusant que Hermione ne soit en contact avec cette horreur.

Et par-dessus tout, Harry était furieux au point de se jurer de frapper cet abruti de Cormac dès qu'il le croiserait de nouveau. Cet imbécile arrivait la bouche en cœur avec un ornement hors de prix, prétextant vouloir offrir à Hermione un bijou de famille. Sauf que Harry était prêt à parier que cette tiare n'avait jamais coiffé la tête d'aucune femme McLaggen.

Parce que le bijou n'était pas juste un joyau hors de prix. C'était également un horcruxe appartenant à Voldemort et Harry était prêt à parier que Cormac l'avait déniché dans la salle sur demande et s'était simplement servi…

Le jeune homme comptait bien prendre le temps qu'il faudrait pour détruire ce truc, en premier lieu. Le reste attendrait plus tard.

Dans la salle commune de Gryffondor, il régnait un silence de mort. Cormac bouillait de rage, tandis que Hermione était pétrifiée par la surprise, incapable de comprendre ce qui venait de se produire. Ron observait la scène, les yeux plissés, visiblement avide d'en savoir plus.

Finalement, Hermione lissa sa jupe nerveusement.

— Je… suis désolée, je ne comprends pas. Je… suis certaine que Harry avait une excuse parfaitement valable…

Cormac montra les dents, perdant soudain toute retenue.

— J'aurais dû m'en douter ! J'ai bien vu que ce crétin en pince pour toi ! Il a juste vu qu'il perdait et voilà !

Choquée, Hermione secoua la tête et balbutia.

— Non ! Enfin, Harry est juste mon ami. Je…

Cormac la bouscula, furieux.

— Eh bien, vas-y avec lui ! Bien sûr qu'il bave sur toi, il ne te quitte jamais du regard : faut pas être devin pour comprendre qu'il espère bien plus que ton amitié !

Les mots furieux de Cormac laissèrent Hermione muette de stupeur, figée par la surprise, essayant de s'accrocher à l'idée qu'il n'y avait rien d'ambigu entre Harry et elle. Ils en avaient plaisanté, et il lui avait juré qu'il la voyait comme sa sœur, rien de plus !

Perdue, ses yeux firent le tour de la salle et elle nota le regard furieux de Ron. Visiblement, il se moquait bien de ses rendez-vous avec Cormac, mais il était fou furieux qu'elle soit proche de Harry !

Elle fit semblant d'afficher un sourire rêveur et partit à pas rapides. Rieur, Neville qui n'avait rien manqué du drame qui venait de se jouer l'interpella.

— Hey Hermione ? Tu vas où ?

Elle haussa les épaules, rougit malgré elle et répondit clairement.

— Retrouver Harry. Je crois que nous… devons parler.

Neville se mit à rire et l'encouragea, la faisant encore plus rougir. Il serait toujours temps d'expliquer à Neville qu'ils n'étaient pas proches de cette façon après tout. Et le hurlement de rage de Ron dans son dos lui fit un bien fou. Décidément, la soirée s'annonçait merveilleuse et ne serait pas aussi ennuyeuse qu'elle l'avait imaginé !