Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Asthénique" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Les retenues supervisées par Rusard n'avaient jamais épargné qui que ce soit. Il fallait dire que pour trouver des raisons de punir les enfants élèves à Poudlard, Argus Rusard était un maître en la matière.

Il haïssait les enfants, et encore plus ceux qui avaient de la magie, persuadé qu'ils se moquaient de lui et de son statut de cracmol. Il détestait Poudlard, qu'il n'avait pu découvrir qu'en réalisant les tâches que même les elfes refusaient de faire. Il détestait même le monde de la magie, dans lequel il n'était rien. Qu'une erreur. Un pauvre ersatz d'humain sans magie.

Il trouvait toujours une raison de coller les enfants, il se sentait toujours puissant quand il les coinçait au détour d'un couloir et que la sentence tombait, irrévocable. Il n'avait peut-être pas le pouvoir d'ôter des points, mais au moins, il savait comment les faire obéir.

Pas besoin de magie pour ça.

Aussi, lorsqu'il avait surpris une dispute en cours dans un couloir presque désert — hormis un petit attroupement bruyant — il s'était frotté les mains, ravi de l'aubaine. Il avait collé tout le monde, marmonnant toute sa haine entre ses dents en conduisant la joyeuse troupe jusqu'à son bureau pour y noter les retenues.

Et son humeur devint presque joyeuse quand il découvrit qui il avait attrapé.

Drago Malefoy et Harry Potter. Le Sang-Pur qui le regardait comme s'il était à peine mieux qu'un animal, et le merveilleux Sauveur chéri, fils d'un des Maraudeurs qui avaient rendu son prédécesseur presque fou par leurs stupides plaisanteries. Il en avait fait des cauchemars à son arrivée à son poste, en lisant les rapports de Apollon Piccott sur les exactions des Maraudeurs. Et il s'était juré de tuer dans l'œuf toute tentative de ce style.

Malheureusement, s'il était la plupart du temps efficace, il avait échoué avec les jumeaux Weasley — des fauteurs de troubles nés, ces deux-là — et avec Harry Potter et Drago Malefoy — outre leur manie de se balader la nuit en toute impunité, ils se battaient comme des chiffonniers dès qu'ils en avaient l'occasion.

Ainsi, Rusard soupira presque de béatitude en les voyant tous les deux côte à côte, furieux et silencieux, s'envoyant des regards agacés.

Il murmura, essayant d'imiter le timbre impressionnant de Rogue et ne réussissant qu'à les faire grimacer à cause de son haleine fétide.

— Et bien messieurs ? Encore à vous battre dans les couloirs ?

Il s'attendait presque à les voir s'accuser mutuellement. Mais certainement pas face à une réponse calme et polie de Harry Potter.

— Non, monsieur Rusard. Nous passions par hasard et… il y a eu un léger incident.

Miss Teigne feula, comme pour se moquer des élèves, et Argus la caressa avec tendresse, lui souriant d'un air complice.

— Oh oui, ma belle. On ne nous la fait plus le coup des incidents, hein ?

Son regard passa sur les deux autres élèves. Un des petits Crivey, celui qui se baladait sans cesse avec un énorme appareil photo et qui mitraillait à tout va. Et Parkinson. La groupie qui suivait Malefoy partout.

De façon surprenante, Malefoy appuya les paroles de Potter et jeta un regard méprisant aux deux autres.

— Potter dit vrai. Crivey est arrivé et il a commencé à prendre des photos. Et Pansy a fait une remarque…

Rusard plissa les yeux, son regard passant de l'un à l'autre. Malefoy soupira en levant les yeux au ciel et Potter prit le relais, légèrement rouge.

— Parkinson s'est vexée quand Colin lui a dit qu'il préférait me photographier moi plutôt qu'elle…

Le Gryffondor si célèbre devint rouge de colère et haussa les épaules.

— Et ces deux idiots ont commencé à se battre !

Il y eut un silence soudain quand Rusard leva la main pour les faire taire. De façon surprenante, ni Potter ni Malefoy ne semblait décidé à entrer dans la dispute. Décidant que c'était un comportement suspect, il les dévisagea tous les deux avec intensité, se souvenant soudain que ça allait faire des semaines qu'il n'avait pas entendu parler de leurs batailles légendaires.

— Et vous deux ? Vous n'avez pas profité du chaos pour vous battre une fois encore ?

Les joues de Potter rosirent tandis que Malefoy choisissait de regarder les lourds classeurs à archives dans lesquels étaient rangées des années de retenues, amoureusement documentées.

Un reniflement moqueur parvint de la Serpentard et elle grogna, visiblement furieuse.

— Ils ne se battent plus.

Le né de moldus hocha frénétiquement la tête, avec un large sourire.

— Ils se disent même bonjour poliment !

Rusard écarquilla brièvement les yeux et sa curiosité s'éveilla aussitôt. Il tourna autour des quatre élèves, les observant soigneusement.

— Vraiment ? Plus de bagarres ? Plus de désordres ? Plus de drames parce que ces messieurs ont une divergence d'opinions ?

Parkinson laissa échapper un ricanement méprisant, et elle observa ses ongles avant de lâcher, d'un air supérieur.

— Ils sont totalement asthéniques. Ils arrivent même à rendre les matches de Quidditch ennuyeux !

En cet instant, Rusard regretta de ne pas avoir accès au Veritaserum brassé par Rogue. Quelques gouttes et il aurait pu extorquer tous les détails à ces délinquants en graine !

Cependant, Colin Crivey blêmit soudain et se pencha en avant, oscillant entre excitation et crainte.

— Monsieur Rusard ? Les hommes sorciers peuvent porter des enfants ? Tomber enceinte comme des femmes moldues ?

Il y eut un nouveau silence, alors que Harry Potter et Drago Malefoy semblaient perplexes, brisé par le rire soudain hystérique de Parkinson. Rusard grogna, essayant de deviner ce qui avait pu mettre cette idée dans le crâne de ce gosse idiot et bien trop impressionnable. Il aurait dû finalement appeler Rogue, il aurait adoré voir sa réaction à cette conversation totalement stupide…

Miss Teigne s'assit près de la porte et entreprit de faire tranquillement sa toilette, jetant de temps à autre un regard qui semblait moqueur à son maître. Argus secoua la tête, ses longs cheveux filandreux se balançant autour de son visage ingrat.

Finalement, le cracmol prit un air menaçant.

— Monsieur Crivey. Je vous jure que si votre idée est de vous moquer de moi, de tenter de me ridiculiser d'une façon ou d'une autre… les châtiments physiques vous sembleront bien plus attirants que la punition que je déciderai contre vous. À quoi rime cette question stupide ?

Le petit blond rougit furieusement et jeta un regard de pure haine à Pansy Parkinson. Puis il la désigna d'un doigt accusateur.

— Elle a dit qu'ils étaient asthéniques. Ma maman a vu le médecin et il lui a dit ça aussi. Et elle m'a envoyé un hibou ce matin pour m'annoncer que j'allais avoir une petite sœur !

Argus grogna. Il hésitait entre rire nerveusement ou frapper le gosse idiot. Il choisit plutôt de leur hurler de déguerpir et les menaça des pires sévices alors qu'ils détalaient tous les quatre sans demander leur reste. Puis, il s'appuya contre le mur et fixa sa chatte adorée.

— Ma belle, toi et moi, on a passé bien trop de temps ici. Je te jure qu'on ira dans un endroit où il n'y a pas le moindre enfant dès que possible…