Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "poitrine" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
Harry était particulièrement têtu, aussi il refusa net d'abandonner Drago dans les profondeurs de Poudlard, surtout qu'il était blessé. Ils s'approchèrent pourtant des étriers fixés au mur pour les examiner de plus près.
Après avoir hésité, Drago suggéra qu'ils tentent l'escalade, ensemble. Les appuis semblaient proches les uns des autres, suffisamment pour qu'il n'ait pas à trop solliciter sa cheville blessée. Sans compter qu'avec Harry près de lui, il ne craignait pas vraiment la chute. Il savait que le Gryffondor avait d'excellents réflexes, il l'avait suffisamment vu à l'œuvre sur un terrain de Quidditch.
Harry hésita.
— Tu es certain ? Ta cheville…
Drago roula des yeux et haussa les épaules.
— Potter, tu m'as lancé un sort de soin et tu m'as mis une attelle. Je pense pouvoir survivre.
Harry se renfrogna, mais désigna de la main le mur à Drago, pour l'inviter à passer devant lui. Il comptait bien assurer l'escalade du Serpentard, craignant qu'il ne chute et ne se brise les os.
Le jeune homme s'attendait à devoir batailler fermement, mais Drago s'approcha et posa son pied blessé sur le premier étrier, un peu incertain. Il testa son appui, masquant une grimace de douleur et leva les bras pour attraper les prises suivantes.
Harry l'observait attentivement, les yeux plissés, le cœur battant. Il ne comprenait même pas pourquoi il s'inquiétait autant, pourquoi il avait envie d'attraper le Serpentard pour l'empêcher de risquer de chuter.
Il le laissa progresser lentement, sans le presser, notant sa grimace d'inconfort à chaque fois qu'il sollicitait sa blessure. Puis, lorsqu'il eut la place de s'élancer, il suivit Drago, proche au point de pouvoir le toucher s'il tendait le bras.
Harry grimpait presque à l'aveugle, le regard fixé sur son camarade, tressaillant à chaque hésitation du Serpentard.
Un coup d'œil vers le sol lui apprit qu'ils étaient désormais au-dessus de l'étendue d'eau. Ils devaient être à quatre mètres environ et ils grimpaient lentement.
Drago vacilla, mais se rattrapa et souffla. Il fit une pause pour regarder vers le plafond, sourcils froncés.
— Potter ? Je ne vois pas le moindre signe d'une issue là-haut. Juste de la pierre.
Harry leva la tête à son tour, les yeux plissés.
— Y'a peut-être un endroit qui s'ouvre, non ? Ces trucs doivent conduire quelque part…
Le Serpentard n'était pas convaincu et il grogna, sans pour autant protester. Il pouvait difficilement faire demi-tour après tout ce chemin parcouru. C'était plutôt qu'il se refusait à abdiquer devant Potter, ou admettre une faiblesse.
Il souffla, et leva le bras, attrapant le cercle métallique un peu plus haut. Il lui sembla que la prise était plus loin que les précédentes et il dut s'étirer, poussant sur sa cheville blessée. Malgré ses dents serrées, il ne put retenir le gémissement de douleur qui lui échappa.
Il allait lancer une remarque pour empêcher Potter de montrer de la sollicitude — même si sa façon de s'inquiéter pour lui faisait naître une boule de chaleur dans sa poitrine — lorsque l'étrier céda brusquement. Il laissa échapper un glapissement surpris, les doigts crispés sur le morceau de métal désormais inutile.
Juste sous lui, Harry cria quelque chose qu'il ne comprit pas, l'esprit engourdi par la panique alors qu'il tentait de se plaquer au mur pour ne pas chuter. Un bref instant, il crut qu'il allait réussir à rétablir son équilibre. Il pensa sincèrement qu'il allait rester accroché au mur, comme un insecte géant, le cœur battant.
Puis, sa cheville plia et un cri de douleur lui échappa alors qu'il basculait, impuissant.
Il croisa le regard écarquillé de Harry, et il eut l'impression que le temps se suspendait alors qu'ils s'observaient.
D'un coup, Harry se tendit vers lui, penché dans une position impossible, sans la moindre peur, la main tendue. Dans un geste désespéré, il attrapa le poignet de Drago pour l'attirer vers lui, sans hésiter.
Drago percuta Harry avec force, le souffle coupé et il s'agrippa instinctivement à lui. Un bref instant, il pensa à le lâcher volontairement, pour ne pas l'entraîner dans sa chute. Mais le Gryffondor le tenait solidement et il n'avait aucun instinct de préservation…
Poitrine contre poitrine, leurs cœurs battant à l'unisson, ils reprirent un instant leur souffle. Harry tenait solidement les étriers et Drago avait ses bras enroulés autour de son cou, et les jambes autour de sa taille, comme un koala géant et très affectueux. S'ils n'étaient pas en danger, risquant de tomber de plusieurs mètres, Drago aurait rougi. Il avait cependant bien trop peur pour être gêné de leur proximité.
Finalement, Harry laissa échapper un rire rauque, les yeux brillants d'excitation et les joues rougies par l'effort.
— Je t'ai eu !
Un bref instant, Drago songea à lui hurler dessus, à lui reprocher les risques inconsidérés qu'il avait pris. Mais il était soulagé de ne pas s'être écrasé au sol… Tremblant, il laissa tomber son visage dans le coup de Harry, respirant son odeur familière, surpris d'être réconforté par sa simple présence près de lui. Il marmonna, pour la forme.
— Tu aurais pu te tuer !
Harry n'eut pas le temps de répondre alors qu'un des étriers qu'il tenait commençait à se desceller à son tour. Il jura sourdement en regardant autour de lui. Dans un sursaut, il cria à son camarade de s'accrocher à lui et il se propulsa, les yeux fermés, de toutes ses forces.
Drago glapit, toujours agrippé à Harry, incapable de le lâcher. La chute lui sembla interminable, mais ce fut le temps d'un clignement de paupière et le choc brutal avec l'eau glacée lui coupa le souffle.
La première réaction instinctive de Drago fut de tenter de se débattre, mais Harry le maintenait fermement contre sa poitrine, battant déjà des pieds pour les propulser vers la surface.
Lorsqu'ils crevèrent la surface, Drago prit une grande inspiration, essayant de ne pas paniquer. Il ne se sentait pas capable de nager, pas avec une attelle. Pas alors qu'il frissonnait violemment. Cependant, l'étreinte de Harry ne se desserrait pas et le Gryffondor commença à nager maladroitement en l'entraînant à sa suite, l'air déterminé.