Bonjour bonjour !

Je sais que je devrais être en train de poster la suite de ma fic "Le battement d'ailes du Papillon", mais comme je suis incorrigible, me revoilà avec le début d'une nouvelle fic. (Je n'écris pas du tout linéairement, et j'ai actuellement 5/6 fics Miraculous en cours, ce qui complique l'avancée de toutes mes histoires) (mais je compte bien toutes les terminer un jour). Celle-ci est ma deuxième fic la plus aboutie (et une des plus longues selon mes estimations (estimations qui s'avèrent être souvent fausses)), et j'ai eu envie de commencer à la poster car je suis un peu bloquée dans sa structure depuis des mois. Du coup, j'espère que me lancer ici me débloquera un peu la situation. Je ne garantis pas la régularité de post pour cette fic pour le moment, je compte mettre à jour beaucoup plus régulièrement "Le battement d'ailes du Papillon" avant, mais on ne sait jamais.

Cette fic est "canon" jusqu'à la fin de la saison 3, pas de spoilers de la saison 4 étant donné que j'ai imaginé l'histoire il y a presque 2 ans maintenant.

Bonne lecture :)


PARTIE I

CHAPITRE 1

Une odeur de brûlé flottait dans l'air.

Une atmosphère lourde.

Un silence assourdissant, ponctué par des sirènes de pompiers qui résonnaient, au loin.

Chat Noir bougea la tête. Son corps entier criait de douleur. Un sifflement désagréable bourdonnait dans ses oreilles, et il avait l'impression que ses poumons étaient en feu. Que s'était-il passé ?

Il ouvrit les yeux avec difficulté : il réalisa qu'il était allongé sur le dos, étendu sur le bitume. Des cendres retombaient du ciel. Le soleil éclatant au-dessus de lui lui brûlait la rétine. Il essayait de comprendre ce qui lui était arrivé, mais la douleur vive qu'il ressentait dans son bras et sa jambe l'empêchait de rassembler ses idées.

Soudain, tout lui revint en mémoire : l'akuma, la course-poursuite dans tout Paris jusqu'à la Tour Eiffel, la bataille, l'explosion...

- Ladybug !

Il eut l'impression que quelqu'un venait de réveiller son cœur à l'aide d'un défibrillateur. Où était-elle ? Que lui était-il arrivé ? Dans un crescendo de panique, il se redressa avec peine sur son coude valide, cherchant sa coéquipière du regard. Son cœur manqua un battement lorsqu'il l'aperçut, étendue sur le sol à quelques mètres de lui. Il se précipita à ses côtés et s'agenouilla auprès d'elle ; ses yeux étaient fermés, et son corps gisait inanimé sur le macadam brûlant. Tout son flanc gauche et son bras étaient lacérés, et Chat Noir pouvait voir sa peau sanguinolente à travers sa combinaison déchirée. Une tâche plus sombre avait commencé à se former sous la frêle silhouette de sa coéquipière, imbibant le bitume. Le corps de Chat Noir fut secoué par un frisson d'horreur qui parcourut sa colonne vertébrale.

- Ma Lady ! appela-t-il, la gorge nouée. Ma Lady, réveille-toi !

Mais Ladybug ne bougeait pas.

- Ma Lady, je t'en prie, réponds-moi ! Buginette ! Ladybug !

Mais Ladybug ne réagissait pas. Chat Noir pressa deux doigts contre son cou et fut un peu rassuré de sentir une pulsation, aussi faible soit-elle. Ladybug était toujours en vie ! Se raccrochant à cet espoir, Chat Noir n'avait plus qu'une seule idée en tête : il devait la mettre en sécurité coûte que coûte. Il passa un de ses bras au creux de ses jambes, entoura ses épaules de l'autre, et il se redressa, la serrant tout contre lui. Il fallait qu'il l'emmène d'urgence à l'hôpital. Ignorant complètement ce qu'il se passait autour de lui, il puisa dans les dernières forces qui lui restaient et s'éloigna du champ de bataille en quelques bonds.

Une fois certain d'être suffisamment loin, il fit une pause dans une impasse déserte et contempla la jeune fille qu'il tenait dans ses bras ; son visage était très pâle, figé dans une expression de douleur, et ses yeux, serrés comme des poings derrière son masque. Cette vision lui retourna l'estomac.

- Tiens bon ma Lady, lui murmura-t-il en resserrant son étreinte. Ne me laisse pas, j'ai besoin de toi.

Il prit une grande inspiration, ignorant le tremblement dans son souffle, et s'apprêtait à repartir, lorsqu'un « bip » sonore le figea sur place : la boucle d'oreille de Ladybug clignotait.

Un seul point noir.

Chat Noir réalisa brutalement qu'il ne lui restait plus qu'une minute avant qu'elle ne se détransforme. Un élan de panique s'empara de lui. Il ne fallait surtout pas qu'il la voie sans son masque, c'était une règle fondamentale entre eux. Leurs identités devaient rester secrètes à tout prix.

- Mais je n'aurai jamais le temps d'atteindre l'hôpital ! se dit-il, désemparé.

Chaque seconde qui passait devenait plus douloureuse. Il ne pouvait pas l'abandonner dans cet état. Il fallait absolument qu'elle soit soignée. La savoir aussi mal en point lui déchirait le cœur.

Il songea un instant à l'amener chez Maître Fu, mais il se retrouva confronté au même problème de temps : aussi rapide qu'il soit dans ses déplacements, jamais il ne pourrait atteindre la demeure du vieux Maître en moins d'une minute.

Chat Noir tournait et retournait la situation dans son cerveau, mais ne voyait pas d'autre solution : il allait découvrir malgré lui l'identité de la personne la plus chère à ses yeux. Il regrettait terriblement que cela se fasse dans de telles circonstances. Ladybug était inconsciente, et il avait la désagréable impression de lui voler ce moment d'intimité, ce secret qu'ils protégeaient farouchement depuis leur toute première rencontre. Mais il ne pouvait pas l'abandonner ainsi blessée uniquement dans le but de préserver leur anonymat, sa vie était en jeu. Il s'adossa au mur du bâtiment derrière lui et constata que sa respiration s'était emballée.

Plus que quelques secondes.

Il la sentait de plus en plus faible, il fallait qu'il se dépêche.

Il se rassura un peu en se disant que ce serait certainement plus simple qu'elle soit admise à l'hôpital en tant qu'anonyme. Elle passerait complètement inaperçue et personne ne se douterait que c'était en réalité la justicière masquée qui venait d'être admise aux urgences.

Un soupir douloureux lui échappa ; lui qui avait si souvent rêvé au moment où il découvrirait enfin l'identité de Ladybug, aucun de ses scénarios n'impliquait sa partenaire entre la vie et la mort, en train de se vider de son sang dans ses bras.

Un dernier « bip » retentit. Chat Noir déglutit et ferma les yeux, par réflexe. Une vive lumière rose vint transpercer ses paupières fermées, et la texture de la combinaison de Ladybug changea sous ses doigts gantés. Il devinait une matière plus rugueuse, comme un jean, et une veste légère. Il n'osait pas ouvrir les yeux, mais il finit par se raisonner : le temps était compté.

- Je te demande pardon ma Lady, murmura-t-il, désemparé.

Il ouvrit les yeux avec appréhension, une boule dans l'estomac. Son regard se posa sur son visage, et il sentit son cœur s'arrêter : ce visage, il le connaissait. Cette frange noire aux reflets bleutés, ces joues habituellement roses, ces grands yeux bleus qui ne s'ouvraient plus...

Marinette.

Il tenait Marinette Dupain-Cheng dans ses bras.

oOo

Marinette. Ladybug.

Ladybug. Marinette.

Marinette.

Sa camarade de classe. Son amie passionnée, aussi créative que maladroite. Mais aussi sa fabuleuse partenaire de combat. Celle qui l'inspirait un peu plus chaque jour par sa force et son assurance.

Son cœur se mit à battre plus fort. Tout lui paraissait flou.

Il n'eut pas le loisir de se poser plus de questions : il fallait qu'il reparte. Essoufflé, il se rendit compte qu'il avait retenu sa respiration jusqu'à présent. Il laissa échapper un long soupir et rassembla ses dernières forces, prêt à foncer. Il courut à en perdre haleine, son cœur tambourinant sous sa poitrine.

Marinette.

Le véritable prénom de sa coéquipière flottait dans son esprit, revenant en boucle. Il ne pouvait plus penser à autre chose. Son cerveau semblait s'être bloqué.

Il ne réalisa pas que sa bague bipait également. Toute son attention était concentrée dans son but : atteindre rapidement l'hôpital le plus proche. Tout était trouble autour de lui. Lorsqu'il aperçut le bâtiment des urgences au bout de l'avenue, il reprit son souffle et entendit tout d'un coup le dernier « bip ». Ce signal le fit sortir de sa torpeur. Il se faufila d'un bond dans une rue déserte, juste à temps. Sa combinaison de Chat Noir disparut en un éclair. Il vit Plagg sauter dans la poche de sa chemise qui contenait un morceau de camembert et il reporta son attention sur Marinette. Il fallait qu'il se dépêche. Son bras et sa jambe le lançaient toujours et il serra les dents pour tenter de se focaliser sur autre chose que la douleur qu'il ressentait ; ce n'était pas le moment de se préoccuper de son propre état général. Il serra Marinette plus fermement contre lui, et sentit le sang de ses blessures imbiber le tissu de son T-shirt au niveau de son abdomen.

Vite. Le temps était compté.

Il se remit à courir et entra en trombe à l'accueil des urgences, le sang cognant dans ses tempes.

- Aidez-moi s'il vous plaît ! s'entendit-il crier.

Il avait l'impression que sa tête allait exploser.

- S'il vous plaît, sauvez-la ! implora-t-il.

Une infirmière à l'accueil vint à sa rencontre ; lorsqu'elle constata l'état dans lequel étaient les deux adolescents, elle appela un de ses collègues en renfort, et, sans un mot, elle attrapa Marinette pour la déposer dans un lit. Adrien se sentait comme anesthésié ; il ne pouvait quitter des yeux la jeune fille qu'on venait de lui arracher des bras et qui s'éloignait de lui, allongée sous un drap blanc brodé au nom de l'hôpital avec un masque respiratoire posé sur son visage. Il fit un pas dans sa direction mais ce mouvement raviva ses blessures ; sa jambe blessée céda sous son poids et il s'effondra dans le couloir. Il eut vaguement conscience que quelqu'un le rattrapait, et il s'évanouit.


Oui, je vous laisse sur ce cliffhanger dès le premier chapitre, je suis comme ça hehe.

Petite précision : dans la série, Chat Noir et Ladybug ne peuvent pas être réellement blessés car leurs costumes et leurs pouvoirs les rendent quasiment invulnérables. Pour cette fic, je me suis un peu arrangée avec cette notion et je suis partie du principe que, si le Miraculous Ladybug répare tous les dégâts causés par la magie, il ne peut malheureusement pas soigner directement une blessure non magique (d'où leur atterrissage à l'hôpital). J'ai aussi attribué à Tikki le pouvoir de tout soigner lorsqu'elle n'est pas transformée (On ne l'a jamais vu faire dans la série, mais étant donné que Plagg est capable de désintégrer la planète d'un coup de patte lorsque Adrien n'est pas transformé, je pense que Tikki a un pouvoir puissant similaire de restauration/création).

Merci de l'avoir lu et n'hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en avez pensé :)

Bientôt la suite !

Bug out !