Je fais une petite entorse à la publication de ma fic principale "Le battement d'ailes du Papillon" et je rajoute un chapitre à cette fic-là qui n'a pas eu d'update depuis septembre :) Merci pour votre patience, j'avance cette fic beaucoup moins rapidement que l'autre, mais je compte bien la poster également jusqu'au bout.
Merci de suivre mes histoires, j'espère que la suite vous plaira :D (Pour info, toujours aucun spoilers de la saison 4)
Bonne lecture !
PARTIE I
CHAPITRE 3
En ouvrant les yeux le lendemain matin, Adrien mit quelques secondes à se souvenir où il se trouvait. Ce n'est que lorsqu'il sentit une main recroquevillée au creux de la sienne que la mémoire lui revint comme un flash. Il se redressa difficilement et étira son corps meurtri ; il s'était entêté mais il devait bien admettre que cette chaise n'était pas un lit idéal. Il ne se sentait pas du tout reposé. Son regard se tourna vers Marinette qui était toujours étendue sous les draps, les yeux clos. Elle semblait respirer normalement.
- Bonjour ma Lady, murmura-t-il en embrassant doucement le dos de sa main.
Il leva les yeux en direction de la fenêtre : le ciel s'était paré d'un bleu très doux, dans lequel se dégradaient des tons roses. Il devait être encore tôt. Reportant son attention sur le lit, il vit que Tikki dormait encore. Il souleva le pan de sa chemise et vérifia qu'il n'avait pas réveillé Plagg en bougeant, mais le kwami ronflait comme un bienheureux.
- Il doit sûrement rêver qu'il nage dans un océan de camemberts puants, se dit-il, amusé.
Adrien sortit son portable de sa poche et découvrit un message des parents de Marinette qui le prévenaient qu'ils seraient à l'hôpital d'ici une heure. Il avait également plusieurs messages de Nino qui se faisaient de plus en plus insistants à mesure que l'heure tournait et qu'il n'avait obtenu aucune réponse de sa part. Adrien se sentit coupable de ne pas lui avoir répondu, mais dans la spirale des évènements de la veille, il n'avait plus vraiment les idées claires. Il s'empressa de lui expliquer la situation et de le rassurer. Il se doutait qu'une fois que Nino aurait lu ses messages, Alya serait instantanément au courant et elle s'empresserait de transmettre l'information à toute la classe en moins de cinq minutes.
Il s'allongea à nouveau sur la chaise sans lâcher la main de Marinette et somnola ainsi jusqu'à l'arrivée de Tom et Sabine.
oOo
Trois coups discrets frappés à la porte résonnèrent dans la chambre.
- Tikki, souffla Adrien. Cache-toi.
Tikki sursauta et voleta jusqu'au sac de Marinette, les yeux encore plein de sommeil. Adrien vérifia que Plagg était toujours assoupi dans sa poche et il se leva tant bien que mal pour accueillir les parents de Marinette.
Tom et Sabine entrèrent, et Adrien ne put s'empêcher de penser qu'ils ne devaient pas avoir beaucoup dormi : leurs yeux étaient cernés de noir et leurs visages n'avaient jamais été aussi graves.
Ils le saluèrent avec un regard inquiet.
- Adrien, comment vas-tu ?
- Ça va, répondit-il en acquiesçant. Marinette dort toujours.
Adrien remarqua que le regard de Sabine s'attardait sur les traces de sang séché qui constellaient son T-shirt et sa chemise, et qu'elle tentait de masquer du mieux qu'elle pouvait son air horrifié. Elle lui lança un regard désolé et le prit délicatement dans ses bras. Adrien fut surpris, mais se laissa rapidement aller dans cette étreinte qui lui fit énormément de bien. La sensation de bien-être qu'il ressentit engendra des émotions contradictoires dans son cœur ; il n'y avait que sa mère qui le prenait ainsi dans ses bras à l'époque, avant qu'elle ne disparaisse. La pièce lui sembla tout d'un coup beaucoup plus chaleureuse.
- Merci du fond du cœur d'avoir veillé sur Marinette, jeune homme, dit Tom en posant une main paternelle sur son épaule. Je suis heureux de voir que vous êtes tous les deux tirés d'affaire. Heureusement que quelqu'un vous a transporté à l'hôpital après ce qu'il vous est arrivé.
Adrien ne le corrigea pas mais acquiesça timidement.
Les parents de Marinette s'installèrent à côté de leur fille, toujours un peu inquiets, mais malgré tout rassurés de la tournure que prenaient les choses. Adrien resta en retrait, peu sûr de savoir quelle attitude adopter.
- Adrien ? demanda la mère de Marinette. Est-ce que ton père est prévenu ? Quelqu'un est passé te voir ?
Adrien baissa les yeux. Son premier réflexe fut de mentir ; il n'avait pas tellement envie que les parents de Marinette le prennent en pitié. Mais le regard si doux de Sabine à son égard l'en dissuada.
- Mon... mon père n'est pas en France actuellement, finit-il par dire. Il est en Italie avec son assistante. Mais j'ai l'habitude, ne vous inquiétez pas, ajouta-t-il rapidement d'un air qui se voulait détaché.
Les parents de Marinette se concertèrent du regard et lui lancèrent un sourire rassurant.
- Bon, fit Tom. En attendant, on va s'occuper de toi. Il est hors de question que tu restes tout seul ici.
- Ça va aller, je vous assure, répondit aussitôt Adrien, gêné.
- Non non, répondit fermement Sabine. Tu veilles sur Marinette, mais toi ? Qui va veiller sur toi ? Vraiment, Adrien, on est là si tu as besoin, tu peux compter sur nous.
Tom se leva et fouilla dans un sac qu'il avait apporté avec lui. Il en sortit une grosse boîte estampillée du logo de leur boulangerie et l'ouvrit sous le nez d'Adrien : la boîte contenait une multitude de macarons de toutes les couleurs ainsi que des croissants et des pains au chocolat.
- Vas-y, sers-toi mon grand, fit Tom. Fais-toi plaisir ! Il y a des macarons aux fruits de la passion, il me semble avoir entendu Marinette dire que c'était ton parfum préféré.
A la vue des pâtisseries, Adrien réalisa qu'il était mort de faim. Il ne savait plus quoi dire face à tant de gentillesse. Il prit plusieurs macarons et les dégusta tout en notant mentalement d'en garder pour Tikki et Plagg.
Un sourire apparut sur son visage alors qu'il imaginait Marinette chez elle, rapportant régulièrement à Tikki quelques macarons et autres délicieux cookies de la boulangerie de ses parents en douce.
Adrien était malgré tout étonné que Marinette ait mentionné son parfum préféré à ses parents, mais cette pensée ne fit que renforcer la tendresse qu'il avait pour elle. Il avait vraiment hâte qu'elle se réveille.
oOo
Une infirmière passa dans la matinée ; lorsqu'elle aperçut Adrien, elle fronça les sourcils.
- Jeune homme, tous les médecins vous cherchent, votre chambre est à l'étage du dessous, dit-elle, désapprouvant visiblement sa présence ici.
- Je suis juste monté voir si tout allait bien pour elle, répondit-il en désignant Marinette. J'aimerais rester ici s'il vous plaît, est-ce que c'est possible ? S'il vous plaît...
Malgré ses mains jointes en signe de prière et son regard implorant qui aurait fait fondre les cœurs les plus endurcis, l'infirmière secoua négativement la tête.
- Cette jeune demoiselle a besoin de repos. Il y a déjà beaucoup trop de monde dans cette pièce. Si vous ne faites pas partie de la famille, je vous demanderai de partir. L'infirmier du service va passer changer vos pansements dans votre chambre.
Adrien lança un regard alarmé aux parents de Marinette puis baissa les yeux, quelque peu résigné à devoir regagner sa chambre. Tom Dupain se leva et posa ses larges mains sur les épaules d'Adrien.
- Bien entendu qu'il fait partie de la famille. Ces deux enfants sont déjà bien éprouvés comme ça, ne le renvoyez pas tout seul dans sa chambre s'il vous plaît, il sera bien mieux avec nous. Peut-être que l'infirmier pourrait passer s'occuper de lui ici ?
Adrien les remercia du regard, plus que touché par l'intervention de Tom Dupain en sa faveur. Il s'était potentiellement attendu à ce que le père de Marinette demande à l'infirmière qu'il puisse rester avec eux malgré tout, mais de l'entendre répondre sans aucune hésitation qu'il faisait partie de la famille lui réchauffa le cœur et laissa sur son visage une expression de soulagement mêlée à une gratitude sans borne.
Il faisait partie de la famille.
Cette phrase résonnait en lui, enrobée dans un sentiment à la fois étranger et doux.
L'infirmière soupira mais Adrien aurait pu jurer qu'elle avait esquissé un sourire.
- Je vais voir ce que je peux faire, finit-elle par dire.
oOo
Dans la soirée, l'infirmière raccompagna les parents de Marinette à l'accueil de l'hôpital.
- Vous savez, dit-elle. Votre fille a eu beaucoup de chance d'avoir échappé à une telle explosion avec seulement quelques blessures superficielles, cela aurait pu être beaucoup plus grave. Heureusement que le jeune homme a eu le réflexe de la transporter jusqu'ici, elle a pu être prise en charge immédiatement. Vu l'état dans lequel il est arrivé, ça n'a vraiment pas dû être évident pour lui, il a vraiment été très courageux.
Sabine et Tom se lancèrent un regard interloqué : c'était donc Adrien qui avait amené Marinette jusqu'ici ? Comment avait-il fait alors qu'il était lui-même blessé ?
Leurs réflexions furent coupées par une sonnerie provenant de la poche de la blouse de l'infirmière. Elle en sortit un biper et poussa un léger soupir.
- Je suis désolée mais je dois vous laisser. En tout cas, ne vous inquiétez pas, nous nous occupons d'eux et vous tiendrons au courant si jamais votre fille se réveille.
- Merci, fit Sabine. Nous repasserons voir les enfants demain.
L'infirmière acquiesça.
- Et essayez de faire rentrer un peu de bon sens dans la tête du jeune homme, ajouta-t-elle. Il ne faut pas qu'il privilégie la santé de votre fille au détriment de la sienne. Bonne fin de journée messieurs dames.
Les parents de Marinette restèrent un moment dans le couloir, pensifs. Adrien avait amené leur fille blessée et inconsciente à l'hôpital au mépris de ses propres blessures. Le cœur de Sabine se serra à cette idée. Il aurait pu lui arriver quelque chose de plus grave encore, mais il avait préféré mettre Marinette en sécurité avant tout. Tom lança un regard teinté de tristesse à sa femme et poussa un long soupir. Il était éternellement reconnaissant envers Adrien d'avoir sauvé sa fille. Il ne savait pas encore vraiment comment le remercier, mais il se promit de lui ramener encore plus de pâtisseries le lendemain ; c'était déjà un bon début.
oOo
Adrien fut forcé par le médecin de regagner sa chambre. Il se réinstalla à contrecœur dans son lit le temps que les infirmières lui changent ses pansements et lui remettent sa perfusion, mais il planifiait déjà de retourner dans la chambre de Marinette dès que tout le monde aurait le dos tourné. Sachant qu'il allait certainement devoir patienter quelques heures le temps que les couloirs de l'hôpital se vident pour pouvoir remonter à l'étage sans se faire attraper, il eut soudain une idée : son garde du corps finirait un jour ou l'autre par vérifier s'il était toujours dans sa chambre chez lui, et s'il découvrait qu'il n'était pas là, il allait prévenir son père à coup sûr. Adrien se dit qu'il pouvait facilement rentrer chez lui en deux bonds, faire acte de présence, et revenir ici tout aussi rapidement. A peine l'idée avait-elle germé dans son esprit qu'il avait sauté hors de son lit, prêt à mettre son plan à exécution. Plagg le vit s'agiter et soupira.
- Tu ne tiens donc vraiment jamais en place ?
- Plagg, je vais avoir besoin de toi ! annonça Adrien en guise de réponse.
Le kwami fronça les sourcils : ce ton ne lui disait rien qui vaille. Il en eut la confirmation lorsque Adrien leva son poing.
- Plagg, transforme-moi !
Plagg protesta mais se fit aspirer par la bague, et en quelques secondes, Adrien avait revêtu son costume de super-héros. Se retrouver à nouveau dans la peau de Chat Noir lui fit le plus grand bien. Il ouvrit la baie vitrée et respira un instant l'air qui commençait à se rafraîchir en cette fin d'après-midi. En équilibre sur l'encadrement de la fenêtre, il attrapa son bâton dans son dos, le regard déterminé. Il prit son élan, et deux secondes plus tard, il avait disparu au loin.
oOo
Il ne lui fallut que quelques minutes pour atterrir dans sa chambre chez son père. Le manoir était plongé dans un silence religieux. La nuit était tombée, et seul l'éclat de la pleine Lune éclairait sa chambre, projetant une lueur surnaturelle sur les murs à travers sa grande baie vitrée. N'importe qui d'autre aurait trouvé cette ambiance inquiétante, mais Adrien y était beaucoup trop habitué pour prêter attention à l'atmosphère froide de sa chambre baignée de la lumière irréelle de l'astre.
Il se détransforma avec un léger soupir et chercha rapidement du regard comment mettre son plan à exécution. Il lui fallait de quoi faire suffisamment de bruit de façon à ce que son garde du corps croie à sa présence si jamais il passait devant sa porte. Son regard se posa tout d'abord sur son piano ; il s'y installa et s'enregistra en train de jouer, tout en prenant bien soin de glisser aléatoirement quelques fautes dans le morceau. Il créa un fichier audio avec une boucle infinie, puis alluma son ordinateur : il y copia le fichier avec la mélodie, et activa le partage à distance depuis sa tablette de façon à avoir accès à son ordinateur depuis l'hôpital.
Relativement satisfait de son plan, il contempla un instant sa tablette et vérifia que tout fonctionnait correctement : il allait pouvoir lancer de temps en temps des films ou bien des jeux vidéos qui feraient croire à sa présence dans sa chambre alors qu'il serait au chevet de Marinette à l'hôpital. Il glissa sa tablette dans son sac avec d'autres affaires en laissant échapper un soupir de contentement.
Voilà une bonne chose de faite.
Il considéra un instant ses vêtements tâchés de sang et un frisson lui parcourut l'échine ; la vision de Marinette blessée et inconsciente dans ses bras le tourmentait toujours. Avec un soupir, il se dit qu'une bonne douche et une tenue propre ne seraient pas du luxe.
Il se traîna jusqu'à la salle de bain et s'apprêtait à ouvrir le robinet, mais lorsqu'il leva la tête, son reflet dans le miroir lui provoqua un choc : ses yeux étaient cernés de noir, et ses épaules habituellement bien droites étaient complètement voûtées. Son allure de mannequin, son port de tête altier et sa démarche assurée ne lui semblaient être qu'un lointain souvenir.
La gorge serrée, il détourna le regard ; ce n'était pas le plus important à l'heure actuelle. Toutes ses pensées étaient tournées vers Marinette.
Il défit ses pansements le temps de se laver et contempla l'ampleur des dégâts : les plaies superficielles se seraient certainement bien estompées d'ici la fin de la semaine, mais la douleur liée au choc qu'il avait eu semblait beaucoup plus tenace. S'il devait faire face à un nouveau combat contre le Papillon dans les prochains jours, il n'était pas certain d'être au top de sa forme. Il espérait vraiment que ce ne serait pas le cas.
Sentir l'eau tiède sur sa peau le revigora un peu. Une fois douché et changé, il enfila un sweat-shirt à manches longues. De cette façon, ses avant-bras étaient temporairement couverts et son garde du corps ne se douterait de rien.
Il ne lui restait plus qu'à se montrer au Gorille, en lui demandant de ne pas le déranger. Son plan se déroula sans aucun accroc, et une fois à nouveau enfermé dans sa chambre, il attrapa son sac, se retransforma et bondit à l'extérieur.
oOo
De retour à l'hôpital, il ne prit pas la peine de repasser par sa chambre et grimpa directement par la fenêtre de Marinette. Il se faufila discrètement à l'intérieur et retint sa respiration, alerte au moindre bruit. Les alentours semblaient calmes. Son regard se posa sur le visage de sa coéquipière dans la pénombre et il la contempla un instant, le cœur lourd.
- Détransformation, murmura-t-il en fermant les yeux.
Avec un soupir, Adrien s'apprêtait à s'installer dans son fauteuil habituel lorsque le grincement de la porte le fit sursauter : le médecin de garde venait d'entrer dans la pièce. D'un bond silencieux, Adrien se glissa dans le placard en bloquant sa respiration. Il aurait bien du mal à expliquer sa présence dans la chambre de Marinette au beau milieu de la nuit, et il n'avait aucune envie d'être renvoyé à l'étage en dessous, encore moins d'être viré de l'hôpital.
Par chance, le médecin ne remarqua rien. Il vérifia les machines autour de Marinette ainsi que sa perfusion, puis, semblant satisfait, se retira en refermant la porte. Adrien sortit de sa cachette, soulagé ; il était à présent certain de ne pas être dérangé de la nuit. Il s'assit sur le fauteuil, prit la main de Marinette dans la sienne comme à son habitude, et posa sa tête entre ses bras sur le bord du lit. Épuisé, il ne mit pas longtemps à sombrer dans les bras de Morphée.
N'hésitez pas à laisser des petits mots si ça vous a plu, ça fait toujours plaisir ^^
Un grand merci à ceux qui lisent et à ceux qui commentent (CDNg, Alixe, Lelectricite, Kapel85, Sarah70801, Guest, Fan miraculous, et Merlia01, mille mercis, j'adore lire vos reviews !) !
Bug out!
