Les évènement relatés dans cette fan fiction se déroulent un siècle après la fin du tome 7 de Harry Potter. Attendez-vous donc à quelques changements!

Bon, les persos évoqués dans Harry Potter sont évidemment à J.K Rowling, malgré les propositions très alléchantes que je lui ai fait.

Mais mine de rien, la plupart des persos présents dans cette fic m'appartiennent (ah quel bonheur de pouvoir dire ça). Donc pas touche XD ! Meuh non , j'adore qu'on réutilise mes persos dans d'autre fic, c'est-ce que je fait moi-même (mais en précisant évidemment d'où ils viennent).

Thalie Belphégor se baissa pour ramasser les affaires qui jonchaient le sol, éparses. Les vacances ne lui réussissaient vraiment pas. En deux mois, elle parvenait à transformer sa chambre en champs de bataille. Tout en maugréant, elle entreprit de ranger le cataclysme.

Othello, son hibou, en profita pour se percher sur son dos courbé. Elle le chassa d'un geste agacé et il partit se percher sur le sommet de l'armoire, l'air tout simplement outré.

Thalie se laissa tomber sur son lit. Elle aurait rêvé de pouvoir sortir respirer un grand bol d'air, mais le couvre-feu l'en empêchait.

A partir de 19h, il était strictement interdit de s'aventurer au dehors pour les mineurs et les Aurors patrouillaient. Thalie pensa sombrement à Sabina et Britany. Ses deux cousines avaient été portées disparues il y avait près de trois mois.

Une boule lui obstrua la gorge. Il y avait aussi l'oncle Gilbert. On n'avait plus de nouvelles depuis un an.

Elle secoua vigoureusement sa tête et se mordit la lèvre. Un tiers de sa famille était au service du ministère de la magie, un autre tiers colonisait le chemin de Traverse et le dernier tiers était constitué de personnes fantasques et particulièrement anormales qui sillonnaient le monde dans tous les sens. Oncle Gilbert faisait partie de ces derniers et Thalie le vénérait.

Elle laissa échapper un soupir; sa mère était dehors en ce moment même, à effectuer une ronde dans le quartier. Phèdre Belphégor était une Auror redoutable et redoutée, qui avait à ce jour envoyé une dizaine de Croquemitaines à Azkaban. Thalie ricana. Le nom des disciples du mage Crucifel était incroyablement seyant à ces infects criminels.

Crucifel était le premier mage noir a être parvenu à connaître une ascension aussi fulgurante depuis Lord Voldemort. Mais tous s'accordaient à dire que Crucifel s'était montré infiniment plus malin que le premier.

Il était parvenu à se faire élire ministre de la Magie à 23 ans et aduler du public. Il était, jeune, beau, plein d'idées révolutionnaires. Il avait chassé les détraqueurs d'Azkaban, crée deux nouvelles écoles de magie en Écosse et au Pays de Galle, un orphelinat à Londres, agrandit St Mangouste, élargi le Chemin de Traverse. On l'avait ovationné, admiré, on avait vanté sa maîtrise du verbe, son charisme et son ineffable générosité.

Et puis un jour, il avait proposé qu'on le laisse traverser le Portail. Il avait argumenté longuement, plaidé avec ferveur. La majorité des sorciers s'étaient rangé à son avis.

Et on l'avait laissé faire.

A son retour, il avait fait un discours.

« J'ai vu des choses extraordinaires. Il est temps que le peuple sorcier réalise l'ampleur des œuvres qu'il peut accomplir. »

Il fut applaudit, acclamé. Il retourna souvent derrière le Portail, et nul ne sut jamais ce qu'il y voyait exactement, mais à chacun de ses retours, il y avait des changements.

Tout d'abord, ils s'opérèrent sur sa personne. Son teint pâlit, ses cheveux prirent une teinte grise. Et de nouvelles créatures firent leur apparition dans le monde; des créatures peu amicales.

Et des personnes commencèrent à disparaître. Partout, les avis de recherche se multipliaient.

Et le ciel de Londres se colora d'un rouge si sombre qu'il se rapprochait du noir.

Et le temps se détraqua.

Ce ne fut qu'à ce moment que la population magique commença à réagir.

On s'interrogea sur le bien-fondé des excursions du ministre. Les voix de sorciers puissants s'élevèrent au dessus du brouhaha paniqué. Pannonique Heredia, la directrice de Poudlard, qui avait depuis le début opposé farouchement une attitude ferme et catégoriquement contre la traversée du Portail, rappela que ce dernier avait été crée il y avait plus de deux mille ans et scellé par les charmes les plus puissants qu'il lui avaient été donnés de rencontrer. Tant de précautions devaient avoir un sens, qui semblait évident : Jamais quiconque ne devait tenter le passage.

Phèdre Belphégor avait souligné que le ministre était parvenu seul à forcer une défense immémoriale, signe d'un pouvoir allant bien au-delà du légal.

Un arrêt fut signé contre le ministre, l'accusant d'usage de magie noire. Crucifel Wilkes fut donc contraint de fuir et d'abandonner son poste, mais il avait eut le temps d'assembler des disciples, les Croquemitaines, à qui il enseigna des sortilèges encore inconnus du monde de la magie.

Pannonique Heredia organisa la défense, elle instaura des couvre-feux, des fouilles, mais malgré tous ses efforts, elle ne parvint pas à débusquer Crucifel.

Parallèlement, il fallut jeter un maléfice colossal à la ville de Londres tout entière afin de faire croire aux moldus que le ciel était toujours aussi limpide qu'autrefois. Les créatures qui avaient fait leur apparition, de troublantes chimères, furent traquées. Mais le problème le plus phénoménal était celui du temps. Des maisons retournaient au Moyen-Âge, d'autres prenaient l'aspect de bâtiments futuristes. Des brèches temporelles s'ouvraient n'importe où, des personnes se trouvaient perdues au dix-neuvième siècle, d'autre voyageaient à la Renaissance. Bien heureusement, la majorité des personnes retrouvaient leur époque originelle grâce à une règle de magie ancestrale renvoyant les êtres à leur lieu de naissance, systématiquement.

Thalie avait treize ans lorsque Crucifel était monté au pouvoir. Aujourd'hui, elle en avait seize, et l'ombre s'était étendue sur son cœur. Comment pouvait-on envisager un avenir dans ce monde bouleversé, où l'on craint son voisin, l'ombre des arbres, où l'on pouvait à tout moment être aspiré par une faille temporelle ou assassiné par des Croquemitaines ?

On ne savait jamais si un proche disparu avait été faire un petit tour dans le temps ou s'était fait prendre par les serviteurs de Crucifel, et l'attente était cruellement douloureuse. Ainsi Thalie était-elle dévorée d'angoisse à la pensée de ses cousines et de son oncle . Elle avait tout de même de la chance : ses parents étaient tout deux en vie.

Thalie fut interrompue dans ses pensées par un grattement à la fenêtre. Elle se leva et se dirigea vers la vitre blindée et grillagée. Une créature à la fourrure sombre tapait du bec sur la vitre. Une chimère.

« Fumseck ! » hurla Thalie. « Fumseck ! »

Un roucoulement cristallin retentit et le phénix apparut dans la chambre . Mais la créature noire s'était déjà enfuie en laissant une lettre coincé entre les grilles. Au dehors, le ciel laissait filtrer par endroit une lumière sanguine. Thalie, la lèvre tremblante, était envahie par la peur. Crucifel et les Croquemitaines avaient l'habitude d'utiliser des chimères comme messagers.

Elle scruta l'enveloppe à travers la vitre épaisse. Elle put lire que la lettre lui était adressée.

« Fumseck » gémit-elle. « Qu'est-ce que je dois faire ? »

Le phénix se posa sur son épaule et frotta doucement sa tête contre la joue de la jeune fille.

« Merlin, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? » murmura-t-elle. « …les gens qui reçoivent des lettres des Croquemitaines disparaissent dans les jours qui suivent. »

Thalie leva les yeux au ciel.

« Je n'ai pas envie de mourir maintenant. »

Fumseck laissa sonner une note claire qui lui transporta le cœur. Thalie décida alors de prendre la lettre qui lui annonçait sa fin. Quoi qu'il arrive, son sort était fixé, autant lire sa condamnation.

Elle tendit une main résignée vers la vitre et la traversa sans peine. Elle saisit le papier et le jeta sur son lit. Fumseck observait la scène d'un oeil perçant, les ailes frémissantes, prêt à intervenir.

Thalie saisit sa baguette et décacheta l'enveloppe d'un coup sec (1), puis elle déplia la lettre.

A mademoiselle Thalie Belphégor,

J'ai la tristesse de vous annoncer que les agissements de votre mère m'agacent au plus haut point. Sa curieuse manie à me mettre des bâtons dans les roues devient assez fatigante.

Priez-la pour moi de calmer son ardeur si elle tient à garder sa fille unique entière.

Cordialement, Crucifel Wilkes

(1) : je rappelle que bien que Thalie soit encore mineure, elle habite une maison habitée par des sorciers majeurs. Le ministère sait uniquement que tel ou tel sortilège a été perpétré dans un lieu, mais pas par qui. Donc la plupart des enfants de sorciers en profitent pour utiliser leur baguette pendant les vacances, ces petits tricheurs XD .