Il se souvenait qu'il avait aimé.

Il se souvenait également qu'il en était mort, ce jour-là.

Le souffle toujours aussi court depuis son réveil, il se demandait si tout ce qu'il avait vécu, tout ce qu'il avait été, n'avait été qu'un cruel jeu concocté par n'importe laquelle des forces cruelles de l'univers.

Il était sûr d'une chose : Il était lui, sans vraiment l'être totalement. Quelque chose lui manquait mais il était incapable de se concentrer sur autre chose autre que ces derniers souvenirs. Je l'aimais.

Je l'aimais tellement. Je suis tellement désolé.

Ce ne fut qu'après un certain temps qu'une voix, lointaine, lui murmura de se relever et de reprendre vie. Un rire lui échappa enfin.
Quel funeste purgatoire, pensa-t-il, assis près de l'arbre de la mort.


Il n'était pas lui-même. Et la trainée de désolation qui avait laissé derrière lui ne pouvait que l'attester.


Leur rêve était encore là. Vivant. Mais, eux, ils ne l'étaient plus.


Par la suite, le temps se passait comme au ralenti. Il vivait. Il écoutait. Mais ce monde n'était pas le sien. Alors, il lui tourna le dos sans un regard en arrière.


Ce fut une douleur intense qui le tira de ses songes sombres ce jour-là. Quand il se décida d'ouvrir les yeux, il ne vit que du vert. Puis, éprit par un sentiment de déjà-vu, irrésistible, il se mit en marche presque instantanément.

Durant le trajet, il ne porta pas la moindre attention à la nature qui semblait s'éveiller à chacun de ses pas.

Il respirait encore quand il l'aperçut enfin. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il se trouvait ici, pourquoi l'univers semblait lui hurler d'intervenir ici et maintenant, alors qu'il lui avait été silencieux tous ces derniers mois.

Il s'abaissa silencieusement auprès de celui qu'il l'avait appelé. À sa plus grand horreur, ce dernier porta soudainement sa main toujours aussi ensanglantée jusqu'à son visage.

- Merci, murmura le jeune homme avant de sombrer.

Autour d'eux, la vie reprit sa place dans un souffle, comme pour cacher le malheur qui s'était déroulé sur ces terres.

Il ferma les yeux cette fois-ci quand le jeune Uchiha porta à nouveau sa main contre sa joue. Près d'eux, un corbeau croassa.

- Je ne saurais donc jamais votre nom ? lui demanda-t-il après coup tout en réajustant le ruban de tissu qui entourait sa tête.

Pendant un court instant, il hésita. Il pourrait lui dire qui il était. Il pourrait. Mais, les conséquences que cela pourrait impliquer l'effrayaient.

Hashirama était effrayé d'admettre qu'il était vivant.