Disclaimer : Tout appartient à JKR à l'exception de l'histoire qui est mienne.
N/A cette histoire prend en compte les derniers éléments que nous a fournis JKR à l'occasion du tome 6.
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Chapitre 1
La pluie était fine, une de ces petites pluies qui vous transperçaient les os, une de celles où une fois rentré chez-vous, bien au chaud, votre seul souci était alors de boire une bonne tasse de thé bien chaud. Un bon thé préparé dans les règles de l'art, comme tout bon Anglais apprend à le faire dès la naissance ou presque.
Hélas, aujourd'hui, pour Hermione comme pour ses compagnons d'infortune, il n'y aurait pas de thé chaud et encore moins de chez-soi douillet. Il n'y en aurait plus jamais. Hermione avait été une sorcière puissante, respectée, la plus brillante de sa génération, l'amie d'Harry Potter, elle avait été membre du célébrissime Trio. Héla, Le-Garçon-Qui-Avait-Survécu n'avait pas vaincu.
Hermione ferma les yeux, resserrant son pauvre châle autour de ses épaules, elle pressa le pas ; la pluie s'intensifiait, il faisait sombre et il fallait qu'elle se dépêche avant que le couvre-feu ne commence. Elle ne devait plus penser à l'avant, à L'Avant comme l'appelait désormais. Elle appartenait dorénavant à un autre monde, un monde que personne n'aurait voulu voir et auquel personne n'avait jamais cru. En fait, tout avait changé le jour où ce Traitre avait assassiné froidement le professeur Dumbledore. Un petit sourire las se forma sur les lèvres de la jeune fille, son visage autrefois jeune et lisse portait les signes d'une usure et d'une fatigue trop tôt rencontrées. Elle paraissait plus de trente ans lorsqu'elle en avait à peine plus de vingt. Ses cheveux, détrempées par la pluie, pendaient en longue plaques autour de son visage ; elle portait une robe de sorcier marron, sale et usée jusqu'à la corde mais signe inéluctable de sa condition. Son vieux châle bleu avait été l'objet d'un salaire offert par ses patrons.
Hermione Granger n'était plus qu'une domestique de bas étage, Sang-de-Bourbe, elle ne pouvait pas être femme de chambre, elle n'avait pas le droit de s'approcher des Sang-Purs ou des Sang-Mêlés en pesonne. Elle n'était qu'une souillon, bonne à récurer les cheminées, à faire les courses qu'on lui demandait, même un elfe de maison était mieux traité. Mais voyez-vous, les elfes de maison ne faisaient pas tout. Ces Sang-Purs étaient aristocrates jusqu'au bout des ongles et pour eux, rien ne remplaçaient le travail humain, parce qu'après tout, les elfes de maison n'étaient plus si nombreux et surtout, ne comprenaient pas tout ce que l'on attendait d'eux et argument extrême, ils n'étaient pas gratuit eux. Certes, ils ne faisaient pas payer, mais il fallait bien les acheter. Et comble de l'ironie, Hermione n'était pas payée en Gallions sonnants et trébuchants mais en vêtements et en bon repas chauds une ou deux fois l'an. Hermione n'était plus qu'une plus qu'une Moins-Que-Rien, elle n'avait plus le droit d'utiliser ses pouvoirs. Et pour s'en assurer, on lui faisait boire, tout comme à ses semblables, chaque mois, au Centre de Contrôle, une petite potion rouge qui paralysait sa magie juste ce qu'il fallait. Parce que voyez-vous, en tant que Moins-Que-Rien, elle avait une petite baguette magique qui lui permettant de lancer quelques sorts inoffensifs comme un léger Wingardium Leviosa pour ne pas porter ses courses ; mais au fond, l'usage de la magie la fatiguait tellement, qu'Hermione préférait porter les commissions. Cette baguette, elle ne l'avait pas sur elle, elle l'avait laissée chez ses patrons sur ordre du Décret N° KJZ-84236b relatif à l'usage de la Magie par les Impurs interdisant l'usage de la magie en dehors du travail. Elle ne pourrait donc pas se sécher en arrivant.
Hermione, qui pensait trop, ne faisait pas attention où elle mettait les pieds, trébucha et tomba dans une flaque d'eau. Elle n'avait pas la force de se relever, elle était si fatiguée ; sa journée avait commencé avant l'aube et la soirée était déjà bien avancée. A une autre époque, Hermione aurait pleuré, pleuré pour sa vie perdue, pour ses amis morts, disparus, pour ceux qui avaient survécu et qui, comme elle, étaient abandonnés à leur triste sort. Mais aujourd'hui, après plus de trois ans passés ici, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, une coquille vide, un automate. Des pas secs retentirent au loin, il fallait qu'elle se relève et vite, une troupe de contrôle certainement. Hermione se remit debout avec difficulté, elle avait chuté lourdement sur le sol pavé, elle aurait très certainement quelques bleus le lendemain. Pourtant, malgré la douleur, elle se remit à avancer, d'un petit pas lent ; d'une main tremblante, engourdie par le froid, elle resserra son châle mouillé autour de ses épaules et courba la tête, une Moins-Que-Rien ne pouvait se permettre d'être fière.
La patrouille passa sans la remarquer, sans la contrôler, après tout, elle n'était qu'une inoffensive petite chose. Pour autant, Hermione laissa échapper un souffle qu'inconsciemment elle avait retenu. Elle ne tenait pas particulièrement à se faire remarquer ni à être l'objet d'une série d'Endoloris ou tout simplement d'être rouée de coups. Elle en avait fait l'amère expérience au début lorsque son tempérament de Gryffondor était trop fort. Elle avait osé défier du regard un capitaine des Mangemorts et elle avait été brisée pratiquement laissée pour morte au fond d'une ruelle, d'une ruelle identique à celle-ci, dans le ghetto des Moins-Que-Rien. Seule une main secourable l'avait aidée. Colin Crivey. Un autre Moins-Que-Rien enfermé comme elle dans ce ghetto, il l'avait soigné du mieux qu'il pouvait, ils étaient devenu amis et peut-être un peu plus, mais voilà, un jour Colin avait soudainement disparu, personne ne savait pourquoi ni comment. Et Hermione effondrée, avait décidé que Colin avait emporté où qu'il soit, sa dernière part d'humanité avec lui, Hermione ne se nouait plus d'amitié avec personne, elle ne supporterait plus d'être à nouveau blessée et meurtrie d'une nouvelle manière.
Hermione arriva à destination. Elle habitait dans un vieil immeuble de Londres, plus une masure qu'autre chose, mais la sorcière était bien contente d'avoir un toit. Au loin, les cloches se mirent à sonner indiquant l'heure du couvre feu, Hermione entra rapidement dans le vestibule, mieux valait être dedans qu'à l'extérieur. A l'heure du couvre feu, les Mangemorts lançaient un sort de Détection, tout personne qui ne devait pas se trouver là où elle était en subirait les conséquences, fouille, contrôle et peut-être même passage à tabac. Or, Hermione ne souhaitait pas particulièrement se faire rappeler au bon souvenir de Severus Snape, chef de la milice du Grand Seigneur, comme on appelait désormais Lord Voldemort. Snape était connu pour sa cruauté, ses pouvoirs n'avaient plus de limite, il était le bras droit du Grand Seigneur depuis qu'il avait achevé Dumbledore un peu moins de quatre ans auparavant, autant dire une éternité.
La sorcière épuisée grimaça à l'idée à de monter les escaliers mais elle n'avait pas le choix. Les vieux escaliers de bois grincèrent sous son poids, Hermione entendit quelques murmures de protestation mais guère plus, car après tout, les Moins-Que-Rien avaient pris l'habitude de ne jamais se plaindre. Peut-être que cette petite potion rouge, mensuelle, retirait également de leur esprit toute force de rébellion et d'opposition. Par chance, elle habitait au premier étage, au fond d'un couloir mal éclairé. Elle avança péniblement, sa main fébrile cherchant dans sa poche sa petite clef. Sa porte était ordinaire, n'importe qui aurait pu la forcer ou utiliser un simple Alohomora, mais il n'y avait rien à voler et puis honnêtement qui s'abaisserait à voler une Moins-Que-Rien, pourtant, cette petite clef lui donnait une impression d'intimité. D'une main tremblante, elle fit jouer la clef dans la serrure et poussa la porte. Hermione laissa échapper un hoquet de surprise. Elle habitait une sorte de studio, une grande pièce vide à l'exception d'un lit en fer, d'une chaise en paille près de la fenêtre, d'un petit coffre de bois près de la porte où elle déposait ses affaires et d'une petite table contre le mur, à droite de son lit, sur laquelle étaient posés d'ordinaire un broc et sa cuvette ; elle n'avait pas l'eau courante. La pièce était vide, il n'y avait aucune trace de magie, mais quelqu'un était venu ; ce soir, sur sa petite table de bois, une bougie éclairait doucement la pièce, une petite enveloppe posée tout à côté. Hermione referma doucement la porte derrière elle, la flamme vacilla mais ne s'éteignit pas. La sorcière était captivée par cette enveloppe, mille questions jaillirent dans sa tête mais la première de toutes était « dois-je l'ouvrir ? ».
