Auteur: Cornedrue
Avertissement: T (13+)
Spoiler: T1 à T5, ne tient pas
compte du T6, même si certains éléments
pourraient y faire penser, il n'y a aucune révélation
de l'intrigue du Prince au Sang Mêlé.
Disclaimer: Les personnages et l'univers
d'Harry Potter sont la propriété de JK Rowling et de la
Warner. Je ne gagne rien en écrivant cette fic, si ce n'est le
plaisir de l'écrire.
Pairing: Harry-Ginny, Ron-Hermione,
Draco-OC et autres couples secondaires.
Résumé: Voldemort est au pouvoir et le monde vit
dans la terreur. Harry Potter et l'Ordre du Phénix
pourront-ils inverser la tendance?
Date: août 2005 - février 2006
Avant propos: Cette fic a été écrite comme participation à un concours dont les contraintes étaient les suivantes:
Voldemort est au pouvoir et a installé un régime de
terreur. Les moldus sont parqués dans des réserves de
chasse où les sangs purs viennent se défouler, les
sangs-de-bourbe sont réduits en esclavage et les sangs-mêlés
vivent plus ou moins tranquilles, bien que privés d'un grand
nombre de droits, comme celui à l'éducation.
Longueur: 5 chapitres avec éventuellement prologue et
épilogue en plus, environs 20'000 mots.
Prologue
La pièce était plongée dans la pénombre.
Seuls deux chandeliers placés de part et d'autre de l'unique
fenêtre répandaient leur faible lueur. C'était
pourtant la pleine lune, mais un épais voile de nuages sombres
plongeait la région dans l'obscurité.
La chambre, bien qu'assez grande, était
pratiquement vide. Les seuls meubles se trouvaient en son centre:
deux grands fauteuils à haut dossier se faisaient face devant
d'une table carrée en bois brut. La forme de cette table
semblait étrange dans cette pièce ovale,
mais ce détail paraissait très vite insignifiant
lorsque l'on avait aperçu, roulé au pied de l'un
des fauteuils, un serpent, énorme, là où
l'on aurait normalement attendu un chien.
Dans l'autre fauteuil était assis un
homme, grand, blond, légèrement mal à l'aise.
Il tordait machinalement ses mains fines aux longs doigts, croisées
sur ses genoux. Son visage neutre légèrement ridé
et ses yeux brillants exprimaient à la fois l'inquiétude
et la colère, les soucis et la force. A ses côtés,
un homme à l'allure paniquée dansait d'un pied sur
l'autre, les yeux fixés sur le serpent endormi. Il était
de petite taille et rondouillard. Son nez pointu projetait une ombre
sur son visage si pâle qu'on aurait pu le croire mort. Il
semblait avoir du mal à se retenir de trembler. Le reflet des
chandeliers sur sa main en argent bougeait légèrement à
chacun de ses mouvements.
Dans le fauteuil en face d'eux trônait le
maître des lieux. En le voyant, on comprenait mieux
l'inquiétude des autres personnes présentes. Ses
cheveux blancs jusqu'aux épaules, étaient attachés
par un ruban noir et vert. Son visage était très pâle,
presque gris, et tout ridé. Il n'avait pratiquement pas de
nez, et ses narines étaient comme deux orifices béants
au milieu de ce visage décharné. Il avait une toute
petite bouche aux lèvres fines et pincées, et, le plus
surprenant de tout, ses yeux étaient rouges et ressemblaient
plus à des fentes de braise qu'à des globes
oculaires. Ses mains ne semblaient avoir que la peau sur les os. Dans
la droite, il tenait une baguette et dans la gauche un sceptre avec
un serpent en or qui semblait vivant enroulé autour.
Après un long moment de silence à dévisager ses deux visiteurs, il se décida à leur adresser la parole:
- J'espère que vous êtes ici pour m'apporter de
meilleures nouvelles…
- …
- Ne me dites pas que ces fauteurs de trouble ont sévi à
nouveau !
- En effet maître, déclara l'homme
blond. Ils ont mené une attaque sur le ministère il y a
deux heures. Et les pertes sont assez importantes.
- Quoi? hurla presque l'homme aux yeux rouges, frappant le sol de
son sceptre, réveillant le serpent endormi à ses pieds.
- Nous avons perdu 12 des nôtres…
- Et eux, combien de tués, de prisonniers?
- Aucun maître… répondit l'homme assis en baissant
les yeux alors que le petit tremblait de plus en plus.
- Quoi! Mais pourquoi faut-il que je ne sois entouré que
d'incapables!
- Mais Maître…
- Silence! Ça ne peut être que ce Dumbledore de Malheur!
- Impossible Maître, reprit
l'homme assis dans le fauteuil, avec cette fois un semblant
d'assurance. Vous savez bien que Dumbledore est mort!
- Il est forcément derrière tout ça.
L'esprit du vieux fou continue à faire des émules.
Sans compter cet abruti de Potter. Vous n'avez toujours pas réussi
à me débarrasser de lui! D'ailleurs, nous ne
subissons pas ces attaques qu'en Grande-Bretagne si je ne m'abuse,
c'est la preuve de l'influence que ce vieillard peut avoir, même
une fois mort!
- En effet, déclara le petit homme qui n'avait encore rien
dit. En France, en Chine, en Europe de l'Est, aux Etats…
- Silence abruti!
- …
- Avez-vous d'autres mauvaises nouvelles à m'annoncer?
- Heu… non Maître…
- Bien! Dépêchez-vous de disparaître avant que je
ne charge Nagini de vous punir pour votre incompétence…
Les visiteurs ne se le firent pas dire deux fois et se hâtèrent
vers la porte avant de disparaître dans un escalier en
colimaçon.
L'homme aux yeux rouges, une fois seul, commença à se
parler à lui-même, ou plutôt à parler à
son serpent:
- Oui, des incapables! Tous autant qu'ils sont… Même Lucius me déçoit… Dire que je l'ai nommé ministre… Il devait me débarrasser de ce sale gamin prétentieux. Ce sera fait, Maître… Je vous remercie de votre confiance, Maître… Harry Potter ne sera bientôt même plus un souvenir Maître… Dumbledore disparu, il n'est plus rien… Ho je sais bien qu'il m'a échappé plusieurs fois… mais c'était la faute à ce maudit sorcier et à ses imbéciles qui ne sont pas fichus d'exécuter les ordres les plus simples! Ils se disputaient l'honneur de me ramener la prophétie en entier… Quels idiots! Ce n'est pas grâce à eux que j'ai atteint mon but. C'est moi seul qui me suis hissé à la place que j'occupe aujourd'hui. Malgré tous les obstacles. Et il reste en reste encore un… Un seul petit grain de sable que mes fidèles mangemorts m'ont tous juré de balayer tour à tour… rassurez-vous, Maître, ça ne va pas durer… Confiez moi la tâche d'éliminer Potter et vous serez satisfait…. Chaque jour j'attends la nouvelle de sa mort… Chaque jour qui se lève j'attends… J'attends… et rien ne vient.
Il se leva et commença à arpenter la pièce de long en large sous le regard compatissant de son serpent avant de se planter devant la fenêtre et de regarder le jour se lever dans la grisaille.
