Auteur: Cornedrue
Avertissement: T (13+)
Spoiler: T1 à T5, ne tient pas
compte du T6, même si certains éléments
pourraient y faire penser, il n'y a aucune révélation
de l'intrigue du Prince au Sang Mêlé.
Disclaimer: Les personnages et l'univers
d'Harry Potter sont la propriété de JK Rowling et de la
Warner. Je ne gagne rien en écrivant cette fic, si ce n'est le
plaisir de l'écrire.
Pairing: Harry-Ginny, Ron-Hermione,
Draco-OC et autres couples secondaires.
Résumé: Voldemort est au pouvoir et le monde vit
dans la terreur. Harry Potter et l'Ordre du Phénix
pourront-ils inverser la tendance?
Date: août 2005 - février 2006
Avant propos: Cette fic a été écrite comme participation à un concours dont les contraintes étaient les suivantes:
Voldemort est au pouvoir et a installé un régime de terreur. Les moldus sont parqués dans des réserves de chasse où les sangs purs viennent se défouler, les sangs-de-bourbe sont réduits en esclavage et les sangs-mêlés vivent plus ou moins tranquilles, bien que privés d'un grand nombre de droits, comme celui à l'éducation.
Longueur: 5 chapitres avec éventuellement prologue et épilogue en plus, environs 20'000 mots.
Chapitre 3:
Révélations
Harry s'était réveillé tout en douceur et
flemmardait au lit, jouant avec les mèches rousses de Ginny
qui émergeait elle aussi. La journée s'annonçait
calme jusqu'aux escarmouches prévues en soirée, et
ils comptaient bien lézarder dans une fausse grasse matinée
câline. Malheureusement, trois coups discrets à la porte
contrarièrent leurs tendres plans.
- Entrez, marmonna Harry.
Hermione passa la tête par la porte:
- Désolé de te déranger Harry, mais il y a un
message important pour toi de la part de Rémus.
- J'arrive, répondit-il, malgré les grognements
endormis de Ginny.
Il se faufila hors du lit, remplaça son torse par un oreiller
sous la tête de la rouquine, enfila pantalon et t-shirt noir et
dévala les escaliers jusqu'à la cuisine. Hermione lui
tendit sa pièce de communication qu'il avait laissé
sur la table la veille, sur laquelle il lut le message transmis par
Rémus:
«Jessica souhaite te parler, elle dit que c'est important et
semble impatiente…»
Harry reposa la pièce, avala une tasse de thé, remonta
mettre sa cagoule, embrassa Ginny en passant et transplana chez Rémus
avec trois étapes intermédiaires, non sans l'avoir
averti de son arrivée.
Lorsque celui-ci lui ouvrit la porte, Jessica était assise à
la table sur laquelle étaient préparées trois
places et un copieux petit déjeuner. Elle semblait soulagée
de son arrivée et avait un visage plus souriant que la veille.
Il enleva sa cagoule et son blouson et prit place en face d'elle.
Remus ramassa sa tasse et son assiette et alla manger dans le canapé.- Bonjour Jessica, tu vas bien? Bien dormi?
- Oui, merci, je suis bien ici.
- J'en suis content, répondit Harry, en commençant à
se servir un petit déjeuner.
- Et toi? Et tes amis?
D'abord surpris par la question, Harry finit par répondre:
- Je vais bien, et ceux que j'ai croisés réveillés
ce matin allaient bien aussi.
- Très bien.
- Tu voulais me voir?
- Oui, en fait, il y a trois raisons. Je ne sais pas par laquelle
commencer…
- Commence par la plus simple.
- Alors voilà, je ne veux pas être un fardeau pour vous,
je veux participer activement à la lutte contre Voldemort…
- Tu prononces son nom?
- Un jeune homme brun avec une cicatrice sur le front a déclaré
un jour au milieu de la Grande Salle de Poudlard qu'avoir peur d'un
nom ne faisait que donner plus de force à ce qui porte ce nom.
Depuis, j'applique le principe, répondit-elle avec un clin
d'œil.
- Je t'en félicite. Pour ta demande, tu n'es pas un
fardeau, et ta «mise au vert» n'est que pour quelques
jours. Je consulterai les autres ce soir afin de savoir où tu
serais la plus utile à notre cause, sois en sûre.
- Merci beaucoup.
- C'est normal. Deuxième point?
- Je sais que la situation va rendre ma requête compliquée,
et je comprendrais que ça ne soit pas possible, mais je
voudrais tellement avoir des nouvelles de mes parents et de ma petite
sœur…
- Je comprends… Si tu me donnes un maximum d'infos, je
transmettrai à tous les membres de l'Ordre. Je ne peux pas
te promettre de résultats, mais on va essayer.
- Je te remercie beaucoup. Mes parents, John et Vera Grammant, sont
moldus et nous habitions à Londres. Ma petite sœur Alexia a
bientôt 13 ans, elle est sorcière elle aussi. Elle a été
un an à Poudlard, à Serdaigle.
- Je transmets ces infos dès mon retour au QG.
- Encore merci…
- Et le troisième point donc?
- Cette fois, je crois que c'est moi qui peux t'être utile,
du moins j'espère…
- Ah?
- Voldemort, il s'appelle bien Tom Marvollo Riddle non?
- Oui mais… Comment sais-tu ça?
- J'y viens…
- Je t'écoute.
- Quand j'ai reçu ma lettre de convocation à
Poudlard, toute ma famille semblait très surprise et personne
n'avait jamais entendu parler de sorciers et de cette école.
Seule ma grand-mère semblait en connaître l'existence,
mais elle n'en disait rien. Après ma première année,
ma grand-mère, Mary-Jane, était mourante. Sur son lit
de mort, elle me demanda de lui raconter mon école, et ce
nouveau monde que je découvrais. Pendant trois jours, je
passais tout mon temps près d'elle à tout lui
expliquer. Le quatrième jour, je lui ai parlé de
Voldemort que toi et Dumbledore annonciez de retour. Là, à
ma grande surprise, elle m'a donné un livre en me disant
d'en prendre grand soin, de n'en parler à personne sauf si
je jugeais que quelqu'un devait être informé, et que
ce livre pourrait être très utile un jour. J'ai
accepté et promis d'en prendre soin.
Le lendemain, elle était morte. Je n'avais jamais lu ce
livre, jusqu'à ce que je le retrouve en emballant mes
affaires lorsque nous avons du fuir Poudlard il y a un an. Je me suis
souvenu que ma grand-mère me l'avait donné lorsque
j'avais parlé du retour de Voldemort. Je l'ai donc lu en
secret. C'était son journal. Le début n'avait rien
d'extraordinaire, mais peu à peu, je découvrais sa
jeunesse dans un orphelinat. Je pensais qu'elle m'avait donné
ce livre pour que je me souvienne d'elle et que je connaisse toutes
les histoires de sa vie qu'elle n'avait pas eu le temps de me
raconter. Puis, je suis tombé sur un passage parlant de Tom
Marvollo Riddle. Elle avait déjà mentionné un
garçon étrange et solitaire qui vivait dans
l'orphelinat pendant l'été et allait dans une école
le reste de l'année, mais lorsque pour la première
fois j'ai lu son nom en entier, il me rappelait quelque chose. Puis
je me suis souvenu de ton interview dans le Chicaneur, et j'y ai en
effet retrouvé ce nom. C'est là que j'ai compris
pourquoi ma grand-mère m'avait donné son journal et
que je l'ai lu avec encore plus d'attention.
Harry l'écoutait attentivement en mangeant ses toasts, mais il avait cessé de mâcher et la regardait maintenant doit dans les yeux, la bouche pleine et un demi toast dans la main, à mi-chemin entre sa bouche et son assiette. Il profita de ce petit temps mort pour avaler, reposer son toast et boire une grande gorgée de thé. Comme elle semblait attendre, il lui demanda:
- Que racontait ce journal sur Voldemort?
- Comme je te l'ai dit, reprit-elle, pendant plusieurs années,
il n'y a que quelques mentions de l'étrange Tom. Mais, à
une page de juillet, ce devait être après la quatrième
année de Voldemort à Poudlard, elle écrit
clairement qu'il est arrivé de son école, et qu'il
commence à lui parler, alors qu'avant il ne parlait à
personne. Puis, au fil des jours de ce mois de juillet, elle raconte
les tentatives de drague maladroite dont elle était l'objet
de sa part, en s'en moquant joyeusement. Enfin, le 4 août,
elle raconte comment il s'est jeté à l'eau, et
comment elle l'a repoussé, fermement mais gentiment. Dans
les pages qu'elle écrit pendant le mois d'août, elle
raconte que Voldemort s'est encore plus isolé, qu'il a un
comportement violent et qu'il traite tout le monde comme des moins
que rien, les insultants sans cesses de tous les noms d'oiseau
possible, et elle note le mot moldu en demandant ce que Tom a encore
inventé. Puis, le premier septembre, elle écrit le
soulagement de tous de l'avoir vu enfin retourner à son
école. Il n'en est plus fait mention ensuite car ma
grand-mère a pu quitter l'orphelinat pour un internat où
elle a rencontré mon grand-père. Voilà…
Harry mit quelques secondes à assimiler les informations qu'il
venait de recevoir et à retomber sur terre avant de lui dire:
- En effet, je pense que tu as bien fait de me raconter tout ça…
- Tu crois que ça va vous être utile?
- Toute info sur son adversaire est toujours utile, mais celles-ci
particulièrement, crois moi. Je te remercie beaucoup d'avoir
décidé de me les donner.
- C'est normal… Vous me sauvez la vie quand même!
- Si n'importe quel petit détail supplémentaire te
revient en mémoire, fais-le-moi transmettre par Tonks ou
Rémus, n'importe quand… D'accord?
- D'accord.
Harry resta silencieux quelques minutes, terminant son toast. Puis
Jessica lui demanda d'une voix timide:
- Excuse moi… mais… as-tu des nouvelles de Draco?
- Non, mais je devrais en avoir bientôt et je ne manquerai pas
de te les faire transmettre.
- Tu peux lui dire que je l'aime et d'être courageux s'il
te plait?
- Bien sûr, je n'y manquerai pas.
Ils discutèrent encore quelques minutes, rejoints par Rémus,
puis Harry prit congé et repartit vers le QG après
avoir enfilé son uniforme et fait la bise à Jessica
Lorsqu'il arriva à Square Grimmauld, la grasse matinée
était terminée pour tout le monde, y compris pour Ron,
qui se faisait justement chambrer à se sujet par les jumeaux,
dans une cuisine en pleine effervescence. Son arrivée calma
l'ambiance quelques secondes avant qui lui aussi n'entre dans les
vannes en cours. Quelques éclats de rire collectifs plus tard,
il déclara:
- Question à 500 galions: Pourquoi Voldemort déteste-t-il
les moldus?
- A cause de son père, répondit Ron. Par ici les
galions!
- Perdu Ron, répondit Harry.
Tout le monde se tut instantanément et onze paires d'yeux
curieux se posèrent sur lui. Il continua:
- A quinze ans, monsieur Tom est tombé amoureux d'une moldue
qui l'a repoussé! Et c'est à cause du chagrin
d'amour de monsieur Tom que monsieur Tom nous a piqué sa
petite crise et que monsieur Tom nous a mis le monde à feu et
à sang! Rien que ça, conclut-il en s'asseyant.
Ses amis le regardaient avec des grands yeux, ne sachant comment
réagir à la fois à l'information et à
la façon dont Harry l'avait donnée. Ce fut Ron qui
réagit le premier:
- T'as trop bu de bièraubeurres mon pote!
- Ça y ressemble, renchérit Seamus.
- Même pas, répondit Harry. C'est juste que c'est à
la fois sidérant, évident, et absolument débile!
- C'est vrai, ajouta Neville. T'imagines si tous les mecs rejetés
sont des Voldemorts potentiels… faudrait une police des cœurs
brisés…
- Faudrait surtout que les filles soient conscientes de leurs actes
lorsqu'elles repoussent un garçon, déclara Dean avec
un clin d'œil à Ginny qui lui renvoya une grimace.
- Faudrait surtout savoir d'où tu sors ça, demanda
Hermione.
- Ah oui, pas bête déclara Fred.
- On oublierait presque l'essentiel, ajouta Georges.
- T'as l'imagination fertile ce matin? taquina Seamus.
- Je crois que si Harry le dit, c'est que c'est basé sur
du solide, déclara Padma.
- Merci Padma, répondit Harry.
- Alors… demanda Ginny.
- C'est la grand-mère de Jessica qui a repoussé
Voldemort. C'est écrit dans son journal…
- Ouah… fit Ron.
Harry raconta alors toute l'histoire, telle qu'il l'avait
apprise moins d'une heure plus tôt.
Après avoir répondus aux nombreuses questions que son
récit avait suscitées, il informa ses amis de la
volonté de Jessica de participer activement à la lutte
et demanda à chacun de réfléchir à
l'endroit où elle serait le plus utile.
- Au centre de formation, répondit Ron. C'est une élève
de Poudlard qui n'a pas terminé sa scolarité.
- Logiquement, c'est la bonne option, ajouta Seamus.
- L'important n'est pas la logique, rétorqua Hermione,
mais de placer chacun là où ses compétences sont
les plus utiles.
- Je suis d'accord, approuvèrent en même temps Ginny,
Harry et Luna.
- Et quelles sont les compétences de cette chère
Jessica alors? demanda Dean.
- Minerva en dit le plus grand bien, déclara
Hermione. Préfète irréprochable de Poufsouffle,
douée en toutes les matières, poursuiveuse de tallent,
sept buses avec Optimal, beaucoup de logique et sens des
responsabilités…
- Rien que ça, ironisa Seamus. Ben 'Mione, vous faites la
paire! C'est à tes côtés qu'est sa place!
Harry interrompit les éclats de rire en déclarant:
- Il n'y a qu'au combat qu'on ne sait pas ce qu'elle vaut,
mais c'était le cas de plus de la moitié d'entre
nous il y a un mois, au début de cette «aventure».
Seamus, j'en arrivais aux mêmes conclusions que toi, mais
c'est à Hermione que revient la décision de
l'accepter ou non comme assistante.
- Mais, répondit Seamus, je plaisantais…
- Et moi je suis tout à fait sérieux! Hermione, as-tu
déjà une réponse ou souhaites-tu un délai
de réflexion?
- J'ai ma réponse. Il va arriver tout prochainement que je
sois moins apte à ma mission, déclara-t-elle avec un
sourire en regardant son ventre, et une assistante risque de ne pas
être un luxe, surtout si les combats s'intensifient et si je
dois m'occuper des petits bobos qui risquent de survenir… Donc
j'accepte.
- Bien, reprit Harry. Elle va encore rester trois jours au vert. Elle
nous rejoindra samedi si ça va pour tout le monde.
Tous acquiesçaient.
- Point deux, continua-t-il, Malfoy. Je souhaite le rencontrer
demain, pas le soir, car nous serons occupés, je vous en parle
tout de suite, mais avant le lever du jour. Cela convient-il?
- Au même lieu? demanda Neville.
- Oui, mais il n'est pas nécessaire de mobiliser autant de
monde sur place. Trois personnes suffiront, avec les autres en
alerte, prêts à nous rejoindre.
- Tu viens de dire que nous seront occupés le soir, interrogea
Ron. Ça risque de faire beaucoup si on doit encore être
sur le pied de guerre tôt le matin non?
- Fais moi confiance Ron, tu auras largement tes heures de sommeil…
- Si tu le dis…
- Bon, donc, rendez-vous avec Malfoy à cinq heures demain
matin. Qui vient avec moi?
- Est-ce qu'une escorte Weasley te conviendrait, demanda Ginny. Je
pense à Fred, Georges et moi.
- Parfait. Donc point trois: Jessica est sans nouvelles de sa
famille. J'aimerais qu'on tente de se renseigner, même si
ça n'a que peu de chances d'aboutir.
- Je peux transmettre à toutes les brigades, déclara
Hermione, sous-marine en priorité je pense. Ses parents sont
bien des moldus non?
- Oui, John et Vera Grammant. La petite sœur, par contre, est
sorcière elle aussi. Elle s'appelle Alexia, 13 ans, un an à
Serdaigle.
- J'ai tout noté. Je vais transmettre tout à l'heure.
- Parfait, point quatre, le dernier pour moi: Prochaines
escarmouches.
- Ahh, firent en cœur Fred et Georges.
- Je pense, reprit Harry, que nous devons avoir en tête le but
final, que tout le monde connaît, et les étapes
incontournables. Dans ces étapes, une seule est évidente
à part la réalisation de la prophétie, c'est
la libération du ministère. Je propose donc que nos
prochaines escarmouches servent ce but en priorité, tout en
ayant comme objectif numéro un d'affaiblir l'armée
ennemie.
- C'est bien joli, demanda Dean, mais comment veux-tu faire?
- Je crois que nous avons une force plus grande que notre force de
frappe et que nous ne l'utilisons pas assez. La guerre se gagne
aussi sur le plan psychologique.
- C'est bien vrai, déclara Luna.
- Quel est donc ce plan, demanda Neville? Accouche quoi!
- Je propose un harcèlement systématique des forces de
défense du ministère, chaque nuit. Et en plus de les
chatouiller avec des petits messages bien réfléchis
laissés sur place.
- C'est de la folie, s'exclama Seamus! Mais c'est une idée
géniale!
- Tu penses sérieusement que nous pourrons entrer sans
encombre au ministère plusieurs nuits de suite? demanda
Hermione.
- Pas par la porte en effet, reprit Harry. Et il est évident
que transplaner dans le hall est beaucoup trop risqué.
- Tu penses entrer comment alors? demanda Ginny.
- Je compte sur Draco pour nous ouvrir une brèche,
mais en attendant, cette nuit nous passerons par la porte, comme la
dernière fois. Et pour vous faire patienter, je propose de
secouer un peu un poste de garde à la périphérie
de Londres. Ça vous tente?
Un sourire s'afficha sur tous les visages, heureux de ne pas rester
inactifs toute la journée.- On part dans une heure, première opération de jour,
donc prudence maximum!
Tous se levèrent et partirent se préparer et Harry
resta à table, perdu dans ses pensées, le regard dans
les volutes de vapeur de sa tasse de thé. Dès que tous
les guerriers furent sortis de la cuisine, Hermione vint s'asseoir
à ses côtés, se servant elle aussi une grande
tasse de thé. Elle attendit silencieusement pendant plusieurs
minutes. Puis elle se décida à parler:
- Qu'est-ce qui te travaille?
- Je sens qu'on arrive au moment décisif…
- Je comprends… Mais il faut bien qu'il arrive. Je crois que nous
sommes tous prêts à t'épauler au mieux et que
toi aussi tu es prêt autant que l'on peut l'être. Je
pense qu'il vaut donc mieux que le moment arrive enfin, tu ne crois
pas?
- Tu as sans doute raison, il faut que j'arrête de douter…
Il se leva, déposa un baiser sur le front de son amie en lui
murmurant un merci, puis partit lui aussi se préparer.
Hermione resta seule dans la cuisine à classer ses notes qui
commençaient à s'empiler sur la table des
transmissions.
Le poste de contrôle se situait au sommet d'une petite
colline déboisée, ce qui permettait une vue panoramique
sur une longue distance. Il était occupé par une
dizaine de gardiens qui, de loin, semblaient assez détendus.
Après plusieurs transplanages de sécurité, les
guerriers de l'Ordre se retrouvèrent dans l'espace couvert
le plus proche de la cible. Ils se réunirent autour d'Harry
afin de décider du meilleur plan d'attaque. Le ciel couvert
rendait possible une approche par le sol, mais ils étaient
tous là non seulement pour montrer à l'adversaire
qu'ils n'avaient pas peur d'agir de jour, mais aussi pour se
faire plaisir. Ils optèrent donc pour une attaque aérienne.
Ils appelèrent alors Luna, qui apparut près d'eux
quelques instants plus tard avec dix balais avant de repartir aussi
vite qu'elle était venue.
Harry sortit alors sa cape d'invisibilité et proposa:
- Je me suis dit qu'un éclaireur invisible, ça
pourrait être sympa…
Tous avaient l'air enthousiastes.
- Gin' ça te tente?
- Heu, hésita la rouquine. Non, donne-la à quelqu'un
d'autre.
- Bon, le pilote le plus rapide après Ginny, c'est toi, Ron.
Tu veux?
- Avec grand plaisir, répondit l'interpellé en
disparaissant sous la cape. Je suis prêt!
- Ben on n'est pas loin derrière. Ne prend pas de risques,
c'est juste pour avoir le plaisir de les voir ne rien comprendre…
- Compris chef! Je vais faire des passages rapides avec à
chaque fois un ou deux sortilèges. Laissez-moi trois passages
avant de vous élancer ça serait chouette, pour mon
quatrième, j'arriverai du côté opposé à
vous avant que vous ne soyez à portée, puis je vous
appuierai de mon mieux…
- Parfait! Enfilez vos cagoules, et c'est parti pour le show!
Ron partit dans une envolée de feuilles et les autres
enfourchèrent leurs balais.
Le premier passage de l'agresseur fantôme eut exactement
l'effet escompté. Non seulement Ron avait abattu deux
gardiens, mais il avait surtout provoqué un mouvement de
panique sans nom parmi les mangemorts. A son deuxième passage,
il ne terrassa qu'un seul adversaire, mais les autres étaient
maintenant complètement affolés. Lorsque pour la
troisième fois, un adversaire s'effondra, victime du
rouquin, Harry, qui observait la scène à travers des
jumelles moldues, donna le signal. Les mangemorts qui n'y
comprenaient plus rien, virent alors neuf silhouettes noires fondre
sur eux à travers les airs.
Harry voyait les gardiens reprendre leurs moyens, rassurés par
cet adversaire visible, lorsque deux d'entre eux tombèrent à
nouveau, frappés par deux éclairs rouges venus de la
direction opposée à leurs agresseurs, ce qui eut pour
effet de les désorganiser à nouveau. La suite ne fut
que formalité et ne dura que quelques minutes.
Tous se posèrent autour d'Harry.
- Mission accomplie, déclara Padma.
- Avec brio, ajouta Fred.
- Tu veux déjà laisser un mot ici? demanda Ginny.
- On pourrait, mais j'hésite…
- On pourrait faire apparaître une marque de la lumière,
proposa Ron.
Et comme tous semblaient enthousiastes, Harry tendit sa baguette et
fit apparaître un phénix bleu et brillant au dessus du
poste de garde.
- Comme ça c'est très bien, affirma Parvati.
Puis, tous transplanèrent au QG pour se reposer avant la suite
des opérations.
A leur retour, ils abrégèrent le débriefing afin
d'être en forme pour la nuit. Ils se contentèrent de
bricoler la cape d'invisibilité pour faciliter son
installation sur un balai, sur les remarques de Ron.
Avant de monter se coucher, Harry fit apparaître pour Hermione une petite représentation de la marque de la lumière sur un parchemin, que celle-ci envoya à toutes les brigades.
La grande horloge du hall venait de sonner deux coups lorsque Ginny
commença son tour des chambres afin de réveiller ceux
de ses camarades qui dormaient encore. Quelques minutes plus tard,
Hermione distribuait des cookies et du jus de citrouille aux
guerriers en tenue, prêts à partir pour leur mission.
Elle posa le plateau sur la table et serra longtemps Ron contre elle,
jusqu'à ce qu'Harry donne le signal du départ. Elle
lâcha alors à regrets le cou du rouquin, ramassa le
plateau, les regarda transplaner avant d'aller dans la cuisine
s'installer devant son «bureau».
C'était toujours à cet endroit qu'elle se tenait,
prête à apporter son aide de quelque façon que ce
soit, lorsque les autres étaient en mission. Luna l'assistait,
s'occupait du ravitaillement, et la relayait au poste de
communication lorsqu'elle allait dormir.
Lorsque Harry était venu les voir, elle et Ron, pour reformer l'Ordre du Phénix, ils n'avaient hésité qu'une seconde, en raison du petit être qu'elle portait en elle. Mais c'était finalement pour ce petit être, et pour tous les autres qui naîtraient dans le futur qu'ils avaient accepté de se joindre à la dangereuse aventure. Elle se sentait heureuse et utile à son poste, et pourtant, elle regrettait de ne pouvoir combattre avec les autres, aux côtés du père de son enfant, de l'homme de sa vie. Elle avait beaucoup de mal à le laisser partir prendre des risques alors qu'elle restait à l'abri, impuissante, attendant son retour sain et sauf avec inquiétude.
Elle regardait la petite pendule posée sur la table, ses mains
se baladant négligemment sur son ventre rond. Déjà
une heure qu'elle avait reçu la confirmation qu'ils
transplanaient au ministère et toujours pas de nouvelles. Il
fallait qu'elle arrête de se faire du souci. Elle savait
bien, depuis plus d'un mois, qu'une opération durait en
moyenne deux heures, et que ça n'était qu'indicatif.
Elle se leva, tourna en rond, avala deux cookies, remit une bûche
dans le feu, se servit une tasse de thé, aida Luna qui
préparait le repas pour le retour des combattants, puis
retourna s'asseoir à la table, ne quittant plus des yeux sa
pièce de communication, caressant machinalement d'une main
son ventre et de l'autre Pattenrond qui était venu
s'installer près d'elle.
4h26, la pièce vibra et l'écran afficha enfin un
message: «Harry pour QG: Fred, Georges, Ginny et moi partons au
rendez-vous avec Draco. Les autres terminent le ménage dans le
hall du ministère et rentreront dans quelques minutes.»
Elle répondit immédiatement: «QG pour Harry, bien
reçu, à tout à l'heure!», puis elle nota
les deux communications avec la date et l'heure dans son grand
cahier.
Quelques instants plus tard, elle reçut avec soulagement les
messages suivants: «Neville pour QG: Mission terminée,
repli imminent.» puis «Ron pour QG: Retour en cours».
Elle quittança les deux messages, les nota et se précipita
dans le Hall pour accueillir son rouquin préféré.
A peine arrivés, tous se rendirent dans la cuisine pour faire
honneur aux petits plats de Luna et suivre en direct le rendez-vous
avec Draco, prêts à intervenir au moindre appel.
Fred et Georges s'étaient immédiatement placés
aux carrefours tandis que Ginny tenait compagnie à son chéri
en attenant que Draco ne soit annoncé. Assise sur le banc à
ses côtés, elle envoya le message suivant: «Ginny
pour QG: Sommes en place, attendons arrivée Draco.»
Elle resta blottie dans les bras du survivant jusqu'à ce
qu'un message de Fred ne les dérange. Elle ressortit sa
pièce et lut: «Fred à tous: Blondinet en approche
carrefour sud.» Ginny quittança, rangea la pièce
dans sa poche et disparut dans les buissons après un dernier
baiser sur le front d'Harry.
Elle appréciait tout particulièrement ce rôle de
garde rapprochée. Elle aimait être proche du danger sans
être directement impliquée. Elle aimait qu'on compte
sur elle, qu'on lui confie un poste important. Elle aimait veiller
sur son amour, que ça ne soit pas toujours lui qui veille sur
elle.
Elle rabaissa sa cagoule et se tapit dans les buissons, sortant une
oreille à rallonge pour suivre la conversation, qui promettait
d'être intéressante…
Draco arriva et s'assit sur le banc en face d'Harry.
- Bonjour Potter
- Bonjour Draco
- Bien que ça me déplaise de le reconnaître, vous
avez fait fort hier après-midi.
- Les nouvelles vont vite, mais pas assez pour que tu saches que nous
sortons du ministère, répondit le brun avec un clin
d'œil.
- Vous n'avez peur de rien…
- C'est en tout cas ce que l'on veut faire croire…
- Qu'as-tu à me dire?
- Travail d'abord, le reste ensuite ça te va?
- Parfaitement
- Point un, peux-tu accéder au contrôle du réseau
de cheminette?
- Ça doit pouvoir se faire… de quoi avez-vous besoin?
- Tu te doutes bien que nous n'allons plus vraiment pouvoir entrer
au ministère par la porte du côté moldu, et qu'y
transplaner est bien trop risqué. Je voudrais donc que tu
relies une de nos «cabanes perdues dans les bois» à
la cheminée d'un bureau perdu dans un coin du ministère,
que nous puissions y entrer chaque nuit.
- Chaque nuit?
- Eh oui, on ne fait pas les choses à moitié…
- C'est faisable, mais essayez de ne pas me descendre quand vous
venez au ministère…
- Si tu fais comme si tu ne nous voyais pas en cas de rencontre, ça
ne posera pas de problèmes. Et si tu n'y es pas en pleine
nuit il n'y a que très peu de risques.
- D'accord. Les coordonnées de cette cabane à relier
c'est quoi?
- Je vais te les envoyer par la pièce de communication, dont
je vais t'expliquer une partie des fonctions.
- Elle fait plus que transmettre des lieux et dates?
- Tu sous-estimes Hermione là…
- Je t'écoute, bougonna Draco.
- Lorsqu'elle chauffe, c'est un message sur la tranche comme tu
l'as déjà expérimenté. Quand elle
vibre, il faut l'activer en disant «activation» et le
mot de passe. Pour ta pièce, le mot de passe est évident…
- Jessica?
- En effet… Pour envoyer un message lorsque la pièce est
active, il suffit de dire «expéditeur pour destinataire»
puis ton message, par exemple «Draco pour Harry: rendez-vous
confirmé».
- J'ai compris, c'est pas sorcier.
- Eh si pourtant, même si c'est inspiré d'outils
moldus!
- Très drôle!
- Deuxième point, sais-tu où se cache Voldemort? Il
n'est pas au ministère, je l'aurais senti.
- En effet… Quel est le lieu le plus sûr du pays?
- Tu veux dire qu'il est à Poudlard?
- Quelle déduction magistrale, ironisa le blond.
Harry saisit sa pièce et déclara: «Harry pour QG:
demander à Ron de vérifier présence de Voldemort
à Poudlard» Quelques secondes plus tard la voix de Ron
sortit de la pièce:
- Je veux bien mais comment?
- Ça transmet la voix, s'étonna Draco?
- C'est plein de ressources cachées, rétorqua Harry
avant de répondre à Ron: «Harry pour Ron: je jure
solennellement que mes intentions sont mauvaises, pardi!»
- «Ah d'accord, je te rappelle!»
- Et ça voulait dire quelque chose de clair ta phrase? demanda
Draco interloqué.
- Bien sûr. Tu sous-estimes souvent tes adversaires, répondit
Harry.
La pièce vibra et Ron déclara: «Présence
confirmée, dans le bureau du directeur.»
Harry remercia son ami et rangea sa pièce. Puis il s'adressa
à Draco:
- Bon, ben il ne nous reste qu'à aller l'en déloger…
- Vous allez avoir du mal, il est très bien protégé…
- Nous avons beaucoup d'alliés, des géants, des
animaux, des créatures magiques, et même, si nécessaire,
des gardiens de prisons!
- Tu es en train de dire que les détraqueurs sont avec vous.
Impossible…
- Non seulement tu sous-estimes tes adversaires, mais aussi tes
alliés! Les détraqueurs sont assez malins pour
comprendre que Voldemort a plus besoin de cimetières que de
prisons, et ils savent ce qu'il advient de ceux qui ne sont plus
utiles à sa majesté le Seigneur des Ténèbres…
- Admettons… On a terminé la partie travail?
- Il me semble…
- Comment va Jessica?
- Très bien. Elle m'a demandé de te dire qu'elle
t'aimait et d'être courageux.
- Tu lui transmettras le même message…
- Sans problème, et tu pourras sans doute la voir bientôt.
- Ah bon?
- Elle sera certainement là lors de notre prochaine entrevue.
Elle a demandé à rejoindre l'Ordre, et elle sera en
service à notre QG.
- Très bien, mais dis lui de ne pas se mettre en danger…
- Je lui transmettrai, mais c'est à elle seule de décider.
Ce n'est plus une esclave.
Draco grogna puis prit congé et transplana. Harry annonça
dans sa pièce: «Harry à tous: rendez-vous
terminé, on rentre.» et eut juste le temps de ranger sa
pièce avant de recevoir Ginny dans ses bras.
Dès que Fred et Georges les eurent rejoints, ils
transplanèrent tous les quatre.
--------------------
Je lis toujours avec plaisirs vos commentaires et remarques.
