Disclaimer : pauvre, paure Kimi-chan… la seule chose qui lui appartienne peut-être, ce sont les savates de Hiei… A la plage
Chapitre3: Séance de Bronzage et Massage
Le soleil entrait à flots à travers la fenêtre et s'étalait sur le lit. La masse couchée sous les draps bougea doucement et s'arrêta juste au bord. Visiblement, l'astre solaire gênait le paresseux. Cherchant à être complètement isolé, ce dernier tira encore plus le tissu sur lui et se tourna dans le vide.
Résultat: un démon mal luné empêtré dans ses draps qui pestait contre les couches des ningen et jurant que les arbres étaient plus confortables. Lorsqu'il réussit à se démêler, il était en nage. Le koorime se leva et sortit de sa chambre, ronchonnant dans sa barbe. Dans la cuisine, il trouva un mot de la main de Yusuke disant qu'il était parti en mer en compagnie de Kuwabara pour une partie de pêche et qu'ils ne rentreraient pas avant la fin de la journée. Hiei roula la feuille en boule et fit un superbe panier à trois points, visant parfaitement la poubelle. Il jeta un oeil à l'horloge murale et constata qu'il était déjà presque treize heures.
Pas de Kurama en vue. La maison semblait vide. Il y avait un repas qui semblait n'attendre que lui. Le jaganshi s'attabla et mangea de bon coeur: pour une fois qu'il pouvait déguster la cuisine de l'androgyne sans que le ningen et le mazoku le regarde fixement comme s'il était une bête curieuse. Une fois son déjeuner "petit déjeuner" terminé, il débarassa le tout et commença sérieusement à se demander où pouvait bien être le renard. Il n'avait pas laissé de mot, ni quoi que ce fut indiquant qu'il était sorti. Le démon du feu vagabonda à travers la maison: pas la moindre trace de son compagnon. Il se gratta le crâne. Quel endroit n'avait-il pas encore vérifié? Cuisine, chambres, salon, salle de bain, cave, hall d'entrée... Zut, la véranda et la piscine!
Il faut dire que bronzer sur la terrasse ou faire trempette dans l'eau ne faisaient pas partie de ses activités favorites. La baie vitrée coulissa et une brise légère s'engouffra dans la salle de séjour, ébouriffant au passage la crinière du hérissé. Ce dernier s'avança et il aperçut enfin l'objet de sa quête. Celui-ci était étendu sur un transat près du bassin, lézardant sous le chaud soleil de ce début d'après midi, un livre posé sur une petite table à proximité comportant aussi un tube d'huile de bronzage, une carafe de limonade, un verre et une paire de lunettes de soleil. Le seul vêtement qu'arborait le kitsune était un string de couleur noire. Le koorime déglutit lentement et toussota pour attirer l'attention de Yohko:
"Oh, Hiei! Tu es debout. Comme tu dormais à poings fermés, je n'ai pas osé te réveiller. Tu as mangé le repas que je t'ai laissé sur la table?"
"Ah... Oui... C'était très bon... Arigatô..."
Hiei ne savait pas vraiment où se mettre. Les reflets dorés sur la peau de Suishi accrochaient son regard. Il croisa les yeux d'émeraude de son ami où il crut voir briller un court instant une lueur mystérieuse.
"Hiei, tu peux me rendre un service?" demanda doucement Minamino.
"Si c'est dans mes moyens, oui..." répondit le jaganshi en descendant la volée de marches séparant la véranda et le bord de la piscine.
L'androgyne s'assit, prit le tube d'huile parfumée au musc et le tendit au démon du feu. Celui-ci fixa un moment l'objet puis le fit tourner entre ses doigts tandis que Kurama s'allongeait sur le ventre:
"Tu peux me passer de la crème dans le dos s'il te plaît?"
Il n'en croyait pas ses oreilles. Le tube glissa de ses mains et il le rattrapa de justesse. Le démon inspira et expira avant de s'asseoir au bord de la chaise longue et de l'ouvrir au-dessus du dos du renard. Hiei hésita avant de poser ses mains sur cette peau luisante et brûlante. Mais lorsque ce fut fait ses doigts se mirent à courir tous seuls le long de l'échine du kitsune qui se détendit et poussa un soupir d'aise.
« Hiei, tu as des doigts de fée, » lâcha Kurama d'une voix étouffée par ses bras.
Le démon du feu ne releva pas le compliment. Il était trop absorbé par la contemplation qu'il faisait de ce corps sublime et merveilleusement bien sculpté. Un corps de dieu. Le hérissé secoua la tête pour chasser ces pensées. Que lui arrivait-il? Il devait avoir attrapé une maladie humaine. C'était impossible sans cela...
"Kikoeru ka? Hiei?" demanda Yohko, agitant une main devant les yeux de son camarade qui ne réagissait absolument pas.
"Ah! Go... Gomen..". bafouilla le koorime, détournant vite son regard. "Tu me disais quelque chose?" ajouta-t-il en se renfrognant.
"Je voulais savoir si tu pouvais aussi me passer de la crème sur les jambes."
Le visage du jaganshi vira au cramoisi en moins de deux secondes et de la fumée s'échappa de ses oreilles. Mais il prit sur lui et se déplaça sur le transat. Des jambes de mannequin. Pourquoi pensait-il cela? Et d'abord où avait-il entendu ce mot? Ca lui revenait maintenant: le voleur en avait parlé à propos du fait qu'il avait dû payer ses études comme ça. Il se reprit, ouvrit de nouveau le tube et laissa couler le liquide caramel sur les jambes de son ami. Comme la dernière fois, ses doigts glissaient tous seuls sur cette peau délicate et soyeuse.
"Tu peux remonter un peu s'il te plaît?"
La voix de Suishi s'était faite un brin suppliante. Difficile de résister pour Hiei. Mais il évitait soigneusement de lever les yeux au-delà de la limite des cuisses. Si jamais il faisait cela, il ne pourrait plus se retenir. Se retenir de quoi d'ailleurs? Lui-même l'ignorait mais il se doutait bien que le kitsune n'apprécierait pas trop. Et puis, il devait absolument se calmer! Son coeur de youkaï battait à une allure folle, sa respiration était presque aussi sifflante que celle du vainqueur d'un marathon et malgré la chaleur qui les entourait il suait beaucoup trop: bientôt il serait totalement déshydraté. Le pire était que Kurama soupirait assez souvent et les éloges fusaient ce qui avait le don de faire grandir plus encore cet étrange sentiment dans le coeur du koorime. Sentiment accompagné d'un cortège de questions qui fleurissaient dans son esprit plus que troublé. Maintenant il en était sûr: cela ne pouvait être qu'un virus...
"A ton tour."
Cette petite phrase le fit redescendre sur terre.
"Nani...?" demanda-t-il, tirant la tête de quelqu'un qui vient de se lever.
"Déshabille-toi voyons! C'est à ton tour."
Le démon du feu n'était pas certain de bien comprendre ce que voulait le renard. Il recula donc par précautions. L'androgyne dut prendre ce retrait pour le début d'un jeu car il lui adressa un regard faussement carnassier et sourit sournoisement.
"Allons..." susura Suishi. "Je ne vais pas te manger... Je veux juste te masser et te faire prendre des couleurs!" ajouta-t-il en s'élançant vers sa proie.
"Et moi je ne veux pas!" s'exclama la victime, évitant de justesse les longs doigts de son ami. "Si tu veux me défringuer, attrape-moi d'abord!"
Il n'en fallait pas plus pour réveiller les instincts de chasseur de Yohko qui, d'une détente spectaculaire, sauta par-dessus la piscine tandis que Hiei se précipitait dans la maison en passant par la véranda. Les deux garçons firent le tour de la villa, l'un poursuivant l'autre qui balançait à son traqueur tout ce qui était à portée de main. Le jaganshi était partagé entre deux états d'esprit, un certain désaroi: pourquoi avait-il fallu qu'il le défie? et un grand amusement: cette course poursuite pimentait un peu ces vacances qu'il jugeait trop monotones à son goût. Le hérissé était de retour à son point de départ: la piscine. S'il s'arrêtait maintenant, il serait pris. Pas d'autre solution que de dévaler le petit sentier en pente raide qui menait à la plage. Ce grand espace lui permettrait de semer rapidement Minamino. Celui-ci d'ailleurs rata de près sa cible qui lui fila une fois de plus entre les doigts.
"Fais attention! Je vais t'attraper!" menaça-t-il.
"Dans tes rêves!" lâcha le youkaï.
La grève était en vue. Les premiers mètres furent faciles. Mais ce qui devait être une échapatoire pour Hiei se transforma très vite en un piège qui se refermait autour de lui. En effet si le sable situé près du chemin de terre était sec, ce n'était pas le cas de celui auprès de la mer. A cet endroit, le sablon mouillé était un véritable bourbier où s'enfonçaient ses savates (Hiei: Depuis quand je porte des savates moa? èé Kimichan: Ben depuis que j'l'ai décidé c'est-à-dire maintenant! Hiei: Remets-moi mes bottes tout de suite! Kimichan: Hors de question! C'est moi qui écrit donc je fais ce que je veux, na! Si tu continues de m'embêter c'est pas avec Kurama que je te case, c'est avec Kuwabara! TT Hiei: Finalement c'est bien les savates...;;) ce qui le ralentissait considérablement. Le voleur, quant à lui, n'eut aucun mal à rattraper son camarade qui tentait désespérément de récupérer la tong que le sable venait d'avaler. Cette fois, le koorime ne put esquiver l'assaut et il se retrouva projeté sur le sol humide, un kitsune quasi avachi sur lui.
"Gagné!" sourit le vainqueur. "Tu dois de te dévêtir."
Le vaincu grommela mais dut se rendre. Il dit adieu à sa chemise et son bermuda, et bonjour au slip du maillot de bain. Se sentant parfaitement ridicule et ayant la désagréable impression d'être nu comme un vers, il entoura sa taille de ses bras.
"Ouah!" soupira Kurama après avoir ramassé sa mâchoire qui s'était joliment écrasée dans le sable. "Mais c'est que t'es drôlement bien foutu!"
Le rouge monta aux joues du démon du feu qui se mit à fixer admirativement ses pieds. Mais le compliment avait tout à fait lui d'être: le jaganshi était fait tout en muscles sublimement dessinés et incroyablements fins. Le soleil faisait naître des reflets nacrés sur sa peau d'une blancheur laiteuse(C'est pas le mien mais si on me proposait de lui sauter dessus, je dirais pas non ). L'androgyne revint à la réalité grâce au tableau qu'il avait sous les yeux: le youkaï n'osait pas le regarder, manifestement très très gêné. On était loin du cliché habituel: le monstre sanguinaire qui faisait trembler nombre d'habitants du Makaï rien qu'en leur lançant un regard noir avait disparu sous la sensibilité d'un adolescent comme les autres.
"Allez viens" dit-il gentiment en ramassant les vêtements de son ami. "Je vais te mettre de la crème sinon tu vas finir aussi rouge qu'une écrevisse."
Hiei obtempéra et suivit Suishi jusqu'à sa chaise longue. Là, les symptômes de sa maladie humaine refirent surface. Son rythme cardiaque grimpa en flèche tandis que Yohko appliquait ici et là quelques touches de crème. Puis il posa le tube, traîna un second transat et le força à s'allonger dessus.
"Mais qu'est-ce que...?" commença le hérissé.
"Laisse-toi faire. Je vais juste te passer de la crème" le coupa Minamino.
Il n'eut pas le temps de protester car déjà le contact des doigts de son ami sur sa peau le figea. Au départ ses mains habiles ne faisaient qu'étaler l'huile puis elles se mirent à le masser. Etendu sur le ventre, le youkaï ne pouvait pas l'en empêcher et d'ailleurs il ne le regretta bientôt pas. Ce massage était des plus agréables et rapidement ses pensées dérivèrent. Il se dit qu'il avait été stupide d'avoir voulu échapper à une torture aussi délicieuse. Mais pourquoi, pourquoi se sentait-il rougir de cette manière? Pourquoi être avec lui le troublait-il ainsi? Comment s'était-il mis dans une situation pareille? Et puis ce regard étrange que le renard lui avait lancé quelques heures plus tôt l'intriguait au plus haut point. Que signifiait-il? N'était-ce pas le fruit de son imagination malade? Il devait se soigner au plus vite...
"OOOUUUUAAH!" hurla-t-il, tombant par la même occasion de sa chaise longue.
Une main devant la bouche, le kitsune déployait tous les efforts possibles pour ne pas éclater de rire. Le jaganshi s'était endormi et pour s'amuser, son ami l'avait aspergé d'eau.
"Tu veux ma mort!" s'insurgea-t-il, les poings serrés et les yeux lançant des éclairs. "Sale renard de malheur!" s'exclama-t-il en se levant pour lui donner une correction mémorable.
L'androgyne poussa un petit cri aigu avant de s'enfuir en direction de la plage, un léger paréo bleu ciel transparent flottant autour de ses hanches. Le démon du feu courait vite et il rattrapa aisément sa proie.
"Tu vas voir ce que tu vas voir!" menaça-t-il, brandissant le poing dans un signe rageur.
"Hiiii!" cria Kurama en jetant un oeil par-dessus son épaule avant de rire joyeusement et d'accélérer.
"Et ça te fait marrer!"
"Ouiii hihihihihihi hahahahahaaaaaaaaaah!"
SPLASH! Dans un effort, Hiei avait réussi à sauter sur son compagnon et tous deux étaient tombés dans l'eau. Ils étaient complètement trempés. Qui plus est, la position dans laquelle ils se retrouvaient n'arrangeait pas vraiment les problèmes du koorime car il se tenait à quatre pattes, entre les cuisses écartées de Suishi, les mains de chaque côté de ses hanches et le visage à peine à quelques centimètres du sien. De longues mèches rouges s'enroulaient sur elles-mêmes, formant de belles arabesques sur la peau dorée de son vis-à-vis. La respiration encore saccadée par cette course effrénée, il avait les yeux fermés. Les vaguelettes faisaient se mouvoir doucement contre leur deux bassins le paréo qui se confondait avec l'eau. Le youkaï déglutit lentement, très lentement. Il tendit l'oreille car le bruit d'un moteur s'approchait, et un bateau fut vite en vue, s'approchant de la crique. Des éclats de rire familiers annonçaient le retour des deux pêcheurs. Leurs silhouettes se découpaient en ombres chinoises sur le coucher du soleil. Il remarqua enfin que le jeune Minamino avait posé sa tête au creu de son épaule et que son souffle chaud le faisait frissonner.
"Euh... Kurama..." hésita-t-il.
L'interpelé leva vers lui ce même regard étrange où brillait une lueur pareille à une braise flamboyante et un sourire sensuel étira ses lèvres soyeuses:
"Arigatô, Hiei-kun... J'ai passé une superbe journée... J'espère qu'il y en aura d'autres comme celle-ci..." murmura-t-il à son oreille avant de se lever et de faire signe aux deux garçons.
Lorsque Yusuke eut sauté du petit bateau à moteur, il courut aussitôt vers le hérissé qui regardait fixement l'androgyne, les joues en feu.
"Alors? Qu'est-ce que vous avez fait?" s'enquit avidement le mazoku. "C'était bien? Tu l'as embrassé?"
"Ca va pas non?" s'énerva l'interrogé. "C'était une très belle journée" marmonna-t-il sans en ajouter plus.
