- Putain… Souffla Derek.

En réponse, Stiles gémit. Ils étaient encore habillés mais se sentir pressé contre lui et surtout sentir son envie au travers du tissu moulant de son pantalon étaient deux purs délices singuliers… Dont il ne pouvait se contenter. Bienheureux prisonnier de cette étreinte de plus en plus chaude, Stiles pouvait aisément dire qu'il en voulait plus. Durant toute la soirée de meute, Derek l'avait cherché, provoqué, chauffé – en tout bien tout honneur et en toute discrétion – si bien que Stiles avait eu bien du mal à rester de marbre pour ne pas attirer l'attention nasale de ses amis surnaturels. Alors il avait attendu, longuement, s'efforçant de ne pas penser aux multiples talents de son amant loup-garou, de cette manière qu'il avait d'utiliser aussi bien son engin que ses mains, de la façon dont il arrivait avec une aisance arrogante à le faire grimper aux rideaux et exploser de plaisir contre ses muscles fermes.

- Ton message m'a fait bander… Susurra Derek à son oreille.

Stiles se mordit la lèvre inférieure alors que cette simple confession faisait augmenter le volume de sa propre excitation. Fut un moment où il avait craqué et, aux toilettes pour s'isoler, s'était décidé à chercher Derek à son tour… Sans passer par quatre chemins.

« J'ai faim. Quand est-ce que tu me prends ? »

Autant être direct : il en avait clairement envie. L'épisode dans la cuisine l'avait tant chauffé qu'il ne pouvait se résoudre à passer l'entièreté de la soirée sans que Derek ne pose à nouveau ses mains sur lui. Leurs ébats étaient addictifs, quelle que soit leur nature profonde et… Oui, Stiles était complètement accro. Loin de lui faire peur, ce petit moment durant lequel Derek l'avait fait taire en l'embrassant lui avait fait penser que sa proposition – qu'il pensait pourtant refuser – tombait à pic. Le loup possédait une pièce insonorisée et de laquelle les odeurs passaient difficilement ? Et en plus, elle était seulement accessible depuis la chambre de l'hôte de ces lieux ? Cette découverte faite un peu plus tôt était un tel plaisir que Stiles ne pouvait que sauter sur l'occasion, sachant qu'il sauterait bientôt sur autre chose. L'image de l'engin fièrement érigé qu'il n'avait pourtant jamais vu de ses yeux, seulement senti, s'immisça dans son esprit et il ne put retenir un râle appréciateur.

- Et moi, c'est toi qui me fais bander, ne put-il s'empêcher de lâcher d'une voix légèrement rauque à cause de l'excitation qu'il contrôlait désormais difficilement.

Les yeux de Derek, face à lui, d'ordinaire si clairs étaient noirs de désir. D'un désir pour lui. Et si Stiles n'avait absolument pas changé d'avis concernant son corps, il oublia néanmoins l'espace d'un instant qu'il n'était pas capable de le lui montrer. En fait, comme toujours, il oublia tout : ses pensées, ses soucis, son mal-être, ses états-d'âme, tout ce qui pouvait lui plomber le moral. Seul cet apollon et leur plaisir mutuel lui importaient. Et puis, Derek fermerait les rideaux, éteindraient les lumières rapidement car après tout, il commençait à connaître ses habitudes.

Le simple rappel de ce fait fit fondre Stiles sans même qu'il en soit réellement conscient. Son regard changea très légèrement et son abandon dans les bras de Derek devint progressivement total. D'autorité et contrastant avec la timidité qu'il avait parfois dans ce genre de moments, Stiles s'empara de ses lèvres et mena la danse langoureuse que leurs lèvres exécutaient avec passion et une réciprocité dont on ne pouvait point douter. L'un plaisait à l'autre et inversement. Stiles ne songea pas au fait qu'il ne savait toujours pas ce que Derek pouvait lui trouver pour l'embrasser et le toucher avec tant de passion. Non, il laissa simplement le loup faire lorsque celui-ci passa ses mains sous le combo de sa chemise et de son t-shirt. Et puis, il fit de même. La faim du corps de cet apollon était sans fin, si bien qu'il voulait plus, tout de suite.

- Derek… Gémit-il entre deux baisers passionnés. Viens…

Le loup, entendant cette voix suppliante lui quémander cela, fut si électrisé que, ni une ni deux, il alla éteindre la lumière et ses yeux de loup aidant, il repartit enlacer Stiles avant de presque lui arracher ses vêtements et si l'hyperactif en fit de même, ce fut avec autant d'ardeur. Ils se voulaient, tous les deux et l'obscurité permit à l'adolescent d'être à nouveau dans la peau de celui qu'il aimerait être en tout temps : sûr de lui, entreprenant, aguicheur, malicieux. Il ne voyait pas Derek mais Derek ne le voyait pas. C'était bien dommage mais au moins, il s'évitait une humiliation folle et pouvait ainsi épancher son envie sans craindre quoi que ce soit. Ce qu'il aimait l'obscurité, cette obscurité qui l'enveloppait dans son manteau protecteur, rendant aveugle les yeux et le toucher de Derek qui, ainsi, continuait de le caresser encore et encore. Tous deux nus comme des vers, ils se frottèrent, se griffèrent avec douceur, se léchèrent, se titillèrent, sans perdre une seule seconde cette passion addictive qui les animait.

Ils firent l'amour ainsi à même le sol, sur le grand tapis de la bibliothèque personnelle de Derek. Ils s'étreignirent longuement, enchaînèrent les rounds sans se lasser, animés par cette connexion étrange qu'ils avaient et qui n'appartenait qu'à eux. Les rideaux ouverts de la petite fenêtre laissèrent toutefois entrer un frêle rayon lunaire qui, débarrassé de la masse de nuages qui dissimulait l'astre au monde permit une légère entrevue de la scène. C'est ainsi que l'on aurait pu apercevoir Stiles jouissant avec puissance, la main de Derek sur sa bouche pour étouffer ses gémissements particulièrement érotiques. Celui-ci, le dos luisant d'une sueur bienheureuse, se mordit fortement la lèvre inférieure alors qu'il effectuait un dernier coup de rein royal, contenant à grand peine un puissant râle de plaisir.

Parce que si la pièce était particulièrement bien isolée, il fallait tout de même se faire discret, surtout lorsque l'on savait qu'une marée de loups se trouvait à l'étage d'en-dessous. Par chance, personne n'entendit le moindre son de leur manège luxurieux et certains s'étaient même déjà endormis depuis un moment, profitant de cette soirée meute pour mieux dormir. Personne ne le disait, mais c'était tacite : l'on dormait bien mieux et bien plus confortablement au sein de son foyer et de sa famille non de sang, mais de cœur.

Quelques temps plus tard, Stiles se passa un coup à l'eau et descendit, épuisé mais heureux, débarrassé momentanément de ses pensées parasites. A moitié dans les vapes, il partit dormir au milieu des autres, sur un des matelas, où il trouva de la place. Bientôt, Derek s'ajouta à ce tas humain, plus serein que jamais.

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Derek mit un sucre dans son café et releva les yeux vers Lydia, qui lui demandait s'il fallait réveiller Stiles. Tout le monde était debout, sauf lui, et une partie de la meute s'en était déjà allée. Ne restait plus que Peter, Isaac et Lydia, qui s'étaient éveillés aux alentours de onze heures.

- Tu peux le laisser dormir, lâcha-t-il simplement.

Jetant un œil à l'hyperactif depuis la cuisine ouverte, Derek but tranquillement son café. Il n'avait pas le souvenir d'un Stiles aussi lève-tard – il était midi – mais il avait accumulé un manque de sommeil évident à cause de leur semaine de froid. Ils avaient beau s'être rabibochés depuis, Derek était bien conscient que l'adolescent avait besoin de dormir. Pour cela, il ne lui tint pas rigueur de son inconscience, ni du fait qu'il monopolisait son salon et lui empêchait de mettre en marche la télévision. Ce qui l'embêtait toutefois, c'était de le savoir par terre, sur ce matelas alors qu'il y avait bien mieux à l'étage.

Une fois que Peter, Isaac et Lydia furent partis une bonne dizaine de minutes plus tard, Derek s'en alla prendre son amant dans ses bras et l'emmena dans sa chambre, où il l'installa dans son lit, bien plus confortable que ce pauvre matelas gonflable sur lequel il reposait. Preuve de son épuisement – leurs ébats d'hier l'avaient également éreinté –, Stiles ne se réveilla pas durant le court trajet entre l'étage du bas, les escaliers et la chambre de Derek en haut. Ce simple fait renforça son idée que Stiles avait réellement besoin de se reposer et le loup se surprit par rapport à son attitude envers l'hyperactif. Si Derek n'était pas un mauvais bougre, il n'était pourtant pas dans ses habitudes de chouchouter la personne avec qui il couchait. Des plans culs, il en avait déjà eu par le passé et s'il ne les mettait pas à la porte une fois leurs affaires effectuées, il ne les gardait pas chez lui plus longtemps que nécessaire. Avec Stiles, c'était différent. Non seulement le laisser se reposer dans son lit ne le dérangeait pas mais en plus, il ressentait l'envie – le besoin – de l'aider. La vision que l'hyperactif avait de lui-même le hantait et le préoccupait, sans trop qu'il arrive à savoir pourquoi. Etait-ce parce qu'autour de lui, personne d'autre n'avait semblé être au courant, ni y prêter attention ? Il fallait avouer que Stiles était passé maître dans l'art de la dissimulation, mais il avait ses failles et Derek n'allait pas se gêner pour les exploiter pour essayer de tout arranger. Stiles avait la vie devant lui : il était hors de question qu'il continue de se la gâcher de cette manière.

Derek entendit l'hyperactif bouger un peu dans le lit, se retourner, plus précisément. Le loup tourna la tête vers lui et se retrouva face à un visage parfaitement détendu et parfaitement… Différent. Derek cligna des yeux, surpris. Parce qu'il était rare d'avoir une telle vision de Stiles et s'il n'y avait pas fait attention auparavant, il fallait reconnaître… Qu'il avait vraiment du charme. Ainsi paisible, voilà donc à quoi ressemblait l'adolescent ? Si ce fait pouvait passer pour un simple détail, il était en réalité un tout. Stiles gardait toujours une certaine tension dans ses expressions et jamais, ô grand jamais son visage n'avait été aussi détendu, libre de tout souci. C'était simple, Derek ne l'avait même jamais vu aussi décrispé lorsqu'ils s'unissaient – grâce à l'obscurité toujours incomplète pour ses yeux lupins. Malgré le plaisir qu'il ressentait à chaque fois, Stiles ne se laissait jamais aller au point d'adopter cet air si serein, si paisible. C'était comme s'il s'agissait d'une autre personne, celle qu'il pourrait être en arrêtant de se haïr de la sorte.

Son regard descendit sur ses bras nus, que Stiles avait passé au-dessus des draps qu'il avait légèrement repoussés parce qu'il devait avoir chaud. Sa chemise avait disparu, sans doute l'hyperactif l'avait enlevée pour dormir, ne lui restait donc que son t-shirt informe qui ne le mettait absolument pas en valeur. Et pourtant, il était beau, affreusement beau. Toutefois, Derek s'attarda sur lesdits bras. Cette fois, pas besoin d'un coup d'œil bref, il avait tout le loisir de vérifier ce qu'il avait plus ou moins constaté la première fois et constata avec un soulagement non feint qu'aucune plaie fine ne longeait la peau pâle de Stiles. Il ne vit pas non plus de cicatrices blanches ou foncées. Savoir que Stiles ne se mutilait pas était déjà une bonne chose et même si Derek s'en doutait déjà, en avoir la confirmation était diablement satisfaisant. S'il avait eu des doutes, c'était à cause du fait que l'adolescent semblait paniquer à chaque fois que ses bras étaient visibles – puisque le reste était déjà caché, il n'avait pas à s'en faire. Il enfilait toujours une veste aussi rapidement que possible, avec un empressement et un stress presque incontrôlable.

Maintenant, restait à savoir d'où ce dégoût de son corps venait précisément.

Derek soupira en pensant à cette tâche qui lui paraissait étrangement titanesque tant Stiles était un personnage complexe et dont l'opiniâtreté n'avait d'égale que sa bienveillance. Envers les autres, pas envers lui-même. Il se leva et s'en alla à l'étage du dessous, histoire de ranger son pauvre salon qui avait servi de dortoir pour la nuit, comme à chaque soirée meute. Ses membres étaient bien gentils et c'était généralement très agréable mais Derek n'aimait pas trop les après, car tout le monde s'en allait rapidement pour s'éviter la corvée de rangement. Le loup se rappela alors que, la plupart du temps, Stiles l'aidait toujours un peu avant de partir et s'il ne serait pas contre un peu d'aide, il décida toutefois de le laisser dormir tranquille. En y repensant, il aurait pu demander à Peter, Isaac et Lydia de lui donner un coup de main quand ils étaient encore là, mais tant pis.

Et c'est au moment où il commençait à dégonfler le premier matelas qu'il entendit un cœur s'emballer de manière inquiétante. Derek fronça les sourcils, car seul Stiles était encore au loft avec lui à l'heure actuelle alors il ne pouvait s'agir que du sien. Curieux et légèrement inquiet, le loup laissa tomber ce qu'il était en train de faire et monta les escaliers quatre à quatre sans prendre la peine de se faire discret. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, les battements irréguliers et rapides se faisaient plus forts et tonnaient dans son crâne avec une puissance qui le désarçonna un instant. Puis, il ouvrit la porte de sa chambre.