Chapitre 5 : Aujourd'hui, un ange a perdu ses ailes
Harry se réveilla tard dans la journée, et bizarrement, il était en pleine forme : il n'avait jamais aussi bien dormi. Un plafond blanc, des murs blancs ? L'infirmerie ? Comment ? Il était pourtant sûr de s'être endormis dans son refuge. Alors comment est-il arrivé à l'infirmerie ? Est-ce que quelqu'un aurait découvert son havre ? non c'est impossible, il a tous fait pour qu'on ne puise pas le découvrir sauf si il le permettait… donc… ! Et ce ne peut être 'lui'. Harry sait qu'il n'est pas réel, un simple songe comme hier soir. Mm, quel rêve. Harry se laissa retomber dans les coussins et repartit quelque instant dans son rêve. Il avait rêvé qu'il le prenait dans ses bras et qu'il l'emmenait dans un paradis où Voldemort, ses visions et ses cauchemars ne seraient qu'un mauvais souvenir. Quel doux rêve ! Mais ce n'est qu'un rêve ! Et le retour à la réalité est une chute des plus brutale. En se concentrant, Harry pouvait presque sentir son odeur sur lui. Une odeur à la fois amère et sucré, dure et douce. Une odeur qui lui ressemble tellement. Harry ne voulait pas se lever, il voulait rester dans son rêve pour toujours mais qui dit rêve dit retour à la réalité.
« Monsieur Potter, il ne sert à rien de se rendormir. Vous n'êtes pas dispensé de cours ! Bien qu'il n'en reste qu'un ! Mais je suis sûre que Hagrid sera très content de vous revoir à son cours. Allez debout ! »
La douce voix de Pomfresh acheva la chute d'Harry. En bougonnant, il se leva et prit les habits propres que lui tendit l'infirmière.
« Vous savez, monsieur Potter, votre comportement, ce matin, est étrange. D'habitude, je dois vous attacher au lit pour pas que vous ne vous enfuyez et aujourd'hui, vous avez décidé de rester alors que je veux vous voir dehors. Est-ce seulement pour me contrarier que vous choisissez toujours l'inverse de ce que je voudrais ? »
Harry ne répondit pas. Il regardait la cape que lui avait fournit l'infirmière. Elle n'était pas à lui et Pomfresh n'avait pas pour habitude de gâter ses patients surtout que cette cape avait dû valoir très chère. L'extérieur était en velours noir et l'intérieur était recouvert d'une douce fourrure grise. Elle ne pouvait donc pas être à Ron, ou alors celui-ci avait gagné au gros lot. Il sortit du paravent, bien décidé à demander à l'infirmière mais celle-ci avait disparut et il y avait à la place, son déjeuner. Rien que la vue du repas retourna l'estomac d'Harry mais il but quand même le jus de citrouille. Il savait pas pourquoi la nourriture lui soulevait l'estomac, tout ce qu'il savait c'est quand il avait essayer de manger, il avait dû aller vomir en urgence. Ne voulant pas se faire obliger par Pomfresh, il sortit aussi silencieusement que possible. Quand l'infirmière revint de son bureau, elle soupira. Le gamin n'avait rien mangé comme maintenant près d'un mois. Il ne tiendra jamais toute l'année à ce rythme, déjà qu'il ne lui reste plus rien sur les os. Mais elle ne pouvait pas l'obliger à manger, son rôle se bornait à soigner les blessures physiques et non mentales. Elle décida d'en parler avec le directeur, peut-être qu'il serait faire quelque chose. Mais elle en doutait.
Harry sortit rapidement du château et réussit à rattraper tant bien que mal la classe d'Hagrid. Apparemment, il avait décidé de les emmener faire un tour dans la forêt interdite. Harry s'appuya contre un arbre et repris son souffle. Il serra la cape contre lui et frissonna. Il ne se sentait pas bien depuis qu'il avait quitté l'infirmerie. Il respira à fond et son nez fut empli d'une odeur qu'il adorait. C'était sa cape ! Il ne savait pas comment, elle était arriver en sa possession mais il ne comptait pas lui rendre. Pour se faire accuser de vol, non merci ! Même si son cœur est déjà dans un piteux état, il n'a pas envi de le voir se faire fracasser contre un iceberg. Tant pis pour lui. Il lui rendrait peut être ce soir mais, à vrai dire, il ne voulait pas. Elle portait son odeur, le seul truc qu'Harry pouvait avoir. Il frissonna encore une fois. Il se redressa et regarda autour de lui. Personne pourtant Harry avait l'étrange sensation qu'il y avait des ombres qui lui tournait autour. Il n'aimait pas cette sensation. Cela lui rappelait trop ses cauchemars, ceux où on lui rappelle que trop sa culpabilité. Il se remit en route, il ne devait pas perdre les autres. Cependant, plus le temps passait, plus Harry vacillait. Il avait le tournis et cela lui donnait la nausée. Il essaya de résister mais au bout de dix minutes, il du s'arrêter pour vomir au pied d'un arbre. Il n'eut pas le temps de prévenir Hagrid qui continua à avancer. L'arbre sur le quel Harry avait vomi n'apprécia vraiment pas le traitement. Comme c'était un cousin du saule cogneur (en moins brutale), il lui laissant une branche dans l'estomac. Il n'y mit certes pas une grande force mais Harry était vraiment beaucoup plus léger que la branche. Il fit un vol planer et ne s'arrêta que quand son dos rencontra un autre arbre. Une douleur immense explosa le long de sa colonne vertébrale. Harry hurla, cela fit peur à un groupe de phénix qui s'envolèrent. Harry sombra peu avant d'atteindre le sol dans un puit noir.
Hagrid compta le nombre de ses élèves. Parfait, tout le monde est là. Harry étant à l'infirmerie, pas d'autre absent. Il était fier de lui : il leur avait montrer des dryades et il n'y avait aucun blessés. Une première ! Un grondement le fit lever la tête au ciel. Il sourit en voyant le vol de phénix puis se précipita au château avant de se faire trempé. Comme tout le monde se précipita vers le château avant de se faire tremper jusqu'aux os, personne ne firent attention à la lueur qui venait de la forêt interdite. Quand la lueur s'estompa, il y avait un loup d'une couleur peu naturel : une couleur fauve. Il avait aussi deux tâches sur le dos de couleur blanche. Il avança d'un pas rapide et alerte. Il arriva rapidement près d'un corps parcouru de tremblements. Il lui lécha patiemment le visage. Le corps gémit mais n'essaya pas de se dérober à la langue rugueuse du loup. En fait, il ressentait de la chaleur, une aura de douceur entourait le loup. Il lui lécha surtout les yeux d'où s'échappait un flot incessant de larme. Soudain, le corps ouvrit les yeux et se redressa. Il ne réalisa pas tout de suite où il était et avec qui. Le loup plongea ses yeux dans les orbes verts de la personne mais détourna rapidement le regard. Comment un être peut-il vivre en ayant vu et subit de telles horreur ?
Harry avançait tel un automate dans la forêt interdite. Peu importe où il allait ou s'il mourrait. Tant mieux d'ailleurs ! Son cauchemar l'avait déstabilisé. Jamais il avait été aussi réel, aussi cruel. Le loup le suivait tout en le guidant vers le château mais Harry ne semblait avoir conscience de sa présence. Il marchait, le regard vide.
Ils avaient raison ! Il n'était qu'un monstre, un boulet. Ils disaient la vérité. Il ne méritait pas de vivre, non, il n'en avait pas le droit ! Il fut un instant ébloui par une intense lumière. Quand ses yeux se réadaptèrent, il fut surpris de se retrouver devant le château puis les images de son cauchemar reprirent leur droit. Il avança beaucoup plus rapidement, maintenant, il savait où il allait. Derrière, il y avait un jeune homme d'une trentaine d'année. Il avait de longs cheveux blonds, légèrement bouclés. Mais aussi des yeux bleus, sombre et pétillant de vie. Cela et son teint très pâle lui donnait un air angélique. Harry continua d'avancer s'en même s'arrêter à la grand salle. Hermione, le voyant passer l'air hagard, se leva et voulut le suivre. Cependant, Ron lui agrippa le bras et l'obligea à se rasseoir. Elle lui obéit, ne voulant pas faire de scandale, mais retira vivement son bras et le fusilla du regard.
Harry continua à monter, sans se soucier de la douleur. Il avait un joli hématome sur le ventre et le dos écorché. Il monta, là où le froid est vivifiant et le paysage si beau et si adapté pour la méditation. Là où les gens qui le souhaitent, peuvent en finir avec tous leurs problèmes. Tout oublier et croire l'espace d'un instant que voler sans ailes est possible. Oui, Harry voulait voler mais quand il vit le couché de soleil, il su qu'il ne pouvait pas le faire. Ce spectacle, il voulait le partager avec 'lui'. Oui, un jour, peut-être, un jour !
Il s'assit sur le rebord de la fenêtre et resta là à observer l'étrange ballet des gouttes de pluie.
Le jeune homme ne le suiva pas. Il savait où il allait mais il ne pouvait rien faire sous cette forme et l'autre n'est pas vraiment pratique dans ce genre de situation. Il chercha un professeur en particulier et savait où le trouver. Il alla directement dans la grande salle. A son entré, beaucoup sursautèrent, la panique présente dans leur yeux innocents. Beaucoup de professeurs se levèrent, leur baguette pointant vers l'inconnu, tous sauf 3 personnes : le directeur, l'infirmière et Severus, celui dont il avait besoin.
« Séraphin ! Que nous faut l'honneur de ta visite » demanda le directeur sèchement.
Ah, sacré Dumbledore, polie mais tout en montrant son désaccord. Pensa l'homme.
« Ce que je fais ici ne vous concerne en rien, vieil homme. Je suis là pour régler un problème que vous n'avez su gérer. Je suis là pour parler avec Severus ! » répondit avec le sourire Séraphin.
Beaucoup de professeurs avalèrent de travers. Comment un inconnu pouvait-il parler sur ce ton au directeur. Severus souriait. Là ce sont les élèves qui avalèrent de travers. Jamais encore le professeur Snape n'avait sourit. Ce monde est en train de sombrer : tout va de travers.
« C'est Séraphin, va m'attendre dehors, je te rejoins tout de suite ! » dit Severus.
Séraphin hocha la tête mais ne sortit pas tout de suite, il avait une drôle d'impression. Il scanna la salle et trouva deux spécimens intéressants. Il y avait un blond à l'air hautain mais on voyait, dans ses doux yeux gris, l'inquiétude qu'il avait pour son protégé. L'autre personne, un rouquin lui fit un sourire hypocrite avant de retourner à son repas. Séraphin fronça les sourcils, il ne le sentait pas mais alors vraiment pas.
« Bonjour Sev'. Il y avait longtemps, non ? »
« Oui ! un bon moment. Comment va Gabriel ? » demanda Severus en regardant la nuit étoilé par la fenêtre. La pluie avait enfin cessé.
« Aussi bien que peut aller un ange sans son âme-sœur. Mal ! Il se plonge dans le boulot pour ne pas sentir la douleur. »
« Dis lui que je pense à lui tout le temps. »
« Il le sait ! A chaque début de soirée, il est infernal. Il ne veut absolument pas manquer ton message et gare à celui qui le dérange. Raphaëlle en sait quelque chose. » dit Séraphin avec un grand sourire auquel Severus répondit.
« D'ailleurs comme elle va ? Je sais pour son fils ! »
« Bien ! C'est pour ça que je suis ici ! Son comportement les inquiète là haut. »
« Mm, je sais mais personne ne sait pourquoi il est comme ça. Et je ne sais pas ce que je dois faire avec lui. Il ne me supporte pas, ça limite dans nos relations »
« Ce qui est étrange, c'est quand Raphaëlle a essayé de lui parler dans ses songes, il s'est débattu. On n'a rien pu lui dire ! »
« C'est normal, Séraphin, c'est sa mère et il se sent coupable de sa mort, ainsi que celle de son père, de Gabriel et de Cédric. Son héritage ne doit pas aider non plus »
« Je sais, mais pourrait-on en parler plus tard ? Tu sais que je ne peux rien faire et là, mon protégé est dans la tour d'astronomie et je redoute un malheur. »
« Et c'est seulement maintenant que tu me le dis mais t'es fou ? »
Severus quitta précipitamment l'ange te fonça vers la tour d'astronomie. Pourvu qu'il ne lui soit rien arriver. Gab' et Raphi ne lui pardonneraient jamais et il ne se le pardonnerait pas non plus. Séraphin regarda le ciel avec un grand sourire avant de le suivre.
« Gab'. T'es sûr que celui que tu aimes est un serpentard ? C'est pas plutôt un poussoufle ?... D'accord, je me tais. Si on même plus rire ! »
Severus ouvra lentement la porte, redoutant de trouver la pièce vide. Heureusement, il trouva Harry, assoupis dans un coin du balcon. Dehors, mais il est fou, il va attraper la crève ! Etrange, la cape qui lui sert de couverture lui est familière. Draco ? C'était la préféré de son neveu. Comment est-elle arrivée entre les mains du pire ennemi de Draco ? il frissonna, l'air était vraiment glaciale. Il se rapprocha et prit le jeune homme dans ses bras. Il sursauta : le dos d'Harry était trempé. Péniblement, il regarda sa main. Elle était pleine de sang. Pas de son sang, le sang du survivant. Qui était-il donc arrivé ? Il secoua la tête. Les questions seront pour plus tard. Déjà emmené Harry à l'infirmerie. Le pauvre, il passe sa vie dans cet endroit si déprimant.
Arrivé au bout de l'escalier, Séraphin se précipita sur son protégé mais il fut rejeté en arrière par une barrière. Severus écarquilla les yeux. Même endormis, il se défend encore. Séraphin secoua tristement la tête. Il ne comprenait plus rien. Pourquoi se défend-t-il comme cela ? Le maître de potion se reprit très vite et voulut se diriger vers l'infirmerie mais fut stopper.
« Sev'. Allons plutôt chez toi. On y sera plus à l'aise. »
« Je veux bien mais il a besoin de soins ! » répliqua Severus.
« Tu n'es pas médicomage chez les mangemorts ? » dit sèchement Séraphin.
Severus accusa le coup sans rien dire mais son regard se ferma. Et Séraphin le remarqua.
« Désolé, je suis crevé et cette situation n'arrange en rien. Allons chez toi, il préféra ! » reprit plus gentiment l'ange.
Severus ne dit rien mais descendit vers les donjons.
L'ombre fulminait dans une classe désaffectée. Un ange à Poudlard, pour Potter en plus. Cela ne dit rien qui vaille. Le maître ne sera vraiment pas content. Un hibou noir entra par le trou d'une des fenêtres et se posa avec grâce sur le bureau. L'ombre frissonna, le Lord attendait son rapport mais sortir pour le rejoindre n'est pas une très bonne idée avec l'ange. Heureusement, il n'a pas eu de soupçons lors du repas. Il rédigea brièvement un mot qu'il attacha à l'hibou. Il s'assit et mordit dans un morceau de cuir. Il attendait la douleur et celle-ci vint rapidement. Il reçu, ce soir-là 3 doloris. Le Lord était vraiment en colère.
Au fin fond de l'Irlande, quelqu'un hurla sa rage. Le cri était sinistre et laissa la personne sans force mais cela lui faisait un bien-fou.
Tom se laissa tomber sur son trône. Maudit soit les instances supérieurs ! Pour qui se prennent-ils pour avoir le droit de mettre leur nez dans ses affaires ? Bon, un point positif : l'ange, présent à Poudlard, ne sait rien à propos de son espion. Cependant, le livrement serait plus difficile. Mais bon, leur présence ne l'avait pas empêché d'avoir Severus dans son équipe pendant quelques années et ses dons en potions l'avait bien aidé.
Quel dommage ! Il a fallut que l'un des anges revienne et prouve à Severus son amour. Quel sentiment dégoûtant que celui-là ! Il est à vomir.
Bon, il est l'heure d'une petite visite de courtoisie chez Harry. Il y a longtemps qu'il ne lui avait pas montrer sa journée. Pourtant, aujourd'hui, elle fut particulièrement sanglante : Bella et Lucius se sont lâchés. Il faut dire que l'oisiveté à Axkaban (je suis dsl si je me suis trompé) n'était pas vraiment l'idéal pour ses deux mangemorts en puissance tel que ces deux-là.
Tom alla s'enfermer dans sa chambre, demandant à Nagini de surveiller la porte et plongea en lui. Il trouva rapidement le lien et se retrouva dans l'esprit tourmenté du survivant. Tom ricana, et dire que le rêve est si blanc, si pur. Que le spectacle commence ! Aujourd'hui, un ange a perdu ses ailes.
