Chapitre 11 : L'amour peut faire de grande chose (II)
Un léger sourire éclaira le visage ravagé du blond. Son corps le faisait souffrir mais son esprit était au-delà de tout ça. Il ne réagissa même pas quand deux hommes entrèrent dans son cachot.
« Alors, comment te sens-tu ? Petit dragon ! »
« T'as vu, il nous nargue ! »
« Ah oui ? Tu nous nargues ! Arrête tout de suite. »
Le blond, toujours plongé dans ses pensées, n'arrêta pas. Son esprit voguait au loin, auprès d'un ange aux yeux verts. Les deux hommes, de simples mangemorts, lui jetèrent la nourriture à la figure avant de le rouer de coups. Draco se laissa faire tout en se protégeant la tête de ses bras.
« Alors, on fait moins le malin, maintenant ! »
« Qu'est-ce qu'on lui amis ! » rigola l'autre mangemort.
Ils sortirent, laissant le jeune homme qui sanglotait en silence. Il pria pour que son ange vienne rapidement le sauver. Il s'endormit sur cette prière.
Harry se redressa, tel un chien qui attendait son maître, quand il entendit la porte du dortoir s'ouvrit. Son visage se referma quand il vit que ce n'était que Severus et une autre personne. Harry, à sa vue, paniqua. Il était mort, c'est impossible ! Harry l'a tué ! Le jeune homme tomba du lit et recula jusque dans un coin. Il devait délirer, ce n'est pas possible autrement.
« Harry » dit Gabriel en se précipitant sur son filleul.
Le jeune homme se recroquevilla et gémit. Pourquoi ce mort ne disparaît-il pas ? Pourquoi se rapproche-t-il ? Il veut le tuer ! Il doit fuir mais comment sortir de ce dortoir ?
« Gabriel, va m'attendre dehors ! Tout de suite ! » dit Severus.
Le mort lui obéit bien que ce soit à contre cœur. Normal, il n'a pas pu tuer Harry.
« Harry, calme-toi, s'il te plait ! » dit doucement Severus
Le survivant essaya de suivre le conseil mais son cœur refusait littéralement de ralentir. Même, il sembla à Harry que son battement accélérait. Il haletait et regardait avec incompréhension Severus. Celui-ci réagit rapidement : il lui lança un sort qui l'assomma. Il prit ensuite le corps et l'apporta dans ses appartements, suivit de Blaise et de Gabriel. Il retrouva dedans le reste des personnes qui était concernés par le bien-être d'Harry.
« Séraphin. Son cœur s'emballe ! Ce n'est pas normal ! » dit-il en déposant Harry sur le lit.
« Il connaît son âme sœur ! Cela peut faire augmenter ses battements surtout si celui-ci est en danger. »
« Le problème, c'est qu'il cesse d'augmenter et atteint des proportions inquiétante. »
Les trois anges se regroupèrent autour d'Harry et se donnèrent la main. Severus recula, entraînant les enfants derrière lui. Une lumière de couleur bleuâtre s'éleva du cercle. Ils essayaient de trouver la raison pour cette brusque accélération cardiaque.
Pendant ce temps, Severus et Hermione s'étaient penchés sur une carte et essayaient de retrouver la trace de Draco, grâce à un pendule et aux souvenirs de Severus en tant que mangemort. Il n'était pas en Angleterre. Ginny changea la carte et mit celle de l'Irlande.
Grâce à un sortilège qu'Hermione avait appris dans un livre sur la magie ancienne, ils mirent les souvenirs de Severus dans le pendule. Celui-ci s'agita et finit par se stabiliser sur la carte. Il désignait une forêt dans le Connemara, donc tout proche de l'école en faite.
Draco continuait de sourire lorsque Lucius et Tom entrèrent.
« Tiens, il semble que ton fils soit content de nous voir ! »
« Normal, un fils est toujours content de voir son père. » dit respectueusement Lucius.
Le fils en question ne réagissa même pas quand son père lui donna un coup de pied dans l'estomac. Il était totalement déconnecté de la réalité. Normal, son esprit avait rejoint un lieu où nul mal ne pouvait l'atteindre.
Il était en compagnie d'un ange à la chevelure noire. Il avait de grandes ailes blanches, d'une pureté semblable au cristal. Ils dégageaient une lueur qui rendait cet instant irréel. Draco était lové dans ses bras. Il embrassa ses lèvres si délicatement rosées et enfouit son visage dans la nuque de l'ange. Là, il prit une grande inspiration, voulant graver dans sa mémoire l'odeur de cet ange. Une fragrance venue tout droit du paradis. Il sentit l'ange lui sourire tendrement. Il était aimé par lui et Draco savait que ce n'était pas donné à tout le monde. Il avait conscience de se chance.
« Ton fils est décevant ! Il ne réagit même plus à nos petites attaques. Quel dommage qu'on doit encore s'embarrasser de lui. Sa mort aurait pu être amusante ! » râla Tom en sortant du cachot ;
Il ressemblait à un enfant à qui aurait enlevé son jouet favori. Lucius n'était pas mieux. Il ressemblait à un toxico en manque. Tom soupira, mais bon, c'était pour la bonne cause. Il préférait se séparer d'un mangemort médiocre plutôt que de son meilleur bourreau.
« Lucius, je te permet de tuer Wortmail. Allez va ! »
Le mangemort ne réagissa même pas au ton de Voldemort. Pour lui seul comptait la manière de torturer et de tuer ce rat.
Draco, lui, était toujours dans son monde. L'ange aux yeux verts avait resserré son étreinte, comme si il voulait le protéger de quelque chose. Ses ailes se replièrent sur eux, les enfermant dans un cocon d'amour dont eux seul avaient la clé.
« Oh, mon Harry, si tu savais comme je t'aime. » soupira Draco.
L'ange ne lui répondit pas mais son sourire éblouissant répondit pour lui.
Les trois anges se reculèrent. Ils avaient trouvé le problème mais la solution n'était pas de leur ressort.
« Severus ? On a besoin de ton aide ! » dit Séraphin.
L'homme le rejoignit pendant que Gabriel et Raphaëlle allèrent aider les adolescents à préparer un plan pour récupérer Draco sans trop de casse. Pendant ce temps, Séraphin expliqua la situation
« Mm, ce poison est l'une de mes créations quand j'étais sous les ordres de Voldemort. En faite, c'est une erreur mais il a préféré le garder. J'ai donc fait un antidote, heureusement d'ailleurs. »
« Pourquoi ? Quels en sont les effets ? »
« Tout dépens de la personne. Sinon, c'est surtout un poison qui agit sur l'état mental de la personne visée. Il crée une grande instabilité pouvant même conduire à la mort si les doses sont trop grandes. Je comprends mieux pourquoi Harry était dans cet état-là. Ses gènes et ce qu'il a vécu cette été ont totalement détruite le peu de défense mental qu'il aurait pu avoir. »
« La disparition de Draco a du porter le coups fatal, non ? »
« Si mais dès qu'il aura reçu l'antidote, son état s'améliora très vite. »
« Qu'attends-tu pour lui donner ? » s'énerva Séraphin.
Il n'aimait vraiment pas cette impuissance. Severus partit dans la réserve et revint avec un flacon de couleur vert pomme. Il ouvrit la bouche et versa le liquide dedans. Il lui massa la gorge, faisant descendre le liquide.
« Pourquoi tu ne le réveille pas ? » demanda Séraphin.
« Je ne veux pas qu'il utilise ses pouvoirs pour nous filer entre les doigts. » dit Severus en continuant de masser sa gorge. Il mit Harry sur le côté et fit apparaître un seau. Harry fut pris de soubresauts et vomit.
Après sa crise, Severus réveilla Harry. Celui-ci se redressa et regarda autour de lui, stupéfait.
« Professeur ? Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« De quoi vous rappelez-vous ? »
« C'est très vague ! Je sais que Dray est partit ou plutôt qu'il a été enlevé par Voldemort » réfléchit Harry puis il sursauta.
« Dites, est-ce possible de voir des morts ? »
« Hein ? » Severus ne comprit pas où voulait en venir Harry.
Celui-ci se le va et avança jusqu'à la table d'opération. Doucement, il toucha Gabriel comme s'il doutait de sa présence. L'ange sursauta et se retourna.
« Harry, t'as pas honte de me faire des peurs pareils ? »
Le survivant lui sauta au cou et pleura. Il le savait, il ne pouvait pas mourir et l'abandonner ainsi.
« Chut, bonhomme, je suis là. C'est bon, tu m'étrangles. »
« Tu me jures que tu ne pars plus ? Hein ! » murmura Harry.
« Mon bébé. »
Harry sursauta et se dégagea de la main qui lui avait caressé les cheveux. Ce touché fut un vrai électrochoc. Devant lui une jeune femme ; les yeux aussi verts que les seins, les cheveux auburn le regardaient avec tristesse. Il recula. Impossible, elle est morte ! Cette phrase passait et repassait en rond dans sa tête. Il fut arrêté par deux mains puissantes. Il se figea. Doucement ; la pièce se mit à tourner, puis de plus en plus vite. Tellement vite que les couleurs se mélangèrent et tout fut noir.
Hermione, elle n'avait pas bougé et essayait de répertorier toutes les informations dont ils allaient avoir besoin. Une idée tournait sans cesse dans sa tête : un espion. Mais qui ? Ron ? Sans demander l'avis aux autres qui regardait Harry et Séraphin, elle appela le directeur par cheminée.
« Miss Granger ? Je peux faire quelque chose pour vous ? »
« Venir dans les appartements de Severus Snape le plus discrètement possible ! »
« Un problème ? »
« Avec Harry ! Il fait une crisse d'angoisse et est impossible à calmer ! »
Elle savait qu'elle mentait au directeur mais savait surtout que le réseau n'était pas sûr alors autant continuer à garder l'effet de surprise. Le directeur passa dans la cheminée et arriva dans l'appartement. Il vit très vite qu'Harry n'avait pas de crise. Il se tourna vers hermione.
« Désolé de vous avoir mentit mais vous savez que le réseau n'est pas sûr. »
« Puis-je savoir pourquoi suis-je ici alors ? »
« Vous n'êtes pas sans savoir qu'Harry est un ange et celui qui doit tuer Voldemort. »
« Bien sûr ! Je le sais déjà mais où veux-tu en venir ? »
« Draco Malfoy a été enlevé par Voldemort… »
« Enlevé ou retrouvé ! Pour ma part, je pencherais pour la deuxième option ! » dit méchamment Dumbledore.
Hermione fut estomaquée. Jamais elle n'aurait cru que le directeur était comme ça.
« Donc vous suggérez de le laisser là-bas ? »
« Quoi ? Parce que vous comptiez allez le chercher. Opération suicide. De plus, je n'accepterais jamais un espion ici ! »
« Trop tard Albus, trop tard ! » soupira quelqu'un.
« Lily, Sirius ? Mais que faites-vous ici ? »
« Nous aidons notre famille, Albus, contrairement à vous ! » dit Sirius.
« Voyons… »
« Vous savez tout depuis le début, n'est-ce pas ? Vous saviez que son oncle le battait, vous saviez pour ses origines, ses cauchemars. Vous saviez mais vous n'avez rien fait ! » accusa Lily.
Les deux anges se rapprochèrent dangereusement du directeur qui recula. Il fut arrêté par le mur. Mais, heureusement pour lui, Hermione intervient, quoique…
« Je vous propose de vous racheter ! »
« Tout ce que vous voudrez. Du moment qu'Harry n'en sache rien ! »
« Vous le considérez vraiment comme une arme, n'est-ce pas ? » cracha Severus.
Albus préféra se taire plutôt que se s'en foncer encore plus.
« Qui dit mot consent ! » conclua Lily. Son regard flamboyait de colère.
« Je veux les plans du château de Voldemort, la participation de tous vos hommes et votre entière participation dans l'opération de sauvetages. » dit Hermione d'une voix implacable et autoritaire.
Le directeur hocha la tête et retourna dans son bureau. Sirius alla avec lui.
« Je préfère le surveiller, on ne sait jamais. »
Harry eut l'impression que des vagues déferlaient dans son corps. Elles venaient des deux mains qui tenaient ses frêles épaules. La sensation était désagréable, si désagréable qu'il essaya de se dérober. Mais les mains le maintenaient avec force. Il voulut crier, appeler de l'aide mais sa gorge refusait de lui obéir. Il se força à ouvrir les yeux mais ceux-ci restèrent définitivement clos. Son corps ne lui répondait plus. Un sentiment d'angoisse monta en lui.
« Chut, petit ange, calme-toi. Tout va bien, laisse-toi faire. »
Harry, bercé par ces paroles et cette sensation de bien-être qui l'envahit, se calma et se laissa aller.
Tout ce qui s'était passé pendant ces 7 mois passa devant ses yeux. Il eut des flashs de ses visions, les soirées à jouer au piano, Dray. Dray câlin, Dray qui lui parle. Une larme coula, unique blessure à son cœur mais d'une profondeur. Le blond avait seulement pitié de lui, il ne l'aimait pas. Puis il eut son enlèvement.
Harry décida d'aller le chercher, de tuer Voldemort et puis de disparaître. Peut-être qu'ainsi arriverait-il à l'oublier.
« Ne dis pas ça ! Les mots, même si ils font mal, ne sont que des mots, pour savoir la vérité du cœur, regarde les yeux. Ils te diront tous sans mentir ! »
Toujours cette voix mais qui est-il ? Qui est-il pour avoir accès à ses pensées ? Ami ou ennemi ?
« Ami, je suis un membre de ta famille, de ta nouvelle famille ! »
Le corps d'Harry se détendait de plus en plus. Il ressembla bientôt à une poupée de chiffon.
Séraphin relâcha la pression. Il avait enfin fini de lui transmettre ses pouvoirs. Il le prit dans ses bras et le déposa sur un des divans. Le survivant se réveillera bientôt, enfin, normalement. Il ne lui restera plus qu'à toucher les ailes et tout son savoir passerait à harry. Il se retourna mais eut un vertige.
« Séraphin, ça va ? » demanda Lily en se précipitant à son aide.
« Oui, c'est toujours fatiguant de transmettre son héritage. »
Elle lui fit un petit sourire et retourna autour de la table. Séraphin les rejoignit.
« Que faites-vous ? »
« Un plan pour récupérer Draco sons trop de casse ! Et si possible sans rencontrer Voldy »
« Oubliez ! »
« Harry » crièrent Hermione, Ginny et Pansy.
Il leur fit un petit sourire puis reporta son regard sur Raphaëlle.
« Vous êtes ma mère, n'est ce pas ? »
« Oui ! »
Un grand silence envahit la salle. Raphaëlle et Harry se regardèrent, mal à l'aise.
« Je suis heureux d'avoir pu vous rencontrer ! »
« Bon, Harry, sais-tu qui tu es ? » demanda Séraphin
« Je suis Harry Potter, le survivant et selon Hermione, autre chose mais je ne sais pas plus. »
« Le directeur n'aurait pas du te le dire ? » demanda Severus
« Oh lui, quand il peut me cacher quelque chose, il n'a pas son pareils ! » dit Harry, amère.
Raphaëlle grinça des dents. Ce directeur avait gâché la vie de son bébé et il continuait.
« Tu es un enfant un peu spécial. Tu es l'héritier céleste d'un ange. Généralement, on prend comme héritier un enfant à demi ange, demi humain. Ainsi il vivrait en tant qu'humain jusqu'à ses 16 ans. »
« Donc ma mère est un ange comme Sirius. Donc il est bien mort. »
Une larme glissa le long de sa joue. Il se sentit coupable.
« Oui et non, un ange ne peut mourir comme ça. On doit le transpercer en plein cœur d'une lame à la magie noire. Il peut être blesser mais guérira très vite. »
« Alors pourquoi est-il mort ? »
« Le voile est une sorte de porte pour la cité des anges. Là où tu vivra après avoir accomplit ta mission. »
Harry sursauta, ainsi il n'aurait pas à fuir. Il irait dans cet endroit où il pourrait oublier son amour trahi.
« Bon, montre-moi ton dos. »
Séraphin appuya sur la base de la nuque. Harry sentit une chaleur insoutenable. Il tomba à genoux et serra les dents pour ne pas hurler.
« Voilà, tu as maintenant toutes mes connaissances, depuis le premier Séraphin. »
Harry fut un peu perplexe mais quand il regarda Raphaëlle, il se rappela de son amour pour elle, au tout début de leur existence. Il regarda l'ancien Séraphin. Celui-ci commença à s'effriter comme une statue de sable. Il le regarda, totalement paniqué de ne pouvoir rien faire. Séraphin lui fit un sourire éblouissant.
« Ne t'inquiète pas, je pars rejoindre mon aimée. Depuis le temps qu'elle m'attends. »
« Va et soit heureux.
« Au revoir Séraphin et Raphaëlle »
« Adieu Emmanuel »
Bon, on est go ? »
