Chapitre un.
La traversée du désert se termina en un groupe plus important que le premier, composé uniquement des deux frères Elric. Ceux-ci apprirent de la bouche de Shaolan toute l'histoire de leur recherche, comment l'âme de la princesse avait été perdue, comment ils devaient à présent voyager de monde en monde à la recherche des plumes, grâce à l'aide de Mokona, la petite bestiole qui ressemblait à une peluche. Ed et Kurogane passèrent le reste du voyage à se disputer, l'un insistant sur le fait qu'il n'était pas, comme il disait, « un nain de jardin miniature », tandis que l'autre ne voulait démordre qu'il s'agissait d'un « gnome incontrôlable, arrogant et stupide. »
-Nous voilà arrivé à Lior, dit soudain Al
Devant le groupe s'ouvrait à présent non plus l'éternel désert de Dune et de sable, poussé le vent, et qui s'envolait en formant de vastes dessins, mais une gigantesque ville qui ressemblait à une Londres âgée de quelques dizaines d'années et qui se serait mystérieusement téléporté en plein cœur du Sahara.
-Cette ville me rappelle ma ville d'origine, remarqua Shaolan. Comme elle, elle était engoncée dans un carcan de sable et de vent, mais il n'y avait pas de plus belle ville sur toute la surface de notre planète. Et c'est là que tout à commencé. Là que j'ai rencontré la princesse Sakura et que nous avons commencé notre périple à travers les dimensions.
-Est-ce que tous les mondes se ressemblent ? S'enquit soudain Al.
Fye sourit, tandis que Kurogane éclatait carrément de rire.
-Sors de ton monde, le nain ! Aucun monde ne ressemble à aucun autre, pas plus dans ses règles que dans son essence…
Il ne put finir sa phrase, car Ed venait de lui envoyé un coup de genou à l'arrière de la tête.
-Ed, je te rappelle que ce sont à présent nos amis, soupira Al.
-Je ne serais jamais ami avec un bonze mal dégrossi !
-Bonze toi-même le minus…
Un nouveau coup de pied, et Al se frappa la tête de sa grosse main d'acier.
-Désolé pour tout cela. Je crois que mon frère a trouvé un adversaire à sa mesure…
-Oui, approuva Fye. Aussi bête l'un que l'autre !
Le groupe entra dans Lior et descendit dans le seul hôtel encore en activité, où ils louèrent trois chambres : une pour la princesse et Mokona, une pour les frères Elric et une pour les trois autres. Le soir tomba vite comme chaque autre jour de l'année dans le désert de Lior et ils se retrouvèrent enfin, attablés autour d'un repas simple mais consistant.
-Vous ne nous avez toujours pas racontez votre aventure, fit remarquer Shaolan. Je ne sais pas si c'est voulu ou non, mais si c'est le cas, veuillez ne pas tenir compte de ma remarque.
Ed sourit au garçon, et commença à leur conter leur histoire, à lui et à son frère. Il raconta tout, de la mort de leur mère, au passage dans les rangs de l'armées, jusqu'au combat contre les Homonculus.
-Ces homonculus, comme vous dites, semble être des créatures de grands pouvoirs, remarqua Fye. Se pourrait-il qu'une plume soit derrière cela, Mokona ?
La petite créature semblable à une peluche apparue de derrière Kurogane et prit place au milieu de la place.
-Mokona ne sait pas. Il faudrait qu'il en voit un pour dire qu'un pouvoir de plume est derrière son existence.
-Je ne crois pas que votre quête est un lien avec les homonculus, ajouta Ed.
-Et pourquoi ça, monsieur le….railla Kuro.
Une main de Shaolan vint se plaquer contre son visage pour éviter une nouvelle dispute, et Ed put reprendre son explication, une veine palpitant sur ses tempes.
-Tout simplement parce que les homonculus n'existe plus. Je les ai vaincus en compagnie de mon frère.
-Vraiment ?
-Sans aucun doute. Le plus dur d'entre, Envy, nous a donné du fil à retordre, mais nous l'avons finalement eut lors d'un combat épique. J'ai par-là même fait fermer son clapet au colonel, ajouta Ed avec un sourire mauvais.
-Pardonnez mon frère, il est…impulsif, surtout quand il aborde le sujet du colonel.
-Ce n'est pas grave, ne t'inquiètes pas.
-Al, arrête de t'excuser pour moi tout le temps.
-Mais Ed…
-Arrête je te dis.
Le cadet ne dit plus rien, et Ed sourit.
-Nous savons donc que vous êtes ici pour trouver votre plume. Mais je dois bien vous dire que je ne sais absolument rien sur elle. Et pourtant, en tant qu'alchimiste d'Etat, j'ai accès à tous les livres de la bibliothèque de central. Pourtant…
-Jamais entendu parlé, pas vrai ?
Le blondinet acquiesça.
-Jamais. Je voudrais bien vous aider, mais il n'en reste pas moins que je ne sais pas.
Shaolan acquiesça, l'air entendu.
-Ne vous inquiétez pas, reprit Fye. Nous n'avons pas l'habitude d'abandonner facilement, et de plus on a un détecteur, ajouta-t-il en caressant la tête de Mokona.
La soirée se termina dans les rires devant les aventures de chacun des groupes, comiques ou non. Puis chacun regagna sa chambre. Les garçons saluèrent la princesse et entrèrent dans leur chambre.
-Ils nous cachent quelque chose, assura Kurogane.
-Tu n'ouvres pas la bouche du repas, et lorsque tu daignes enfin l'ouvrir, c'est pour dire ça, le taquina Fye.
-Je sais. Mais n'empêche…J'aimerais bien savoir ce qu'ils se disent maintenant…
Deux chambres plus loin, la conversation semblait virer sur les même pentes savonneuses.
-Pourquoi ne rien leur avoir dit, Ed ?
L'armure de métal où l'âme d'Al était enfermée faisait les cent pas dans la chambre exiguë.
-Arrête de faire les cent pas, Al.
Ed, couché sur un des lits jumeaux, fixait distraitement le plafond.
-Je ne sais pas encore si je peux leur faire confiance.
-Je ne parle pas de confiance. Mais tu dois admettre que cette histoire de révolte coïncide beaucoup avec leur histoire de plume non ?
-C'est vrai, admit le frère.
Il se releva sur son lit en se mit en appuis sur les coudes. Lorsqu'il fut resté ainsi quelques temps, il se leva carrément et se frappa l'automail de sa main humaine.
-J'ai appris à ne faire confiance qu'à moi…Et à toi. C'est seulement ainsi que nous avons survécu jusque là.
Il leva sa main gauche métallique et la pointa vers la lune à l'extérieur, qui étendait son empire de lumière sur l'océan de sable.
-S'ils veulent nous accompagner demain, je pourrais en apprendre plus un peu plus sur eux. En attendant…Ils sont est restent des ennemis potentiels. Et nous avons une mission à accomplir.
Le cadet acquiesça dans son corps métallique.
-a révolte de Lior, que nous avons maté voilà quelques années, semble avoir repris du poil de la bête. Mais je ne sais pas pourquoi, ce n'est pas vraiment la même chose. L'atmosphère, à l'époque, était à la joie. Maintenant, elle empeste la peur.
L'aîné acquiesça.
-Je n'aime pas la peur. Elle me prend aux tripes chaque fois que je m'y attends le moins. Peut être est ce le propre de notre espèce que de vivre en permanence avec cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes…
Les deux frères regardèrent l'océan ocre, dont la couleur se teintait à présent du noir de la toile et de l'or de la Lune.
Mokona se mit soudain à rayonner. La perle sur son front émettait une lumière blanche, et il ouvrit une sorte de miroir où apparu la sorcière des dimensions.
-Ohé ! Y a quelqu'un au bout du Mokona ?
Sakura apparu dans la pièce et, prenant la peluche dans ses bras, quitta sa chambre pour aller dans celle des garçons, où elle retrouva Fye et Kurogane.
-Mokona transmet un message.
-Tiens bonjour Yuko, répondit Fye.
-Yuko ? Depuis quand connais-tu mon nom toi ?
-C'est mon petit qui me l'a dit, répondit le jeune homme en souriant.
-Bah après tout…
Shaolan apparu à son tour.
-Toute la fine est réunie à ce que je vois, railla la sorcière. Même notre grand ami Kurogane, sa Majesté, nous fait l'honneur de sa présence.
-Va au but, sorcière, trancha l'intéressé.
Yuko sembla vexée, mais elle reprit à l'intention du groupe.
-Je voulais juste vous dire que vous devriez faire attention. Même si les deux jeunes que vous avez vus aujourd'hui sont vos alliés, vos ennemis ne sont pas loin non plus. Et Mokona…
-Oui, Yuko, répondit la boule de poil.
-N'oublie de me faire parvenir tout ce que tes amis te demandent. Je n'ai toujours pas reçu ce qu'il m'avait envoyé pour le white day…
-Mais ils n'ont rien…commença la peluche.
Fye se rua sur lui pour lui clouer le bec.
-Voyons Mokona, comment peut-tu être aussi distrait ? Nous nous en occupons, Yuko. Promis !
Il sourit à l'adresse de la sorcière et les traits de celle si se crispèrent. Ses yeux lancèrent deux éclairs noirs et elle les salua.
-A bientôt…J'espère du moins.
