Titre : Ouvert 24 heures sur 24
Auteur : Howan
Fandom
: I'll et Prince of Tennis
Couple
: Toru/Saki, allusion très implicite à du Yuushi/Hajime
Court résumé
: La vie est dure en internat, surtout lorsque l'ont est perpetuellement confondu avec un supermarché en libre-service.


Notes: Fic publiée dans deux sections (je sais, c'est mal) ayant à la base participé au concours de drabbles "quatres temps" (troisième place). Cross-over pseudo UA-isé, promis, je le referai plus ...

Ouvert 24 heures sur 24

Allongé de tout son long sur son vénérable pieu, le téléphone en main et son copain au bout du fil, Saki passait une merveilleuse soirée à l'internat de son bahut. Un fois n'était pas coutume, ses voisins de chambre paraissaient relativement calmes et donc peu enclin à venir l'emmerder.

Il s'étira, enfoncé dans son oreiller, et reprit la parole:

« - Toru ... », il tripota machinalement sa couette, « tu reviens quand ? ... Tu me manques ... »

Quelle idée il avait eu aussi de se maquer avec un type, certes magnifique et adorable, mais absent la moitié de l'année à cause de ses putains de stages ?

Sur ce coup, il avait trop mal joué. Mais tant pis, il l'aimait quand même.

« - C'est trop long ... », grogna-t-il en s'inspectant distraitement les doigts de pied, « ... je vais finir par aller voir ailleurs ... »

Un sourire satisfait s'étira sur ses lèvres lorsque Harada s'insurgea dans le combiné, piqué au vif, et Saki ne pu s'empêcher de se foutre largement de sa gueule. Il adorait le provoquer ainsi, des fois que ça le ferait revenir plus vite.

Quelqu'un frappa à la porte et il se redressa en fronçant les sourcils pour consulter son réveil.

« - Bon, je te laisse, j'ai de la visite ... ouais tu peux être jaloux ma puce ... bisou ! »

Il raccrocha puis hésita un instant à enfiler un tee-shirt en plus de son caleçon avant d'abandonner -faute de trouver le dit tee-shirt- et d'aller ouvrir au mystérieux emmerdeur qui s'avéra être un petit brun, plutôt soigné et aussi peu vêtu que lui.
Asakura leva les yeux au ciel et soupira en reconnaissant Mizuki, l'embaumeur de parfum du dortoir, le redécorateur d'intérieur auto-proclamé et diffuseur de potins professionnel.

« - Salut Ha-chan ! »

« - Bonsoir mon cœur, dis, tu pourrais me prêter ton porte-jarretelles pour la soirée ? »

« - ... Mon quoi ? », s'étouffa le guitariste.

« - Fais pas ta pute, je sais que t'en a un ... je t'ai déjà vu te trimballer avec dans les couloirs ! »

« - ... Tu es en train d'insinuer que je suis un travesti là ? », siffla le musicien en tentant de se convaincre qu'il était parfaitement en droit de s'offusquer.

« - J'oserai jamais ... bon accouche, j'ai un strip-tease sur le feu ! »

« - Dans tes rêves ... façon, tu rentreras pas dedans avec tes grosses cuisses ... »

Hajime esquissa un rictus narquois et papillonna des cils.

« - On parie ? »

Saki capitula avant même d'engager la suite des hostilités, Mizuki Hajime était malheureusement aussi mince que lui et rentrerai au poil dans son joujou de dentelle noire. Il grogna donc pour la forme et sortit la pièce de lingerie de son placard pour lui tendre, la mine résignée.

« - l'abîme pas ... »

« - promis. »

La porte claqua et il se retrouva de nouveau seul avec sa couette sur laquelle il se jeta fort élégamment, les yeux fermé et un sourire béat aux lèvres. Sa couette, sa merveilleuse couette compagne de ses nuit, à la fois douce et possessive, mère et amante ...
Il miaula doucement, le nez dans la housse qui sentait encore un peu le dernier passage de Toru. Les bras autour de son oreiller, il se rejoua mentalement leurs derniers ébats et se retrouva vite avec une mignonne petite trique, coincé en position compromettante entre son mur et son traversin.

Une seconde fois, quelqu'un toqua à la porte et il se renfrogna, bien décidé à ne pas aller ouvrir. Ils s'étaient donnés le mot pour venir le faire chier ou quoi.Quelques secondes passèrent et le visiteur réitéra son coup. C'est qu'il insistait en plus le bougre.

« - Quoi ? »

« - Saki ... je peux entrer ? »

Il marmona une réponse oscillant entre le vaguement positif et le franchement négatif que l'intrus interpréta à sa guise en envahissant son espace vital dans l'instant qui suivit.

« - Yuushi ... que puis-je faire pour ton service ... »

Il se retourna et constata que le grand brun était à moitié défroqué -ou plutôt rhabillé en vitesse avec un bout de peignoir- les cheveux en bataille, les joues rougies et la peau luisante. Une pointe d'envie lui attaqua l'entrejambe mais la mesquinerie fut plus forte que tout, et il écouta son voisin lui raconter ses malheurs, d'un air plus qu'ennuyé.

« - Ben ... disons que ... tu vas rire, j'ai un peu mal géré mon coup et ... t'as pas une capote sur toi que t'utiliserai pas ... ou deux ... »

Il n'y avait pas marqué supermarché sur sa gueule non plus, encore moins sex shop.

« - Tu pouvais pas prendre tes précautions ? »

« - Dans le feu de l'action ... tu sais ... »

Asakura désigna son sac qui traînait par terre du doigt et se plaqua le visage contre ses draps pour s'étouffer et ainsi échapper à la dure vie de l'internat.
Pendant ce temps, Oshitari se servit généreusement en matériel de première urgence puis se releva et attrapa la touffe de Saki pour le faire respirer un peu avant de retourner vers la porte en jetant un regard suspect à la couette.

« - Saki ... ta ... non rien ... »

Après tout, chacun ses goûts.

Une fois seul, le brun se détendit enfin, et plongea doucement dans les bras de Morphée -à défaut de ceux de son copain.
Un hurlement accompagné de coups sur sa porte le sortit soudainement de sa torpeur et il hésita entre se suicider en sautant par la fenêtre, ou suicider tout le dortoir de la même manière avant de se livrer à la police.

« - Saki, Saki ... ouvre ! »

Kirihara, il ne manquait plus que lui. Il articula du mieux qu'il put pour lui signifier que de toute façon, ce n'était pas fermé, et attendit que le garçon arrête de marteler sur la porte et entre pour se rendormir.

« - Saki ... j'ai besoin de ton aide, y a eu une guerre diplomatique chez moi et j'ai du effectuer une retraite stratégique avant de me faire torturer par l'ennemi ... mais j'ai oublié la moitié de mes affaires au passage ... t'as pas un slibard à me prêter ? »

Le musicien ouvrit un oeil et dédia un regard de tueur au brun échevelé.

« - Demande aux autres. »

« - Tu déconnes », il roula des yeux, « ... pour Mizuki, je sais que le ridicule ne tue pas mais y a des limites, je veux pas un caleçon mauve à fleurs ... et Oshitari ça sera trop grand ... Saki, faut te résigner, on fait la même taille et t'es le seul à peu près normal ici ... »

Ouais, se résigner, il ne faisait que ça en ce moment. Il bulla encore un moment dans son oreiller et fini par se rouler en boule pour se traîner jusqu'à son placard, emmitouflé dans un reste de couette.
Akaya le suivit du regard, amusé, tout lui distribuant quelques conseils sur le genre de sous-vêtement qu'il préférait. Finalement son regard s'attarda sur la couverture de Saki et il haussa un sourcil perplexe en constatant qu'elle était recouverte de motifs de têtes de mort des plus hideux.

« - Ta couette est très moche tu sais ... », se vit-il obligé de l'informer.

« - La ferme ou tu passes la journée de demain à poil sous ton froc ! »

Saki l'aimait sa couette, elle lui rappelait Toru et était un magnifique objet de fantasme conjugué à son traversin. Quiconque médisait dessus s'exposait à son courroux démoniaque, mais pas ce soir, il était trop fatigué.
Kirihara haussa les épaules et posa son cul sur le lit en attendant que le brun le rejoigne, slibard en main.

« - Alors ... c'est quoi exactement cet incident diplomatique ... ? », s'enquit Asakura en s'appuyant contre l'épaule de son voisin.

« - j'ai accidentellement terminé le pot de nutella, je te jure, il s'est jeté dans mon estomac ... mon frère m'a dénoncé et livré à la gestapo ... enfin, à ma mère ... arrête de rire, c'est pas drôle ! »

« - Oh mais je ris pas du tout ... », s'esclaffa le musicien.

Il ramena sa couette sur lui et dans un élan de suprême générosité, décida d'en faire également profiter son voisin. Après tout, s'il voulait continuer à bénéficier de ses formidables aventures, autant le soigner un minimum et faire en sorte qu'il soit en condition optimale de déballage de sa vie.
Akaya, le nez dans ses genoux, arbora une moue perplexe tandis que Saki couvait amoureusement du regard son magnifique dessus de lit pour s'empêcher de lui poser trop de questions.

« - Tu sais quoi Saki ... à ton prochain anniversaire je t'offrirai une nouvelle housse de couette ... »

Asakura etouffa un grognement et planta un doigt vengeur dans les côtes du petit brun trop bavard pour son propre bien.

« - ... Privé de slibard. », déclara-t-il avec emphase, hésitant à jeter sur lui pour le ligoter avec sa couette et le donner en offrande au dieu des housses.


Fin