Titre
: Just a dayAuteur
: Howan
Fandom
: I'll
Pairing
: Toru/Saki
Rating
: PG-13
Note
: L'ennui peut nous faire écrire beaucoup de choses ...
Just a day
Les
guibolles à l'air, et les bras pas plus couverts, Saki ouvrit
la bouche sur un long et monocorde baillement avant de se laisser
aller au fin fond de son canapé.
Il
détestait Tsurugizaki pour avoir un club de basket, il
détestait le club de basket pour avoir un coach aussi cruel et
despotique, il détestait forcément le dit coach pour
avoir nommé Gaku capitaine de l'équipe, il détestait
aussi Gaku pour être le meilleur ami de Toru, et il détestait
finalement Toru pour n'être jamais là et toujours en
stage avec Tsurugizaki, le club de basket, le coach maudit et Gaku.
Voilà, tout était dit.
A
cause de cette odieuse coallition de forces, il se retrouvait seul
dans son appart, à broyer du noir et du gris sur fond de Nine
Inch Nails et à tenter de se retenir encore un peu d'appeler
le roux sur son portable.
Il
leva les yeux vers la fenêtre sur laquelle les gouttes de pluie
s'écrasaient joyeusement et esquissa un demi sourire en
imaginant l'équipe de basket en train de jouer dignement sous
la flotte, les pompes mutant en piscines et les maillots en
serpillière.
La
voix hypnotique de Trent s'érailla progressivement tandis que
la musique devenait de plus en plus saturée, à l'image
de ses pensées.
Il
avait poussé le chauffage dans son appart pour pouvoir
continuer à se ballader en petite tenue malgré le
temps, mais la chaleur lui donnait mal à la tête et
puis, à quoi bon jouer les exhibitionnistes si Toru n'était
pas là ?
Un grattement en provenance suspecte de sous les coussins se fit entendre et Saki haussa un sourcil inquisiteur avant de se jeter violement sur le dit coussin pour le soulever ... et tomber nez à nez avec son psychopathe de chat.
« - Putain je rêve, mes gateaux ! Rend-les moi, abruti de chat ! »
Puisque
le fait d'avoir des paquets de gateaux planqués dans son
canapé ne le dérangeais pas, Saki se releva brusquement
et coursa le chaton jusqu'à la cuisine, dérapant au
passage sur le carrelage récuré à fond parce
qu'il s'emmerdait. Le matou se planqua sous la table et le
chanteur se ramassa élégamment la gueule dans les
chaises, lâchant au passage une bordée de jurons bien
sentis. Trop c'était trop !
Il
rampa jusqu'au tapis et attrapa le portable qui agonisait avant de
le brancher sur le secteur et de selectionner le numéro de
Toru dans son répertoire. Une sonnerie, deux, puis trois,
quatre, cinq et enfin la voix du roux résonna dans le combiné.
« - Toruuu ! », chouina le brun au bord de la dépression, « J'en ai maaaarre … »
« - … pas là, ou alors j'ai oublié de recharger la bête, alors laisse un fuckin' message ou rappelle moi ! … biiip biiiip. »
Les naseaux fumant, Saki crispa les doigts sur le combiné.
« - Putain Toru espèce de mec indigne, est-ce que tu te rends compte du nombre de fois où j'ai failli crever ! Le voisin a encore ramené son frangin, il me fait saigner les tympans avec sa musique de barbare, mon chat bouffe tout ce qu'il y a à bouffer dans l'appart, il pleut je peux même pas aller draguer ailleurs au risque de faire couler mon khôl, et même mon carrelage se ligue contre moi ! Sans parler de la frustration intense dûe au manque de baise, je te jure, si tu rapelles pas dans la minute qui suit pour me chauffer, je vais me faire sauter chez le voisin ! »
Satisfait
de sa prestation, il raccrocha et se hissa de nouveau dans son
canapé, l'air néanmoins plus boudeur que jamais.
Son
chat –qui semblait posséder une version féline de la
mémoire de poisson rouge– se glissa contre lui et se roula
en boule sur son ventre.
Quelques
minutes s'écoulèrent, le silence relatif qui régnait
dans l'appartement seulement troublé par Trent et les ondes
skyrockienne provenant de l'autre côté du couloir. La
pluie avait cessé et déjà un rayon de soleil
osait venir caresser la courbe de ses cuisses dénudées,
les réchauffant étrangement.
D'un
geste, il débrancha son téléphone et le balança
à l'autre bout de la pièce. Toru pourrait toujours
s'escrimer à le rappeler, ça lui ferait les pieds.
Il
s'étira et ricana tout seul.
Fin
