2-Le début du cauchemar
Manhattan. Central Park.
Le jeune lieutenant Don Flack Jr n'aimait pas l'affaire qu'on venait de lui confier. Il allait encore faire des cauchemars horribles, lui faisant passer quelques nuits blanches. Il existait de nombreux crimes particulièrement atroces, mais quand cela touchait un enfant…Flack relit ses notes. Six ans…C'était beaucoup trop jeune pour mourir, surtout de cette manière.
Plongé dans ses pensées, le détective n'entendit pas Stella Bonasera arriver et il sursauta quand elle lui posa une main sur l'épaule pour lui signaler sa présence.
Don (souriant légèrement) Ah, bonjour Stella…
Stella (souriant) Bonjour, Flack. (voyant son air grave) Ça va ?
Don : Heu…Oui, oui. Merci.
Stella (voyant qu'il n'en dirait pas plus) Bien. Qu'est-ce qu'on a ?
Don (regardant son calepin et avançant vers la scène de crime, suivi de Stella) Une fillette avait été portée disparue par son école, il y a une heure. Et…
Stella (l'encourageant) Et ?
Don : Des promeneurs l'ont trouvée…Morte. Elle a été apparemment égorgée et on…
Voyant les hésitations de Flack ,ce qui était plutôt inhabituel, Stella décida qu'elle verrait cela par elle-même. Il était vrai que la mort violente d'un enfant était une chose dure à supporter et même elle, malgré son expérience, avait parfois du mal à y arriver.
Stella : On sait qui c'est ?
Don : Oui. Son nom était écrit sur son cartable, jeté à ses côtés. Elle s'appelle Sophia Tocci et…
Don s'interrompit lorsqu'il entendit un fracas soudain. Il remarqua alors que Stella venait de lâcher sa mallette, où se trouvait tout son kit médico-légal, et qu'elle le regardait avec une expression qu'il ne lui avait encore jamais vu : de la tristesse mélangée à de la crainte.
Stella (hésitant) So…Sophia Tocci ?
Don (intrigué et inquiet) Oui. D'après son institutrice, elle avait 6 ans. Et… (voyant Stella se précipiter vers la scène de crime) Stella ?
Flack courut après elle et vit avec stupeur ce qu'elle comptait faire : Stella voulait prendre le petit corps sanglant dans ses bras comme si elle voulait s'assurer que la fillette était bien morte. Accélérant l'allure, il réussit à l'atteindre et l'attrapa par la taille pour ensuite l'éloigner de l'enfant et des indices. Don ne voulait pas faire de mal à Stella mais elle se débattait comme un diable et il dut utiliser plus de force qu'il n'aurait voulu.
Stella (criant et pleurant) Sophia ! Sophia ! Nooon !
Flack n'avait jamais vu la scientifique dans un tel état de détresse. La portant toujours par la taille, il l'amena jusqu'à sa voiture et la coinça ensuite entre lui et le véhicule pour qu'elle ne retente pas une autre escapade. Sans trop savoir pourquoi mais guidé par son instinct, Don la prit dans ses bras pour la réconforter. Stella se calma alors peu à peu puis finit par s'écarter de lui et se laissa glisser le long de la voiture pour finir assise, genoux pliés et le visage dans les mains. Voyant la jeune femme secouée de sanglots, Flack s'accroupit à son niveau et posa doucement une main sur son épaule.
Don (tout doucement) Stella ? Vous la connaissiez ?
Stella (levant son visage inondé de larmes vers lui) Ou…Oui. C'est…C'est ma…
Don (avec gentillesse) Vous n'avez pas besoin de me le dire. Je…
Stella (se calmant peu à peu) C'est ma filleule. Je…Je devais la prendre chez moi…ce soir. Ses parents sont partis à Seattle…
Don : Ecoutez. Je vais appeler Mac pour qu'il donne cette affaire à quelqu'un d'autre et vous, vous allez vous reposer. D'accord ?
Stella (avec colère) Non ! Je veux trouver son assassin et je l'aurai !
Don : Ce ne serait pas une bonne idée…Vous êtes trop impliquée, Stella.
Stella (s'obstinant) Non, Flack ! C'est mon affaire !
Don (se fâchant et la secouant légèrement) Stella ! Vous avez déjà failli compromettre des indices en voulant l'approcher ! Laissez-moi régler cette affaire !
Stella (hésitant) Je…
Don (avec plus de douceur, essayant de faire un peu d'humour) Ne m'obligez pas à vous enfermer dans ma voiture, ok ? Alors, calmez-vous, s'il vous plaît.
Flack releva Stella, ouvrit la portière arrière de sa voiture et la fit asseoir sur le siège arrière avec douceur. Il prit ensuite son téléphone portable et appela le lieutenant Mac Taylor, tout en gardant un œil sur Stella. La voir dans un tel état de détresse, de tristesse et de fureur lui étreignait douloureusement le cœur. Il se jura de trouver le meurtrier de la fillette. Flack fut interrompu dans ses pensées par la voix de Mac, au bout du fil.
Don : Mac, ici Flack. Nous avons un problème…
oOo
Je suis navré, ma Beauté, mais pour atteindre la perfection, il faut souffrir. Seul mon cœur compte. Il est à toi. Eux ne compteront plus…
