11-Réconfort

Le voyage jusqu'à l'appartement de Stella fut des plus silencieux. Flack lui jetait de rapides coups d'œil pour avoir une idée de ce à quoi elle pouvait penser. Ce qu'il voyait ne lui plaisait pas : Stella avait le visage fermé et une intense tristesse dans le regard. Elle était si loin de la Stella drôle et pétillante de tous les jours…

Flack reporta son attention sur la route en soupirant. Il fallait, non il devait attraper cette pourriture !

Ils arrivèrent enfin. Stella descendit alors de voiture et entendit une deuxième portière claquer. Elle se retourna pour voir Flack s'approcher d'elle.

Stella (étonnée) Flack ? Qu'est-ce que vous faites ?

Don : Je vous raccompagne chez vous.

Stella : Je suis assez grande pour prendre un ascenseur.

Don : J'insiste.

Le jeune détective lui fit alors son regard de gentil petit chiot et Stella finit par céder. Qui pouvait lui résister quand il vous regardait comme ça… ?

Stella (soupirant) D'accord…

La jeune femme avança résolument vers son immeuble, suivie de près par Flack, ils y entrèrent tous les deux et prirent enfin l'ascenseur. Ils restèrent un petit moment silencieux puis Stella tourna ses yeux verts émeraude vers Don.

Stella (avec un ton innocent) Vous avez des choses sur la mort de Sophia ?

Don : Vous savez très bien que je ne peux rien vous…

Stella (avec colère) Flack !

Don (connaissant très bien la détermination de Stella, il soupira) Nous ne connaissons que la cause de sa mort. Mac analyse les indices…

Stella (bas à elle-même) Comment vais-je expliquer ça à sa mère ?

Don : Epargnez lui les détails…

Stella (intriguée) Les détails ? Quels détails ?

Don (piégé et balbutiant, se maudissant intérieurement) Heu…Non, je voulais dire…

Stella (commençant à monter le ton et le regardant droit dans les yeux) Quels détails !

Don (suppliant) Stella…

Stella : Flack ! Qu'est-ce que vous me cachez ?

Stella finit par le prendre par le col de sa veste et commença à le secouer, ponctuant chaque mot d'une secousse.

Stella : Dites-le moi !

Don : Stella, je…

Stella (le secouant encore, avec une voix persuasive) Dites-le moi !

Sachant pertinemment que Stella ne le lâcherait pas tant qu'elle n'aurait pas sa réponse, Flack posa ses mains sur ses épaules et l'écarta gentiment de lui.

Don : Sophia a été égorgée, vous le saviez déjà, mais avec une cruauté inhumaine et on lui a aussi…

Stella (avec un regard triste) Quoi, Flack ? On lui a aussi fait quoi ?

Don (hésitant) On…On lui a…arraché le…le cœur…

Flack vit alors les yeux de Stella s'agrandir d'effroi et de tristesse. Il l'avait sentie serrer plus fort le col de sa veste avant de lui lâcher. Par un curieux hasard, l'ascenseur arriva à destination et Stella en sortit précipitamment. Flack la suivit rapidement et la vit ouvrir la porte de son appartement et y entrer en trombe. Arrivé au seuil, il put la voir prendre son téléphone et taper un numéro.

Don : Stella, ce n'est pas vous qui…

Stella : Taisez-vous.

Le détective ne savait pas trop s'il devait entrer ou pas mais en voyant l'expression douloureuse du visage de Stella, Don se décida et fit un pas à l'intérieur de l'appartement et ferma la porte derrière lui. Il observa ensuite Stella.

Stella (s'asseyant sur son canapé) Allo, Tina. C'est Stella. Je dois t'annoncer une grave nouvelle.

La jeune femme prit un ton calme et professionnel pour annoncer la mort de Sophia à sa mère. Elle essaya ensuite de consoler son amie tout en lui assurant que tout serait fait pour trouver l'assassin.

Flack pouvait entendre les pleurs de la mère d'où il était et vit que des larmes commençaient à perler sur les joues de Stella. Il s'approcha un peu plus du canapé et resta planté là, au milieu du salon, ne sachant pas trop quoi faire.

Stella coupa enfin son téléphone et posa calmement le combiné sur la table basse. Puis elle se courba légèrement, semblant fixer le sol, et commença à pleurer en silence.

Flack vit le corps de la jeune femme secoué par les sanglots et agit, comme la dernière fois, instinctivement. Il retira sa veste, qu'il posa sur le dossier du canapé, et s'installa près de Stella, posant une main douce sur son épaule. Remarquant sa présence, elle tourna son visage plein de détresse vers lui, les larmes coulant toujours abondamment avec quelques traces de rimmel et de mascara. Don entoura impulsivement les épaules de la scientifique et la rapprocha de lui. Elle s'accrocha alors à sa chemise et relâcha totalement le contrôle qu'elle s'était imposée : c'était comme si la carapace qu'elle s'était forgée s'était brisée en mille petits morceaux. Stella pleurait comme elle ne l'avait jamais fait alors que Flack la serrait contre lui et lui caressait doucement les cheveux pour la réconforter.

Don (murmurant doucement) Nous allons le trouver, Stella. Je vous le promets…

Stella pleura pendant une bonne heure, puis, épuisée, elle finit par s'endormir contre Don. Ne voulant pas la réveiller après toutes ces épreuves, il s'installa plus confortablement sur le canapé avec lenteur, toujours avec Stella dans les bras, et fut lui aussi pris dans les bras de Morphée.

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Pourquoi es-tu chez toi, ma Beauté ? Pourquoi n'es-tu pas là-bas, à lire et à comprendre mon message ? Et qui est cet homme ? Il semble sans importance…De toute manière, demain, tu me reviendras…