13-Le message

Entendant la sonnerie de son portable, Flack se réveilla et ouvrit doucement les yeux. La première chose qu'il vit fut Stella, qui était toujours dans ses bras et qui avait la joue posée sur son torse, paisiblement endormie. Ne voulant pas la réveiller, il attrapa sa veste avec sa main gauche et prit son portable pour répondre.

Don (chuchotant) Flack.

Officier Jameson (voix off) Je crois que notre tueur a recommencé…

Don (fronçant les sourcils) Même mode opératoire ?

Jameson (voix off) Si vous voulez dire que notre victime a la poitrine ouverte, oui. Le lieutenant Taylor va arriver.

Don : Bon. Où est-ce ?

Jameson (voix off) Fifth Avenue, appartement 3B.

Don : Je suis là dans dix minutes.

Flack raccrocha enfin et regarda Stella, qui avait légèrement remué. Il dégagea tout en douceur son bras droit des épaules de la jeune femme et la coucha délicatement sur le canapé. Il regarda autour de lui, semblant chercher quelque chose puis sourit et se dirigea vers un placard, qu'il ouvrit pour en sortir une couverture. Don la posa doucement sur Stella et regarda quelques instants la scientifique. Sans réfléchir, il rabattit délicatement une des mèches bouclées de la jeune femme, qui était tombée sur son visage, et caressa tendrement sa joue. Stella soupira d'aise et Flack retira vivement sa main du visage de la jeune femme, surpris par son geste. Ne voulant pas arriver après Mac, il mit rapidement sa veste et sortit de l'appartement de son amie. Il ferma la porte à clé, clé qu'il fit ensuite glisser sous la porte afin que Stella puisse sortir sans problème, et rejoignit l'ascenseur. Flack finit par s'appuyer sur une des parois de l'ascenseur et observa sa main.

Don (troublé) Qu'est-ce qui m'a pris ?

oOo

Dors pour le moment, ma Douce. Tu verras bientôt mon nouveau message…C'est pourquoi je dois te laisser pour voir si eux trouvent leur message ! Seule toi comprendras…

oOo

Flack réussit à arriver quelques minutes avant Mac et l'attendit devant le porche de l'immeuble. Quand le chef de la police scientifique se présenta devant lui, le détective vit un de ses sourcils se lever, exprimant son étonnement.

Don (intrigué) Quoi ?

Mac (montrant sa chemise du doigt) Votre chemise est humide…et tachée…

Don (surpris) Comment ?

Le jeune lieutenant vérifia les dires de Mac et put effectivement voir les traces de rimmel et de mascara laissées par les larmes de Stella. Il n'avait pas eu le temps de se changer et dans sa précipitation, il n'avait pas remarqué ce détail. Il ferma sa veste et entra dans le hall de l'immeuble, suivi de Mac.

Mac (légèrement amusé) D'ailleurs, je crois que vous portiez cette chemise hier…

Don (levant les yeux) Ce n'est peut-être pas le moment de parler de mon linge, non ?

Mac (redevenant sérieux) En effet…

Les deux hommes arrivèrent enfin dans l'appartement 3B et furent interceptés par l'officier Jameson.

Jameson : Bonjour, messieurs.

Don : Bonjour. Qui est la victime ?

Jameson : Tom Bradshaw, 37 ans. C'était un prof d'histoire à l'université de New York.

Mac : Son nom me dit quelque chose…

Jameson : C'est un historien et un conférencier réputé.

Don (amusé) Fan d'histoire ?

Jameson (étonné par la question) Moi ? Oui, beaucoup. Il a fait de nombreux articles intéressants et…

Mac : Où est-il ?

Jameson (se reprenant) Dans le salon. Suivez-moi.

Quand ils entrèrent dans la pièce, Flack et Mac s'arrêtèrent net devant l'effroyable spectacle : Bradshaw avait été attaché à un siège comportant des accoudoirs et se trouvait au beau milieu de son salon. Il avait les yeux grands ouverts et ils semblaient exprimer son dernier sentiment : une incroyable terreur. Mac se décida enfin et approcha le corps pour examiner l'ouverture béante faite sur sa poitrine.

Mac : Je ne vois pas son cœur… (à l'aide de sa lampe torche, il examina mieux l'énorme plaie) Je crois qu'on lui a arraché, comme pour la petite Sophia…

Don : Pourquoi lui ? Qu'ont-ils en commun ?

Mac : On le découvrira sans doute plus tard. (remarquant le filet de sang coulant de la bouche de Bradshaw) Attendez, qu'est-ce que nous avons là… ? (tendant sa lampe à Flack) Tenez-moi ça.

Mac ouvrit délicatement la bouche de la victime et eut un léger mouvement de recul devant sa découverte. Quand à Flack, ses yeux s'agrandirent d'horreur.

Don : Oh, putain…On…On lui a…

Mac : Oui. On lui coupé la langue.

Don : Mais qu'est-ce que c'est que ce type ?

Mac : Ça, on…

Jameson (l'interrompant, criant d'une autre pièce) Lieutenant Flack ! Lieutenant Taylor ! Vous devriez venir voir !

Les deux hommes se regardèrent, inquiets, se demandant ce qui les attendait. Ils s'avancèrent vers la chambre à coucher, où les attendait Jameson. Quand ils entrèrent, l'officier leur montra le mur, au-dessus de la tête du lit.

Jameson : Regardez ça.

Don : Nom de Dieu !

Sur le mur en question, écrit en lettres de sang, il y avait le message suivant : « STELLA BONASERA EST LA SEULE QUI PEUT COMPRENDRE MES ACTES. SEULE ELLE PEUT S'OCCUPER DE MON AFFAIRE. »

Don : Il veut Stella ? Mais… (voyant Mac avec son téléphone à l'oreille) Qu'est-ce que vous faites ?

Mac : J'appelle Stella.

Don : Vous devriez la laisser dormir.

Mac (surpris) Pardon ?

Don (mal à l'aise) Heu…Non, rien.

Mac (le regardant fixement puis interrompu dans son observation par la voix endormie de Stella) Stella ? On a besoin de vous ici.

Mac lui donna l'adresse de la scène de crime et s'apprêtait à raccrocher quand Flack lui demanda de lui passer son téléphone. Intrigué, Mac lui donna et partit examiner la chambre. Don quitta la pièce pour se mettre dans un coin isolé.

Don : Allo, Stella. Ici Flack.

Stella (voix off) Bonjour Flack. Qu'y a –t'il ?

Don : C'était pour vous dire que vous trouverez vos clés par terre, devant votre porte. J'ai préféré fermer et…

Stella (voix off) Merci Flack.

Don : Oh, ce n'est rien. C'est quand même plus sûr que votre porte soit verrouillée…

Stella (voix off- riant légèrement) Pas pour ça. Pour hier…

Don (rougissant légèrement) Je …Je vous en prie. Vous aviez besoin de quelqu'un et…

Putain, depuis quand était-il devenu si bavard ? Surtout pour dire ce genre de platitudes…Flack ne comprenait vraiment pas…

Stella (voix off) C'est vrai. Vraiment, merci pour tout. J'arriverai dans quelques minutes.

Don : Bien. A tout de suite.

Flack raccrocha et essaya de reprendre une vague contenance avant de rejoindre Mac. Il n'avait pas la moindre idée de ce qui lui arrivait et le moment où il avait caressé la joue de Stella lui revint à l'esprit. Le détective secoua la tête et partit rejoindre Mac. Il avait un criminel à attraper.