23-Le réveil
Stella et Don furent réveillés par la sonnerie incessante du portable du détective. Ne voulant pas se lever et pensant que c'était un appel sans importance, Don l'ignora et serra un peu plus Stella contre lui. Ils étaient tendrement enlacés et pour rien au monde, le détective ne voulait interrompre ce doux moment. Son téléphone avait fini par s'arrêter de sonner et Flack, souriant, passa ses doigts dans les cheveux incroyablement bouclés de Stella et embrassa son front. Il leva son visage vers lui avec douceur et s'apprêta à l'embrasser quand son portable se remit à sonner. Don se mit à grommeler, contrarié.
Stella (doucement) C'est peut-être important…
Le jeune homme soupira puis se leva, quittant l'agréable sensation des bras de Stella autour de son corps à contrecœur. Nu, il se dirigea vers le salon pour répondre à l'appel.
Stella n'avait pas pu détacher son regard de Flack : ses magnifiques yeux bleus, son beau visage, son corps musclé…Mais elle nageait en pleine confusion. La scientifique n'était pas du genre à se jeter dans les bras du premier venu et surtout pas dans ceux d'un collègue. Alors pourquoi avec Flack ? Est-ce que c'était juste un autre moyen pour qu'elle se sente mieux ? Ou autre chose ?
Stella finit par se lever, ramassa la chemise de Flack pour l'enfiler et se dirigea vers sa cuisine. Elle mit sa cafetière en route puis repartit dans sa chambre et ouvrit son placard. Elle y chercha une chemise pour Flack. Un de ses ex lui en avait laissé une ou deux et il faisait à peu près la même taille que le jeune détective. Cela aussi la travaillait…Son âge…Flack n'avait pas encore 30 ans et elle était proche de la quarantaine. Elle se sentait comme ces croqueuses de petits jeunes mais ça lui semblait différent.
Entendant soudain que le détective avait fini sa conversation téléphonique, elle interrompit ses pensées interrogatrices et se dirigea dans son salon, lui amenant une chemise et ses vêtements. Quand elle vit son visage préoccupé, Stella sut immédiatement que quelque chose n'allait pas.
Stella : Flack ?
Le détective sursauta, surpris, et tourna son regard bleu vers elle. Il ne put s'empêcher de l'admirer et sentit les battements de son cœur s'accélérer : qu'est-ce qu'elle était belle ! Ses longs cheveux châtains aux boucles si étonnantes, ses beaux yeux émeraudes, son visage parfait, ses lèvres joliment roses (ici un peu rouges à cause de leurs nombreux baisers), son cou délicat, sa peau mate et douce, son corps élancé et svelte et ses belles jambes fuselées. Et dans sa chemise, Don la trouvait tellement…
Stella (interrompant ses pensées) Flack ? Un problème ?
Don (sortant de sa rêverie) Hein ? Ha ! Heu…Oui. Il… (hésitant) Il a recommencé…Je ne sais pas encore qui est la victime, mais…
Stella (soupirant) C'est le même mode opératoire…Où le meurtre a-t'il été commis ?
Don : A East Village.
Don vit les yeux de Stella commencer à s'embuer et il se rapprocha rapidement d'elle pour la prendre dans ses bras. Quel dur retour à la réalité…
Don (avec un ton doux) Shhh, Stella. Je suis là.
Stella (s'accrochant à lui) Mon Dieu… Ça… Ça doit être David. Nous avons rompu il y a deux mois…
L'esprit de Flack se mit rapidement en marche. D'après les dires de Stella, elle avait rompu avec Tom Bradshaw il y a six mois et donc avec David il y a deux mois. Elle était aussi devenue la marraine de Sophia il y a cinq mois…Alors…
Don : Stella, je crois que le tueur te connaît depuis plus ou moins six mois. Il ne s'est attaqué pour le moment qu'aux personnes proches de toi dans cette période. Y a-t'il quelqu'un d'autre dont tu as été proche à ce moment ?
En disant ces mots, Don eut un pincement de jalousie…Puis il se reprit et écouta Stella avec attention. Ce n'était vraiment pas le moment de jouer les amants possessifs…
Stella : Oui. John Mills. Nous sommes sortis ensemble trois fois mais nos boulots respectifs ne permettaient pas vraiment une relation stable et suivie.
Don : Ok. On va le placer sous protection…
Flack attrapa son téléphone sans lâcher pour autant Stella et commença à taper le numéro de Mac pour lui soumettre sa théorie. Stella s'écarta de lui pour lui tendre ses vêtements.
Stella (souriant légèrement) Tu devrais te rhabiller…
Don (embarrassé) Ha ? Heu…Oui, en effet…
Stella : Je t'ai aussi trouvé une chemise. Comme ça, Mac ne t'embêtera pas.
La voyant sourire malicieusement, il se pencha vers elle pour l'embrasser puis il se redressa brusquement en entendant la voix de Mac au bout du fil.
Don (commençant à se rhabiller) Allo, Mac. Ici Flack. J'aurai une théorie à vous…
Mac (voix off- très contrarié) Nom de Dieu, Flack, je vous ai appelé cinq fois cette nuit ! Qu'est-ce que vous fichiez ?
Don (pris au dépourvu) Je…J'ai… (réfléchissant à toute vitesse) J'ai oublié mon portable dans ma voiture. Vous avez trouvé quelque chose ?
Mac (voix off) La fibre bleue, c'est du coton qui provient d'une chemise de chez Ralph Lauren. Il n'y a qu'eux qui utilisent ce type particulier de teinture bleue.
Don (sifflant) C'est pas donné à tout le monde de se payer une telle chemise.
Mac (voix off) Je sais. C'est pourquoi les noms sur la liste de Stella ne peuvent nous servir.
Don : Je m'en doutais un peu. Ecoutez Mac, je crois qu'il connaît Stella depuis peu. Six mois à tout casser.
Mac (voix off) Comment ça ?
Don : Stella m'a dit que Sophia était devenue sa filleule il y a seulement cinq mois, et elle s'est séparée de Tom Bradshaw il y a six mois.
Mac (voix off) Bon. On va voir s'il nous a laissé un autre élément sur son dernier crime. Vous savez où c'est ?
Don : Oui, on m'a appelé. Et Stella ?
Mac (voix off) Je lui ai laissé un message sur son portable. Je lui ai dit de rester chez elle, il vaut mieux…
Don : Bien.
Flack raccrocha puis appela sa brigade pour mettre John Mills sous protection policière. Quand il eut fini tous ses appels, il se tourna vers Stella, qui en avait profité pour finir de préparer le café et qui lui tendait une tasse fumante.
Don (lui souriant) Merci.
Stella : Alors ?
Don (sirotant son café) Mac a identifié la fibre cette nuit et il a essayé de me joindre…
Stella (riant) Je comprends mieux pourquoi il te hurlait dessus. (en le voyant rougir légèrement, elle se mit à sourire puis reprit le fil de la conversation) Et ?
Don : Ça provient d'une chemise Ralph Lauren. Tous nos suspects potentiels viennent de passer aux oubliettes…
Stella (contrariée) Mais qui est-ce ? Qu'est-ce qu'il me veut !
Don (posant sa tasse sur la table puis embrassant le front de Stella) Je vais le trouver, Stella. Je te le promets.
Stella : Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir…
Don : Je suis un homme de parole.
Stella : Je sais…
Puis ils devinrent silencieux. Aucun des deux n'osait poser LA question. Ce fut Flack qui fit le premier plat.
Don : Stella, pour cette nuit, je…
Stella (lui posant une main douce sur la joue) Ecoute, Flack. Tout ça est un peu confus pour moi, surtout en ce moment. (voyant son regard inquiet) C'était vraiment merveilleux…Mais laisse-moi y réfléchir et nous en parlerons après le boulot, d'accord ?
Don : D'accord. Au fait, Mac veut que tu restes chez toi. (voyant sa moue et son regard contrariés, il plaisanta) Ne tue pas le messager !
Stella : Ok, mais je suppose que tu es d'accord avec lui, n'est-ce pas ?
Don (hésitant) Heu… (regardant sa montre pour éviter le regard inquisiteur de Stella, il se leva brusquement) Merde ! Mac ! Je devrais déjà être là-bas ! Désolé, Stella, je dois y aller !
Il se pencha vers elle puis hésita : que devait-il faire ? Un baiser ou une accolade ? Balançant finalement ses hésitations par la fenêtre, il se décida à l'embrasser avec passion, sentant la réaction ravie de Stella. Il finit par s'écarter d'elle avec réticence…mais le devoir l'appelait. Et puis, il avait fait une promesse à Stella et il comptait bien la tenir !
Sur le chemin conduisant à sa voiture, Flack pensa à la conversation qu'ils auraient ce soir : elle n'avait pas refusé ses sentiments mais elle avait besoin de mettre un peu d'ordre dans les siens. Peut-être que lui aussi devait s'y mettre…
Une fois Flack parti, Stella se prépara un petit déjeuner plus conséquent et partit ensuite chercher un pantalon. Elle avait gardé la chemise de Flack sur elle, pouvant ainsi sentir son odeur. Etrangement, cet élément la réconfortait…Enfin, elle avait toute la journée pour réfléchir aux sentiments qu'elle éprouvait envers le jeune lieutenant.
Quelqu'un frappa à sa porte et Stella vérifia à travers son judas qui cela pouvait bien être à cette heure. Un policier en uniforme ? Elle ouvrit la porte et sourit aimablement à son visiteur.
Stella : Bonjour. C'est pourquoi ?
Le policier ne dit pas un mot mais braqua son arme vers elle, la faisant reculer. L'homme la regardait d'un air mauvais et méprisant. Il la força à s'asseoir sur son canapé puis verrouilla la porte de l'appartement et mit les clés dans la poche de son blouson. Il se dirigea ensuite vers la chambre de Stella et y ramassa l'arme de la scientifique, qu'il posa par la suite à ses côtés, quand il s'assit sur le fauteuil juste en face d'elle.
Le tueur : Maintenant, Stella, on va attendre ton petit copain…
