26-Sauvetage difficile

Flack avait conduit comme un dératé : ce salopard voulait tuer Stella, sans doute par jalousie ! Le détective s'était garé rapidement et était monté en vitesse jusqu'à l'appartement de Stella. Il essaya d'ouvrir la porte mais elle avait été verrouillée. Don sortit alors son arme de son étui puis frappa la porte avec force. Peut-être était-elle dans sa chambre ou dans la salle de bain…

Don (criant) Stella !

Le jeune homme entendit des pas et la porte s'ouvrit. Mais avant qu'il ne puisse voir qui avait ouvert, il entendit un coup de feu puis sentit immédiatement une douleur violente lui brûler l'abdomen et un liquide chaud couler sur sa peau. Puis un second coup de feu suivit, le faisant s'écrouler par terre.

Stella (hurlant, effrayée) Don !

Tiens, elle l'avait appelé par son prénom…C'était la première fois…Don sentit soudain une main agripper le col de sa veste et l'homme le traîna dans l'appartement puis le jeta sans ménagement. Stella se précipita vers lui, prenant des serviettes au passage pour comprimer les plaies.

Stella (inquiète mais essayant de garder une voix assurée) Don, ça va aller. Je m'occupe de toi… (à Scott) Pourquoi ? A quoi cela vous sert-il ?

Scott : À te faire souffrir…Mais lui aussi, il va y avoir droit…

Tout en écoutant les paroles de Scott avec dégoût, Stella retira la ceinture de Flack des passants de son pantalon pour en faire un garrot qu'elle enroula et serra autour de sa cuisse, empêchant la blessure à la jambe de trop saigner. Elle fit ensuite un bandage improvisé autour du genou du détective puis examina sa plaie abdominale.

Stella (l'aidant à se redresser, avec douceur) Don, laisse-moi voir ta blessure. Je dois vérifier si la balle t'a traversé…

Don (grimaçant de douleur) Tu m'appelles…par mon… prénom, maintenant ?

Stella : Ce n'est pas vraiment le moment…

Don : Désolé. (la regardant d'un air coupable et navré) J'ai merdé sur ce coup-là, pas vrai ?

Stella (d'une voix assurée) Non, Don.

Stella finit par s'asseoir à même le sol puis posa la tête de Flack sur son épaule tout en lui caressant les cheveux, se voulant rassurante.

Et merde, il n'avait pas été suffisamment pro sur ce coup-là ! Il aurait dû se méfier. Et maintenant, Flack se trouvait dans une situation délicate et s'inquiétait du sort de Stella plus que du sien. Pourquoi Scott avait-il dit qu'il allait lui aussi souffrir ? Ou plutôt de quelle manière ? En le torturant, comme les deux autres victimes ? Ou par un moyen plus atroce encore ? Enfin, pour le moment, tout ce qui le rattachait au monde des vivants c'était le corps chaud de Stella contre le sien, sa main douce dans ses cheveux et l'autre maintenant une forte pression sur son ventre pour éviter un saignement intempestif et trop important. Flack observa discrètement les alentours et repéra l'arme de Stella posée sur un fauteuil. Puis il reporta son attention sur Scott. Que comptait-il leur faire ?

Stella fut soudain arrachée à Don : Scott l'avait violemment saisie par le bras, la conduisit ensuite dans sa chambre et la balança sur son lit.

Don (protestant et essayant de se lever) Espèce de salaud ! Laisse-la tranquille !

Scott menotta les poignets de la scientifique puis lui attacha les chevilles. Puis, pour être sûr qu'elle ne puisse lui échapper, il noua une solide lanière de cuir à la chaîne des menottes pour ensuite l'attacher à la tête du lit. Satisfait, il repartit dans le salon, ouvrant sa chemise pour montrer clairement ses intentions au jeune flic.

Flack avait réussi à se traîner puis vit revenir cette ordure et se figea d'horreur en voyant sa chemise ouverte. Fucking hell, il voulait…

Don (menaçant, essayant toujours de se relever) Ne la touches pas !

Scott : C'est ce qu'on va voir…

Le tueur sortit un énorme poignard de son étui et le mit sous la gorge de Flack. Voyant que le détective se tenait tranquille, il le traîna devant la porte de la chambre et le disposa de telle manière que Flack pouvait voir le lit…et Stella, attachée, qui essayait désespérément de se libérer. Malgré le fait qu'il avait une lame parfaitement aiguisée et d'une taille impressionnante sous la gorge, Don tenta de maîtriser ce sale individu. Mais Scott semblait avoir prévu ce coup là : il sonna le détective en lui donnant un brusque coup de crosse sur le crâne puis, profitant du fait que Flack voyait 36 chandelles, il le plaqua contre l'étagère se trouvant devant la chambre et lui transperça l'épaule avec son poignard. Le détective ne put s'empêcher de crier de douleur.

Stella (désespérément) Don ! Don !

Scott continua d'enfoncer vicieusement la lame jusqu'à ce qu'elle pénètre le bois de l'étagère, clouant Flack sur place. Puis il regarda le jeune détective dans les yeux avec un sourire cruel et dément sur les lèvres et il finit par se lever, se dirigeant vers la chambre.

Scott : Profite donc du spectacle…

Don (furieux et menaçant) Je te tuerai…

Scott : Dans tes rêves…

Scott se mit alors à rire puis commença à se déshabiller lentement, se délectant des hurlements de fureur de Don.

Scott (se tournant vers lui) Tu vas souffrir comme j'ai souffert…

Scott prenait tout son temps, admirant le courage apparent de Stella mais voyant la peur dans ses yeux. Elle ne voulait pas crier…

Scott (se rapprochant d'elle et lui saisissant brutalement le visage) Quel courage, ma petite Stella…Mais c'est inutile, tu vas crier et ton petit flic va avoir la joie de t'entendre. Mais ne t'inquiètes pas, j'abrégerai ensuite sa souffrance…lentement.

Stella (avec colère) Laissez-le tranquille ! C'est moi que vous vouliez, non ! Alors, je suis à vous !

Don : Stella, non !

Scott (se moquant) Comme c'est mignon…Vous vous aimez, on dirait… (se léchant les lèvres) Ça va être délicieux…

Puis Scott lâcha le visage de la jeune femme et continua de se déshabiller lentement.

Don ne pouvait laisser faire ça ! Profitant que Scott ne regardait maintenant que Stella pendant qu'il se dévêtait, le détective saisit le manche du poignard des deux mains et commença à tirer. La douleur déjà forte de son épaule droite se raviva à sa manœuvre et il réussit, il ne sait comment, à retenir ses gémissements de souffrance. « Allez, mon vieux, un petit effort. Ça fait très mal mais tu ne vas pas permettre à cette sale ordure de s'en sortir, non ? » pensa Flack en lui-même. Le détective devait tirer la lame lentement pour éviter que l'autre cinglé l'entende et découvre son petit manège. Scott avait d'ailleurs fini de retirer chaussures et chaussettes et commençait à s'attaquer à sa ceinture.

Et merde, la vue de Don commençait à se brouiller. Normal, vu la quantité de sang qu'il avait laissé partout dans le salon de Stella…Il secoua la tête et réussit enfin à extraire le poignard de son épaule. Flack se leva alors doucement, ignorant les diverses douleurs qui irradiaient de son corps et le sang qu'il sentait couler sur sa peau, et commença à avancer en silence.

Scott était maintenant nu. Il détacha les chevilles de Stella pour retirer son pantalon puis il approcha ses mains de la culotte de la scientifique…quand une forte poigne s'abattit sur son épaule et le balança violemment hors du lit. L'homme rencontra alors le mur avec force et essaya de reprendre ses esprits.

Don détacha rapidement Stella du lit. Il voulait qu'elle fuie car il ignorait s'il aurait assez de force pour buter ce fils de pute.

Don (haletant) Vite…Tire-toi…

Stella (refusant de la tête) Non, Don. Tu…

Don (la poussant hors de la chambre) Dégage de là !

Le détective se tourna enfin vers son adversaire, qui abattit son poing sur son visage puis sur son estomac. Don s'écroula par terre, perdant son unique arme, et Scott se jeta sur lui avec fureur et commença à l'étrangler. Flack essaya d'atteindre le poignard. Il était trop loin, juste un peu trop loin…Malgré l'air qui commençait à manquer, il réussit à asséner un violent coup de poing sur le visage du forcené et à échapper à son emprise. Atteignant enfin le couteau, Flack se tourna vers Scott et lui enfonça l'immense lame entre les côtes. L'homme sembla bizarrement surpris puis s'écroula au sol, mort.

Don resta quelques instants au sol et respirait de plus en plus difficilement. Il recommençait à voir flou et crut entendre une voix douce…Celle d'un ange peut-être ?

Stella : Don ? Don !

Tiens, cet ange avait le visage de Stella. Quoi de plus merveilleux que de quitter ce monde avec une telle vision de rêve…Puis il sentit l'ange le gifler.

Stella (inquiète) Don ! Don !

Don (d'une voix un peu faible) C'est pas gentil…

Stella (surprise) Quoi ?

Don : De me gifler… C'est pas gentil…

Stella : C'est pour que tu restes conscient, espèce d'idiot !

Don (souriant faiblement) Ça aussi, c'est pas sympa… (sentant soudain une goutte tomber sur son front) Stella ?

Malgré les douleurs et le fait que tout ce qui l'entourait semblait tourner, Don finit par se redresser avec lenteur et observa le visage de Stella. Elle était en larmes. Et cette fois, à cause de lui.

Don (caressant sa joue) Stella, je…

Stella : Une ambulance va arriver.

Don : C'est bien…bien…

Houlà ! Il commençait à se sentir sacrément fatigué. Don appuya alors sa tête contre l'épaule de Stella, qui l'entoura de ses bras, le serrant contre elle et le soutenant.

Stella (la voix tremblante, pleurant) Ne t'endors pas, Don. S'il te plaît, ne me laisse pas…

Don (d'une voix faible) Je suis si…fatigué…si fatigué…

Stella (le serrant contre elle) Ne m'abandonne pas…J'ai trop besoin de toi…Je t'aime trop pour te perdre, Don…Je t'aime, Don, je t'aime !

Stella augmentait le son de sa voix peu à peu, presque avec hystérie.

Don (souriant faiblement) Moi aussi, Stella… Moi aussi, je t'aime…

Un grand fracas se fit soudain entendre dans le salon, les faisant sursauter. Stella braqua son arme, qu'elle avait récupéré, tout en serrant Don contre elle, protectrice. Flack réussit à rassembler ses dernières forces pour rester éveillé, prêt à défendre la scientifique contre cette nouvelle menace.

Ils furent tous deux soulagés en voyant celui qui les trouva.

Danny (très inquiet) Stella ! Don ! Mac, ils sont ici !

Et Flack sombra dans l'inconscience, entendant vaguement Stella crier son prénom.