Epilogue

Flack eut le droit de sortir de l'hôpital au bout de trois semaines. Il devait garder son bras encore en écharpe pendant quelques temps et il boitait encore un peu : la balle avait, heureusement pour lui, juste touché de la chair et des muscles sous le genou. Stella et Danny étaient venus le chercher à sa sortie et l'avaient amené au McGee's où l'attendait tout le reste de l'équipe. Mac l'avait tout de même pris à part pour le tancer vertement sur ses derniers agissements qui l'avaient conduit direct à l'hôpital, mais il n'avait pas dit un mot sur sa liaison avec Stella, à part un « Soyez discrets quand vous êtes au boulot ».

Par contre, les funérailles des victimes de Scott Owen furent éprouvants pour Stella, mais Don la soutenait à tout instant. La scientifique n'osait plus retourner dans son appartement, craignant de rester seule et se sentant constamment menacée, et Don lui avait finalement proposé de venir s'installer chez lui le temps qu'elle se sente mieux. Au fur et à mesure que le temps passait, de plus en plus d'affaires de Stella s'ajoutaient à celles de Flack. Finalement, au bout de deux mois, Don lui proposa qu'ils vivent vraiment ensemble et Stella accepta avec joie.

Bien que les relations entre collègues n'étaient pas encouragées dans la police, leurs supérieurs n'avaient rien à dire : tous deux avaient le même grade et ils ne faisaient pas partis de la même section criminelle pour Flack et scientifique pour Stella. De plus, ils étaient restés aussi consciencieux et méticuleux qu'avant dans leur travail, bien que Flack était devenu beaucoup plus protecteur envers Stella quand un suspect la menaçait un peu trop brutalement à son goût. Danny s'en amusait et se moquait de son meilleur ami mais Don lui renvoyait à chaque fois la balle en lui parlant de Lindsay. Malgré leurs piques incessantes, leurs joutes verbales et leurs perpétuels défis, les deux experts s'étaient rapprochés mais le détective ignorait pour le moment s'il y avait plus, quoique la rougeur de son ami lui en donnait une vague idée.

Mais une vague de jalousie contre Stella s'était aussi répandue chez les femmes de sa brigade. Beaucoup fantasmait et avait des vues sur le beau détective mais quand elles apprirent sa liaison avec la scientifique, elles ne purent s'empêcher de persifler. Et Don surprit un jour une de ces conversations venimeuses entre Jill Kendall, Tara Clark et Angelica Ramirez. En fait, Tara était de mauvaise humeur, ce qui inquiéta ses amies.

Jill : Qu'est-ce qui t'arrive ?

Tara : Je me suis retrouvée à travailler avec Bonasera. Elle est chargée de l'enquête sur le meurtre de Madison Square avec le lieutenant Flack.

Angelica : Oh ? Et ?

Tara : Elle n'arrête pas de lui balancer des regards si… (frissonnant de dégoût)

Don leva un sourcil, amusé : tiens donc ? C'est plutôt lui qui faisait ça et il avait le plaisir de voir Stella rougir à chaque fois.

Jill : Vu le genre de nana que c'est, ça ne devrait pas t'étonner…

Là, Flack n'aima pas du tout le ton méprisant et le sous-entendu de la jeune femme et se hérissa. Attendez un peu, mes jolies…

Angelica : Comment ça ?

Jill : C'est une croqueuse d'hommes. Et manifestement, elle les préfère jeunes. Elle se sent sans doute plus désirable comme ça…

Tara : Et elle les jette ensuite, une fois satisfaite…

Angelica : Pauvre Flack…

Jill : Ouais. Il n'aurait pas dû tomber dans ses filets.

Tara : C'est une chose que je ne comprends toujours pas : comment a-t'il pu se laisser prendre ?

Flack en avait assez entendu et décida d'intervenir. Avec un sourire froid et un regard glacial, il se plaça au seuil de la salle de repos, posant son épaule sur le chambranle.

Don : Et bien, j'ai la fâcheuse tendance d'éviter les vipères dans votre genre.

Les trois femmes se figèrent de stupeur et Flack continua avec un ton implacable et menaçant.

Don : Et si vous continuez de parler du lieutenant Bonasera dans ces termes, je vous jure que je me débrouillerai pour que vous vous retrouviez à la circulation dans le district le plus pourri de New York. Pigé ?

Les voyant opiner de la tête, il quitta la pièce en ayant la satisfaction de les entendre s'engueuler. Il croisa Stella et Kaile en pleine discussion. Voulant donner un message bien clair à tous, Don fonça vers sa petite amie, qui lui fit le sourire qu'elle ne réservait qu'à lui quand elle le vit, et l'embrassa avec passion, la serrant contre lui à l'étouffer, devant une Kaile surprise et amusée à la fois. Au bout d'une minute, Don l'écarta de lui mais la tenait toujours par la taille, le front posé contre le sien. Stella était sans voix.

Don (tout bas et d'une voix douce et sensuelle) A tout à l'heure…

Et le jeune homme finit par partir, laissant une Stella rougissante et stupéfaite. Reprenant ses esprits, la scientifique fit un regard d'excuse à Kaile.

Stella : Je suis désolée. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris. Il est très professionnel d'habitude, enfin pas tout le temps, mais…

Kaile (voyant les trois commères, blanches comme la mort) Je crois que j'ai une vague idée du pourquoi…Vous avez certainement entendu les rumeurs qui courent à votre sujet.

Stella : Bien sûr : croqueuse d'hommes, préférant les petits jeunes, veuve noire…Bref, des sobriquets pas très sympathiques…Mais je savais ce qui m'attendait en sortant avec Don… heu…Flack.

Kaile (amusée) Vous pouvez l'appeler par son prénom avec moi.

Stella (rougissant tout en reprenant la conversation) Heu…Merci. Alors, quelle est votre hypothèse ?

Kaile (montrant les policiers présents dans le commissariat) Il a voulu leur mettre les points sur les « i », avec sa manière bien à lui (riant) …Je l'ai déjà vu se hérisser plusieurs fois quand il entendait les propos salaces de certains vous concernant. Si ses yeux pouvaient tuer, il ne resterait plus grand monde ici…

Stella se mit à rire doucement : Don était vraiment trop mignon…

Kaile : Qu'est-ce que ça va être quand vous vivrez ensemble…

Stella (gênée) Heu…

Kaile (intriguée) Quoi ? (voyant l'embarras de plus en plus évident de Stella) Quoi ? Si vous me cachez quelque chose, je finirai bien par le découvrir…

Stella : Et bien, c'est le cas…

Kaile (ne comprenant pas) Le cas de quoi ?

Stella : Nous vivons déjà ensemble…Au début, j'ai logé chez lui quand il était à l'hôpital et à son retour, je n'ai pas pu retourner dans mon appartement. Je me sentais constamment observée, menacée. C'était soit Don, soit Danny, soit Mac qui cherchaient des affaires chez moi. Et puis, au fur et à mesure…

Kaile (avec un grand sourire) Je vois. Félicitations !

Stella : Evitez que ça s'ébruite. Peu le savent.

Kaile : Pas de problème.

Les deux femmes se sourirent alors et continuèrent leur chemin. Depuis ce petit incident, ni Don, ni Stella n'avaient entendu d'autres bruits de couloirs à leur sujet.

Au final, tout était rentré dans l'ordre…enfin presque.

FIN