Rixe intérieure

suggestion musicale " Adagio (Albinoni), HAUSER"


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Endurer une nouvelle journée… Hermione ne l'avait pas prévue celle-ci …

Si la découverte de ses ailes dans la nuit l'avait intriguée au point de percer le brouillard de sa misérable vie, le retour dans ses appartements lui avait fait perdre cette timide étincelle de début de volonté. C'est seule, laissée au pas de la porte par son insolite accompagnant, qu'elle s'était engouffrée la boule au ventre, dans son « deux pièces » aux couleurs flamboyantes des Gryffondor ou chaque mur arborait fièrement des souvenirs et reliques de ses amis disparus.

L'atmosphère dans ce lieu n'était qu'un sempiternel rappel de sa nullité, de son indigne présence au sein de cette maison si glorieuse et de son deuil jamais inhumé. Désespérée et au bord de la nausée, Hermione s'était alors hâtée jusqu'à son chaudron voulant à tout prix planer pour stopper le retour de ses tourments. Mais le cauchemar perpétuel qu'elle subissait n'en avait pas fini… Ho non … et son psychotrope trop bouilli en était la preuve…

Inutile … sa mixture était devenue aussi inutile que sa misérable vie… Trop longuement sous les flammes, les neuroleptiques s'étaient évaporés, rendant son shoot tout aussi inoffensif qu'une tisane d'ortie. Désemparée à l'idée de passer une nuit sans l'emprise des substances apaisantes, Hermione s'était alors faufilée sous ses couvertures, encore sale et accoutrée des vêtements de sa journée. Cachée ainsi sous les épais édredons, elle s'était sentie un tant soi peu en paix, si on pouvait appeler cela ainsi.

Malgré cela la nuit avait été longue … très longue … totalement défaite et déchirée elle n'avait pas fermé l'œil une once de seconde, car même Morphée l'avait oubliée.

C'est donc dérouillée par la fatigue et le manque de défonce qu'Hermione vagabonda en ce nouveau jour dans les étages de Poudlard. Les doigts en friction contre la pierre froide des couloirs, elle se laissa porter par ses guiboles flageolantes et marqua de ses doigts poncés à sang son passage en de longues lignes sanglante.

La survivante de la nuit continua ce funèbre trajet jusqu'à atteindre le point de rendez-vous que lui avait communiqué son sauveur avant l'abandon. Abandon ? pauvre idiote … qu'attendais tu de lui ? Il ne te doit rien alors qu'en revanche dorénavant tu lui dois beaucoup … Hermione se fustigea mentalement, elle était seule, point final.

Cependant, insidieusement caché derrière la barricade de son agonie, le souvenir d'un émoi peu commun procuré par son sombre ange de la nuit, logeait là. Harponné et accroché désespérément par une partie d'elle-même comme unique remède à son calvaire. Hermione n'avait pas pris garde à ce souvenir apaisant qui l'habitait désormais en secret, elle était bien trop égarée dans le dédale de son martyre.

Cette aile du château qu'elle venait d'atteindre était déserte, et en y réfléchissant plus longuement, Hermione s'étonna de n'y avoir jamais mit les pieds. La pièce au fond du corridor qu'elle venait d'arpenter avec difficulté semblait rayonner au loin, alors captivée par l'appel lumineux, elle s'avança davantage voulant à tout prix ressentir les luisances sur ses joues… seule sensation capable d'apaiser son cœur meurtri. Effectuant les dernières enjambées, une bourrasque fraîche printanière enjôla son visage et emmêla ses boucles ternes. Ses pas dorénavant amortis par l'ébahissement de la découverte, elle contempla avec fascination cette pièce déserte et en même temps si somptueuse. Une fascinante et méticuleuse rosace colorée surplombait l'espace, baignant l'endroit d'une palette de couleur tout aussi diversifiée que l'étaient les verres qui composaient la voute au-dessus d'elle… d'eux…

Il l'attendait de dos, ailes déployées dans une posture solennelle. L'ange en noir enluminé par les reflets multicolores apposés par les rayons traversant le rendait éblouissant, c'était majestueux… une scène débordant de mélancolie quand on connaissait l'homme et un bout de son histoire. Il semblait observer attentivement le panorama qu'offraient les grandes ouvertures en pierre tout autour de lui. Elles étaient dépourvues de vitraux du sol à la pointe de l'arc brisé qu'elles formaient, laissant ainsi la brise extérieure flirter avec l'âme chaleureuse de Poudlard.

L'atmosphère enchanteresse des lieux avec lui seul trônant ainsi immobile, lui envoya un frisson qu'elle ne pouvait ni qualifier d'agréable ni son inverse pour le moment, c'était subtil et en même temps intense. A croire qu'une bataille en elle faisait rage, la noirceur imposante empêchant le scintillement timide de croître et alors que tout semblait perdu pour ce début d'étincelle, le spectacle qui la captiva semblait donner du courage à cette petite armée qu'on avait trop tôt qualifiée de perdant. Le scintillement devint éclat pour devenir flamme et le feu embrasa ses entrailles qui longea plein d'audace son échine pour atteindre enfin ses joues maladives qu'il teinta de rouge.

Dérangée par ce qu'elle ressentait, Hermione gesticula sur ces deux pieds tentant vainement de chasser ce qui la troublait… Le bruit de ses semelles martelant les dalles en pierre, alertèrent le fautif de tout cela, qui pivota en un tour de main fouettant d'un coup de ses plumes l'air frais.

Le visage impassible, seules ses pupilles remuaient semblant la détailler des pieds à la tête. Les minutes s'écoulèrent, c'était comment dire … ? Perturbant ? … Oui complétement, jusqu'à en devenir indélicat. Hermione commença sérieusement à s'agacer, les regards insistants elle en avait pris l'habitude mais là de suite cela devenait plus qu'incommodant. Elle lui laissa deux secondes supplémentaires avant de lui faire comprendre par un froncement de sourcil son mécontentement, puis tenta d'intervenir quand finalement, il la devança d'une voix grave et dure :

- Laissez-moi deviner, vous êtes à court de votre je ne sais quelle mixture, que vous vous évertuez à concocter en secret ?

Hermione resta coite un instant, puis ferma la bouche pour la réouvrir ensuite sans savoir finalement quoi dire. Comment pouvait-il savoir ? Avait-elle si mauvaise mine ? … oui évidemment. Des mois qu'elle n'osait plus apercevoir son reflet dans un miroir mais elle ne pouvait être aveugle lorsqu'elle apercevait son corps amaigri oscillant entre le blanc et le gris. Sans parler de ses cheveux filasses, qu'elle retrouvait par centaines dans les brins de son peigne à chaque tentative de démêlage.

Elle l'observa arquer un sourcil et croiser les bras, il attendait une réponse et semblait s'impatienter. Mais que pouvait elle répondre ? « Oui Monsieur, je ne suis qu'une camée en manque de ma dose quotidienne !». Hermione grimaça en pensant cela, quelle horreur, elle se dégoutait elle-même.

- Je n'ai simplement pas fermé l'œil de la nuit. Balança-t-elle finalement, après tout ce n'était pas un mensonge.

- C'est une évidence, cependant c'est me prendre pour un sot que de ne pas m'avouer la cause de cette insomnie ! Pensez-vous réellement que vous pouvez vous servir chaque semaine dans mes réserves sans que je m'en aperçoive ? Me trouvez-vous si incompétent que cela pour ne pas croire que je puisse en déduire ce que vous préparez, à la simple vision des ingrédients manquant sur mes étagères et aux effluves s'échappant de vos appartements ? Croyez-vous encore, que mon apparition hier soir était une coïncidence ? Laissez-moi vous répondre que NON, je comptais bien régler ce problème en vous interceptant une bonne fois pour toute et vous enlever l'envie de recommencer.

Hermione baissa le regard, incapable de lui faire face après cela, elle avait honte … tellement honte. Ses membres se mirent à trembloter comme pris d'une crise de panique … ou alors était-ce le manque ? Elle devait être encore plus ridicule ainsi … Peu importe, elle n'était plus à ça près devant lui, il savait et n'avait clairement pas l'air ravi.

Le silence après ces vérités formulées avec mépris était pesant, si lourd qu'Hermione n'osa toujours pas relever la tête, s'évertuant à fixer le bout de ses bottines râpées et décolorées. Elle avait l'air d'une enfant prise la main dans le sac tentant de piocher dans la boite à bonbon sans accord préalable. Tu parles de bonbons ! … ce qu'elle prenait était loin d'être une sucrerie même si elle supposa que l'effet d'une surdose de saccharose pouvait occasionner le même état cotonneux qu'elle obtenait avec sa recette clandestine.

Hermione était sur le point de craquer, que faisait elle là ? qu'attendait elle ? RIEN. Alors un peu plus pitoyable qu'elle ne l'était déjà, elle ferma les poings le plus fort possible jusqu'à blanchir ses phalanges. La douleur procurée par ses ongles s'enfonçant dans ses paumes eu le mérite de calmer ses tremblements, la rendant apte à regagner son antre maudit. Elle allait enfin tourner les talons quand, deux doigts lui relevèrent le menton.

Severus Rogue l'observa interdit, elle tremblait et semblait si fragile face à lui, que la simple brise aurait surement suffit à la faire s'évanouir. Elle l'avait mise en colère, fait soulever la tempête qui vrombissait en lui, le noyant dans les réminiscences de sa propre et malheureuse existence. Rien à voir avec ce qu'il venait de lui reprocher, non ces reproches jetés à la volée n'étaient qu'un leurre, une illusion pour lui-même afin d'ignorer ses propres ressentiments. Elle s'était surpassée avec cette mine encore plus effroyable que celle d'hier, il en était secoué.

La colère factice s'estompa et laissa sa place … Secoué, contrarié, navré, inquiet, bouleversé, tourmenté… sensible …. Au diable les principes ! Il s'avança et lui fit face, saisissant sous ses doigts son visage émacié pour fixer cette moue lamentable. Elle semblait si vulnérable qu'il en devenait faible. Alors le regard soucieux, les yeux dans les yeux il prononça tout bas :

- Je suis là.

Hermione encaissa le souffle de la bombe qu'avaient formé ces notes. Trois petits mots dont la formule créée venait de l'exploser, si fort et intensément qu'Hermione agrippa de ses mains mutilées, les pans du vêtement de celui qui sans le savoir, l'avait à jamais sauvée. Le visage plongé dans sa poitrine, elle gâta de ses larmes la noble étoffe de sa redingote pour vider ce qu'elle ne pouvait plus absorber. Les bras qui l'entourèrent, la joue reposée sur sa tête et les ailes qui l'enveloppèrent étaient en un tout, le signe qu'elle pouvait. Il consentait à se laisser souiller, voué à devenir le réceptacle de ses souffrances pour alléger son calvaire. L'opulence d'affection fit enfin crier le feu victorieux dans ses entrailles la grisant littéralement.

Le temps n'était plus et pourtant les minutes cavalèrent jusqu'à sonner l'heure. Ecorchée par les sillons humides sur ses joues, Hermione s'essuya une dernière fois avant de quitter la tendresse salvatrice de son ange rédempteur.

Severus l'observa reculer semblant un peu moins fragile qu'elle ne l'était avant cette tendreté témoignée. Cela aurait pu durer des heures qu'il n'aurait pas sourcillé.

Honnête avec lui-même il avait tout autant affectionné cet instant suspendu de toute attraction si ce n'est celle qu'elle lui causait. Elle avait tant éveillé en lui et en si peu de temps qu'il avait eu peine à réfréner son envie immuable de se perdre dans ses boucles et de laisser naviguer ses mains dans son dos. Il devait chasser ses pensées, les occulter, comme le reste et maintenir la distance pour jouer le rôle qu'il se devait d'endosser. Voilà pourquoi elle se tenait là, dans cette salle à ses côtés, il voulait lui enseigner ses capacités, l'exercer au vol pour qu'elle puisse bien mieux que lui prendre son envol.

Alors sans plus attendre il commença :

- Nous avons assez perdu de temps comme ça, commençons.

- Que suis-je censée faire ? osa-t-elle avec hésitation, davantage ébranlée par ce changement de ton

- Dans un premier temps, je vais vous apprendre à déployer vos ailes, pour cela il va falloir trouver la faille en vous, afin qu'elles perçoivent l'émoi qui vous secoue comme un appel. Ensuite …

Hermione l'interrompit dans l'énoncé de son programme et se laissa submerger par le désespoir et la solitude qu'elle savait être les déclencheurs. Il lui suffisait seulement de repenser aux pertes pour que les flammes en elle s'amenuisent jusqu'à être étouffées. Et là comme répondant à l'invocation, ses deux grandes ailes noires de jais se déployèrent fièrement de son dos.

Était-il étonné qu'elle y arrive si facilement ? Pas tout à fait, malgré son état, elle restait indéniablement la Miss je sais tout qu'il n'avait jamais oublié, celle qui excellait dans tout ce qu'elle entreprenait… en revanche cela signifiait qu'elle était bien plus abattue qu'il le fut. Il se souvint avoir bataillé contre lui-même des semaines avant de pouvoir faire de même. Il s'approcha d'elle tout en admirant ses somptueuses plumes resplendissantes et poursuivit :

- … et bien nous allons pouvoir entamer la deuxième phase.

Hermione acquiesça d'un mouvement de tête, puis le suivit avec intention, intimidée qu'il réitère son approche. Il stoppa à distance raisonnable et termina de combler l'espace en approchant lentement ses deux grandes mains, jusqu'à enfin les poser sur le devant de ses épaules. C'était comme se faire apprivoiser, il n'avait rien dit, juste fait mais avec une telle lenteur dans les gestes et une telle bienveillance dans le regard qu'elle l'avait laissé faire.

De ses mains, elle le sentit exercer une légère pression, qui en plus de raviver ce feu déroutant qui se frayait un chemin le long de ses vertèbres, l'endigua de tout mouvement.

- Je sais, cela vous empêche d'agiter vos bras, mais sachez que vos mouvements ridicules d'hier soir étaient inutiles. Hermione s'agaça de nouveau. Ne me regardez pas avec ses yeux là ! Elle fronça d'avantage ses sourcils. Très bien, alors dites-moi quel être vivant pourvu d'ailes gigote comme vous l'avez fait pour s'envoler ? Elle se détendit finalement. On est d'accord.

Hermione ne put réprimer un vague rictus et s'étonna de voir qu'il était si simple pour lui de la déchiffrer.

Bien maintenant posez vos mains sur mes épaules de la même manière que je le fais sur vous.

La Griffondor s'exécuta, le geste d'apparence anodin augmenta cependant son trouble qui l'amena à fuir son regard. Les nombreux contacts la déstabilisaient plus qu'ils ne devraient, elle ne l'expliquait pas et ne tenta même pas un seul instant d'établir une analyse pour ce fait gênant, cependant elle ne put s'empêcher de savourer pleinement l'instant.

- Regardez-moi, j'ai besoin de voir si j'arriverais à vous faire ressentir ce sur quoi il faut se concentrer.

Était-ce une excuse pour de nouveau apercevoir le trouble qu'il avait décelé au fin fond de ses pupilles et qui pour une raison dissimulée le ravissait ? Oui et Non ... Severus savait que tout était une question de ressenti, qu'il fallait qu'elle perçoive la zone à stimuler, la palper pour saisir qu'elle en était dotée et se concentrer dessus pour dompter ses nouveaux membres. Ravi qu'elle obéisse, il put continuer, non sans s'abreuver de ce qu'il captivait dans ses noisettes illuminées.

- Bien, maintenant j'aimerais que vous vous focalisiez sur la sensation que vous percevrez sous vos mains et qu'ensuite vous tentiez de reproduire ce mouvement sur vous.

Sans lâcher ses pupilles il commença à déplier ses ailes, exposant unitairement les plumes en leurs bords puis relâcha la tension sous ses épaules pour les rabattre finalement entre elles. Ravi il contempla au même instant ce qu'il voulait, ce petit nez retroussé et cette bouche quoiqu'un peu pale, s'arrondir en une moue concentrée. Il recommença une seconde fois et alors que ces ailes cherchaient à s'étendre démesurément, les mains de son apprentie se déplacèrent, vagabondant d'avant en arrière.

Hermione semblait vouloir captiver ce qu'il se passait, s'imaginant grâce au sens du toucher, la forme et la puissance de ce muscle inconnu. Severus lui, tenta péniblement de ne pas réagir à cette caresse explorative bien trop appréciable. Finalement, lorsque ses ailes arrivèrent au point culminant de leur déploiement, il discerna sous ses propres mains, le mouvement qu'Hermione semblait avoir correctement découvert. Les soubresauts sous ses épaules étaient logés là où il fallait, c'était parfait.

- Vous l'avez ! s'exclama-t-il, ravi qu'elle y arrive si vite.

Severus se détacha d'elle et la contourna pour se poster dans son dos. De ses mains sur ses hanches, il l'arrêta de tout mouvement et démasqua l'adorable frisson prodigué par la chaleur communiquée sans avertissement. Cela commençait à l'amuser, décoder ses réactions devenait un jeu, d'ailleurs là de suite il capta la légère contracture dans sa nuque et ses plumes vrombirent à son toucher. La sentir si réactive l'étourdissait. Finalement, caché derrière elle, il se secoua rapidement la tête pour chasser sa concupiscence et continua plus posément son entrainement :

- Maintenant concentrez-vous dessus, contractez-les et détendez-les.

Hermione tenta une fois, deux fois puis une dernière en vain. Impossible de les magner, pourtant elle avait bien conscience de leur présence et les discernait correctement. Les deux amas de chair longeaient bien ses omoplates jusque sa poitrine en passant sous ses épaules, comme ceux de son Ange instructeur. Finalement éreintée de ses tentatives infructueuses elle pesta :

- Je n'y arrive pas, pourquoi ?

Emplie d'agacement face à ses échecs, Hermione s'apprêtât à retenter. Encore en manque de cette sensation de planer, il lui fallait à tout prix y arriver. Seulement cette fois, elle comptait bien réitérer à sa façon et tant pis s'il ne cautionnait pas sa pratique qu'il avait qualifiée de ridicule. Alors bras tendus devant elle, Hermione s'apprêta à les faire tourbillonner, quand finalement, pantoise elle fut stoppée net. La prise plus forte de son instructeur sur ses hanches l'obligea à garder pied à terre. Presque adossée à lui, elle perçut à travers la brise le souffle de son objection à son oreille :

- Surement pas satanée impertinente ! argua-t-il, tout en ignorant le grognement réprobateur de celle qu'il maintenait.

- S'il vous plait, juste un instant, je…je ...vous ne comprenez pas… j'en ai besoin. Supplia-t-elle

- Croyez-moi, je comprends très bien. Mais si vous continuez ainsi, épuisée comme vous l'êtes, vous allez vous achever !

Hermione se stoppa dans sa tentative désespérée de lui échapper, elle avait perçu la brisure dans sa voix alors qu'il fulminait contre elle. C'était si contradictoire, cela sonnait presque comme un aveu, involontaire évidemment, et elle en fut si touchée que ses ailes disparurent au même instant.

Il était là, se souvint elle et il semblait se soucier d'elle. Ses mains l'avaient quittée, la laissant libre de tout mouvement, pourtant elle resta immobile préférant ne pas l'affronter. Il allait partir et elle devrait y aller aussi. Pétrifiée à l'idée de retrouver son agonie et ne réfléchissant pas plus que nécessaire, Hermione proposa finalement :

- D'accord, mais il est hors de question que je regagne mes appartements.

Elle avait peur, il le savait … le sentait même … et le percevait. Comment ? Ses tempes saillantes surplombant ses joues creusées, qui de son point de vue battaient le rythme d'une angoisse assourdissante. Ses omoplates aussi, qui cherchaient maladroitement à se rejoindre en de brefs mouvements maladroits dessinant ses pires craintes. Et pour finir, le bruit de sa déglutition arrachant sa trachée, preuve irréfutable de son impatience dans l'attente de son sauvetage. Il n'était pas ignorant à tout cela, il avait bien trop vécu pour ne pas ignorer ses tourments si semblables à ce qu'avaient été les siens. Abrégeant l'attente insoutenable, il prononça finalement calmement :

- Suivez-moi.

….. à suivre

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Merci encore à ma correctrice et merci à vous pour votre lecture. J'espère que ce chapitre vous a plu autant qu'il m'a été agréable de l'écrire. La romance commence doucement mais surement :D