Dernier chapitre avant l'épilogue de demain. Hou, ça va vite !
Bonne lecture ! :)
Chapitre 23 :
Un délicat tapotement de doigts résonna contre la porte pas tout à fait close. Une tête baissée et pensive se redressa.
- Crowley ? entendit le démon de l'autre côté de la cloison. Est-ce que tout va bien ? L'eau est encore assez chaude ?
Un clapotis d'eau mouilla la paroi d'émail de la baignoire.
- Ma foi, ça se passe bien. Je ne me suis pas encore noyé. Et l'eau est tiède. Tout va bien, l'ange.
Aucune réponse derrière la porte.
- Aziraphale ?
- Je… Ravi que tu barbotes sagement, mon ami. J'espère que ce petit bain te fait du bien, après ton coup de froid de tout à l'heure.
- C'est… cool, vraiment. Tu sais, le bain, c'est pas vraiment le truc que je fais spontanément.
- Tu as le droit d'en profiter, Crowley. C'est idéal pour se détendre.
Depuis le récipient rempli d'eau mousseuse dans lequel il infusait, l'être occulte fronça soudain les sourcils et consulta sa montre qu'il avait posée sur le petit meuble à côté de lui1.
- Je pense qu'il est un peu tard pour acheter de quoi faire une fondue, constata-t-il en regardant la porte entrouverte.
- Aucun problème, mon ami. Nous la ferons demain, ou un autre jour.
Une partie du ventre rond de l'ange pouvait être visible dans l'entrebâillement. Il semblait s'être adossé contre le mur du couloir.
- A présent que tu es davantage réchauffé, mon cher, est-ce que tu accepterais de me dire ce qu'il s'est passé cet après-midi ? Tu semblais aller parfaitement bien lors de notre appel…et j'ai retrouvé un pauvre serpent à demi-mort de froid.
- Eh bien, c'est une histoire un peu longue, je… Aziraphale ? résonna la voix démoniaque après un instant de battement.
Encore quelques secondes plus tard, une seconde voix, plus douce, répondit à travers la porte pas tout à fait fermée.
- Crowley ?
Un moment de flottement apparut, bientôt rompu par une demande.
- Tu veux rentrer ?
- P… Pardon ?
- Tu… Bah, c'est idiot, quoi. Quitte à discuter, autant que tu sois là, à côté. Nan ?
- Mais… Mais enfin, Crowley, tu… Tu es nu.
Le démon fit un mouvement de bras qu'accompagna une grimace.
- Ouais, je suis nu, normal, je suis nu je suis dans mon bain, sans mes vêtements. Sans blague, mon ange, j'ai à peu de choses près une apparence humaine. Tu vois des humains nus depuis six mille ans et tu as même eu l'occasion de prendre un bain dans ma peau pas plus tard qu'il y a quelques mois. Je suis si rebutant que ça ?
- Non ! Non, bien sûr. Mais… C'est différent.
Le bras retomba mollement dans l'eau, projetant un peu de mousse sur le tapis. Crowley soupira doucement avant d'esquisser un léger sourire.
- Mouais. T'as toujours été comme ça. Pudique. Déjà, à Rome, tu faisais tout un foin pour garder ta toge dans le sudatorium.
La voix de l'ange était à son tour souriante lorsqu'il répondit :
- Vu l'affluence de monde qu'elles attiraient tous les jours, ces thermes étaient d'une hygiène plus que douteuse. Tandis que toi, tu étais étalé sur les bancs de tout ton long.
- Ouais… C'était teeeeeeeeeellement bon. Cette chaleur, là. J'aurais pu y rester des heures. Des jours.
- Nous avions tellement bu, ce jour-là…
- Baaah… Je dirais plutôt que nous avions testé et échangé sur les pratiques d'un mode de vie méconnu. A l'époque, les huîtres, ça s'accompagnait bien avec le vin blanc, c'est tout. Tu m'as appris à manger. Je t'ai appris à boire. C'est donnant-donnant, non ?
La porte s'entrouvrit davantage dans un grincement.
- Le petit vin de Vésuve ? rappela une douce voix nostalgique.
Crowley bascula la tête en arrière pour laisser éclater un rugissement de bonheur.
- Oooooh, le petit vin de Vésuve… Avec la chiffonnade de jambon de Pompéi…
- Oh. Quel délice…
Cette fois, c'est un Aziraphale tout entier et tout souriant qui se dessinait dans l'entrebâillement. Crowley le nota avec satisfaction. C'était un pari risqué, mais il osa tout de même : il tendit le bras et dégagea ses vêtements de la chaise à côté de la baignoire, avant d'en tapoter l'assise, comme pour en tester le confort.
- Allez, ange. Viens t'asseoir. Viens, et parle-moi de la chiffonnade de jambon de Pompéi.
- Je… Heu… Non, attends, Crowley, je… je dois…
Eh merde.
Aziraphale battait en retraite et s'éloignait déjà d'un pas rapide.
- Mon ange ! Reviens ! Et le saucisson à la noisette qu'on avait partagé devant le temple de Mercure, tu te souviens ? On s'était abrité de la pluie et les gardes étaient arrivés !
Sans daigner répondre, l'ange s'affairait rapidement dans la cuisine, comme pouvaient en témoigner les bruits et raclements d'ustensiles.
- Fait chier, marmonna le démon en grinçant des dents.
Trop vite… Il était encore allé trop vite… De dépit, il enfonça à demi la tête dans l'eau et fit clapoter quelques bulles avec sa bouche, en pleine réflexion. Son agacement se mua progressivement en déception. Il espérait ne pas avoir tout gâché. C'est vrai que, connaissant l'individu, c'était un peu idiot d'inviter l'ange à discuter avec lui dans la salle de bain… Mais bon. C'était juste pour une discussion, quoi. Comme d'habitude. Rien d'autre à attendre derrière. Au fond, qu'est-ce que ça changeait, qu'il soit nu ? Historiquement, Crowley pouvait même citer au moins trois moments où Aziraphale l'avait vu sans ses vêtements – dont deux parfaitement volontairement, et il n'en avait pas été décorporé. Il baissa les yeux sur sa propre silhouette, soucieux de voir ce qui avait bien pu effrayer l'ange. La mousse parfumée était déjà presque complètement disparu, laissant apparaître ses jambes fines et son entrejambe asexué d'entité surnaturelle.
Honnêtement, cette fois, il ne comprenait pas quelle bourde il avait pu faire. Et ça l'agaçait. Malgré la chaleur bienfaisante de l'eau, Crowley eut soudain froid. Et plus du tout envie de se baigner.
Alors qu'il tendait la main pour attraper sa serviette, il fut surpris d'entendre un bruit de pas croissant dans sa direction. Un pas lourd et léger à la fois. La main tendue en direction du tissu éponge suspendit son geste. Les yeux reptiliens s'écarquillèrent de surprise.
Six mille ans, qu'il l'entendait, ce pas. Crowley pouvait le reconnaître n'importe où, et qu'importait le déguisement que portait son propriétaire. Un pas qui n'avait eu de cesse de le repousser sans jamais cesser de rechercher sa présence. Parce que, sans même en avoir conscience, il sentait qu'ils n'étaient que tous les deux sur cette immense Terre.
Le démon tourna la tête avec un sourire étrangement doux. Il n'avait toujours pas compris la raison de la fuite d'Aziraphale. Mais au fond, était-ce vraiment important ? L'ange, son ange, revenait vers lui. Encore et toujours. Comme lui-même n'avait eu de cesse depuis ces six-mille ans de croiser la route de cet ennemi mortel.
Aziraphale se tenait désormais dans l'encadrement de la porte, un air timide peint sur le visage. Il tenait dans les mains un gros plateau, et un sac en tissu écossais pendait à son bras.
- Puis-je ? demanda-t-il en gardant les yeux résolument rivés sur la bouteille de vin rouge en équilibre précaire.
- Bien sûr, répondit simplement le démon.
Il entra dans la pièce et referma derrière lui la porte pour conserver la chaleur humide du lieu. Il prit place sur la chaise juste à côté de la baignoire et posa sur ses genoux le plateau. Avec une sorte de fascination, Crowley le regarda se saisir de la bouteille et verser le vin dans deux verres à pied, avant de lui en tendre un. Puis, l'ange attrapa un pot en verre. Il força un instant et tira sur la souple languette orange située sous le couvercle, dont l'arrivée d'air répondit par un claquement sec. Il ouvrit le couvercle et ficha le contenant sous le nez du démon d'un air malicieux.
Mis au défi, Crowley inspira par le nez, avant d'entrouvrir la bouche et de laisser les molécules aromatiques danser sur sa langue serpentine.
- Porc, canard. Épices diverses. Romarin. Ah. De l'alcool, aussi. C'est ça ?
- « Terrine de campagne à l'Armagnac », précisa l'ange en approchant à son tour le pot de son visage. J'ai trouvé cela chez un producteur dans la galerie marchande. Le vin y provient égalem-... Oh, mon cher, l'odeur est absolument divine !…
Sans plus attendre, Aziraphale plongea la pointe du couteau dans le pot et entreprit d'étaler l'étrange mixture granuleuse sur des tranches de pain. Il en tendit une à Crowley.
- Où en étions-nous, mon ami ? Ah oui. Le temple de Mercure. (Il prit le temps de savourer sa première bouchée avec un soupir de plaisir) Je me souviens surtout de ce moment mémorable où tu t'étais mis à tousser. C'est ce son qui avait attiré les gardes. Tu avais failli nous attirer de gros ennuis.
- Alors, mon ange, remettons les choses dans leur contexte, je m'étais étouffé parce que TU m'avais fait rire avec ton imitation de l'haruspice de la petite rue derrière le temple. J'ai failli être décorporé ce jour-là, par ta faute.
Aziraphale eut un petit sourire de fierté mal contenue. Il posa le plateau sur le bidet en face de lui et toussota avec dignité. Soudain, il vouta le dos, rentra les épaules, tordit les mains et ferma un œil, avant de se mettre à croasser :
- Oooooh, toi, étranger aux cheveux de soleil… Je vois sur ta vie un grand bonheur au combat et beaucoup de fertilité. Oui, tu auras beaucoup d'enfants… (Il reprit sa voix normale) Beaucoup d'enfants, dites-vous, ô haruspice ? Ouiiii, beaucoup. Ton fils aîné deviendra même centurion. Et ta plus jeune fille deviendra une des épouses d'un riche seigneur de Gallia Aquitana. Mais ma vision devient floue, bel étranger. Apporte-moi encore deux sesterces et des entrailles d'oie et je te montrerai où tu trouveras ta plus belle épouse…
Crowley éclata de rire, permettant à l'eau du bain de goûter un peu de vin rouge et d'avaler la tartine. Aziraphale se rassit, droit et digne, après un gigotement de satisfaction. Une fois son rire calmé, le démon demanda, la voix encore tremblante :
- Tu as sérieusement fréquenté les haruspices ?
- Pour essayer. Pas toi ?
- Je suis pas resté à Rome assez longtemps pour m'intéresser au… folklore local. A l'époque, j'étais plutôt basé sur Britannia Major. C'est toi qui m'as parlé et montré tout ça.
Ils échangèrent un long regard et partagèrent le même sourire. Crowley repêcha la tartine imbibée et la posa sur le rebord de la baignoire. L'ange lui servit une nouvelle rasade d'alcool ainsi qu'une nouvelle tartine. Un moment calme s'installa, uniquement rompu par leurs mastications respectives.
Le démon remarqua qu'Aziraphale regardait dans sa direction. Plus précisément, son torse. Se sentant à son tour observé, l'ange croisa son regard et s'intéressa soudain à l'émail du bidet, manifestement gêné. Crowley réfléchit un instant. Risque ? Pas risque ?
Il poussa sa chance :
- La vue te plaît, ange ?
- Pour tout te dire, répondit l'interpellé après un moment, je m'interrogeais. As-tu… As-tu toujours été… si poilu ?
- Hein ?!
Stupéfait, Crowley baissa de nouveau les yeux sur sa silhouette. Nerveusement, il se gratta la poitrine, ébouriffant quelques touffes au passage. Il réfléchit.
- C'est trop ? demanda-t-il à l'ange avec un soupçon d'inquiétude.
- Je… je ne pense pas être bien placé pour juger tes choix… Lorsque j'ai pris un bain l'autre jour, dans ta peau, j'avoue avoir été surpris. Tu n'étais pas si poilu à Rome. Si ?
- Oui... Non… Peut-être…
Le démon leva les bras et s'observa méticuleusement. Il manqua le regard attendri que lui adressa son ami.
- C'est que… Bah… Moi, j'aime bien les poils, reprit Crowley avec un peu de gêne. Ça fait plus humain, tu sais. Genre, « mammifère », tout ça.
Le regard jaune se posa sur le rebord de la baignoire. Les joues du Serpent avaient rosi. Aziraphale hocha la tête, compréhensif.
- Sais-tu, mon très cher, quel autre détail très humain permettrait de parfaire ta silhouette ?
- Nan ?
L'ange se pencha doucement vers lui et murmura :
- Un nombril.
Crowley baissa la tête sur son ventre avant de la relever brutalement en une terrible grimace d'horreur tandis que l'entité céleste se redressait.
- Nan. Nan ! Hors de question. En mission, d'accord. Mais en civil, nan.
- J'avoue, cher ami, ne pas comprendre cette réticence.
- Alors, mais j'vais te le dire, moi : Un nombril, ça sert à rien. C'est moche. Et on dirait un deuxième anus au milieu du ventre, énuméra-t-il sur ses doigts.
- Voyons, Crowley. Il s'agit là de la marque de naissance qui relie tous les êtres humains. Tous les mammifères, même. Le souvenir du lien qui rattache une mère à son bébé. C'est une chose très belle dans sa nature même !
Le regard du démon se fit suspicieux.
- T'en as un, toi ? De nombril ?
- Oh, heu… Non. Ni une pilosité très élevée. Mais… c'est pour le travail ; avoir une peau lisse est une chose plus rassurante pour les gens.
- Bah voilà. Moi je sssuis un vilain démon-serpent, j'ai le droit légitime d'être velu et de ressembler à un monstre.
Aziraphale plongea de nouveau son couteau dans le pot et étala un peu de pâté sur une tartine, avant de la tendre à Crowley, qui secoua la tête. Alors l'ange se sacrifia et porta à ses lèvres le morceau de pain. Son regard se porta dans le vague.
- Tu n'es pas un monstre, Crowley, murmura-t-il d'une voix douce une fois sa bouchée avalée. Tu n'as rien d'un monstre, vraiment.
Ils échangèrent un regard, avant que le démon ne se mette à sourire, doucement. Aziraphale eut soudain une idée et plongea doucement la main dans l'eau, à côté de la hanche de Crowley. Le contenu de la baignoire prit quelques degrés, passant de tiède à délicieusement chaud.
Crowley avala une gorgée de vin et soupira :
- Allez, ange. Sors-les.
- Je te demande pardon, mon cher ami ?
- Tu as parfaitement compris. Je t'ai vu entrer dans la pièce avec le sac. Alors comme on est dans un appartement qui comprend une baignoire, je sais que tu as forcément pensé à les emmener.
Démasqué, Aziraphale eut un léger rire, répliquant doucement qu'on ne pouvait décidément rien dissimuler à son regard reptilien. Puis, il posa sur ses genoux le sac en tissu écossais qu'il avait emmené et fouilla à l'intérieur. Il finit par en sortir trois petites formes de la taille d'un poing, qu'il lança dans l'eau. Crowley ramassa la première à avoir été acquise. De couleur jaune, il s'agissait d'un palmipède en caoutchouc parfaitement classique. Ramené par Crowley à la librairie peu après l'Apocalypse, sa vision avait beaucoup fait rire Aziraphale – sous les yeux des autres clients incrédules. Les deux oiseaux suivants étaient des souvenirs ramenés de deux précédents voyages. Le canard blanc acheté du côté de Namur, cadeau d'Aziraphale, avait une paire d'échasses qui dépassait de ses ailes. Le plus coloré des trois était celui acquis du côté de Barcelone, et décoré façon trencadis catalans. Crowley se souvint du temps indécemment long que tous les deux avaient passé dans la boutique à choisir le canard qu'ils préféraient.
Le démon se saisit de l'oiseau belge et appuya dessus. C'était son préféré car le seul qui possédait un petit sifflet qui faisait mup quand on appuyait dessus.
Habituellement, les trois canards étaient posés sur le petit meuble au-dessus de l'évier de l'arrière-boutique d'Aziraphale, là où tous les deux pouvaient les admirer et se remémorer leurs périples, lorsqu'ils passaient un moment ensemble.
- C'est sympa d'y avoir pensé, souffla le démon en repliant les genoux, les laissant dépasser hors de l'eau. D'avoir pensé à les prendre.
- Et je… Regarde, Crowley.
L'ange fouilla de nouveau dans le sac, sortant cette fois une petite boîte enveloppée de papier cadeau.
- Je… Là encore, je devais te l'offrir à Noël, mais c'est ridicule d'attendre. Tu… Tu n'es pas un petit enfant et…
Il s'interrompit en voyant le regard incrédule du démon.
- Tu… Tu m'offres un autre cadeau ? A moi ?
- Oui. Tiens, c'est pour toi. Acheté cet après-midi.
Aziraphale tendit le paquet, qui fut attrapé par deux mains humides. A l'intérieur, bien évidemment, se trouvait un canard.
- Lorsque je l'ai vu, j'ai immédiatement pensé à toi, mon ami. Et à tes prouesses en glisse.
Probablement parce que le canard portait contre son aile un snowboard rouge, ainsi qu'une paire de lunettes de soleil rondes. L'animal de caoutchouc était cette fois de couleur noire, et avait un air vaguement féminin.
Crowley leva les yeux vers Aziraphale, stupéfait.
- Tu… Tu crois que ?
- J'en ai bien l'impression.
Un sourire diaboliquement fier déforma le visage occulte. Six-mille ans d'existence, et l'humanité parvenait encore à l'étonner. Il fit part à l'ange de son appréciation du présent. Accoudé contre le rebord de la baignoire, Aziraphale regarda tendrement le nouveau canard barboter avec les trois autres dans un joyeux clapotement d'eau.
- Quand on y pense, c'est quand-même un peu la consécration, lança Crowley en saisissant la bouteille.
- Personne ne l'a oubliée, mon ami.
L'ange laissa couler un moment, le temps de tendre son verre pour recevoir une nouvelle tournée de vin.
- Cela ne te donne-t-il pas envie de renfiler le costume, même pour une seule fois ?
- Nan, répondit Crowley sans une hésitation. Les faits historiques avérés finissent toujours par être oubliés. Les légendes, elles, traverseront le temps.
Ils observèrent tranquillement le canard catalan s'entrechoquer avec le canard jaune et changer de direction.
- Nous en avons désormais une belle collection, nota Aziraphale.
Un regard serpentin se planta dans le sien. Une main dodue et une main fine et velue s'effleurèrent.
- Mais… ce n'est qu'un début. Non ?
- Oui, bien sûr. Je me demande à quoi ressemblera notre prochain canard…
1 Car la montre de Crowley avait beau être un modèle luxueux permettant notamment de consulter l'heure d'une soixantaine de pays à plus de vingt mètres sous la mer, il l'ôtait toujours avant chaque ablution, pour des questions purement hygiéniques.
Petite note de fin de chapitre :
Je vous laisse le soin d'imaginer ce qui a bien pu se passer pour que Crowley rentre tout gelé dans l'appartement.
Croyez-le ou non, mais ce chapitre a été écrit quatre jours avant qu'un fan ne demande à Neil Gaiman si nos deux amis possédaient un nombril (c'était la semaine dernière, je crois...). Ce à quoi Mr. Gaiman avait répondu qu'ils n'étaient du genre à se rendre parfaitement conformes à une silhouette humaine que lorsqu'ils en ressentaient le besoin, lors d'une mission notamment – information certainement à ranger dans la même collection que « ils sont asexués sauf lorsqu'ils font un effort ». Du coup, en découvrant ce post, j'étais ravie que sa vision des personnages soit raccord avec celle que j'avais imaginée en écrivant. Ouf ! Pas besoin de réécrire le chapitre pour coller au canon ! ^^
