Buffet des plaisirs
Suggestion musicale : « Expérience », Ludovico Einaudi
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L'été battait son plein sur les terres de Poudlard en cette longue et intense semaine d'examen. Jamais, le château et ses environs avaient connu une si grosse chaleur, si bien que la majorité des recherches à la bibliothèque concernât les rituels magiques des nations autochtone et plus précisément leur danse de la pluie à défaut du programme de l'année en vue des révisions.
Jusqu'à présent, tous les essais de maîtrise de cette magie avaient mené à l'échec, car la magie des peuples natifs était l'une des plus difficiles, non seulement les chants et les danses devaient être reproduit avec précision, mais il fallait en plus mentalement apprendre à communier avec chaque élément individuellement, jusqu'à réussir à obtenir un résultat, ce qui, en cette période d'examens n'était franchement pas aisé.
Quoiqu'il en soit, la canicule saturait l'atmosphère, si intensément qu'elle n'épargna pas non plus les cachots pourtant à l'abri sous les flots.
Hermione, vêtue de sa plus légère robe d'été, lisait à plat ventre à même le sol, le long de la paroi en verre dans la chambre de Severus qu'elle ne quittait dorénavant plus. Elle ne se lassait plus de la vue unique et imprenable sur les profondeurs du lac, ajoutons aussi le fait que c'est précisément ici même que la température se faisait moins intense quoique toujours insupportable.
Ses mi-jambes relevées, battaient l'une contre l'autre le rythme de sa lecture. Une page de plus et elle renouvela un sort de rafraîchissement ce qui en cette fin de journée épuisa presque totalement sa réserve de magie. Subitement, elle referma son livre d'un geste rageur, faisant claquer les pages et couvertures entre elles, le titre s'y prêtait bien pourtant « Le songe d'une nuit d'été » mais s'y plonger avec attention relevait d'un exploit surhumain par cette chaleur. Le sac de nœuds amoureux qu'avait superbement imaginé William Shakespeare devra attendre la clémence des cieux et sa météo pour qu'elle s'y remette assidûment.
Severus entra à ce moment précis, sans un bruit, il la vit allongée là, dans sa petite robe jaune pâle, les nouettes aux épaules mêlées à quelques mèches rebelles et humides de sueur s'échappant de son chignon flou, la cambrure de ses reins dessinés par un pli subtil de sa robe et ses jambes et pieds nus qu'il se mit à suivre des yeux tant les premières semblèrent longues et interminables dans cette position. Installée là, elle ne pouvait être plus belle, les rayons tamisés par les flots la sublimaient, une beauté inégalable, unique et salvatrice, qu'il ne pouvait que dévorer des yeux.
Dans sa contemplation, il aperçut ses petits orteils se crisper entre eux et la chair de poule naviguer de ses mollets à ses cuisses jusqu'à l'ourlet de sa robe. Elle devait avoir récemment usé d'un sort de rafraîchissement, conclu-t-il, avant de poursuivre son observation. Il se concentra longuement sur le bombé de ses fesses, tentant bêtement d'un regard insistant de passer à travers le tissu qui le recouvrait afin d'apercevoir le hérissement de sa peau sur cette zone en particulier. Et lorsqu'il se demanda si elle était autant obsédée par lui, qu'il l'était pour elle, on l'interrompit dans ses songes :
- Mes yeux sont plus haut Monsieur Rogue. Le réprimanda-t-elle d'un ton enjoué et guilleret.
Pris sur le fait, il encra son regard au sien et garda le silence. Il aurait aimé lui dire que son corps entier méritait toute son attention, mais ne pouvait se le permettre, sous peine de devoir lui prouver de la plus érotique des manières, d'ailleurs, la prendre tout entière contre cette paroi n'était qu'une possibilité parmi tant d'autre.
Des jours qu'il fantasmait sans jamais faiblir à la tentation. Il était après tout un maître dans l'art de feindre un détachement total malgré la rage du déchaînement des passions en lui.
Dans ses songes de plus en plus lubrique, Hermione occupait la majorité des images, tantôt simplement souriante relevant le regard sur lui un sourire aguicheur pour l'accueillir, tantôt divinement gémissante sous son corps, remuant un rythme impétueux. Les nuits n'étaient pas en reste, ses rêves majoritairement érotiques le mettaient dans un état inconvenant et de moins en moins gérable chaque jour qui se suivait alors que la protagoniste de ses chimères n'était qu'à quelques centimètres de lui au réveil.
En résumé, la Hermione vivante partageait une partie de sa vie, le reste du temps, son entité le hantait, l'habitait tout entier. Malgré tout, lui, s'évertuait tant bien que mal à la préserver… Encore un peu.
C'est alors que d'un geste sûr de la main, il replaça quelques mèches vers l'arrière pour se ressaisir, puis retira prestement sa cape et rompit le silence tout en accrochant son vêtement au portant près de sa bonnetière comme si de rien était:
- Minerva a tenu à ce que je vous rappelle que vous lui aviez fait une promesse.
- Humm, oui, c'est vrai… Tenta-t-elle d'esquiver.
- Elle a été quelque peu insistante, sans pourtant me tenir informé de ce dont il s'agissait. Insista-t-il, cherchant à ce qu'elle lui en dise plus.
Il était effectivement assez curieux à ce sujet, mais n'avait pas voulu le montrer à sa collègue, Minerva n'avait pas à savoir, ô combien il se souciait d'Hermione.
- Elle souhaiterait que je revienne assister plus souvent au buffet de la grande salle… Avec vous tous. Expliqua Hermione avec un manque d'entrain flagrant. Elle se redressa tout de même, reposa le bouquin sur la table de chevet de son côté du lit d'un geste las, puis se tourna vers lui tout en se tortillant les doigts d'angoisse.
- Je vois, je vous aurai bien proposé une alternative, mais comme il s'agit du dernier buffet de l'année, je crains que vous n'ayez aucune échappatoire. Lui précisa-t-il compréhensif.
- Déjà ? S'étonna-t-elle, avant de le voir opiner pour affirmer.
Elle prit cette mine boudeuse qui la rendait adorable. Il comprenait son désarroi, mais une promesse était une promesse, alors il ajouta sur un ton ironique :
- Vous savez, Minerva peut se montrer réellement effrayante si on en vient à la décevoir et puis je serais là, moi.
Elle le récompensa du plus doux des sourires, comme quoi il y avait du bon à jouer les tendres parfois.
- Il semble judicieux que je vous accompagne au dîner dans ces cas-là, je ne voudrais pas qu'une Minerva en furie vous donne des cauchemars.
Il opina faussement horrifié et la laissa se préparer pour le dîner, lui avait quelques dernières paperasses à faire avant effectivement d'éviter qu'une Minerva furieuse ne remplace sa douce Hermione, la nuit, dans ses rêves.
Hermione, quelque peu sur la réserve s'avança jusqu'à la porte dérobée du personnel, puis l'ouvrit d'une main incertaine, lui offrant une vision surprenante sur l'entièreté de la Grande salle, richement décorée pour l'occasion. Les chandelles en grand nombre flottaient magiquement à différents niveaux jusqu'à être indiscernable tant la lueur des flammes se mêlaient aux étoiles que projetait le fameux faux plafond enchanté. Le ciel projeté, n'était que constellation agrémenté de la lumière de la lune, en revanche à l'identique du véritable ciel en dehors de ces murs, il n'y avait aucun nuage à l'horizon.
Son regard devenu pétillant, Hermione s'attarda sur les étendards de la Maison des bleu et Bronze qui ondulaient magiquement le long de colonnes en pierre, exposant ainsi fièrement l'aigle, emblème des Serdaigle, vraisemblablement les grands vainqueurs de la coupe des quatre maisons cette année.
Pour l'occasion nappes, banderoles et nœuds en tissus teintaient l'entièreté de la pièce de bleu roi, donnant un aspect royal à ce dernier buffet. L'argenterie était devenue bronze et les gargouilles trônant fièrement sur les colonnes de chaque côté de la pièce avaient toutes, ce soir, l'apparence de l'oiseau emblématique.
La noble satisfaction se lisait sur chaque visage des élèves de la tablée concernée. Filius Flitwick, directeur de la maison vainqueur, n'avait jamais parue si grand sur sa chaise à la table des professeurs, qui d'ailleurs plein de superbe, leva sa coupe en direction de ses protégés.
Le brouhaha des clappements et des cris de tous les étudiants attablés, mêlés à celui des professeurs plus discrets, auraient dû la tétaniser, et pourtant pour la première fois depuis des mois, la peur ne la pétrifia pas. Elle ne bougea pas pour autant, profitant de l'atmosphère radieuse et joviale devant elle.
Un tas de souvenirs lui revint en mémoire, seulement les meilleurs d'entre eux cette fois, gonflant son cœur d'un bonheur indescriptible. Elle avait été un jour comme cette petite fille en bout de table, là-bas, la bouche grande ouverte alors que la plus belle des magies flottait et embellissait chaque chose qui les entourait ou encore comme cette fille plus loin, bras dessus, bras dessous avec ses amis aussi nombreux qu'avaient été les siens, chantonnant à tue-tête l'hymne ridicule de Poudlard entrecoupé de fou rire.
Une symphonie se joua en elle alors que les images apparurent en flash devant ses yeux, tout, absolument tout lui revint en tête.
Luna, Neville, Ron … Harry et Ginny…et les nombreux autres disparus, ce fut comme s'ils étaient tous de nouveau là… à ses côtés, leurs âmes vagabondant ici même dans ce lieu qui de nombreuse fois les avaient accueillis tous ensemble. Hermione n'avait aucun doute, à travers elle, dans son cœur, ils étaient présents, ils observaient eux aussi cette folle et dernière soirée. Elle avait voulu mourir pour eux, et bien maintenant cette ancienne volonté sonnait ridiculement alors qu'Hermione compris qu'en réalité elle vivait pour eux.
Ici à Poudlard, son endroit préféré sur terre à n'en point douter, vivait le trio d'or et leurs camarades bien-aimés à tout jamais. Entre ces murs, dans cet endroit à l'épopée célèbre, l'aura d'un bonheur immense vibrait et dominait celle plus sombre, s'en était presque palpable, comme une caresse affectueuse sur sa peau.
C'est alors qu'un doux et franc sourire se dessina sur ses lèvres pleines, creusant ses joues bombées de deux timides fossettes.
Severus, resté derrière, demeura prudent quant à la réaction d'Hermione. Alors, lorsqu'il la vit s'immobiliser, il fit un premier pas, un autre plus précipité tandis qu'il pensa discerner la tension d'une angoisse se dessiner dans sa nuque et dans ses épaules qui se contractèrent.
A ce moment-là, il fut pris par l'envie fugace de l'emporter loin d'ici, de grès ou de force, peu importe, mais dans ses bras. Persuadé, qu'elle souffrait de nouveau, il lui était inconcevable de la laisser replonger dans ses déboires, hors de question de voir disparaître les sourires qu'il avait eu tant de mal à lui redonner. Alors prestement, il plaqua sa main dans le creux de ses reins, comme un homme possessif, prêt à l'emporter lorsqu'en réponse, elle pivota et encra son regard au sien.
Il fut happé, ses sombres obsidiennes dans un soleil éblouissant comme celui d'aujourd'hui et qui le rendait lave. Il y avait des éclats dorés, nuance d'or et de caramel, transformant la liaison visuelle en une sucrerie éternelle. Elle avait aussi ce sourire, celui qui l'animait d'un bien-être étrange mais succulent, si irrésistible qu'il était à deux doigts de le lui retourner. Et ses fossettes mignonnes comme elle, qu'il avait découvertes dernièrement, un tendre matin alors qu'elle s'était éveillée à ses côtés.
Hermione était somptueuse, il n'avait jamais connu et vu si belle personne, même Lily ne lui arrivait pas à la cheville, elle avait en cet instant une étonnante béatitude sur son visage qui le subjugua tant et si bien que ça lui fourmilla des pieds à la tête, si intensément, que la seule solution pour ne point tomber était de ne plus bouger. Tant mieux, il était bien là, avec elle…
Oui il n'y avait qu'elle et rien d'autre ne comptait.
Elle était la lumière, lui, la nuit, si près, si proche qu'il suffisait d'un rien pour créer à eux deux le crépuscule. C'est alors que complétement envoûté, de sa main dans ses reins, il l'appuya sur lui et luta bien malgré lui à la fébrilité de ses lèvres quémandant les siennes. Alors à défaut d'un baiser, il souffla :
- Ça va ?
- Je n'ai jamais été aussi bien. Répondit-elle toujours maintenue par la main de Severus.
- Alors allons manger, je crois que nous sommes attendus. Dicta-t-il, un rictus bienheureux aux coins des lèvres tout en la poussant légèrement à s'avancer.
Il aurait pu la garder à jamais dans ses bras, mais l'insistance des regards sur le spectacle qu'ils donnaient commençait à peser. Il guida donc Hermione jusqu'à sa chaise, qu'il tira pour elle, sous les regards ahuris de tous, sauf celui de Minerva bien trop tendre à son goût.
Hermione s'installa enfin, salua Minerva chaleureusement à sa droite avant de remercier d'un hochement de tête Severus pour sa galanterie, qui venait de la rejoindre à sa gauche.
Le dîner était déjà bien entamé alors que les discussions animées allaient de bon train, Hermione, elle, y participa jovialement. Les sujets abordés étaient divers et variés, évidemment Hermione s'attarda quelque peu sur l'histoire de ses ailes à la demande de la Directrice qui était curieuse de savoir comment s'étaient déroulées les explications avec Severus. Jugeant leur conversation plutôt intime, la jeune femme resta cependant vaporeuse sur certains détails et la façon dont s'était faite celle-ci.
Severus, lui dînait en silence. Entendre jacasser était pour lui un supplice, alors y participer, hors de question, fort heureusement Hermione à ses côtés portait toute l'attention, et comme elle s'en sortait divinement bien, il pouvait presque manger tranquille.
Presque, oui, car en réalité, il était quelque peu déstabilisé. Ho rien de dramatique, juste qu'il n'osait plus bouger, ses jambes jointes sous la nappe et son dos bien droit semblaient figés alors que seul le mouvement de sa fourchette qui naviguait de son assiette à sa bouche le reléguait au statut d'être vivant.
Le souci ? Rien de bien de méchant, juste une Hermione bien trop expansive, qui animée par les discussions ne pouvait s'empêcher de gesticuler les jambes faisant frotter sa cuisse contre la sienne et qui par la même occasion faisait remonter petit à petit le bas de sa robe, offrant à lui seul grâce à la nappe, une vision des plus délectable de ses cuisses nues, jusqu'à la limite de son entre-jambes. Ajoutez à cela le jeu subtil de son pied déchaussé pour il ne sait quelle raison, caressant subtilement la longueur de son mollet à lui et qui inexplicablement faisait bien plus d'effet sur son anatomie d'homme que sur le mollet lui-même.
Il pesta intérieurement d'être ce genre de personne faisant preuve de si peu de contrôle, presque à la limite de la bassesse. Réagir ainsi pour si peu n'était franchement pas digne d'un homme comme lui, à peine du même niveau que ses écervelés d'élèves pleins d'hormones en ébullition.
Severus n'était franchement pas à son aise, alors qu'Hermione continuait à faire comme s'ils ne faisaient qu'un. C'est alors qu'il décida de s'écarter quelque peu, il lui fallait reprendre contenance quitte à se rapprocher davantage de son autre voisine qui n'était autre que Sybille Trelawney et qui pour le coup, malgré elle, était la parfaite solution à son souci d'anatomie. Il vit le regard interrogateur d'Hermione, mais ne s'en formalisa pas, préférant alors se concentrer sur le nombre de pommes grenaille qu'il allait piocher dans le plat face à lui.
C'est une fois servi, qu'il entendit quelques brides d'une discussion le concernant à sa droite :
- ….Hum oui, Severus m'a expliqué ce qu'il en était… À vrai dire, il était déjà au courant. Entendit-il expliquer.
Malgré le fait qu'Hermione use son prénom pour parler de lui à autrui, il la remercia silencieusement d'éviter les détails du comment et après quoi s'était passé ce fameux échange entre elle et lui. Il leva cependant les yeux au ciel, en entendant Minerva, vraisemblablement surprise par l'explication d'Hermione sur ce qu'ils étaient, le terme Banshie aurait peut-être dû être évité. Cela dit, comment pouvait-elle encore être étonnée des faits divers du Monde magique après tant d'années ? Avec la moitié de son âge, lui, en avait tant vécu et vu que plus rien ne l'impressionnait, on pourrait lui apprendre la résurrection de Voldemort que ça ne lui couperait même pas le souffle …. Au même instant, il loupa une inspiration et sa bouchée de rôti de bœuf sauce Madère glissa difficilement rendant sa trachée douloureuse.
Son espace était de nouveau occupé par une Hermione frétillante, les courbes voluptueuses de son flanc épousaient et appuyaient intensément le sien, pendant que sa main pourtant si délicate se cramponnait ardemment à sa cuisse. Il pouvait sentir la force de ses doigts et la chaleur de sa paume à travers le tissu de son pantalon, sur cette zone si proche de...
- Severus ? Avez-vous écouté ? Insista Hermione cherchant toujours son attention de sa main sur sa cuisse.
- Quoi ? Hum, non… Laissa-t-il échapper complétement prit au dépourvu avant d'exiger dans un grondement bas, tout en repoussant sa main et son contact. Cessez ça de suite.
- Ho, Heu…bien … C'est que Minerva demande si vous comptez reprendre nos entraînements… Répéta Hermione perplexe quant à sa réaction.
- Oui, évidemment, je reste ici tout l'été, nous aurons tout le temps qu'il faut. Expliqua-t-il d'une traite sans même lui accorder un regard ou quoi que ce soit d'autre.
Hermione quelque peu vexée se contenta d'un hochement de tête pour toute réponse et continua comme si de rien était sa discussion avec la Directrice. Le sujet enfin clos, elle put enfin profiter pleinement du repas succulent sans être interrompu par un énième sujet de discussion.
Le pichet de jus de citrouille en main, Hermione souleva la tête de sanglier qui servait de bouchon avant de se verser une quantité dans son verre puis proposa naturellement à Severus s'il en voulait. De ce fait, sans le vouloir, elle rapetissa une nouvelle fois l'espace entre eux, c'était plus fort qu'elle, elle n'y pouvait rien, le savoir là, au plus près d'elle la réconfortait.
En retour, cependant, elle ne s'attendit pas à son refus et encore moins à son grondement de mécontentement alors que par inadvertance, son pied une nouvelle fois, rencontra sa jambe bien trop longue sous la table. Le manège recommença quelques fois lorsqu'arrivés au dessert, agacée, Hermione finit par lui demander au creux de son oreille :
- Mais enfin, qu'est-ce qu'il vous prend tout à coup ?
- Rien, cessez juste de… de me toucher, voilà. Lâcha-t-il agacé.
Hermione décidément vexée, s'offusqua sur sa chaise. Le toucher ? Était-il véritablement sérieux ? Comment pouvait-il réagir ainsi pour de simples frôlements malencontreux, alors qu'à l'abri chez eux, ils partageaient un lit ?
Hermione regarda autour d'elle, Minerva et les autres étaient en plein papotage, elle en profita donc pour sortir délicatement sa baguette et lança un « Asurdiato » informulé afin que ce qu'elle avait à dire ne soit entendu que par l'intéressé, qui plus est inventeur de ce sortilège bien pratique.
Tout en regardant devant elle, faisant mine de s'apprêter à boire une gorgée de son verre, pour éviter qu'on ne lise sur ses lèvres tout de même, elle finit par lui demander :
- Quel est le problème à ce que je vous touche ?
- Croyez-moi, vous ne voulez pas le savoir. Répondit-il évasivement, tout en s'essuyant la commissure de ses lèvres à l'aide de sa serviette et gigotant sur sa chaise.
- Permettez-moi d'en douter. Rétorqua-t-elle avant de reprendre une gorgée.
Elle n'en revenait pas, il y a peine trente minute de cela, il la tenait contre elle et la regardait comme si elle était la chose la plus précieuse de sa vie et maintenant, voilà qu'elle semblait le répugner, au moment même ou elle se sentait en pleine confiance, libérée, heureuse, pour ainsi dire...guérie. Hermione réalisa qu'il s'agissait sans doute de cela :
- Laissez-moi deviner, je vous suis tellement insupportable, que maintenant que je semble aller bien, vous voulez vous débarrasser de moi.
Severus se tourna vivement vers elle, ne rencontrant que son profil, son regard fuyant tout contact du sien. Il se sentit piégé, alors qu'elle boudait à ses côtés. Ho ça oui, pour sûr, elle était insupportable, mais pas pour les raisons qu'elle pensait croire. Elle l'était, parce qu'elle l'avait toujours fait se remettre en question sur tous les aspects de sa vie d'homme aigri et solitaire. Elle avait remis en question ses choix, bousculé ses habitudes, changé et décuplé ses sentiments, apaisé ses ressentiments, donné un souffle à son avenir. Pour terminer et être tout à fait honnête, c'était d'ailleurs la principale raison du pourquoi il ne pourrait plus jamais se passer d'elle, parce qu'elle était justement, insupportablement, celle qu'il voulait auprès de lui pour la vie.
- Ne soyez pas idiote, vous vous mépren…
- Allons bon, je suis insupportable, puis idiote, et voilà maintenant que le simple fait de vous toucher vous dégoûte. Le coupa-t-elle toujours en l'ignorant et énumérant le tout sur ses doigts.
Severus, excédé de ne pouvoir en placer une, face à une Hermione butée, attrapa sa main aux trois doigts dépliés, la plaça sans crier gare à plat sur le renflement de son entre jambe et la maintint là fermement, avant de souffler à son oreille d'une voie basse et grave :
- Ceci, Hermione, est une réaction tout ce qui a de contraire au dégoût, maintenant si vous le voulez bien, j'aimerais réussir à me calmer afin de sortir d'ici décemment.
C'est à peine si Hermione ne s'étouffa pas de sa précédente gorgée, alors que sous sa main l'érection de Severus gonflait et s'amplifiait par pulsation. Comment pouvait-elle deviner, qu'il … qu'il quoi d'ailleurs ? La désirait ainsi, de cette façon, sexuellement ? Elle se gifla mentalement, elle faisait preuve d'une grotesque insouciance, à quoi s'attendait elle, il était un homme, elle était une femme, semblant s'apprécier jusqu'à se désirer depuis des jours… Des semaines.
Elle-même avait flirté avec la tentation ses derniers jours, rêvant d'explorer ce domaine avec lui, qu'il l'invite et l'initie malgré toutes les limites qu'ils s'étaient imposés. Sa virginité n'était franchement plus un frein, elle n'y avait d'ailleurs jamais franchement pensé, elle le désirait bien trop pour s'en soucier. Et en l'occurrence lui non plus ne s'en souciait pas trop, elle n'avait pas loupé ses regards, s'en était même de nombreuses fois jouées, il semblait donc évident qu'à vouloir jouer avec le feu, ils finissent par se brûler les ailes…
Au même moment, Hermione surmonta son trouble, qui venait aussi bien du fait qu'il l'avait prise par surprise que par ce qu'elle touchait, tourna enfin la tête et mourut dans son regard incandescent. Elle le vit déglutir, sa pomme d'adam s'agiter plus que de raison, alors que plus bas sa main continuait l'exploration, elle ne resta pas en reste tandis qu'entre ses propres cuisses l'envie se manifesta tout autant.
- Miss … Miss Granger ? Entendit-elle hors de la bulle de son sortilège, qu'elle annula d'ailleurs discrètement tout en s'extirpant rapidement de la prise de Severus, sous la table.
- Allez-vous bien, ma chère ? Insista, la Directrice quelque peu inquiète.
Il faut dire, que d'un œil extérieur Hermione semblait souffrir le martyre, ses joues rouges presque brûlantes et ses yeux luisant le reflet des enfers, lui donnait l'aspect d'une personne proche de l'apoplexie plus qu'autre chose. Et bien que le contact rompu avec Severus, aurait dû la soulager, la tension en elle ne sembla pas plus vouloir que ça, disparaître. Alors, à défaut de contrer l'effet indéfectible, elle tenta plutôt une réponse à sa voisine de table :
- Oui, ça va, j'ai juste besoin… d'un peu d'air frais.
- Cette canicule est une vraie plaie, je ne serais pas étonnée que les orages tonnent cette nuit. Bavarda-t-elle encore un peu, avant de se rendre compte du mal-être de son ancienne élève. Prenez congé Miss Granger, je ne voudrais pas abuser de votre convalescence. Conféra-t-elle finalement.
Hermione ne demanda pas son reste, et prit la poudre d'escampette tout en essayant de ne pas se soucier du sort de Severus, en chemin vers la petite porte du personnel, elle entendit cependant la Directrice :
- Vous devriez accompagner Miss Granger, Severus. Elle ne semble vraiment pas au mieux de sa forme.
Hermione, plus si pressée que ça finalement, se retourna pleine de curiosité.
- Rassurez-vous, elle va très bien, et pour son bien, il est préférable que je la laisse seule un court instant. Réussit-il à dire, les yeux fuyant sa nouvelle voisine pour inspecter celle partit.
- J'espère qu'elle a apprécié ce retour parmi nous ? Continua la directrice à son attention.
Lui n'avait d'yeux que pour Hermione qui plus loin avait repris son chemin un sourire plaqué sur les lèvres, sa petite robe voltigeant au rythme de ses hanches qui tanguent et qui fourvoieraient n'importe quel ange, n'importe quel démon. Il ne la lâcha pas des yeux tout du long, jusqu'à ce que la porte se referme derrière elle, c'est alors qu'il répondit tout en émergeant de sa rêvasserie :
- De toute évidence, elle semble avoir apprécié. Conclut-t-il un rictus de satisfaction aux coins des lèvres
Hermione inspira puissamment, alors qu'une brise inattendue ébouriffa ses boucles libérées. Elle se tenait là, dans la niche de l'arc ouvert, face aux terres de Poudlard qu'elle observa avec attention, tant les détails se mouvaient au grès du vent levant. Minerva n'avait pas tort, des nuages sombres apparaissaient au fur et mesure et l'orage commençait à gronder par endroit, pourvu que la pluie suive, espéra-t-elle.
Elle avait effectivement rejoint au pas de course la salle à la coupole, préférant tenter une séance de vol, seule, afin de libérer son esprit et son corps de toutes les tensions quelle qu'elles soient. Et pour le moment elle n'avait aucunement tenté de déployer ses ailes, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit d'autres, si ce n'est le paysage, fatalement, qui couvrait l'étendue de son regard mais qui était continuellement obstrué par la vision d'un regard sombre d'obsidienne semblant poli tant il luisait… Pour elle.
Son cœur, lui, bâtait la chamade, une cadence incessante et inépuisable mais drôlement euphorisante.
Severus la hantait, c'était indéniable et l'obsédait plus que de raison, elle adorait la sensation. Qu'elle ferme ou pas les yeux, elle ne voyait que lui, percevait la chaleur de sa peau, la caresse de ses gestes, les vibrations de sa voix et de son contrôle, partout même dans ses recoins les plus intimes, et pour finir sa passion sombre et ardente qui coulait en elle comme le sang dans ses veines.
Soudainement, une bourrasque plus violente s'engouffra dans la pièce, la faisant se reculer tant et si bien que son dos heurta une forme... Quelqu'un. Surprise, elle voulut se retourner, mais deux mains l'agrippèrent fermement l'endiguant de tout mouvement et tiraillant son vêtement.
- Mais … que...qui. Tenta Hermione dans un premier temps, paniquée
- Chuuuuut. Siffla l'inconnu à son oreille, avant qu'elle ne reconnaisse là, l'homme coupable de ses tourments pour finalement se laisser aller à se détendre dans ses bras.
Severus, n'avait pu se soustraire à l'envie de la retrouver, l'étuve qu'étaient les cachots l'avait amené à penser qu'elle se trouverait probablement ici. Ce n'était donc pas une surprise lorsqu'il la contempla une fois arrivé sous la coupole qui ce soir brillait de manière terne en comparaison à ce qu'elle reflétait le jour.
Il usa ensuite de sa capacité à se faire discret pour s'approcher sans un bruit, tel un prédateur ayant fini de jouer avec sa proie juste avant de l'achever. À la différence que lui, ne comptait lui faire aucun mal, il voulait juste l'aimer, aimer son corps, aimer son âme … son être tout entier.
Aider par l'élément du vent, comme une providence, elle se heurta à lui, son dos contre sa poitrine. Severus profita de la chaleur de son corps tout contre lui, et alors qu'elle tenta de se soustraire à sa prise, il l'agrippa fermement, ses doigts crispés sur le tissu encombrant de sa robe, prêt à le lui arracher.
Rapidement, il calma d'un souffle sa panique, et en réponse, comme il s'y attendait, elle se détendit. Puis, tandis que la brise tourbillonnante s'engouffrait dans la pièce circulaire, lui et elle au centre du maelström du vent s'enlacèrent plus encore. Un instant tendre dans les sifflements et attendus depuis longtemps.
Severus dans un premier temps sur la retenue, la laissa faire glisser ses propres mains là où Hermione souhaita qu'il accède. Elle l'amena à caresser d'abord son ventre, onctueux grâce à ses bons soins puis remonta chacune de ses mains sur ses flancs jusqu'à survoler plus haut, du plat de la main, ses seins délicats et tendus à la pointe. N'y tenant plus davantage, Severus nicha son visage dans le creux de son cou, y déposa un baiser, doux, puis un deuxième, plus intense, presque humide, alors que ses deux mains toujours à la merci de celles d'Hermione exploraient sans relâche tantôt un sein tantôt son ventre jusqu'à finalement revenir sur ses hanches.
C'est alors qu'il déposa un dernier baiser presque mordant sur l'angle de sa mâchoire arrachant à Hermione le doux son tant rêvé :
- Severus… Gémit-elle, alors qu'il la retourna face à lui.
Hermione jaugea son regard avec prudence. Allait-il apaiser la douleur lancinante au creux de son ventre ou fuir encore ? Ses orbes si noirs, reflétaient l'infini alors qu'il passa de ses yeux à sa bouche pour enfin revenir à ses yeux. Elle tenta de déceler si comme elle, son ange se posait mille et une question ou s'il essayait de déterminer jusqu'où aller mener leurs indécisions.
Lorsqu'elle l'observa enfin s'approcher, elle sut que cette fois, il ne fuirait pas, bien au contraire. L'instant devint divin, alors que, penché sur elle, ses lèvres flirtaient avec les siennes. C'était brûlant et piquant, mais si tentant qu'Hermione termina le chemin, apposant enfin sa bouche sur la sienne. Ses bras se perdirent autour de son cou alors que Severus, lui, omettant toutes pensées cohérentes, la colla à lui d'une main dans ses reins tandis que l'autre se perdit dans ses boucles.
Hermione lui laissa rapidement l'accès de ses lèvres légèrement entrouvertes, alors que ses hanches appuyaient les siennes, le baiser se transforma en passion pure, c'était presque rude, car l'un et l'autre avide de sensations se laissèrent emporter par l'ivresse de l'instant.
Comme une petite chose, Hermione fut rapidement dominée dans le baiser. C'était si bon, qu'elle gémit inconsciemment dans sa bouche. Elle avait l'impression de frôler la folie alors que Severus lui démontrait une ardeur unique et une passion défendue. Sa langue, ses lèvres se faisaient voraces… ça la rendait dingue, complétement dingue, une flaque de désir asservie à sa bouche et ses caresses. Jamais, un homme ne l'avait embrassé ainsi, pas même le rude Bulgare Victor Krum en quatrième année.
Non, jamais personne n'avait pris d'assaut ses lèvres comme Severus était en train de faire, là, maintenant, tandis qu'il les suça davantage jusqu'à les gonfler et les empourprer. Hermione se cambra de plus belle, elle avait cette douleur de vide à combler et cherchait inconsciemment à la soulager lorsqu'enfin son pelvis rencontra la dureté de Severus. Elle souffla, lui aspira son souffle et elle geint de nouveau du trop-plein de fièvre alors qu'en son centre, l'effusion inonda son sous-vêtement.
Severus l'entendait, l'écoutait même attentivement tant ses gémissements furent plus puissants que n'importe quelle prière alors qu'il déchargea sur elle toute une montagne de désir retenue. Il suçota une dernière fois sa lèvre boursouflée, presque tuméfiée, il s'en voulut d'ailleurs, mais lorsqu'il se recula quelque peu pour respirer, il l'observa, pour finalement la trouver davantage superbe, et se pardonna donc lui-même pour son manque de contrôle.
Son regard luisant couleur whisky, n'apaisa d'ailleurs pas l'ivresse qu'il ressentit pour elle, pour sûr, il pourrait même recommencer. L'idée même de reprendre ses lèvres et bien plus, ici même, fit son chemin dans ses pensées, après tout elle avait si bien accueilli sa tendre rage dévorante, que la faire sienne, tout entière sur la pierre, n'était pas tant, une folie. Cependant, la raison revint finalement. Il se recula vraiment sans la lâcher tout à fait, déploya ses ailes qui se dressèrent fières et frétillantes dans son dos, puis lui demanda :
- Tu me fais confiance ?
- Plus que jamais. Répondit-elle sans ciller, ravie qu'il passe au tutoiement.
- Alors viens, je t'emmène voler, la météo semble mauvaise, je compte sur toi pour rester prudente.
Hermione opina ravie avant qu'il ne la précède en se positionnant sur le rebord, prêt à décoller, puis se tourna pour lui tendre la main. Hermione, en réponse, y glissa la sienne avec cependant une impression de déjà-vu… Jusqu'à ce que la réminiscence de cette sombre soirée où son ange l'eut sauvé, lui revienne.
Cela lui parut si lointain maintenant, elle n'était clairement plus cette pâle copie d'elle-même, tant et si bien qu'elle déployât triomphalement ses ailes pour l'attester, sous le regard digne de son Ange.
Leurs plumes s'agitèrent et vrombirent à l'unisson, un trop-plein d'enthousiasme et de reste de l'instant précédent manifestement, mais qui eut le mérite de les faire se sourire l'un, l'autre.
Severus, pas franchement habitué à ce genre de minauderie, tira sur le bras d'Hermione et l'entraîna alors dans une chute libre des plus vivifiantes, tant l'effet de pesanteur les combla d'un bien-être fou.
Au loin, n'importe qui aurait pu alors apercevoir les deux paires d'ailes qui forcèrent l'atmosphère pour maintenir leurs maîtres dans les airs, en gravité à mi-hauteur de leur perchoir, puis qui les emporta au-delà du lac et de ses vagues, se perdre dans les confins de la forêt interdite déchainés ce soir.
A suivre …
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[ mamama, j'ai chaud ! Et vous ?]
