Note : merci beaucoup aux personnes laissant des reviews.
Sinon, et bien, voici la suite et bonne lecture. Bizou
Draco se tenait le visage crispé sur sa chaise. Dans quelques instants il allait exploser. Ça ne pouvait plus durer.
Un rire de dément s'éleva dans la salle.
Tout le monde se retourna, sauf le Vainqueur, qui devinait sans problèmes à qui appartenait ce rire.
Malfoy se tordait de rire, la bouche grande ouverte comme en manque d'air, les yeux brillants.
Harry quant à lui se trouvait dans l'incapacité de se mouvoir, étant piqué d'épingles sur tout le corps.
Pansy les avait tout deux convoqués pour un premier essai des costumes.
Elle avait réussi en à peine deux semaines à former un comité des costumes, dont la première mission était de fabriquer les 2 tenues des rôles principaux.
Il y avait quelques 3ème et 5ème années, une majorité de 4ème année, pas mal de Serdaigle et de Poufsouffle, deux serpentards, et uniquement des filles.
Le problème était que le patron sur lequel la robe de Juliette avait été taillée était trop petit d'au moins deux tailles pour Harry.
Toutes les coutures étaient à reprendre, et Harry, après avoir été attrapé par une masse gazouillante de 3ème et 4ème année et à moitié étouffé sous un ruban de mousseline qui s'était par mégarde enroulé autour de sa tête, avait été la victime des mains baladeuses de ces demoiselles.
Celles-ci s'en étaient donné à cœur joie pour réajuster les coutures. C'est à dire tripoter le Gryffondor en toute impunité. Comme par exemple Sheala Teathness, 5ème année de Serdaigle, qui lui avait passé, repassé, et rerepassé la main sur les fesses, à la recherche d'une aiguille perdue. Il n'était pas donné à toutes ni tous les jours d'avoir le Héros sous la main.
Toutes leurs attentions étant ciblées sur le brun, Draco était juste le témoin au combien émerveillé de cette séance d'essayage.
Pour le moment en tout cas…
Car ni lui ni Harry ne doutait que son tour viendrait. Et alors, on verrait bien qui rirait.
Donc, autant en profiter.
Et la vision de Harry furieux, se tournant avec moultes grimaces vers lui, ne l'aida pas à regagner son sérieux.
- Draco ? Qu'est-ce qu'il y a ? Ca ne va pas ? le questionna Pansy inquiète après les cinq premières minutes de silence imposées par l'éclat de Draco.
Eclat car il était vrai que son rire le rendait différent. De la joie émanait de ses yeux habituellement de glace, son visage d'ordinaire si lisse tressautait, vibrait, ses joues devenant délicieusement rosé…
Mais n'oublions pas de qui il se moque.
- Tu trouves qu'il y trop de rose, c'est cela ? reprit Pansy angoissée, persuadée que le rire de Draco était nerveux.
- Je trouve qu'il y en a un peu trop en effet, répondit calmement Harry de sa place. C'est pareil, si vous enleviez deux, trois, quatre, tout les rubans même, ça serait aussi bien je suis sûr.
Le Triomphant voyait là sa seule porte de sortie de ne pas paraître trop ridicule sans vexer l'ego des demoiselles, qui à l'évidence avaient longuement débattu pour aboutir à LA création.
Une somptueuse robe à manche courte en taffetas rose pâle agrémentée de rubans mauve et d'un somptueux décolleté qui ne décolletait rien du tout. Le tout tellement serré que Harry n'avait pu y rentrer tout seul. D'où la séance de « vous m'étouffez je ne respire plus » qui avait eu lieu au début. Et la reprise de chaque couture une par une à la bonne taille cette fois-ci.
- Oh non Harry ! Le rose te va si bien! Nan, nan, je vous assure, c'est parfait ! parvint à articuler le serpentard entre deux quintes de rire.
Appeler le gryffondor par son prénom ne lui posait plus de problèmes.
Il y avait bien sûr eu quelques altercations entre les deux maison, qui avait donner des palmes à Draco, et fait éternuer Harry par les oreilles, mais après quelques douloureux tâtonnements (se retrouver glissant au point d'en perdre ses vêtements avait été terriblement humiliant pour Draco) chaque maison avait pris ses repères.
On n'insulte personne, on se serre la main au lieu de se la claquer sur la joue, on appelle tout le monde par son prénom, et on arrête les mauvaises blagues.
- Je pense tout de même qu'il faudrait nuancer légèrement, grimaça Harry devant le soupir de soulagement de Pansy. Je joue Juliette, d'accord, mais pas Barbie chez mon petit poney.
- Barbie ? répondit Draco en reprenant contenance.
Il fallait absolument que Potter garde cette robe. Et il allait y employer tout son…charme.
- Oui, une blonde, en rose, cruche comme c'est pas permis, puisque c'est une poupée. Je pense qu'il faudrait plus de sérieux. Juliette meurt par amour à la fin, c'est un drame, et non un déballage de chamallows.
- Oh, tu sais, tu auras trois robes. Une pour le bal et la rencontre avec Roméo, l'autre pour le reste de la pièce, et la dernière pour ta mort, précisa Pansy en regardant sa liste.
Elle avait tout listé. Les costumes, les acteurs, les aides, les repas (elle prévoyait un régime diététique…bien sûr elle ne leur en avait pas encore parlé), les volontaires, les punis,… tout sur des mètres et des mètres de parchemins qui voletaient de ci de là.
- Là, tu as juste ta robe de bal. On s'y prend tôt parce que en tout il y a six costumes pour toi et Draco, dit en souriant Sheala après avoir piqué une dernière épingle dans l'ourlet du bas. Plus tout ceux des autres à faire, on va avoir du boulot.
Futée celle-là ! Elle tente de faire culpabiliser Harry pour ne pas qu'il leur demande de tout refaire.
- Oui, il y en pour des heures et des heures de travail. En plus des cours et des devoirs, renchérit Draco. Surtout que tu es splendide Harry comme ça. Quoique…
Draco s'avança vers le gryffondor en faisant mine de réfléchir.
-…un chapeau ! voilà ce qu'il manque ! Ce serait parfait avec une chapeau. Tu sais Pansy, comme celui que ta mère portait le Noël dernier, acheva le serpentard avec un grand sourire.
Aussitôt chacune y alla de son petit commentaire, la couleur, la forme, mais qu'est-ce que Harry était mignon, il valait mieux des bords larges ?
Un chapeau ! Ils étaient tous fous ! Surtout que Harry imaginait déjà l'horreur qui pouvait naître des mains de ses nouveaux bourreaux.
Alors avec tout son courage de gryffondor, il osa timidement avancer que Juliette ne portait pas de chapeau, puisque ce n'était pas vraiment la bonne époque, il faudrait décaler la pièce de quelques siècles, vexer Shakespear, et puis ça donnerait encore du travail en plus.
Le silence, enfin…
- Harry a raison, chuchota Pansy à l'oreille de Draco.
Les yeux de celui-ci brillaient de colère. On voulait, on osait le priver de ce spectacle ! Mais ça n'allait pas se passer comme ça, ah non, non, non ! Pas question !
- Ginny m'avait prévenue, mais c'est encore plus ridicule que ce que je pensais.
La grande tirade de Malfoy sur la nécessité de personnaliser la pièce afin qu'elle reste à jamais graver dans la mémoire de tous comme LA pièce de Poudlard jouée par Malfoy et Potter, et de marquer les esprits avec LE chapeau de Juliette, invention géniale qui serait attribuée à Pansy, alors enfin reconnue mondialement pour ses mérites, fut interrompue avant même de commencer par l'arrivée d'une Hermione franchement écoeurée par ce déballage de rose crème.
- Nous sommes tout à fait maîtres de la situation. Et à ce que je sache, tu n'es pas membre du comité des costumes de Poudlard, alors que fais-tu ici, Hermione ? dit Draco posément, mais visiblement énervé de son intrusion.
- On m'a dit que la robe de Harry méritait d'être vue. Alors je viens voir, répliqua la brune avec un délicat sourire à la « je ne suis absolument pas dupe de ton manège, tu vas voir ce que tu vas voir » .
Elle adressa ensuite un clin d'œil à Harry, qui soupira de soulagement. Quelqu'un allait enfin venir l'aider. Il était peut-être trop gentil pour contredire ces furies à aiguilles, mais Hermione ne prenait que rarement des gants pour dire ce qu'elle pensait.
- Pansy, tu comptes vraiment saper toute la crédibilité de l'histoire en laissant Harry se laisser ridiculiser par cette tenue ? Je sais bien que Juliette est féminine, douce, belle, tendre….mais c'est Harry qui la joue, rajouta la gryffondor, coupant court à toutes répliques.
- Je trouve au contraire Harry très convaincant ainsi. On le sent tout de suite beaucoup plus dans le personnage. Et avec le chapeau, alors là…il n'y aurait même plus que Juliette sur scène !
Draco avait pris son ton le plus commercial, pour bien montrer qu'il ne s'impliquait absolument pas, et que tout cela était pour le bien de leur représentation.
- Et si on demandait plutôt à Harry ce qu'il en pense ? rétorqua Hermione avec malice. Après tout, il est le principal intéressé !
Tout les regards convergèrent immédiatement vers Harry. Qui aurait alors préféré se trouver, loin, très loin, n'importe où, mais pas ici.
- Euh…et bien…je pense que vous avez fait un excellent travail. Je m'en rends bien compte. Mais pour ma crédlité…crébité, enfin comme l'a dit Hermione, je ne risque pas d'être pris très au sérieux ainsi.
Harry était mal à l'aise, très mal à l'aise, comme les fesses entre deux chaises de charbons ardents.
- Alors, si vous avez le temps, ça serait bien de…ça serait très gentil de votre part de…à nouveau pour la robe…enfin, une autre, vous voyez ce que je veux dire ? quelque chose de moins…plus…j'en sais rien, je m'y connais absolument pas en fringues, termina enfin Harry dans un souffle.
Pansy fut-elle prise de pitié devant le Sauveur de l'Humanité en train de se casser la tête pour dire qu'il trouvait cette robe horrible (même elle aurait refusé de la porter) tout à fait correcte, mais qu'il aimerait bien si elles avaient le temps ?…il ne les suppliait pas mais presque.
Nul ne le sait, mais elle l'interrompit avec un joyeux sourire.
- Oh, bien sûr Harry ! Celle-là était juste un essai ! Pour avoir tes mesures exactes ! Ta robe de scène n'est absolument pas commencer ! Ahahaha, tu pensais réellement que nous allions laisser jouer Juliette dans cette tenue ? Non, pas du tout voyons ! Dès qu'on aura ajuster les coutures à la bonne taille, on commencera la vraiz.
La déclaration de Pansy causa le cri de joie de Harry, la moue furieuse de Draco, les yeux exorbités de toutes le couturières, et le petit hochement de tête de Hermione.
Mais il n'était pas dit que Le Vainqueur s'en tirerait ainsi…
