Severus suivait Lily d'un pas traînant, il n'avait pas très envie de croiser sa famille, il avait du mal avec les moldus… Il avait essayé de se défiler mais Lily ne semblait pas du tout comprendre ses réticences et elle n'en avait pas tenu compte une seule seconde… La rousse lui parlait des lettres qu'elle recevait de ses copines sans sembler s'apercevoir qu'il traînait des pieds et qu'il était devenu mutique. Elle franchit la porte de chez elle et l'invita à rentrer avec un grand sourire. Il la suivit lentement dans la cuisine où elle discutait déjà avec sa mère et il salua polimment Mrs Evans puis ils montèrent ensemble à l'étage.
— Qu'est-ce qu'il fait là lui ? Cracha Pétunia la main sur sa poignée de porte, en apercevant Severus derrière sa sœur.
— Je l'ai invité Tunie répondit Lily, tu veux venir jouer avec nous ? On peut faire un mini tournoi d'échec sorcier tous les trois si ça vous dis ?
Severus haussa un sourcil narquois pour répondre au regard méprisant que Pétunia lui jetait.
— Non merci cracha t-elle en entrant dans sa chambre.
Lily soupira et entra dans la pièce voisine d'un air un peu moins enthousiaste.
Severus n'avait jamais joué aux échecs, Lily lui expliqua les règles et il contempla bientôt avec délice les pièces qui s'avançaient sur le plateau obéissant docilement à leurs instructions pour se fracasser les unes les autres. Les parties s'enchaînèrent. Il perdait toujours mais il réussit à retenir les déplacements de chaque pièce et le côté stratégique du jeu commençait à se déployer dans son esprit. Il avait déjà établi qu'il était plus doué avec les noirs et après deux ou trois parties à changer les couleurs à chaque tour, il demanda à Lily qu'elle garde les blancs. Ils passèrent l'après-midi à jouer ensemble sans que Severus ne se lasse du jeu.
Puis Mrs Evans les appela, Severus se tendit aussitôt et descendit l'escalier derrière Lily d'un pas prudent. Il écarquilla les yeux en entrant dans la cuisine. Mrs Evans versait du thé dans la tasse de Pétunia, Lily assise en face d'elle découpait d'un air gourmand un gâteau au chocolat et une panière de fruits colorés appétissant trônait sur la table entre elles.
— Tu veux du gâteau Sev ? S'enquit Lily en se tournant vers lui.
Il cilla bêtement, figé sur le pas de la porte.
— Euh… Oui merci.
La rousse tapota la chaise à côté d'elle pour lui faire signe de s'installer à table et Severus s'installa raidement en face de Pétunia, perturbé. Chez lui il n'y avait jamais de repas de famille. Avant il y avait le dîner… Mais plus depuis l'accident de magie involontaire du verre brisé. S'il avait faim il piochait dans le frigo ce qu'il y avait et il retournait vite manger dans sa chambre pour éviter de se retrouver pris au milieu des disputes incessantes de ses parents.
Mrs Evans lui proposa du thé et il sentit aussitôt un sentiment de profonde détresse éclore dans sa poitrine, il hocha la tête muettement luttant de toutes ses forces pour étouffer le raz de marée émotionnel qui battait contre ses côtes. Il avait l'impression d'être un intrus, un parasite qui imposait sa présence malvenue alors que les deux filles discutaient ensemble, sous le regard bienveillant et attentif de leur mère. Il observa Mrs Evans, le regard qu'elle posait sur Pétunia en ce moment était… D'une douceur indescriptible.
Sa mère ne l'avait jamais regardé comme ça lui. Il mangea en silence, se servant de son thé pour parvenir à avaler le délicieux gâteau malgré la boule qu'il avait dans la gorge. Il avait été si pris par ses pensées qu'il n'avait pas entendu un seul mot de la conversation des deux sœurs jusque là...
— … surtout pas qu'elle vienne ici concluait Pétunia.
— Pourquoi ? Demanda Lily d'un air triste.
— Parce que tu es là rétorqua Pétunia, elle ne voudrait plus me parler si elle savait que j'avais une sœur comme toi.
Severus plissa les yeux et reposa calmement sa tasse vide, jetant un bref coup d'oeil vers Mrs Evans qui faisait la vaisselle un peu plus loin sans sembler entendre ses filles.
— Pourquoi tu dis ça ? gémit Lily, Tunie tu vois bien que ça change rien ! Je suis comme avant, pourquoi tu me dis toutes ces méchancetés alors qu'on a que deux mois pour profiter d'être ensemble ?
Severus sentit son coeur se serrer en apercevant les yeux humides de Lily, il ouvrit la bouche pour intervenir mais Pétunia ne lui en laissa pas le temps.
— Je ne veux pas passer du temps avec toi ! T'es un monstre et regarde maintenant tu les ramènes même chez nous ! ajouta t-elle en jetant un regard dégoûté à Severus.
Il entendit un bruit bizarre à côté de lui et s'aperçut que Lily venait d'éclater en sanglot, elle se leva brusquement et déserta la cuisine en hoquetant. Severus lança un regard flambant de haine à Pétunia et les tasses commencèrent à trembler et à cligner sur leur soucoupes. La moldue pâlit brutalement et une étincelle de terreur traversa son regard fade.
— Qu'est-ce qui se passe les enfants ? Demanda Mrs Evans d'un air inquiet et déconcerté.
Les tasses s'immobilisèrent.
Pétunia profita de l'intervention de sa mère pour filer, le laissant seul pour répondre à la question. Il balbutia une vague explication à propos de la dispute des deux sœurs et remonta l'escalier pour rejoindre Lily. Il ne l'avait jamais vu dans un état pareil. Elle pleurait sans parvenir à s'arrêter malgré les paroles décousues qu'il déblatérait maladroitement pour la consoler, elle ne parvint à se calmer que lorsqu'il la serra dans ses bras. Les cheveux roux lui chatouillaient le nez tandis qu'elle reniflait dans son cou en le trempant de larmes, Severus sentit une fureur froide inonder ses veines, il allait devoir punir Pétunia. Il allait lui apprendre à ne plus jamais faire de mal à Lily.
Plus jamais.
— C'est Tunie qui a mon livre.
Severus recula légèrement pour voir son visage.
— Quel livre ? Demanda t-il sans comprendre.
Elle s'essuya les yeux, le visage rougit par ses pleurs.
— Les Contes de Beedle le Barde que tu m'as prêté. Je voulais te le rendre, j'oublie à chaque fois…
— Tu… Tu peux le garder Lil tu sais. C'est un cadeau.
Lily lui offrit un sourire triste.
— Tu me le rendras quand j'habiterai plus ici. Tunie n'aime pas que j'ai des livres de magie ici…
— Elle est jalouse lâcha t-il, c'est pour ça qu'elle fait tout ça. Mais ça ne l'empêche pas de te voler tes livres…
Il serra les lèvres pour ne pas lui dire tout le mal qu'il pensait de sa Sang-de-Bourbe de sœur. Lily haussa les épaules avec incertitude.
— J'aimerai tellement qu'elle soit comme nous…
— Elle ne peut pas te reprocher d'être un monstre et après te voler tes livres pour lire des choses sur notre monde. C'est débile. T'es sûr qu'elle risque pas de le détruire ?
Lily fronça les sourcils comme si elle n'avait pas pensé à cette possiblité avant.
— On va récupérer ton livre Sev trancha la rousse, ses yeux verts durcis par une étincelle déterminée.
Severus sourit.
Il fit mine d'aller aux toilettes de l'autre côté du couloir puis quand il fût en place, Lily toqua à la porte de sa sœur, elle mit plus longtemps que prévu à faire sortir sa sœur de sa chambre mais dès que Pétunia franchit la porte, Severus se glissa derrière elle et se faufila à l'intérieur.
La pièce était parfaitement rangée, propre. Severus fouilla les tiroirs du bureau, il fouilla l'armoire puis la table de nuit, il trouva ce qu'il cherchait dans le dernier tiroir. Son livre était là, il s'en empara et le glissa dans sa besace, jetant un regard moqueur au rapeltout brisé et aux plumes à écrire froissées qui jonchaient le fond du tiroir.
Quelle hypocryte cette immonde Sang-de-Bourbe.
Il aperçut la tasse de thé fumante sur son bureau près d'un devoir qu'elle avait du être occupé à remplir avant que Lily ne la dérange. Il n'hésita qu'une brève seconde avant de piocher une des fioles qu'il gardait dans sa besace et d'en verser une bonne dose dans le thé. Elle allait apprendre cette garce à faire pleurer Lily… Il sortit de sa chambre et attendit le retour de la rousse, une excitation malsaine dans les veines alors qu'il anticipait le résultat de sa petite vengeance.
Il entendit les éclats de voix féminins remonter l'escalier puis la porte de Pétunia claqua. Quelques secondes plus tard Lily entra dans sa chambre.
— Tu l'as ? Demanda t-elle dès qu'elle eût fermé la porte.
Severus sortit le livre de sa besace avec un sourire.
Ils se lancèrent dans une nouvelle partie d'échec sorcier. Severus observait avec ravissement son fou massacrer la reine de Lily quand un hurlement strident retenti dans la chambre voisine. Lily sursauta et renversa l'échiquier en bondissant vers sa porte. Severus la suivit sans parvenir à dissimuler le sourire cruel qui fleurissait sur ses lèvres.
— MAMAN ! Hurla Pétunia dans le couloir.
Mrs Evans qui s'était précipité au premier cri de sa fille arriva devant elle d'un air affolé.
— Qu'est-ce que tu as Tunie ?! Demanda t-elle.
Elle n'eût pas le temps de répondre. Deux nouveaux jets de fumée jaillirent de ses oreilles en lui arrachant un sanglot terrifié. Lily se tourna aussitôt vers lui. Elle aperçut le regard implacable et glacial dont il dardait sa sœur et pâlit.
— C'est eux ! Hurla Pétunia en les désignant. Ils m'ont jeté un maléfice ces monstres !
Mrs Evans qui avait attrapé sa fille dans ses bras pour la consoler, se tourna vers eux en fronçant les sourcils.
— C'est… De la Pimentine ? Lui demanda Lily sans le quitter des yeux.
— Oui répondit-il d'une voix rauque, inutile de mentir, il était démasqué.
— C'est rien Tunie la rassura aussitôt Lily, c'est un médicament sorcier contre la toux… C'est… C'est impressionnant mais ça ne fait pas mal et...
— J'TE DÉTESTE ! Hurla Tunie en s'arrachant aux bras de sa mère pour s'enfuir dans sa chambre.
Lily déglutit et le fusilla des yeux. Ce n'est qu'à cet instant qu'il ressentit un petit pincement de culpabilité.
— Lil je…
— T'es comme Potter en fait cracha t-elle avec hostilité, tu t'attaques à ceux qui te plaisent pas juste par arrogance...
— Je…
— Va t'en Sev ordonna t-elle froidement.
Elle s'enfuit dans sa chambre et claqua la porte avec une telle violence que le bruit résonna dans tout le couloir. Il se tourna vers Mrs Evans qui le dévisageait d'un air mi-hostile mi-perplexe.
— Je… Voulais juste…
Il déglutit péniblement.
— Je voulais juste qu'elle… Arrête de faire pleurer Lily expliqua t-il en essayant d'étouffer la nouvelle vague de désespoir qui refluait en lui.
Il releva les yeux vers Mrs Evans et cilla en observant le regard adoucit et compatissant de la Moldue.
— Ce n'est pas en t'en prenant à Tunie que tu arriveras à rendre Lily moins triste Severus annonça t-elle doucement en lui pressant gentiment l'épaule.
Il déglutit et la suivit dans l'escalier puis sans ajouter un mot il sortit de chez les moldus et se retrouva seul dans la rue obscurcie par le début de soirée, les odeurs âcres de la ville se mêlaient à la fraîcheur du soir d'été dans un coktail amer.
Severus serra sa tête entre ses mains, il pressait ses oreilles de toutes ses forces pour ne plus entendre, fusillant la porte de sa chambre des yeux. Les cris de ses parents étaient entrecoupés d'éclats de vaiselle brisée ce soir. Finalement il sauta de son lit, fouilla dans sa valise et en extrait le livre qu'il avait volé à la bibliothèque, il y avait un chapitre de furtivité là-dedans à ce qu'il lui semblait…
Le chapitre en question permettait aussi bien d'accroître la puissance d'un sort de désillusion pour se rapprocher de l'invisibilité, que d'occulter les sens d'un adversaire pour amoindrir sa vigilance. Severus cherchait autre chose. Il cherchait comment vaincre la Trace pour lancer un silencio. Il passa la nuit à étudier le livre, si concentré sur ses recherches qu'il en oublia ses parents et leur cris.
Le lendemain, il attendit Lily sous le Saule une bonne partie de l'après-midi mais elle ne vint pas au rendez-vous.
Quand la fraîcheur de la rivière et les agaceries des moustiques s'accentuèrent sous la lumière fânée, Severus se releva tristement et traîna les pieds pour rentrer à l'impasse du Tisseur. Elle a peut-être eu un imprévu se dit-il en fermant délicatement la porte derrière lui. Il traversa le salon où son père lisait le journal près de la cheminée vide, sans lui dire un mot, à l'autre bout de la maison sa mère semblait perdue dans ses pensées, assise à la table de la cuisine. Le Serpentard grimaça, le silence épais n'était troublé que par le tic tac de la pendule et le froissement des pages du journal. L'ambiance était de plus en plus morose à mesure que ses parents vieillissaient ou il se faisait des idées ? Il se glissa dans sa chambre au sous-sol et jeta un regard désolé à son Manuel de préparation de Potions Avancés, il mourait d'envie d'améliorer une recette aujourd'hui mais il ne pouvait rien faire ici…
Déprimé, il fouilla dans sa besace dans un cliquetis aigus de fioles, il en extrait un flacon, jeta un regard à l'étiquette et le vida cul sec. La fiole roula sur le parquet alors qu'il tombait dans un sommeil sans rêves.
N'ayant rien d'autre à faire de ses journées, le Serpentard se mit à étudier un moyen de court-circuiter la Trace, il avait déjà établi qu'un sort ou une potion de vieillissement ne l'aideraient pas, le sortilège était trop fin pour se faire leurrer par ces simplicités là. Il perdit deux jours entiers à étudier un rituel un peu glauque pour abattre un sortilège à l'aide d'entités malfaisantes mais il s'aperçut bientôt qu'il n'avait pas le niveau pour l'effectuer et qu'il valait mieux trouver un moyen de contourner la Trace sans lancer de sortilège. Ce constat élimina les trois-quarts de ses options restantes. Le cinquième jour, il réalisa qu'il n'avait aucun moyen d'abattre la Trace tout seul étant donné la complexité du sortilège.
Il revint en arrière. Il étudia les mécanismes du sort et s'aperçut qu'il avait oublié d'étudier les données élémentaires avant de se lancer… Le sort était fixé sur un sorcier par son Sang, marque incontestable de son identité et de son âge. Il sourit à ce constat. Heureusement qu'il n'était pas un Sang-de-Bourbe complet, sa mère était une sorcière et il avait son sang dans les veines, un moyen donc de leurrer le mouchard... Pouvait il faire passer le flux de sa magie par elle qui était exempt de Trace ?
Il ne pouvait pas. Il s'était coupé la main pour rien, c'était la première fois qu'il voyait un rituel requérant du Sang, et quel gâchis... Etait-ce parce que sa mère était une Sang-de-Bourbe ? Severus sentait qu'il se perdait dans ses recherches mais chaque jour à l'heure du rendez-vous Lily était absente. Maintenant il savait qu'elle était vraiment furieuse contre lui. Il restait dix minutes sous le Saule et repartait la mort dans l'âme se perdre dans ses recherches pour échapper au vide dévorant que créait l'absence de Lily. Parfois la colère balayait sa détresse. Agacé par les disputes incessantes de ses parents, il élabora un nouveau schéma gestuel pour les arrêter. Il avait suffisamment étudié la Trace pour savoir qu'elle ne détectait pas avec précision le lanceur d'un sort et que la présence d'un sorcier majeur à proximité le préservait des problèmes. Alors un soir il lança son nouveau sort sur sa porte. Il eût un éclat de bonheur en constatant qu'il n'entendait plus les bruits de coups et les cris.
Curieux, il relança l'Asurdatio contre lui-même comme il l'avait fait pour L'Ungulcrement et grimaça aussitôt. Il entendait des accouphènes. Il tapa contre son oreille et secoua la tête, c'était pénible mais c'était efficace et ça pouvait passer pour un désagrément naturel. Parfait. Il annula le sort d'un mouvement de baguette. Bien il n'aurait qu'à lancer le sort directement sur ses parents, ça leur filerait peut-être suffisamment la migraine pour les calmer… Il abandonna la Trace et se pencha sur sa mère. La question de son sang l'intriguait, était-elle une Sang-de-Bourbe ? Était-ce pour ça qu'il ne pouvait pas se servir d'elle comme intermédiaire magique et dévier la Trace ? Severus plongea dans Noble par nature : une généalogie des sorciers mais ne trouva rien. La déprime s'amplifia.
Trop d'échecs et l'absence de Lily était de plus en plus douloureuse.
Après plus de deux semaines sans nouvelles d'elle, Severus se rendit chez elle, il jeta un rapide coup d'oeil aux alentours et courut glisser un parchemin d'excuse dans la boîte aux lettres des moldus. Il retourna attendre sous le Saule.
— T'es infernal tu sais s'écria une voix féminine.
Severus se redressa et aperçut Lily qui agitait un parchemin froissé, il ferma son livre d'un mouvement vif. Quand Lily arriva à sa hauteur le livre avait disparu dans sa poche. Il dévisagea la rousse avec un soulagement indicible.
— Tu… J'ai cru que tu viendrais pas aujourd'hui non plus…
Elle lui lança un regard contrarié sans bouger de là où elle s'était arrêté.
— J'avais besoin de prendre de la distance.
Le sourire de Severus retomba. Ah. Il sentit son visage se décomposer de détresse.
Elle tortilla le nez puis avança d'un pas déterminé vers lui, il se figea et écarquilla les yeux avec inquiétude. Lily le serra dans ses bras. Il resta interdit un moment, il ne comprenait plus rien : il s'était attendu à une gifle. Ça aurait été logique après qu'il s'en soit pris à sa sœur comme ça…
— Recommence plus jamais un truc comme ça Sev ordonna Lily sans le lâcher.
— Promis jura t-il aussitôt en la serrant contre lui, un flot de joie dilatant son coeur alors que les cheveux de flammes aux odeurs fleuries de Lily lui chatouillaient le nez.
— Je suis désolé Lil reprit-il quand elle l'eût lâché, je… J'ai eu l'impression qu'elle t'avait fait du mal et euh… Quand je t'ai vu pleurer je euh...
Il s'aperçut que les épaules de la lionne s'étaient crispés et regretta un instant d'avoir fait un nouveau faux pas en reparlant du sujet de leur dispute.
— J'ai pas supporté… Je voulais juste... bafouilla t-il sans trouver comment finir sa phrase.
Un éclat affectueux traversa les yeux verts et la rousse balaya l'air d'un geste nonchalant.
— J'ai compris Sev t'inquiètes. Mais je préfère que tu me laisses gérer Tunie, t'es pas doué avec les gens… Tu manques de diplomatie.
— Euh ouais admit-il en grimaçant, il se passa une main dans les cheveux d'un air gêné.
Elle lui tendit sa besace.
— Tiens t'as oublié ça la dernière fois du coup… Tu t'es blessé ?
Severus jeta un coup d'oeil à sa main enroulée de pansement.
— Oh euh… Non. J'ai frappé contre un mur, tu sais j'ai du mal à supporter d'être coincé ici sans magie... Mais c'est rien.
Elle fronça les sourcils en l'observant d'un air un peu inquiet tandis qu'il récupérait sa besace. Il y trouva les Contes de Beedle le Barde. Lily soupira, se laissa tomber dans l'herbe jaunit et se mit à lui parler comme s'ils ne s'étaient jamais disputés, elle lui raconta sa journée et s'enthousiasma des courses de la rentrée qu'ils feraient bientôt ensemble. Elle parlait avec des yeux étincelant de bonheur du retour à Poudlard qui approchait et anticipait joyeusement les cours qu'ils auraient cette cinquième année.
