Auteuse:Howan
Base:
I'll
Titre: Do it faster makes us
stronger
Chapitre: 02
Genre: ou
comment faire des couples toujours plus tordus à partir
d'histoires vécues.
Rating: bof ... ça
veut dire quoi ?
Pairing: comme d'hab', surprise
!
Disclaimer: cache deux ou trois bishô
derrière son dos ... toplé Asada-sama ... soit cool,
t'façon tu t'en sert même plus !
Notes: un grand merci à Zif, ma béta/seunsei/collègue-hayamazakiste pour ses corrections autant du point de vue orthographique que grammatical et contenu/incohérences ... parce qu'elle a du mérite, mes brouillons et premières versions ont vraiment de quoi se suicider .
02
Cloîtré
dans un bus bondé, Takaiwa regarda encore une fois sa montre,
trépigna un instant sur place, distribua quelques sourires
crispés à l'assemblée avant de maudire
mentalement et sur quatres générations son foutu réveil
même pas capable de sonner à l'heure le jour de sa
rentrée.
Lui qui voulait arriver en avance pour effectuer
un repérage stratégique des lieux, il sentait sa bonne
idée pratique s'envoler en fumée au fur et à
mesure que les arrêts du bus défilaient à travers
les vitres, de façon bien moins rapide que les aiguilles de sa
montre.
Tant pis, il ferait au feeling, se fiant à son sens
de l'orientation inégalé et inégalable ; il
détenait le record de paumage dans les couloirs de son ancien
lycée.
Son moyen de transport daigna enfin l'arrêter
juste devant la fac –encore une chance– et le blond en sortit à
toute allure, cavalant sur le trottoir des fois que ça lui
permettrait de rattraper son heure et demi de retard. Ce ne fût
que quinze minutes plus tard, après avoir traversé le
campus en long en large et en travers, toujours au pas de course,
qu'il se prit à penser que consulter le plan à
l'entrée ne devait pas être qu'optionnel et lui
aurait sûrement été d'une immense et efficace
aide.
Plus à ça près, il effectua un
demi-tour presque contrôlé et accéléra
encore un peu pour retourner dans l'autre sens. Un virage se
profila, et l'ex-capitaine d'Hayamazaki l'entama sans pour
autant ralentir.
Une douleur sur la joue le frappa de plein fouet
et, la tête dans les étoiles, il se sentit tomber en
avant pour atterir sur un sol étonnament chaud et confortable.
"- Ouch ...", annona-t-il.
"- Bordel, regarde où tu vas !"
"- La ferme ma puce, j'suis déjà assez à la bourre comme ça !"
"- Moi aussi, alors t'es gentil, tu t'enlèves de sur moi, et tu dégages."
Satoru secoua vaguement la tête pour remettre ses cheveux –et ses idées– en place, puis se releva avec difficulté tout en tâtant circonspectement sa joue.
"- Tu m'as pas loupé ..."
L'autre
se frotta la tempe tout en grimaçant.
Le blond lui tendit
la main pour l'aider à se remettre debout, geste qui fût
accepté avec reconnaissance. Une fois face à face, les
deux jeunes hommes se jaugèrent du regard. Takaiwa constata
que bien que pas spécialement petit, son vis à vis
l'était quand même plus que lui, ce qui lui provoqua
un étrange et puéril sentiment de satisfaction. Avoir
passé l'été avec cette perche de Takayanagi
lui avait un peu sapé le moral de ce côté.
"- T'as pas dit que t'étais en retard ?", lui fit remarquer le nain relatif.
"- Raaaah merde, ouais ... tu sais où c'est le STAPS ?"
"- ... T'as de la chance, j'y vais."
Naruse regarda à gauche, à droite, derrière lui tant qu'à faire, et dut se rendre à l'évidence; il y avait du monde, trop pour son petit coeur fragile et glacé. Et puis ce n'était pas comme s'il se faisait remarquer au milieu de la foule, dépassant tout le monde d'une demi tête. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris d'arrêter le basket pour faire un semblant d'étude ?
Le voila qui se retrouvait coincé dans une horde de nains, lunetteux –pouvaient pas mettre des lentilles, comme lui– incapable de courir un cent mètres correctement et sans simuler une crise d'asthme foudroyante.
Quelqu'un le bouscula par inadvertance et s'excusa aussitôt.
Etonnament, la voix grave et quelque peu familière au brun sembla provenir du haut plutôt que du bas. Takumi leva la tête et se retrouva nez à menton avec un certain mohican de sa connaissance.
"- ... Inoue ?"
"- Ah."
Oui, c'était bien lui, aucun doute là-dessus.
"- Euh, au hasard, qu'est-ce que tu fous là ?"
"- Ben, étant inscrit dans cette section, je me suis dit que éventuellement je pourrais assister aux cours.", fit le géant, laconique.
Le
brun resta con un moment. Non, il savait parler ? Pour de vrai ?
Puis
il se reprit. C'était la chose la plus merveilleuse qu'il
pouvait lui arriver –après avoir gagné le tournoi
interlycée à Hayamazaki– se retrouver avec autre
chose qu'un boutonneux aggripé à ses
dictionnaires.
Une tentative de sourire accroché aux
lèvres, il fit signe à Takashi de le suivre et
s'installa dans l'amphi sur un des côtés.
La porte du gymnase s'ouvrit discrètement, et deux silhouettes se faufilèrent à l'intérieur pour rejoindre le groupe de basketteurs dans les gradins. Avisant un brun chevelu lui tournant le dos, Toru se glissa derrière lui et posa la main sur son épaule pour manifester sa présence. Surprit, Gaku se retourna vivement, et, reconnaissant son ancien camarade du lycée, lui décocha une claque sur l'arrière de la tête.
"- Non mais tu sais quelle heure il est ?"
"- Bonjour Gaku, oui je vais bien merci ... et toi ?"
"- T'es toujours pas foutu capable d'arriver à l'heure, est-ce qu'un jour tu .."
"- Tiens au fait, le roux tira sur une manche de l'adolescent qui l'accompagnait –et qui contemplait avec curiosité la configuration intérieur du bâtiment– pour le coller sous le nez du brun, Je te présente Takaiwa ... tu sais, il était à Hayamazaki !"
"- ...", lança Takayanagi, toujours très éloquant.
"- ...", renchérit le blond tout aussi bavard, mais un peu plus expressif physionomiquement parlant.
"- Il est du genre beau brun ténébreux et taciturne", précisa Toru à l'oreille de Takaiwa, ne saisissant pas l'intensité dramatique de la situation.
Ce fût ledit brun qui se reprit le premier, pour s'adresser directement à Harada.
"- Tu serais pas en train de tenter de détourner la conversation toi ..."
"- Moi ? Jamais de la vie ... je voulais juste vous présenter ... mais si tu le prends comme ça ..."
Faussement indigné, Toru s'éloigna un peu pour commencer à lier quelques connaissances, laissant les deux autres en tête à tête.
"- Comme on se retrouve ...", ironisa Gaku, se retenant à grand-peine de paraître trop surpris.
"- Hum ... au fait, je sais toujours pas ton nom ..."
"- Gaku Takayanagi."
"- Moi c'est Sat ..."
"- Je sais.", le coupa le brun avec amusement.
"- Ah ?"
"- Je t'ai reconnu dès la première fois ... tu es tellement célèbre ..."
"- Te fous pas de moi."
Takaiwa
se mordit la lèvre, un peu vexé de s'être fait
avoir ainsi. Et dire qu'ils avaient passé tout l'été
ensemble, sans jamais se demander leur nom, se satisfaisant seulement
du duo appeler puis baiser, et pensant ne jamais se revoir un jour.
Il se retrouvait bien embêté.
Le brun en face de lui
perçut son malaise et posa sa main sur le haut de son épaule,
massant légèrement la naissance tendue de sa nuque, un
petit sourire moqueur plaqué sur ses lèvres.
"- Qu'est-ce que t'as à tirer cette tronche ... on est là pour faire du basket je te rapelle ..."
Saki posa un pied hésitant sur la première marche. Non pas qu'il avait peur d'entrer dans un lieu jusque là inconnu, mais il avait plu la nuit précédente et l'état luisant des dalles laissait présager une possible magnifique et incontrôlée gamelle la tête la première. Dès le premier jour, ça la foutait mal. Il prit donc le parti d'y aller en douceur pour commencer.
Une fois en sécurité en bas de l'escalier de pierre, il sortit négligemment une main de sa poche pour replacer ses mèches correctement. Saloperie de vent de merde qui lui foutait en l'air son brushing pourtant réalisé avec amour et une dose conséquente de gel fixation ultra-forte et longue durée que même après les montagnes russes ça tient encore –dans la pub du moins.
Le
brun ne s'abaisserait pas à faire un détour par les
toilettes seulement afin de vérifier son état
capillaire –de toute façon il n'avait aucune idée
de leur emplacement– la vitre teintée du grand hall
suffirait amplement à constater les dégats.
Bon,
manifestement ça tenait encore, l'honneur était
sauf.
Désormais, il fallait trouver son bâtiment,
puis chose plus ardue, son amphi. Il savait pertinement qu'avec un
peu de bonne volonté et de recherche il en aurait pour dix
minutes maximum, mais sa feignantise suivie de près par son
égo lui souffla une autre méthode.
Un sourire
mi-charmeur, mi-perdu, il arrêta le premier groupe qu'il
croisa –et qui s'avéra être composé de trois
jeunes filles– et exposa son problème en fixant tour à
tour chacun des membres dans les yeux :
Les demoiselles, pas
particulièrement idiotes, repérèrent le jeu
honteux du guitariste, mais le considérant suffisement à
leur goût, le guidèrent tout de même jusqu'à
son lieu de regroupement. En bonnes esthètes de base, elles
prirent bien soin de noter son année et son groupe, au cas où,
et se dépêchèrent d'arriver à l'heure
dans leur propre salle.
Satisfait de sa prestation, Asakura
s'avança, royal, dans l'immense antre universitaire, en
ayant tout de même un peu les boules.
Après tout, il
ne savait rien de ce genre d'endroit et de sa population.
Le premier contact sur le terrain avec les autres joueurs avait été très éprouvant mais cela n'était pas étonnant. Chacun des joueurs avait tenté de donner le meilleur de lui-même pour faire une bonne impression auprès de l'entraîneur et acquérir directement un poste de titulaire.
Il était vrai que Satoru n'aurait aucun problème à l'obtenir compte tenu de son si fameux cursus lycéen en tant que capitaine à Hayamazaki. Gaku et Toru devraient par ailleurs s'en sortir sans plus d'efforts.
Le blond s'ébroua en franchissant la porte des vestiaires et enleva son maillot tout en se dirigeant vers son sac. Il resta aveuglé quelques secondes par le tissu de son vêtement, le temps qu'une main se pose sur son ventre, l'empêchant d'avancer. Surpris, Takaiwa s'empressa de terminer son dessapage du haut pour constater visuellement l'auteur de cette interception.
"- Qu'est-ce que tu veux Takayanagi ?"
"- Juste t'éviter de te bouffer ce poteau dans le coin de la gueule."
Satoru mit un temps pour réagir et se rendit enfin compte de la présence d'un pillier métallique à quelques centimètres de lui et dans lequel il se serait certainement cassé une ou deux dents si le brun ne l'en avait pas empêché.
"- ... Oh ... merci."
Dépassant son sauveur et contournant l'obstacle, il continua sa progression jusqu'à ses affaires où l'attendait Toru. Les deux garçons se déshabillèrent en silence avant de rejoindre les douches.
"- C'est pas des cabines ?", râla le blond.
"- J'en ai parlé avec le coach, informa Takayanagi déjà sur place, ... on devrait changer de salle d'ici une ou deux semaines ..."
"- Ouais éventuellement, ça serait pas du luxe."
"- Allez Takaiwa, t'as rien à cacher et tout à montrer !", ricana Harada en réglant approximativement la température de l'eau pour éviter à la fois de se récolter des brûlures au troisième degré et de se cryogéniser pour les dix siècles à venir.
Le blond s'insurgea faussement.
"- Mon Dieu, un pervers dans les douches !"
"- Pas de problème, Gaku bomba le torse, ... j'en fait mon affaire !"
"- Ooooh Prince Takayanagi, vous êtes si courageuuux !"
Pendu au bras de Gaku, Satoru éxécutait sa meilleure interprétation de la voix de chaudasse effarouchée, mélange subtil d'ultra-son et d'érotisme tirant sur le vulgaire. Continuant le jeu, Toru s'avança vers le couple, un sourire lubrique plaqué au visage, mais glissa sur une flaque savonneuse et dérapa dangereusement vers le mur carrelé, rattrapé de justesse par le bras de Gaku passé autour de sa taille, Satoru s'étant lâchement et prudemment écarté du point supposé d'impact.
"- Gaku, renifla le roux récupérant sa respiration et son rythme cardiaque normal, ... tu devrais ouvrir une agence de protection rapprochée de l'équipe ..."
"- Rien qu'avec vous deux, je suis fatigué d'avance."
Il relâcha Harada et se retourna pour attraper son gel douche, exposant sa partie postérieure dénudée à ses deux coéquipiers qui se léchèrent mentalement les babines.
Saki soupira en se dirigeant vers la sortie. Ces espèces de tentatives de pseudo réunions d'information qui n'informaient pas du tout le faisaient vraiment plus que chier. Pour la peine, il ne rattrapa pas la lourde porte de l'amphi et entendit avec satisfaction la personne derrière lui se la bouffer violemment dans le nez.
Il était d'humeur mesquine aujourd'hui, tant pis pour les autres.
La
raison de ce soudain accès d'humeur résidait dans
l'absence inquiétante de proies potentielles à son
insatiable appétit. Pas l'ombre d'une seule petite bombe
sexuelle, où alors elles se cachaient bien. Rien sur quoi
poser son regard et concentrer gracieusement ses pensée les
plus délicates ...
Il
avait bien croisé de loin une personne suceptible de lui
convenir, si la-dite personne n'avait pas eu des ascendants de
cousin-machin-attitude et un garde du corps de trois mètres de
haut collé à ses basques.
Le monde était vraiment trop mal foutu.
Arpentant
au hasard les couloirs du bâtiment, il passa devant nombre de
salles aux numéros tous plus barbares les uns que les autres,
et finit par se rendre à l'évidence; il détestait
la fac, surtout lorsqu'il était perdu à l'intérieur.
Tant
pis pour sa chasse, il irait sublimer sa frustration dans la bouffe à
la cafèt'. Il devait vraiment être sérieusement
atteint et au fond du gouffre pour se rabattre sur ce genre de
solution typiquement féminine.
Bon, encore fallait-il la trouver cette foutue cafèt'. Ce couloir là ... ou celui-ci plutôt ... tant pis, il verrait bien.
Quelques
minutes plus tard, il se retrouvait sain et sauf, le cul posé
sur une chaise et savourant un chocolat chaud offert par son
compagnon de table rencontré au détour de ses
pélégrinations. Il avait été chanceux de
croiser ce charmant jeune homme de troisième année
avant de succomber à ses envies compulsives de suicide par
défenestration.
Saki
lui sourit tout en reposant sa tasse.
"- Et tu fais quoi ce soir ?"
"- Ça dépend ..."
"- T'aurais le temps de me donner des cours particuliers de repérage dans la fac ?"
"- Hey Takaiwa attends moi !"
Toru
remballa à l'arrache toutes ses affaires dans son sac, le
ferma approximativement jusqu'en haut et détala à
toute vitesse en dehors de la salle de classe, à la poursuite
du blond.
Celui-ci avait délibérément ralenti
son rythme pour le laisser arriver à sa hauteur.
"- On rentre ensemble ?"
"- Ça dépend ...", fit Satoru, amusé.
"- Ça dépend de quoi ?"
"- De ton chemin."
Harada roula des yeux et balança une grande claque dans le dos de son compagnon, lui arrachant la cage thoracique au passage.
"- Ouch ... ça va pas !"
"- Allons allons ... je suis certain qu'on prend le même bus !"
"- ... Si tu l'dis."
Les deux adolescents sortirent de la fac les mains dans les poches et les cahiers menaçant de se vautrer du sac pour le roux. Il firent une petite halte à la boulangerie du coin pour s'acheter de quoi entretenir leur carrure athlétique et accessoirement leur estomac, puis se posèrent sous un abribus.
"- Tu vois qu'on prend le même ...", articula Toru, la bouche pleine de pain aux raisins.
"- Faut dire qu'il y en a pas deux mille qui passent ici."
"- Casse pas ma baraque, tu veux ? ... t'aurais très bien pu prendre le métro."
Le blond rigola tout en avalant une enième bouchée de son croissant, ce qui eût pour effet de l'étouffer et lui faire ressortir les miettes par les trous de nez. Il souffla comme un phoque pendant une bonne minute jusqu'à ce que Toru daigne lui tapoter –gentiment cette fois– dans le dos.
"- T'es vraiment pas doué ... je sais pas ce qui plaît à Gaku chez toi ... peut-être ta belle gueule ... et c'est vrai que t'es plutôt bien monté ..."
"- ... Pardon ?"
"- Ben ... vous êtes ensembles, non ?"
"- Pas du tout."
"- ... Ah ... j'ai dû me tromper ..."
Harada
lui lança une oeillade sceptique, à moitié
convaincu par les dires du blond, mais n'insista pas. Après
tout, s'il ne voulait rien dire, c'était tout à
fait de son droit.
Dans
le silence le plus total, Takaiwa décolla les dernières
miettes de viennoiseries qui squattaient sur ses joues et son col, et
piétina nerveusement sur place. Il avait cru être
discret avec Gaku, le roux ne pouvait pas avoir remarqué,
c'était tout simplement inimaginable, quelqu'un avait dû
lui en aviser, et ce quelqu'un allait morfler le lendemain sur le
terrain.
À Suivre ...
