Auteuse:Howan
Base:
I'll
Titre: Do it faster makes us
stronger
Chapitre: 03
Genre: ou
comment faire des couples toujours plus tordus à partir
d'histoires vécues.
Rating: bof ... ça
veut dire quoi ?
Pairing: comme d'hab', surprise
!
Disclaimer: cache deux ou trois bishô
derrière son dos ... toplé Asada-sama ... soit cool,
t'façon tu t'en sers même plus !
Notes: un grand merci à Zif, ma béta/seunsei/collègue-hayamazakiste pour ses corrections autant du point de vue orthographique que grammatical et contenu/incohérences ... parce qu'elle a du mérite, mes brouillons et premières versions ont vraiment de quoi se suicider .
03
Gaku jeta un coup d'oeil circonspect au blond qui venait de faire une entrée fracassante dans le gymnase, défonçant littéralement la porte, et le mur par la même occasion. Le brun haussa les épaules et se retourna vers Toru qui affichait une expression à la fois ennuyée et franchement désolée.
"- Qu'est-ce que t'as fais encore comme connerie ?"
Le roux s'offusqua avec véhémence.
"- Moi ? Rien ... qu'est-ce que tu vas imaginer encore !"
C'est
vrai quoi, pour une fois qu'il n'avait –presque– rien fait,
Gaku trouvait encore le moyen de l'accuser, et sans aucune preuve
en plus. Il se renfrogna en constatant la mine suspicieuse du brun et
s'esquiva de cette situation pour le moins gênante lorsque
Takaiwa l'appela à l'autre bout du gymnase.
De
son côté, Gaku préféra laisser passer les
choses et se concentrer sur son échauffement. Il tenait à
être titulaire, et ne le serait pas non plus en n'en branlant
pas une ou en s'interessant de trop près aux commérages
du vestiaire.
Takaiwa
se démerdait très bien dans ce rôle-là, il
lui faisait entièrement confiance sur ce point. Ignorant donc
le blond qui crisait comme un beau diable, debout sur les gradins, il
attrapa un ballon et entama une série de doubles pas
parfaitement maîtrisés et équilibrés.Puis
l'entraineur daigna enfin se pointer, frappant dans ses mains pour
ordonner l'arrêt de toute activité et le rassemblement
autour de lui. Il forma rapidement deux équipes et un premier
match de sélection débuta, sous son regard impartial,
bien qu'encore un peu endormi.
Toru
qui avait été arbitrairement séparé de
ses deux compatriotes ricana méchamment, le nez dans son
maillot ; la tension était palpable dans l'équipe
adverse, et il comptait bien en profiter.
Un
Satoru de méchante humeur était vraiment redoutable, et
il avait réussi à briser le début de cohésion
de son groupe d'un seul regard, qui semblait d'ailleurs avoir
déplu au plus haut point à Gaku.La victoire serait
facile dans ce cas, tant pis pour eux.
Situé juste à
côté de Takaiwa pendant l'entre-deux, Toru lui adressa
un sourire goguenard et en rajouta une couche pour le plaisir.
"- Une scène de ménage, de si bon matin ?"
Naruse pointa le bout de son nez dans la classe et cligna plusieurs fois les yeux pour être sûr de ce qu'il voyait.
Et bien, il fallait croire qu'il n'avait pas rêvé, Inoue était réellement avec lui à la fac. Il fallait dire que la journée de la veille avait eu de quoi lui coller des sueurs froides et le faire douter de la véracité des faits, Takashi, non content d'être capable d'aligner plus de deux mots à la suite, se targuait aussi d'enchaîner des vraies phrases à une vitesse hallucinante d'au moins dix –voire onze– mots par heure de cours, et presque sans pause.
Démoniaque.
Il laissa finalement ses considérations sur le pas de la porte et entra dans la pièce pour s'installer à côté de son camarade, plaignant mentalement les pauvres élèves qui se retrouveraient derrière eux. Non mais, on n'avait pas idée de mesurer plus d'un mètre quatre-vingt en fac d'histoire, franchement.
Le cours se déroula dans le calme, Naruse n'en croyant pas ses yeux et les écarquillant de plus en plus au fur et à mesure que les minutes passaient. Inoue était incontestablement, et inexplicablement ... intelligent. Pas que son jeu au basket –la seule chose qu'il connaissait réellement de lui– fût particulièrement bête, au contraire, mais il avait l'impression de découvrir une nouvelle personne.
L'heure se termina et ils remballèrent leurs affaires avant de sortir de la classe, un peu courbaturé d'être resté assis si longtemps les genoux sous une table un poil trop petite.
"- On a rien à cette heure-ci ?"
"- Ah ...", les vieux réflexes restaient tout de même, "je veux dire ... oui ..."
"- On va se poser à la cafèt' alors ?"
Naruse
n'en revenait pas de faire la conversation pour deux, lui aussi
avait changé, ou alors Takaiwa méritait réellement
sa réputation de bavarde intempestive, à faire taire
même les plus prolixes. Takashi ayant accepté
l'invitation d'un signe de tête, ils prirent le chemin du
grand hall en sifflotant presque.
Le
monde était bizarre soudainement.
Encore un peu la tête dans le cul, Saki roula sa couette en boule d'un côté de son lit et s'étira longuement jusqu'à ce qu'une boule de poil à demi identifiée ne lui saute dessus, toutes griffes dehors. Il la jarta d'un revers de main négligent, s'attirant un miaulement contrarié et vaguement strident qui ne l'impressionna guère. Toujours d'excellente humeur le matin, il attrapa le chaton par la peau du cou et le baillona dans une manche de blouson qui gisait par terre, et qui manifestement avait l'habitude de servir de range-psychopathe au vu des traces de lacération qui l'ornaient.
Se trainant avec conviction dans son studio, le brun rejoignit le coin cuisine et se mit en devoir de sortir tout son bordel. Les oranges à presser, les céréales au blé complet allégées en matières grasse et en sucre –et sûrement en goût– le thé taille de guêpe, son complément nutritionel brûle-graisse accompagné de divers paquets de vitamines sur toutes les lettres de l'alphabet. Et merde, le drame, il n'avait plus de fromage blanc 0, qu'allait-il devenir sans son produit laitier au petit déjeuner ?
Il fouilla une deuxième fois son frigo et en ressortit la tête au bout de quelques longues secondes, plus blanc que blanc. Et si ...
Il jeta un coup d'oeil intéressé à la gamelle du chat avant de se raviser, pas question qu'il avale ça, c'était du lait entier.
Il soupira et se mordit la lèvre.
S'il continuait à ce rythme, il allait réussir à battre son propre record de retard dès le deuxième jour de cours, chose qu'il ne souhaitait pas forcément. Il avala donc ses doses préalablement pesées avec précision et décida que le manque de calcium serait sa punition pour avoir bu un chocolat chaud outrageusement sucré la veille.
Fort de cet arrangement, il finit par remballer le tout et se dirigea vers la salle de bains, évitant au passage la seconde attaque commando de la journée du matou.
Non mais quel abruti celui-là, Saki se demandait d'ailleurs pourquoi il le gardait encore avec lui, au lieu de faire acte de charité envers la société –et lui même– et de l'envoyer se faire euthanasier.
Peut-être avait-il fini par s'y attacher finalement.
Une fois son short et son tee-shirt virés et jetés dans un coin, il entra dans sa douche et partit pour une petite heure de vocalises sous la flotte.
Parfait, il serait à la fac presque pour l'heure du repas.
Takaiwa sursauta lorsqu'une main retomba sur son épaule et il fit brusquement volte-face.
"- Qu'est-ce que tu veux, Takayanagi !", cracha-t-il tout en se dégageant.
Le brun haussa un sourcil.
"- Je sais pas quel est ton problème, blondinette, mais tant qu'on est sur le terrain, tu te calmes."
Se
retenant difficilement d'envoyer son poing faire connaissance avec
la belle petite gueule de Gaku, Satoru lâcha un soupir exaspéré
et retourna prendre position pour la remise en jeu. Il abusait
vraiment, dévoiler leurs petites histoires de cul à
n'importe qui, pour ensuite lui demander –lui ordonner– de
faire comme si de rien n'était. Takaiwa fulminait tellement
qu'il en perdit sa concentration et foira élégamment
toutes ses actions qu'elles soient de l'ordre de l'attaque ou
de la défense.
Finalement le match se termina sur un score
à sens unique en faveur de l'équipe d'Harada qui
n'en finissait plus de se gondoler sur son banc.
Gaku en
revanche ne riait pas. Il ne savait pas quelle mouche avait piqué
le blond, mais celui-ci venait de proprement foutre en l'air sa
première chance de sélection, et il ne laisserait pas
passer ça. Jetant sa serviette dans les gradins, il emboita le
pas à Takaiwa qui tentait une retraite vers les vestiaires,
dissuadant d'un regard quiconque de les suivre. Il referma la porte
derrière lui et entama verbalement les hostilités.
"- Alors ... déballe.", grogna-t-il, lui laissant une chance de s'expliquer avant de le noyer dans les chiottes.
"- Y a rien à dire, fous moi la paix !"
"- Tu viens de gâcher les premières chances de sélection de toute l'équipe à cause d'un caprice ... j'ai le droit de savoir."
"- Dans ce cas toute l'équipe à le droit de savoir ..."
"- Pas si comme je le pense c'est moi ton problème ... et qu'il n'a rien à voir avec le basket."
"- De tout façon, tu sais très bien où est le problème ... t'avais pas à dire ça !"
Attrapant son gel douche et sa serviette de bain, il s'engouffra dans les douches communes, sous le regard interdit de Gaku et juste avant le débarquement du reste du groupe. Harada se pointa derrière le brun et passa une main sur ses hanches.
"- Alors messieurs les prodiges ... pas terrible ce match !"
"- La ferme Toru."
Le roux explosa de rire, balança une grande claque sur le cul de son pote et s'éloigna en vitesse avant de s'en reprendre une à un endroit certainement plus douloureux car moins graisseux –ou musculeux, ils étaient des sportifs après tout.
Une fois les douches prises, toute l'équipe quitta le vestiaire, Takaiwa le premier, suivi de près par Gaku, et d'un peu plus loin par Toru.
Arrivé derrière le gymnase, le brun craqua.
"- Putain Takaiwa, t'as fini de faire la gueule ?"
"- Lâche-moi, t'en as rien à foutre t'façon !"
Harada
décida soudainement de se faire discret et de muter en affiche
publicitaire contre le mur, le temps que ses deux équipiers
règlent leurs problèmes de coeur en toute tranquillité.
Gaku
se prit la tête entre les mains, Satoru agita les siennes,
aucun des deux n'avait remarqué l'espion roux.
"- Tant que ça implique l'équipe ou le basket en général, je me sens concerné.", lâcha calmement le brun.
"- Evidemment, ce que moi je peux penser tu t'en bats !"
"- Ouais."
A peine eut-il finit de prononcer cette délicatesse que Gaku discerna un poing serré se projetant à toute allure dans sa direction. Il encaissa le coup sans broncher, gardant presque son équilibre, tandis que Satoru se barrait définitivement du campus, les nerfs à vif.
"- Si tu veux mon avis", railla Harada qui sortait de sa planque les mains dans les poches, "va falloir réviser ta technique de drague ... t'as essayé le bouquet de fleur ?"
Une fissure ... un trou ... un mot d'amour gravé au compas ... un deuxième trou ... un stylo ... une main virile ... celle de son voisin.
Saki lui dédia un sourire charmeur et retourna à sa contemplation de la table tandis que le prof continuait inlassablement à déballer son cours quelques rangs plus bas, presque convaincu par ses propos.
Une autre fissure ... ah non, c'était la même, une antisèche ... un dos, une nuque ... de plus en plus proche ...
"- Excuse-moi ...", penché sur le jeune homme devant lui, Saki prit sa voix la plus sensuelle, " ... t'as pas une cartouche ?"
Le
garçon sursauta et écarquilla légèrement
les yeux avant de lui tendre machinalement l'objet demandé,
absolument pas réceptif aux avances honteuses du brun.
Saki
prit la cartouche entre ses doigts et se renfrogna. C'était
même pas drôle, il ne pouvait pas lui faire du pied.
Décidément, il détestait profondément les
amphis et leur installation des plus pas pratiques.
C'était
un fait, il installerait son QG à la cafet', là où
il avait rencontré le si entreprenant et charmant garçon
de troisième année. Quel était son nom déjà
... Takuya ?
Ouais,
Takuya, il espérait le revoir dans la semaine, voire la
journée au rythme où allaient les choses.
Bon
gré mal gré, il se réinstalla au fond de son
siège et tenta de comprendre, sinon la leçon, du moins
son contenu, histoire de ne pas perdre complètement son heure.
Au
bout de quelques minutes, 'main virile' se tourna vers lui, la
bouche entrouverte et Saki se félicita mentalement de son
exceptionnelle patience qui portait enfin ses fruits.
"- C'était quoi la dernière phrase du chapitre un ?"
"- ..."
Cela faisait déjà dix bonnes minutes que le cours était censé avoir commencé, et toujours pas de professeur en vue.
Stratégiquement planqué dans une bifurcation du couloir, la main en visière et le cul en arrière pour laisser la tête partir en avant, Toru s'était auto-attribué le rôle de sentinelle de la dernière chance. Derrière lui, Satoru gardait les yeux rivés sur sa montre, attendant impatiemment l'heure où leur adoré –et encore méconnu– prof serait officiellement déclaré absent. Un peu plus loin encore, dans la classe, Gaku soupirait bruyamment, le nez sur son sac.
D'ici cinq minutes –et si l'honorable personne qui devait leur faire cours ne se montrait toujours pas– il aurait l'insigne et douloureux –pour les tympans– honneur d'assister, plus que participer, à la débandade d'un groupe presque entièrement masculin ravi d'avoir échappé en toute légalité à une heure forcément rébarbative. En clair, ça allait être un joyeux bordel dans pas longtemps.
Certains étaient déjà partis en vadrouille aux toilettes, en pause clope, ou carrément rentrés chez eux, tandis que d'autres –une minorité– patientaient stoïquement, le cul posé sur leur chaise.
Finalement, une divinité quelconque dut capter la détresse de Gaku, puisque le professeur se pointa comme une fleur, trente secondes avant la limite fatidique, au grand désappointement de beaucoup.
Harada et Takaiwa rentrèrent dans la classe, la queue entre les jambes et s'installèrent en silence, le blond boudant et tirant toujours la gueule à Takayanagi qui s'en foutait comme de sa première chaussette.
Toru, lui, faisait admirablement bien le tampon, amusé malgré lui par la situation typiquement féminine à son humble avis.
Que c'était mignon, deux mecs faisant du boudin pour des raisons aussi obscures que forcément ridicules !
"- Alors, t'as tes règles ?"
Le blond haussa un sourcil surpris et toisa Toru tout en s'accrochant comme il pouvait pour ne pas se vautrer au premier virage. Ce chauffeur de bus était un psychopathe.
"- De quoi tu parles."
"- De tes réactions de nana."
"- Arrête de parler comme ça, on dirait Takayanagi."
Un
ricanement s'échappa des lèvres du roux, et Takaiwa
sut aussitôt qu'il n'était pas crédible.
Heureusement pour lui, au moment où Toru allait en rajouter
une couche, un coup de frein vicieux obligea le véhicule à
piler net, et le roux, qui avait négligé le fait de se
tenir, se jeta fougueusement dans ses bras.
Un
coup d'oeil à droite, puis à gauche, et le blond
soupira de soulagement. Tout le monde s'était vautré,
et personne ne les regardait. Heureusement car Harada avait des mains
sacrément mobiles.
"- Ouups, excuse-moi !", rigola-t-il sans pour autant faire mine de se relever.
"- Abruti."
"- Et donc, pour tes règles ... ?"
Takaiwa
fronça les sourcils, mais ne résista pas bien longtemps
au sourire d'idiot qui ornait les lèvres du roux.
Ce
crétin devait être tombé dans la marmite de bonne
humeur quand il était petit, il ne voyait pas d'autre
solution. L'air fataliste, il leva les yeux au ciel tout en
ébouriffant ses courts cheveux.
"- T'inquiète pas, j'ai une boîte de tampons chez moi."
Jamais, plus jamais il ne mettrait les pieds dans ces salles maudites. Celui qui en avait conçu les chaises devait posséder un amas graisseux suffisament important au niveau du cul pour ne pas ressortir en marchant comme un canard. Ça faisait un mal de chien !
Saki marmonna diverses imprécations tout en s'éloignant de l'antre du diable, ne prenant absolument pas garde aux autres élèves qui l'observaient du coin de l'oeil, se demandant si c'était du lard ou du cochon.
La main fébrile, il attrapa son emploi du temps et barra consciencieusement toutes les heures qui devaient se dérouler en amphi, se demandant au passage par quoi il pourrait les remplacer. La population universitaire n'étant pas si intéressante qu'il l'avait imaginé, ses plans s'en retrouvaient fatalement faussés.
Avait-il dit qu'il haïssait la fac ?
A suivre ...
