Chapitre XXXXIII : Véga et Altaïr

Faberry45 : Alors ce mauvais pressentiment sera-t-il confirmé? ;) Et oui Lexa à la rancune tenace ah ah! L'espoir fait vivre comme on dit! En espérant qu'elle ne passe par tout leur temps à se crier dessus mais aussi à communiquer ;)

Guest : C'est vrai que j'adore trop écrire! Tellement que j'écris en cours ahah! Tu as l'air d'avoir confiance dans le plan d'Abby… Mais oui leur temps sera leur meilleur ami!

Seve04 : On est d'accord qu'elle le fait aussi pour elle mais c'est plus facile pour elle justement de l'accepter en disant qu'elle le fait pour les autres. Clarke va-t-elle quitter aussi facilement Gaia? Tu en as l'air persuadé! Tout comme le fait que Gaia va venir mettre son grain de sel au gala. En tout cas merci pour ton retour à chaque fois!

Edass : La bonne voix pour l'instant ;)

MissHarpie : Merci pour ce magnifique compliment! En espérant que tu trouves la suite toute aussi belle... Compte sur moi pour le clexa ;)


Encore une fois le trajet en voiture jusqu'au gala se fit en silence.

Lorsque l'on arriva je donnai les clés au voiturier visiblement heureux de tomber sur mon bolide.

« Faites attention. » le menaçai-je lorsque je vis qu'il était complètement excité à l'idée de la conduire. Il se calma instantanément et c'est non sans de la crainte que je vis mon bébé s'éloigner.

« Tu t'inquiètes pour ta voiture? » se moqua Clarke mais je ne répondis pas.

Il y avait plusieurs journalistes qui attendaient dehors pour prendre des photos, détestant ça je commençai à m'engouffrer dans l'allée pour rentrer au plus vite mais je réalisai que Clarke ne me suivait pas.

Elle avançait extrêmement lentement donc je revins à sa hauteur pour savoir s'il y avait un problème.

« Si tu pouvais accélérer la cadence ça m'arrangerait. » murmurai-je avec un sourire pour ne pas attirer ces journalistes. Ceux-là n'étaient pas importants, ils faisaient partie de la presse à scandales et ils étaient bien évidemment présents sachant que toute la haute société d'Orlando serait là ce soir. Les vrais journalistes se trouvaient à l'intérieur.

« J'aimerais bien te voir avec ces talons et sur ces dalles. » râla la blonde.

« Quelle idée d'en mettre des aussi haut! » répondis-je en jetant un coup d'oeil à l'entrée qui était encore loin.

« Je ne voulais pas paraître petite à côté de toi. » m'avoua-t-elle.

« Clarke on fait la même taille. » la sermonai-je. « Aller dépêches-toi je ne compte pas passer la soirée ici. » m'agaçai-je ensuite.

« Tu n'as qu'à m'aider au lieu de te plaindre. » marmonna-t-elle en retour.

Je roulai des yeux et tout en soufflant pour montrer mon agacement je lui présentai mon bras pour qu'elle s'accroche à moi. Ce contact me mit mal à l'aise d'autant que la blonde s'accrochait férocement et qu'elle s'était aussi collée à moi pour s'équilibrer.

On traversa beaucoup plus rapidement l'immense allée qui menait à l'entrée. Une fois à l'intérieur sur un sol plat je m'empressai de me décoller de la blonde

« Merci de ton aide. » dit-elle vexée de ma réaction.

« Avec plaisir. » répondis-je sur un ton sarcastique. Sans pour autant la délaisser nous fîmes ensemble notre entrée dans la salle. Lorsque l'on entra de nombreux regards se tournèrent vers nous, du moins vers Clarke. « Voyons comment on peut profiter de cette situation. » dis-je en faisant un tour d'horizon pour repérer rapidement les personnes présentes.

« Laisse-moi faire. » dit-elle fièrement en me tapant sur l'épaule.

« Tu ne me crois pas capable de ramener des fonts pour mon association? » m'étonnai-je.

« Je te connais Lexa, tu n'as pas l'habitude de ce genre d'endroit. » m'expliqua-t-elle.

« C'était le cas il y a 3 ans. » me vexai-je. « Mais dois-je te rappeler que je suis une redoutable négociatrice et que j'arrive toujours à tirer les situations à mon avantage? » la défiai-je.

« Je te parie ce que tu veux que je peux récolter plus de fonds que toi. » répondit la blonde sans se dégonfler.

« Ce que je veux? » répétai-je car sa proposition était vraiment alléchante.

« Si je gagne tu dois me raconter tout ce qu'il t'est arrivé depuis 3 ans. Bien évidemment pas ce que l'on pouvait lire dans la presse. » dit-elle.

« Tu risques d'être déçue mais d'accord. » répondis-je en haussant les épaules. « Si je gagne tu me racontes tout ce que t'as fait Gaia? » proposai-je en lui tendant ma main pour sceller notre accord. Autant utiliser ce petit jeu pour tirer des informations afin de comprendre toute la situation comme personne ne veut tout me raconter de leur histoire. Elle semblait hésiter donc je l'encourageai en disant : « Si tu es si sûre de toi tu ne devrais pas hésiter et accepter ce pari. »

Vexée elle me prit la main pour confirmer notre accord.

« Il est un peu plus de 19h. On fait un point dans le hall à la fin de la soirée d'accord? » m'imposa la blonde mais j'acceptai. Au moins je n'aurais pas à passer toute la soirée en sa compagnie. Finalement la situation devenait enfin gagnante pour moi. J'allais récolter doublement des fonds par son aide et en plus comme j'allais gagner, je le savais, j'allais obtenir des informations précieuses pour terminer au plus vite ma mission avec Clarke.

Nous partîmes donc chacune de notre côté à la conquêtes d'argent pour l'association. Il ne fallait pas que je perde de temps car officiellement nous n'avions le droit de démarcher des dons que jusqu'à 21h. Ils faisaient cela pour ne pas que les riches citoyen d'Orlando ne soient embêtés toute la soirée.

Les donateurs portaient un pins rouge et les représentants des associations un pins bleu. Cela pouvait sembler étrange comme soirée mais ça amusait beaucoup ces riches personnes qui prenaient un grand plaisir à être flatter en échange de milliers de dollars.

Je commençai donc directement par aller parler aux personnes qui donnaient déjà à l'association pour être sûre qu'ils renouvelaient leur dons. Cela me permis directement de valider 40 000 dollars.

Il fallait maintenant que je démarche de nouvelles personnes. Mes cibles principales étaient les femmes qui étaient venues sans leur mari. Je n'aimais pas négocier avec les hommes car ils cherchaient toujours à me prendre de haut et à me rabaisser car j'étais du sexe féminin.

À force de chercher dans les invités je repérai enfin ma nouvelle proie, une femme d'une trentaine d'année qui était seule dans un coin de la salle.

« Bonsoir. » dis-je la voix mielleuse en m'approchant d'elle.

« Bonsoir. » répondit-elle avec un grand sourire. Bien déjà elle semblait disposée à me parler.

« Je m'étonne que personne ne soit en train d'essayer de vous soutirer de l'argent. » blaguai-je ce qui la fit rire.

« Pourtant ce n'est pas le nombre de candidats qui a manqué avant vous. » m'expliqua-t-elle.

« Personne n'a trouvé grâce à vos yeux? » m'étonnai-je faussement car cette information m'arrangeait.

« Non. » répondit-elle simplement.

« Excusez-moi je ne me suis pas présentée. » réalisai-je soudain. « Lexa Woods créatrice de Neverland. » précisai-je en lui tendant la main.

« Becca Franco. » dit-elle en prenant ma main accompagné d'un timide sourire.

« Vous désirez boire quelque chose peut-être? » demandai-je en lui montrant le bar.

« Volontiers. » répondit-la jeune femme en s'invitant à mon bras pour traverser la salle. Je ne la repoussai pas, je ne pouvais pas. « Du champagne. » ordonna-t-elle au garçon.

Il nous servit deux coupes donc je dus refuser. « Je ne peux pas boire, je conduis et ça ne serait pas très conseillé dans ma routine de sportive de haut niveau. » blaguai-je pour faire passer la chose et cela sembla fonctionner.

« Je vous écoute par rapport à votre association. » dit-elle pour aller droit au but ce qui m'étonna.

« C'est étrange. » murmurai-je en fronçant les sourcils.

« Quoi donc? » s'étonna-t-elle en portant son verre à ses lèvres.

« Vous n'êtes pas comme les autres. » répondis-je.

« Pourquoi ça? » demanda-t-elle intéressée.

« Vous semblez vouloir aller droit au but. Je veux dire de façon concrète en vous intéressant à l'association ce qui n'est pas du tout le cas de vos confrères ici. » expliquai-je. « En général ils donnent à celui qui aura le plus flatter leur égo et pas à l'association qui les touche. » ajoutai-je en me méfiant maintenant d'elle.

« Très pertinent mademoiselle Woods. » s'étonna Becca. « Vous êtes la première à le comprendre. » s'enthousiasma-t-elle.

« Ce n'était pas très compliqué. » dis-je modestement.

« C'est parce que vous ne venez pas de ce milieu. Vous savez 90% des représentants des associations qui sont ici sont juste des personnes avec des revenus moyens qui cherchent à faire fortune sur le dos d'associations comme la vôtre. Je ne suis même pas sûre qu'ils reversent réellement ne serait-ce que la moitié de l'argent qu'ils obtiennent ici. » m'expliqua la jeune femme.

« C'est bien dommage. » m'attristai-je réellement.

« Mon choix est donc fait, c'est à votre association que je compte faire un don. » dit-elle naturellement.

« Mais je ne vous l'ai même pas présenté. » m'étonnai-je.

« Vous avez bien crée Neverland? Vous êtes Lexa Woods la célèbre joueuse de l'Orlando Pride et des États-Unis? Votre association aide les enfants dans le besoin? » m'interrogea-t-elle pour ma plus grande surprise.

« Oui mais… »

« Je me suis renseignée avant de venir. » me coupa-t-elle. « Je voulais être sûre que mon argent et celui de mon mari serait bien investi. » précisa-t-elle.

« Je ne sais pas quoi dire… » murmurai-je sans voix.

« Peut-être merci? » se moqua la jeune femme.

« Bien évidemment! Merci madame Franco. » m'empressai-je de dire gênée.

« Vous acceptez les chèques? » rigola-t-elle de mon innocence.

« Je ne suis pas sûre que se soit comme ça que l'on doit faire. » lui rappelai-je.

« Je sais mais quand les autres associations verront le montant que nous avons prévu de mettre avec mon mari elles me sauteront dessus toute la soirée. Même quand les flatteries seront officiellement terminées. » dit-elle en sortant son chéquier. Elle écrivit un chiffre que je ne regardai pas puis après l'avoir déchiré elle me le tendit. « C'est un plaisir de faire un don pour votre association. » sourit-elle pendant que je saisissais le graal.

« 100 000 dollars? » m'étonnai-je en voyant le montant. Lorsque je relevai la tête pour avoir des explications Becca Franco avait disparu. Je la cherchai de partout dans la salle mais la seule chose que je vis fut Clarke entourée de 5 hommes qui pourraient être leur père et qui cherchaient visiblement à l'attirer dans leur lit. Je ressentis comme une pointe de jalousie ou plutôt d'inquiétude qu'elle tombe sur un con.

Je ne savais pas quelle somme elle avait récolé car le bilan ne serait fait qu'après 21h soi-disant pour ne pas influencer les donateurs. Je pensais surtout que c'était pour éviter d'aller voler des dons chez la concurrence.

Je regardai ma montre et dans quelque instant sonnerait 21 heure. J'avais eu de la chance car mon échange avec Becca m'avait occupé toute la soirée mais m'avait rapporté gros. J'étais donc sûre de gagner mon pari.

À 21h05 on se retrouva avec Clarke pour faire le bilan. Les résultats étaient affichés sur internet pour que l'on puisse faire facilement les transactions.

Parfois je n'avais pas l'impression d'être présente à un gala de charité mais juste à des transactions à la bourse Wall Street.

« Je te laisse le soin d'observer ta défaite. » dis-je sûre de moi à Clarke.

« Avec plaisir. » répondit-elle en sortant son téléphone. Lorsqu'elle regarda combien on avait réussi à récolter pour l'association elle ne put cacher son sourire satisfaite. « 70 000 dollars à 40 000 dollars. » s'enthousiasma la blonde en me montrant son écran.

Bien évidemment le don de Becca n'avait pas été comptabilisé donc Clarke m'avait largement battu.

« Je ne crierai pas victoire trop vite si j'étais toi. » m'amusai-je en lui glissant le chèque sous le nez.

« Quoi! » grogna Clarke. « C'est impossible. » râla-t-elle car elle prenait conscience qu'elle avait perdu.

« Tu as perdu. » insistai-je pendant qu'elle me prenait le chèque des mains pour vérifier qu'il était vrai.

« Merde… » souffla-t-elle en me le rendant nonchalamment. « Tu lui as promis quoi à cette femme pour qu'elle te donne 100 000 dollars? »

« Qui t'a dit que c'était une femme? » lui demandai-je amusée.

« Je. » mais elle ne sut quoi dire. Elle venait de se trahir et avait dû me regarder pendant la soirée. « C'était écrit sur le chèque. » tenta-t-elle.

« C'est le nom de son mari qui est inscrit sur le chèque. » me moquai-je en lui remontrant l'ordre.

« Je pensais avoir lu le prénom d'une femme. » répondit-elle mal à l'aise donc je ne cherchai pas plus loin.

On retourna ensuite dans la salle pour terminer la soirée car je ne voulais pas plus la gêner. Je n'avais rien à gagner à ce qu'elle m'avoue avoir gardé un oeil sur moi d'autant que je ne voulais pas avouer que j'avais fait la même chose. Je pouvais ressortir le nom de toutes les personnes avec qui elle avait parlé. En même temps je la trouvai magnifique dans cette robe…


« Je n'ai pas envie de rentrer. » bouda Clarke ivre morte à côté de moi tandis qu'on attendait que le voiturier me ramène mon bolide.

« Je vois que tu ne tiens toujours pas l'alcool. » remarquai-je pour la piquer. Après tout c'était l'excuse qu'elle m'avait sortie lorsque j'avais apprit qu'elle m'avait trompé. Elle me jeta un regard mais elle ne releva pas.

« Tu penses avoir récolté assez d'argent? » demanda-t-elle pour faire la conversation car je ne comptais pas la faire.

« Plus que ce que je ne pensais. » répondis-je soulagée en voyant ma voiture arrivée sans égratignures.

« Pourquoi as-tu besoin d'autant d'argent? Tu gagnes bien ta vie non? 250 000 dollars par mois si on en croit internet. » demanda-t-elle sans gêne.

« Tu as fait des recherches sur moi? » m'amusai-je en lui ouvrant la portière par galanterie.

« Il fallait bien comme tu ne veux plus me parler depuis 3 ans. » dit-elle sous l'effet de l'alcool. Je ne répondis pas et fermai la portière pour couper à la conversation.

Lorsque j'entrai moi aussi dans l'habitacle je pus remarqué qu'elle était toute blanche.

« Je te jure que si tu vomis dans ma voiture je te tue. » la menaçai-je en m'installant au poste de conduite.

« Tu t'en rachèteras une autre au pire. » gloussa Clarke. « Tu gagnes vraiment 250 000 dollars par moi? » insista-t-elle.

« Ça ne te regarde absolument pas. » répondis-je en démarrant.

« Je ne tiens peut-être toujours pas l'alcool mais toi tu as toujours un sacré soucis avec l'argent. » me lança-t-elle.

« Si tu le dis. » marmonnai-je. « Que disait le site que tu as consulté sur moi? » demandai-je curieusement.

« Que tu gagnais 250 000 dollars par mois mais il ne précisait pas si c'était juste ton salaire à l'Orlando ou le total avec tes sponsors et les pubs que tu as faite. » m'expliqua-t-elle. « Tu étais très sexy dans cette pub de parfum d'ailleurs. » me taquina-t-elle ce qui me fit rougir.

« Cette fameuse pub… » rigolai-je en me rappelant lorsque je l'avais tourné.

« Pourquoi ça te fait rire? »

« Parce que je n'étais absolument pas à l'aise. » expliquai-je.

« On ne dirait pas pourtant. Franchement j'ai presque eu du mal à croire que c'était toi! Ça faisait vraiment pub d'une grande star comme c'était en noir et blanc, que tu étais sur la place avec cette chemise entrouverte… » dit-elle avant de se stopper car elle était en train de s'emballer ce qui me fit rire.

« Je t'en prie tu peux continuer. » la taquinai-je.

« Je n'y tiens pas… » répondit-elle honteusement.

Elle ne parla plus du trajet et ce n'est qu'en arrivant que je compris pourquoi. Elle s'était tout simplement endormit.

« Merde… » soufflai-je lorsque je le constatai. « Clarke. » dis-je sans prendre de pincette et en la secouant.

« Hum… » grogna-t-elle en me repoussant.

« Clarke on est arrivé chez toi. » insistai-je en la secouant plus intensément.

« Je t'ai connu plus douce que ça. » grogna-t-elle en ouvrant enfin les yeux.

Je remuai la tête d'agacement et je sortis pour la raccompagner jusqu'à chez elle car je n'étais pas sûre qu'elle puisse y arriver seule. Je lui ouvris encore la portière et elle sortit non sans quelques difficultés de ma voiture.

« Tu vas pouvoir dormir à côté d'une bassine. » marmonnai-je en l'entourant de mon bras pour l'aider à s'équilibrer. Je n'allai pas la laisser s'effondrer car sinon elle ne se relèverait jamais et j'allai devoir la porter jusqu'à son appartement.

« Je suis désolée. » s'excusa-t-elle en reprenant légèrement ses esprits. L'air frais sembla lui faire du bien et je pus même la lâcher pour qu'elle marche seule jusqu'au hall.

Je la suivis à l'intérieur et appelai l'ascenseur pour elle.

« Quel étage? » demandai-je lorsque nous fûmes entrés dedans.

« 12 ème. » murmura-t-elle en s'adossant contre la paroi de manière à me faire face. « Lexa? » dit-elle après un petit silence.

« Quoi? » répondis-je un peu trop froidement.

« J'ai vraiment fait de la merde. » m'avoua-t-elle.

« C'est sûre que je m'attendais à mieux venant de toi que de te mettre avec Gaia. D'autant qu'elle te frappe et te viole presque. » dis-je en regardant l'écran qui annonçait les étages avancer d'une lenteur extrême.

« Je ne parle pas de Gaia mais de toi. » précisa-t-elle.

« Tu es bourrée Clarke. Mais oui tu as merdé. » soufflai-je de soulagement lorsque les portes s'ouvrirent enfin. Je laissai la blonde sortir en première car je ne savais pas dans quelle direction aller.

Une fois devant la porte elle fouilla dans sa pochette pour trouver ses clés. Je les lui pris directement des mains car je n'avais pas envie d'attendre mille an qu'elle arrive à viser la serrure.

« Merci. » rigola-t-elle quand j'eus ouvert la porte. « Tu entres? » me proposa-t-elle.

« Non merci. » refusai-je.

« Je te rappelle que tu as gagné un pari. » tenta-t-elle en haussant un sourcil.

« Je sais. On en discutera quand tu n'auras plus un seul gramme d'alcool dans le sang. » précisai-je amusée.

« Quand est-ce que je te revois. » s'inquiéta-t-elle en s'approchant de moi. Elle avait ancré ses yeux dans les miens et je n'arrivai pas à me détacher de son regard. Je me surpris même à regarder ses lèvres mais je mis ça sur le compte de son haleine qui empestait l'alcool et qui devait m'attirer pour cette raison.

Je me forçai à tournaer la tête en direction de son appartement et je fus frapper par le désordre qui s'y trouvait.

« Je savais que tu étais bordélique mais pas à ce point là. » m'inquiétai-je en entrant prudemment à l'intérieur car toutes les affaires qui étaient initialement dans des meubles étaient par terre, le miroir de l'entré avait été brisé et lorsque j'arrivai dans le salon un immense tag ornait le mur fraichement repeint.

« Merde… » s'inquiéta-t-elle en regardant le tag.

« Salope. » lissai-je. « Je vois que tu as un admirateur secret. » dis-je en regardant si les autres pièces étaient dans le même état et se fut le cas. « Tu sais qui a pu faire ça? » l'interrogeai-je car ce n'était pas un cambriolage au vu la signature et rien ne semblait avoir disparu.

« Gaia… » murmura-t-elle ce qui la fit décuver instantanément.

« Ta petite amie est du genre violente… Mais ça je pense que tu le savais déjà. » m'énervai-je. « Comment a-t-elle pu entrer? » m'étonnai-je ensuite.

« Elle a le double des clés. »

« Bien évidemment. » rigolai-je nerveusement. « Qu'est-ce que tu as fait pour mériter sa colère? » demandai-je en commençant à ranger tandis que Clarke se laissa tomber sur le canapé.

« Je l'ai quitté. » m'avoua-t-elle.

« Pardon? » m'étonnai-je ce qui en fit tomber ce que je tenais. « Quand? Pourquoi? » demandai-je dans un torrent de question qui me traversait l'esprit.

« Après notre discussion… » répondit-elle hésitante.

« Je n'y comprends plus rien. Tu semblais ne pas démordre que tu étais heureuse avec elle et que tu n'avais pas besoin de moi pour t'ouvrir les yeux. » me méfia-je.

C'est vrai qu'il ne m'avait fallu qu'un échange d'une heure alors qu'une dizaine de personne avant moi essayait depuis presque 2 ans. C'était vraiment louche.

« J'ai mentis. » dit-elle tout bas en me fuyant du regard.

« Je comprends mieux pourquoi tu étais libre ce soir et pourquoi tu as soudainement besoin d'occuper ton temps libre. » répondis-je froidement. Elle voulait sûrement l'éviter et de ce fait mon association était la bonne solution. « J'imagine qu'elle a mal pris du coup. » blaguai-je nerveusement en venant m'assoir à côté d'elle.

« Lexa j'ai peur de ce qu'elle pourrait me faire… » ajouta-t-elle en se mettant à pleurer. Merde qu'est-ce que je pouvais faire? En tout cas il était hors de question que je la prenne dans mes bras même si c'était la première chose qui m'était venue à l'idée.

« Clarke ça va aller… Tu n'as qu'à déménager. Elle va bien comprendre que vous deux s'est terminées et malheureusement elle cherchera quelqu'un d'autre à frapper. » tentai-je.

« Tu ne comprends pas… Ce n'est pas la première fois que j'essaye de la quitter mais à chaque fois je retourne avec elle. » sanglota la blonde.

« Par peur? » l'interrogeai-je mais elle ne sembla pas vouloir m'expliquer pourquoi. « Cette fille est vraiment toxique Clarke il ne faut vraiment pas que tu la revois. » m'énervai-je mais pas contre la blonde. « Tu l'aimes? » demandai-je après un long silence.

« Je ne sais même plus ce que ce mot veut dire. » rigola-t-elle nerveusement. Gaia semblait vraiment l'avoir détruite.

« Pourquoi avoir essayé de la quitter à nouveau? » tentai-je de demander car cette question me brûlait les lèvres.

« Parce que je sais que cette fois-ci je peux y arriver. Parce que cette fois-ci tu es là. » m'expliqua-t-elle en plongeant son regard dans le mien.

Peut-être avaient-ils tous raison? J'étais la seule à pouvoir l'aider?

Cette pensée me fit à la fois plaisir tout en m'attristant. Dans quel état nous avait mis notre rupture? J'avais plongé dans l'alcool et Clarke dans les bras d'une fille qui ne la méritait absolument pas.

« Il ne faut pas que tu restes seule. » dis-je en me levant d'un bond.

« Tu veux que j'aille où? Elle sait où j'habite et puis j'ai mon boulot maintenant je ne peux pas m'enfuir… » répondit la blonde avant de se remettre à pleurer notamment car l'alcool faisant encore effet.

« Je ne vais pas te laisser seule. » la rassurai-je en prenant le premier sac que je trouvai et en mettant des affaires au hasard dedans. « Tu vas venir chez moi pour cette nuit. » expliquai-je en lui tendant le sac pour qu'elle le termine car il était hors de question que je touche ses sous-vêtements. « J'espère que ton chèque de caution n'était pas très élevé parce que ça va être compliqué de le récupérer. » blaguai-je pour essayer de la faire sourire.

« Lexa tu n'es pas… »

« Je l'ai promis à ta mère. » la coupai-je pour expliquer mon geste. « Aussi à Raven. » précisai-je pour la convaincre mais ça ne semblait pas suffire. « Et à Octavia, Bellamy, Écho, Lincoln, Leah, Jasper, Shelby et Toni. » ajoutai-je mais elle hésitait encore. « Mais aussi à moi-même. Je ne peux pas te laisser te détruire. » terminai-je ce qui sembla enfin la convaincre.

Elle sécha ses larmes et se leva pour faire son sac le plus rapidement possible au cas où Gaia décide de revenir faire une visite nocturne. Lorsqu'elle eut terminé je portai son sac et on quitta son appartement pour que je la ramène chez moi.

Je savais au fond que c'était une mauvaise idée mais je ne pouvais pas la laisser dormir seule ici sachant que Gaia pouvait revenir n'importe quand.

C'était juste une nuit. Je ne voyais pas qu'elle répercussion cela pouvait avoir sur ma vie?

On retourna donc à ma voiture tout en veillant à regarder si son ex petite amie ne nous attendait pas.

On ne traina pas et on arriva rapidement chez moi. Clarke avait été muette pendant tout le trajet mais pour une raison encore différente. Elle était complètement perdue dans ses pensées.

Ce n'est que lorsque l'on sortit dans la voiture qu'elle se remit enfin à parler.

« C'est ta maison? » s'extasia-t-elle pendant que je prenais son sac.

« Oui. » répondis-je fièrement tandis que la blonde restait immobile à fixer ma villa. « Viens. » ajoutai-je en lui prenant étonnamment la main pour l'accompagner jusqu'à l'entrée. Je lui lâchai directement quand je pris conscience de mon geste et pour ouvrir la porte. « Bienvenue. » dis-je gênée en l'invitant à entrer la première.

« Wouah. » souffla-t-elle à peine les pieds dans l'immense hall. « Vous vivez à combien ici? » s'étonna-t-elle en prenant conscience de la taille de la maison.

« Deux. » répondis-je naturellement et face à son étonnement je ne pus m'empêcher de rigoler. « Nana et moi. Nana est mon chiot. » précisai-je.

Elle fit un grand O avec sa bouche à cette annonce avant de se mettre à rigoler.

« Nana comme dans Peter Pan? » me taquina-t-elle.

« Bien évidemment. » rigolai-je en l'invitant à me suivre dans mon grand salon qui avait une magnifique vue sur la piscine et la forêt.

« Cet endroit c'est tellement toi. » murmura-t-elle en touchant la table en bois toujours au style industriel.

« Merci... » répondis-je heureuse que ça lui plaise. « Tu veux boire quelque chose? » proposai-je avant de me rendre compte que je n'avais plus une seule goûte d'alcool ici.

« Juste de l'eau s'il te plaît. »

Ouf.

« Je reviens. » paniquai-je. Pourquoi j'étais soudainement stressée qu'elle soit chez moi? J'allai dans la cuisine et je revins avec deux verres d'eau. « Tu pouvais t'assoir tu sais. » rigolai-je en voyant qu'elle était encore debout. « Tu préfère peut-être aller dehors? » lui proposai-je ensuite car il faisait bon.

« Tu veux peut-être aller te coucher? » s'inquiéta-t-elle.

« Je ne dors pas beaucoup. » répondis-je en ouvrant la baie vitrée pour que l'on aille profiter de la fraicheur de l'été.

« Je sais… » murmura-t-elle en me suivant. On s'assit dans mon salon d'extérieur et je lui posais son verre de face d'elle . « Où est ton chiot? » demanda-t-elle en voulant sûrement le voir pour la caresser.

« Chez Toni et Shelby. Elle est encore trop petite pour que je la laisse seule toute une soirée. » expliquai-je en portant mon lèvre à mes lèvres.

« J'espère que j'aurais la chance de rencontrer Nana un jour. » dit-elle les yeux pétillants.

« Tu en auras sûrement l'occasion. J'aimerais l'emmener de temps en temps au centre donc si tu assumes vraiment ton rôle de bénévole tu seras amenée à la croiser. » répondis-je.

« J'ai vraiment carte blanche pour le dessin avec ces enfants? » me demanda la blonde. Je sentais qu'elle ne voulait pas parler de Gaia mais de n'importe quel autre sujet.

« Du moment que c'est légal et que ça ne les mets pas en danger je suis d'accord. » répondis-je.

« Tu es sûre de toi? » dit-elle avec un grand sourire.

« Qu'est-ce que tu prépares? » rigolai-je car son suspens m'intriguait.

« Tu verras… Et niveau budget? » changea-t-elle légèrement de sujet.

« Comme tu as perdu ce soir et que je suis d'une grande générosité tu peux partir du principe que tu es libre aussi. C'est Becca Franco qui régale. » blaguai-je en sortant le chèque de ma poche pour le poser sur la table basse.

« Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu as promis à cette femme contre cet argent. » insista la blonde.

« Rien même si je sais que son don amènera forcément un service. » avouai-je. « Et toi qu'à tu promis à ces hommes? » demandai-je en profitant du sujet.

« Qui t'a dit que j'ai négocié avec des hommes? » m'interrogea-t-elle un large sourire aux lèvres car je venais de me trahir.

« Tu représentais mon association, j'étais obligée de garder un oeil sur toi pour être sûre que tu ne donnais pas une mauvaise image. » expliquai-je sans laisser paraitre la moindre émotion.

« Tu as toujours réponse à tout. » râla Clarke.

« Toujours. » répondis-je fièrement en lui faisant un clin d'oeil.

« Tu coaches toujours? » continua-t-elle de me demander car soit elle voulait me parler, soit elle n'avait pas sommeil ou soit elle était effrayée d'aller se coucher.

« Cette information n'était pas inscrite sur ton site? » me moquai-je.

« Si… » m'avoua-t-elle avant de rigoler.

« Pourquoi tu poses la question dans ce cas? » la taquinai-je.

« Lexa Woods il faut toujours vérifier ses sources, tout le monde le sait. » répondit-elle avant de porter son verre à ses lèvres.

« Il vaut mieux en effet. Ça évite que l'on raconte des bêtises sur moi. »

« Comme quoi? » demanda-t-elle curieusement.

« Comme lorsque l'on m'a inventé une relation avec l'une de mes partenaires alors qu'il ne s'est jamais rien passé. » me sentis-je obligée de dire en premier.

« Tu n'as jamais eu de relations en 3 ans? » insista la blonde.

« Tout comme mon salaire, cette information ne te regarde pas. » expliquai-je gentiment pour ne pas qu'elle se braque. « Tu ne veux pas dormir? »

« Non. » murmura-t-elle en regardant la vue. « Je suis bien là… »

« Alors passons la nuit ici. » blaguai-je à moitié.

« Ou on peut parler toute la nuit. » proposa-t-elle hésitante.

« Il va falloir en trouver des sujets de conversations pour tenir toute la nuit. » la taquinai-je en m'enfonçant plus dans le canapé car visiblement je n'étais pas prête de dormir.

« Tu dois bien avoir des choses à raconter en 3 ans. » s'étonna la blonde.

« Rien que tu ne saches déjà. » mentis-je. Il était hors de question que je lui parle de mes problèmes d'alcool.

« Tu vas repartir faire ton voyage avec les petites? » demanda-t-elle sans aucune raison.

« Cette année on part fin août. Pourquoi? » me méfiai-je.

« Tu es la seule amie que j'ai ici. » m'expliqua-t-elle. Elle sembla ensuite paniquée et s'empressa de rectifier : « Je voulais dire connaissance. »

« Et Shelby? » la taquinai-je sans relever ce qu'elle venait de dire.

« Bon okay j'ai menti j'ai Shelby. »

« Je trouve que tu mens beaucoup. » remarquai-je mais elle ne répondit pas. « Raven et Octavia ne vont pas te manquer? »

« C'est l'histoire d'un an! Elles entament leur dernière année mais oui ne plus partager ma chambre avec Raven va me faire bizarre… »

« Elles comptent aménager ici après leur étude? » continuai-je de faire la conversation.

« Tout dépend du boulot qu'elles décrocheront. » m'expliqua la blonde en s'installant aussi confortablement. « Je peux te dire un truc? » tenta-t-elle.

« Je crois qu'on est partie pour parler toute la nuit donc fais-toi plaisir. » taquinai-je la blonde.

« Le voyage en France… C'était nul sans toi. Même si Octavia a pris ta place ce n'était pas pareille. » dit-elle sûrement pour amener le sujet de ce voyage.

« Je ne pouvais pas venir… » répondis-je en inspirant.

« Je sais que… »

« Je ne pouvais vraiment pas venir. » la coupai-je. « Je n'aurais pas pu passer deux semaines avec toi, te voir h24 sachant ce que tu m'avais fait. » précisai-je.

« Tu m'en veux encore? » demanda-t-elle attristée.

« Oui… » avouai-je.

« Tu penses que tu pourras me pardonner? » tenta-t-elle sans grand espoir mais je ne répondis pas.

Est-ce que je le pourrais? Depuis 3 ans je ne m'étais pas posée cette question. Il y a 3 ans j'aurais répondu instantanément non tandis que là je devais y réfléchir.

Peut-être?

« Je ne sais pas si je pourrais te pardonner un jour, du moins totalement. Mais le fait que tu sois là, chez moi, prouve que peut-être un jour, lointain, on pourrait redevenir amie, du moins se parler sans que je ne ressente de la haine et du chagrin. » expliquai-je sans en être sûre.

« Je suis contente de cette nouvelle… » s'enthousiasma faussement la blonde qui savait tout comme moi que l'information n'était pas sûre.

« Tu as froid? » m'inquiétai-je ensuite en la voyant trembler.

« Il fait un peu frais mais c'est supportable. » mentit à moitié la blonde.

« Toi aussi tu ne sais toujours pas mentir. » lui fis-je remarqué en me levant. Pendant une fraction de seconde j'avais pensé à enlever ma veste et à le lui passer mais je me ravisai. À la place j'allai chercher un plaid à l'intérieur. Lorsque je revins elle devait s'attendre à ce que je le lui donne simplement car elle fut étonnée lorsque je l'enroulai moi-même dedans.

« Merci. » dit-elle avec ce sourire dont seule elle avait le secret.

« Je peux te poser une question? » tentai-je en me rasseyant comme nous étions dans les confidences.

« Je t'écoute. » répondit-elle en s'enroulant encore plus dans le plaid.

« Je sais que je te l'ai déjà posé mais… Pourquoi tu t'es mise avec Gaia? »

« Sans mentir? » répondit-elle.

« Je préfèrerai. » rigolai-je légèrement.

« Elle a vraiment été adorable avec moi. Du moins au début… Tout l'été après notre rupture j'ai passé mes journées à attendre une réponse au mail que je t'avais envoyé. Je savais que tu ne répondrais pas mais pourtant au fond de moi j'espérai. J'avais cette petite lueur d'espoir… » commença-t-elle en regardant ces mains pour ne pas me confronter. « En résumé, on va dire que quand j'ai compris que tu ne reviendrais pas, j'ai utilisé Gaia comme un pansement pour passer à autre chose. » rigola nerveusement la blonde.

« Et tu es quand même restée avec elle. Même quand elle t'a frappé? » m'étonnai-je sans relever la dernière chose qu'elle avait dite.

« C'est compliqué. » répondit-elle sans vouloir vraiment me dire la vérité. « Je pensais sincèrement mériter de recevoir des coups… »

« Et plus maintenant? »

« Je ne sais pas. Ce que j'ai fait, comment je t'ai traité, c'était vraiment mal… Ce qui me rend dingue c'est que c'est complètement avec l'opposé de mes valeurs. Encore aujourd'hui je ne comprends pas ce qu'il s'est passé…»

« Si je peux me permettre rester avec la personne avec qui tu m'as trompé et que tu couches encore avec elle c'est aussi blessant que lorsque j'ai appris que tu m'avais trompé. »

« Que je couche encore avec? » répéta la blonde.

« Tu ne vas pas me faire croire qu'après plus 2 ans de relation vous n'avez rien fait. » expliquai-je. « Je te connais Clarke. » ajoutai-je un peu gênée.

« Et bien tu te trompes. » se vexa-t-elle.

« Tu veux dire que… »

« Mis à part la fois où j'ai eu la pire idée de ma vie de te tromper avec elle plus personne n'a posé les mains sur moi. » me coupa-t-elle sèchement.

« Mais l'autre soir, à la boîte de nuit j'ai cru que… »

« Tu as bien vu. » me coupa-t-elle encore. « Tu as vu Gaia qui cherchait encore à ce que je dise oui. À ce que je lui dise oui. »

« C'est pour ça qu'elle te frappe? » m'énervai-je intérieurement car cette fille mériterait une bonne correction.

« Oui et non. » murmura-t-elle. « Elle ne supporte pas que je lui dise non. »

« Je vois… » dis-je simplement pour éviter de l'insulter. Je ne voulais pas me rabaisser à ça. « Clarke? » tentai-je encore dans le feu d'action.

« Quelle autre question te brûle les lèvres? » se moqua la blonde.

Je posai mon regard sur sa main et j'hésitai quelques secondes. Je voulais lui demander pourquoi elle avait encore la bague que je lui avais offerte mais je me ravisai.

« Merci d'avoir accepté d'aider ces enfants. » dis-je finalement.

« C'est normal. » répondit-elle sachant pertinemment que ce n''était pas réellement ce que je voulais lui dire.

Un petit silence s'installa ensuite entre nous. Je ne savais plus quoi dire ni penser.

Clarke qui avait fait voeux de chasteté? Qui se faisait taper parce qu'elle n'était pas encore prête à se donner à quelqu'un? On vivait vraiment dans un drôle de monde. Personne ne devrait être passé à tabac parce qu'il ne voulait pas se donner à quelqu'un. Le consentement avait-il disparu des dictionnaires?

Voyant qu'aucune de nous deux n'osait ajouter quelque chose, je basculai la tête en arrière pour observer les étoiles.

« Tu t'intéresses à l'astronomie? » me demanda la blonde qui sauta sur l'occasion pour relancer la discussion.

« On est quel jour? » répondis-je dans mes pensées.

« Le 07 Juillet pourquoi? »

Cette réponse me fit sourire.

« Tu connais l'histoire de Véga et Altaïr? » lui demandai-je en fixant encore les étoiles.

« Quoi? » fit-elle car elle ne comprenait pas ce que je venais de lui dire.

« Viens. » répondis-je en lui indiquant la place à côté de moi. Elle sembla hésiter mais vint tout proche de moi.

Elle bascula la tête dans la même position que moi et me murmura fascinée : « Raconte-moi. »

« C'est une légende japonaise sur une histoire d'amour entre deux étoiles… » commençai-je tout bas.

« Selon cette légende, Véga, la plus jeune fille de l'empereur céleste était tisserande. Avec une aiguille d'or et des poussières d'étoiles elle fabriquait les saisons et, jour après jour, arrangeait les couleurs du ciel. À l'aide de délicats pastels, elle brodait l'aube scintillante des rosées du printemps. Elle colorait d'un pourpre éclatant les soirs d'été sous le soleil couchant. Elle assemblait les feuilles rouges, jaunes et brunes qui venaient envahir les ciels d'automne. Et elle tissait les fleurs blanches et immaculées des après-midi froids d'hiver. » ajoutai-je en inclinant la tête pour regarder Clarke qui fixait toujours les étoiles.

« Le problème c'est que Véga commençait à s'ennuyer, elle se sentait seule malgré la présence de son père et de ses six soeurs. Il lui manquait quelqu'un, quelque chose et elle ne savait pas quoi. Son ennuie prit fin lorsqu'elle rencontra une autre étoile, Altaïr, un bouvier qui s'occupait de guider les boeufs. Elle tomba complètement folle amoureuse de cette étoile. » expliquai-je en voyant peu à peu le visage de Clarke s'apaiser.

« Lorsque Véga était réunie avec ses soeurs autour de son père, elles permettaient d'illuminer le ciel. C'est pour cela que le père de la jeune fille, l'empereur, n'accepta pas cet amour car sans elle à ses côtés, le ciel ne brillait plus. Il plaça alors entre les deux amants une immense rivière d'étoiles, la Voie Lactée. » continuai-je en plongeant mes yeux dans ceux de Clarke qui me regardait maintenant avec émerveillement.

« Sa fille, Véga, fut inconsolable d'avoir été séparé de l'amour de sa vie. Tellement que sur terre il ne s'arrêta plus de pleuvoir. Altaïr, lui aussi inconsolable, chercha par tous les moyens de retrouver sa bien aimée. L'Empereur, d'habitude si intransigeant, comprit soudain que l'amour de sa fille pour Altaïr, le Bouvier, était aussi éternel que le firmament. Il finit donc par accepter qu'ils se retrouvent une fois par an le 7ème jour du septième mois de l'année. » ajoutai-je en baissant les yeux vers les lèvres de Clarke.

« Le 07 juillet est donc le jour où Véga et Altaïr se retrouvent, juste pour une nuit. » continuai-je en me replongeant dans ses yeux azures. « On peut même les voir. » ajoutai-je en relevant la tête pour lui montrer. « Tu vois l'étoile la plus brillant là? » demandai-je en me collant à elle pour lui indiquer. « C'est Véga et l'espèce de trace blanche que tu vois en dessous c'est la Voie la Lactée, donc si tu continues tout droit tu tombes sur une autre étoile brillante, c'est Altaïr. C'est le seul jour de l'année où tu peux les observer aussi proche l'une de l'autre. » expliquai-je sans me décoller de la blonde.

« On raconte que ce jour là, si on veut un amour aussi fort et vrai que ces deux étoiles, il faut écrire son désire d'amour sur un papier. On dit même que si on sent une légère bruine salée sur son visage c'est que ce sont Véga et Altaïr qui pleurent de joie de se retrouver enfin. » finis-je avec une larme qui coulait sur ma joue, la première depuis plus de 3 ans.

Clarke était dans le même état que moi. Mon récit semblait l'avoir énormément touché, notre histoire étant presque similaire.

Comme Véga j'avais connu la sensation d'être seule et d'avoir un vide dans mon coeur jusqu'à ce que je rencontre Clarke, Altaïr. Comme eux on s'était tout de suite aimée, comme eux notre séparation nous avait rendu inconsolable et comme eux il avait fallut qu'elle se retrouve chez moi le septième jour du septième mois de l'année, c'est à dire le 07 juillet.

Seulement voilà, comme l'empereur céleste avait érigé La Voie Lactée pour séparer Véga et Altaïr, 3 ans nous séparait Clarke et moi à cause de sa tromperie.


Voilà la fin du chapitre. La légende n'est pas issue de mon imagination, c'est une vraie légende japonaise qui m'a particulièrement touchée la première fois que je l'ai entendu. C'était donc évident pour moi de la placer dans ma fiction.

J'ai utilisé des passages de Céline Lavignette-Ammoun et Kim Dong-seong dans Les étoiles amoureuses parce que je trouvai cela vraiment bien écrit. Leur histoire est un peu différente de celle que je vous ai raconté car elle est adaptée pour les enfants.

Je sais que le chapitre est légèrement plus court que les autres mais je voulais absolument le clôturer sur ce passage! J'espère que vous ne m'en voudrez pas…