Chapitre XXVIII : La Raison
Bonjour tout le monde! Je suis désolée de ne pas avoir publié à minuit mais je suis malade comme un chien donc à cette heure-ci je dormais déjà! De ce fait je m'excuse par avance si il y a plus de fautes qu'habituellement car j'ai eu un peu du mal à me relire! En tout cas bonne lecture! :)
Faberry45 : Tu es compréhensif en tout cas ;) À voir si l'annonce pendant la réunion l'aidera ;)
Vaness : Ça part au quart de tour mais ça se calme aussi rapidement ahah! Il ne faut pas trop en vouloir à Ashlyn, elle s'inquiète pour son amie!!! Du coup est-ce que Clarke va culpabiliser?
Seve04 : L'histoire redevient enfin calme et tu veux déjà du piquant entre Clarke et Ali/Ashlyn ahah? Je ne vous ai pas assez torturé déjà? ;) Clarke a murit en 3 ans, elle n'a pas les mêmes réactions qu'elle aurait pu avoir par le passé!
Edass44 : C'était le but de vous faire croire ça mais patience ;)
Guest : Pour ton incompréhension vis-à-vis de la peur de Lexa je m'explique. Vous m'avez souvent reproché de faire passer Lexa pour la fille parfaite et Clarke tout l'inverse. Mais du coup, ne vous ai-je pas berné? L'histoire se passe de son point de vue, évidemment qu'elle cherche à être parfaite et que j'essaye de la rendre parfaite à vos yeux même si elle ne l'est pas! Justement son problème d'alcool entérinera tout ce qu'elle a essayé de faire paraitre, mais du coup n'aurons-nous pas enfin la vrai Lexa en face de nous? Une fille tout a fait normal, capable elle aussi de flancher ;) PS : Pour ce qui est des cours je préfère largement écrire que ma licence pour le moment, c'est pour te dire ahah!
eyesice : J'ai bien cru que tu avais disparu ou que tu t'étais lassée de mon histoire ;) Ravie de te retrouver en tout cas! Et merci à toi pour ton retour :) Ravie que ça te plaise toujours autant, en espérant que cela continue ;)
Mardi 11 Juillet
Nous venions de passer toute la matinée à l'association et je m'étais complètement enfermée dans mon bureau pour plusieurs raisons. La première était que j'avais une montagne de boulot en l'absence de Luna. La deuxième était que j'étais terrorisée à l'idée d'être ce soir et de devoir tout avouer à Clarke. Comme-ci rester enfermé ici ralentirait l'arrivée de ce moment.
« C'est Clarke. » dit la blonde après avoir toqué à ma porte.
« Entre. » répondis-je en levant le nez du papier sur lequel j'étais.
« Tu as peut-être faim? » fit-elle en poussant la porte et en me montrant une salade qu'elle était visiblement allée acheter. Comment? Je m'en fichais car je mourrais de faim.
« Carrément. » rigolai-je affamée en voulant me lever pour manger la blonde s'assit sur la chaise en face de moi. Nous allions donc passer le repas ensemble. « Merci. » dis-je gênée en prenant ce qu'elle me tendait.
« Tu t'en sors. » me demanda-t-elle en regardant les nombreux papiers étalés sur mon bureau.
« Pas vraiment. J'ai hâte que Luna rentre parce que je déteste ça. Je préfère aller m'occuper de ces gosses. » grognai-je en essayant de rassembler cette paperasse en un tas de feuille cohérent.
« Alors après ce magnifique repas que je t'ai apporté je te vire de ce bureau et tu vas voir ces gosses! Ils m'ont demandé toute la matinée pourquoi tu ne venais pas. » m'expliqua-t-elle en se jetant presque sur son repas.
« C'est les enfants qui me réclamaient ou toi? » dis-je amusée de la voir toujours aussi impatiente de manger.
« Sincèrement, les deux. » rigola-t-elle en se cachant derrière sa salade.
« N'essayerez-vous pas de passer tout votre temps avec moi mademoiselle Griffin? Je vous rappelle que je suis votre supérieur. » la taquinai-je en m'enfonçant dans mon fauteuil pour manger.
« Une supérieure qui a besoin qu'on lui face à manger parce qu'elle en est incapable. » répondit la blonde. « Et une supérieure très sexy. » enchaina-t-elle dans un élan de confiance.
« Sexy? » répétai-je en relevant un sourcil intrigué par où cette discussion pourrait nous mener. Ce soir nous serions certainement incapables de plaisanter ainsi et qui sait pour combien de temps donc autant en profiter.
« Oui. » répondit-elle timidement en plongeant son regard sur les feuilles de salade qui l'intéressaient soudainement.
« Tu préfères quand même regarder ta salade plutôt que de me regarder. » lui fis-je remarquer pour la taquiner. « Finalement je ne suis pas plus sexy qu'une feuille de salade. » ajoutai-je en feignant être vexée.
« Crois-moi que si je pouvais te prouver tout de suite et sur ton bureau que tu es sexy je le ferais. » répondit-elle en me jetant un regard comme pour me défier et me déstabiliser.
« Ça te plaît d'être ici? » demandai-je pour changer de sujet car son plan avait fonctionné.
« Ici dans ton bureau avec toi ou de travailler avec ces enfants? » me taquina-t-elle de ma fuite.
« De travailler avec ces enfants. » répétai-je sans relever sa pointe de moquerie.
« J'adore les enfants donc j'adore bosser ici. » répondit-elle plus sérieusement.
« Tu as déjà un chouchou j'imagine? » relançai-je curieusement.
« Oui. » avoua-t-elle honteusement.
« C'est normal Clarke ne t'inquiètes pas. Il ne faut juste pas leur dire. » la rassurai-je en essayant de ne pas sourire parce que je la trouvai mignonne. « Mais à moi en revanche tu peux me le dire. » ajoutai-je d'un clin d'oeil.
« Tu es curieuse? » s'amusa la blonde.
« Absolument. » répondis-je sans gêne. « Aller dis-moi. » insistai-je en m'arrêtant de manger pour poser mes bras sur la table et l'écouter.
« C'est Madi… » dit-elle tout bas.
« Madi est restée aujourd'hui? » m'étonnai-je de cet aveu.
« Oui pourquoi? Elle a passé toute la matinée ici et elle ne voulait pas rentrer chez elle pour manger mais rester ici. » m'expliqua la blonde.
« Elle doit sacrément bien t'aimer dans ce cas. » lui expliquai-je provoquant un grand sourire chez la blonde.
« Tu crois? » demanda-t-elle timidement pour que je continue.
« Madi est l'un des cas les plus compliqués de l'association… Ses deux parents sont morts quand elle avait 5 ans et maintenant elle est dans une famille d'accueil aussi incompétente qu'avait été la mienne. » commençai-je.
« Mais cette gosse n'a que 10 ans elle ne va pas passer toute sa vie là-bas. » s'énerva-t-elle.
« Ça fait 6 mois qu'on essaye de la faire changer de famille ou de la faire adopter mais soi-disant il n'y aurait plus de place. » répondis-je.
« Foutaise. » râla la blonde.
« Habituellement elle ne vient et ne reste au centre que lorsque j'y suis. Elle s'est énormément accrochée à moi comme on a un parcours identique. Donc ce matin quand elle a su que je passerai ma journée au bureau elle m'a dit qu'elle repartait. C'est pour ça que je suis étonnée qu'elle soit restée. Encore une fois tu as vraiment dû lui plaire pour qu'elle reste. » insistai-je. « Elle s'est déjà montrée violente par le passé lorsque j'avais essayé de l'intégrer avec l'un de nos bénévoles. »
« Cette gamine est adorable, je ne vois pas comment elle pourrait s'énerver. » s'étonna la blonde.
« Elle l'est mais que lorsqu'elle est en confiance. » précisai-je. « Je suis ravie qu'elle t'ait trouvé. » ajoutai-je pensive.
« Moi aussi. » s'enthousiasma la blonde qui était visiblement sous le charme de la petite fille. « J'ai commencé à leur parler de mon projet, même si vous ne l'avez pas encore validé mais ils ont l'air plutôt partant, notamment Madi. » m'expliqua-t-elle ensuite.
« Tu ne veux toujours pas me dire ce que tu prépares? » grognai-je de ne pas être dans la confidence.
Elle hocha négativement de la tête avec un large sourire aux lèvres de me voir comme ça.
« Le centre rouvre à quelle heure? » me demanda-t-elle sans aucune logique avec ce que je venais de venir.
« 14 heures pourquoi? »
Elle me prit par la main et me traina dans les couloirs vident du centre. Entre 12h et 14h le centre était toujours fermé pour permettre aux enfants de rentrer chez eux et de manger car sinon ils étaient capables de passer la journée ici sans rien avaler. Mon association n'avait pas les moyens de leur payer le repas du midi.
« Savoir. » répondit-elle avec une idée derrière la tête. Elle regarda ensuite sa montre avant d'ajouter « Dépêches-toi de finir. »
« C'est facile à dire pour toi, tu as déjà terminé. » blaguai-je en voyant son bol vide.
« J'avais faim. » m'expliqua-t-elle gênée.
« N'aie pas honte. » la rassurai-je en accélérant mon coup de fourchette pour terminer. « C'est bon. » dis-je la bouche presque pleine. « On va où? » demandai-je en me levant car je voulais savoir elle idée elle avait en tête.
Elle me fit entrer dans la salle de musique et je compris déjà ce qu'elle avait en tête.
« Tu dis que je suis douée pour le dessin mais tu l'es pour la batterie. » dit-elle en me la désignant. « Tu jouerais pour moi? » demanda la blonde en se mordant la lèvre par peur que je refuse.
« Tu sais que chez moi j'ai une batterie et que tu aurais pu me le demander une fois rentré? » rétorquai-je car je ne comprenais pas son envie soudaine.
« Je reviens. » dit-elle avant de revenir avec un calepin et un fusain. « J'ai toujours voulu te dessiner pendant que tu jouais et chez toi je n'ai pas tout le matériel pour. » m'expliqua-t-elle.
« Je ne comprends toujours pas. » avouai-je car son idée me laissait perplexe.
« Tu ne peux pas juste t'assoir et jouer sans chercher une explication à tout. » grogna gentiment la blonde.
« J'aime bien avoir une explication à tout. » répondis-je pendant qu'elle s'était approchée de moi pour me faire changer d'avis.
« S'il te plaît. » dit-elle tout bas en passant ses bras autour de ma nuque. « J'ai toujours voulu te dessiner et au moins je sais que si tu es occupée à quelque chose tu te laisseras plus facilement faire. » continua-t-elle en me caressant la nuque du bout de ses doigts ce qui me fit frissonner.
Je fermai les yeux le temps d'absorber la sensation et je les rouvris en me noyant directement dans son regard.
« Qu'est-ce que j'y gagne? » soufflai-je d'avoir déjà accepté.
« Ma reconnaissance éternelle. » rigola la blonde en m'embrassant sur la joue avant de récupérer son matériel de dessin qu'elle avait laissé par terre.
« Super… » râlai-je à voix basse.
« Quoi? » fit-elle pensant que je lui avais parlé.
« Tu sais que la batterie seule ce n'est pas forcément l'instrument le plus intéressant? » répondis-je en m'installant derrière l'instrument.
« Je sais très bien que tu peux rendre cet instrument très intéressant. » dit-elle le regard légèrement perdue car en enlevant mon pull j'avais malencontreusement soulevé par la même occasion mon t-shirt.
« Mes yeux sont là Griffin. » me moquai-je en prenant les baguettes.
« Tais-toi et joue. » m'ordonna-t-elle en s'asseyant par terre pour dessiner pendant que je commençai à jouer.
Cette blonde me faisait vraiment faire ce qu'elle voulait.
« Tu es vraiment sûre de toi? » me redemanda une nouvelle fois la blonde pendant que je me garai devant le gymnase où se déroulaient les réunions des alcooliques anonymes.
« Oui. » répondis-je la gorge nouée.
Jamais de ma vie je n'avais été aussi stressée que ça. Je ne savais pas si je devais tout lui avouer maintenant ou juste la laisser prendre conscience des choses une fois à l'intérieur. Voulant encore repousser l'instant je fis le choix de la deuxième solution.
« Ça va aller? » s'inquiéta la blonde car je lui avais pris la main pour la mener jusqu'à la salle. Cependant je ne m'étais pas rendu compte que je la serrais aussi fort.
« Désolée. » répondis-je en voulant lui lâcher pour ne pas la blesser mais elle resserra son étreinte.
« Je ne te lâcherai jamais. » dit-elle aussi bien pour ma main mais pour ce que j'allai lui avouer dans si peu de temps.
J'avais prévenu mon parrain et donc celui qui dirigeait la réunion des AA que je venais accompagnée de Clarke. Toutes les personnes présentes la connaissent déjà comme l'une des phases de la guérison est de prendre conscience de comment on en était arrivée là. Pendant 3 ans il n'y avait eu que lors de ces réunions que j'avais réussi à parler d'elle.
« Lexa! Je suis content de te revoir! » s'enthousiasma gentiment mon parrain. « Bonsoir je suis Jacapo Sinclair. » dit-il en direction de Clarke. « Je vous en prie asseyez-vous nous allons commencer. » s'empressa-t-il d'ajouter en nous montrant les chaises.
« Merci. » dis-je timidement en entrainant la blonde avec moi.
À contre coeur je dus lui lâcher la main pour m'assoir sur l'une des chaises disposées en arc de cercle et je me doutais que la blonde esquisse une idée de mon problème.
Je saluai rapidement d'un signe de tête toutes les personnes présentes et rapidement je me mis à fixer le sol terrifiée par ce qui allait suivre.
« Bonsoir tout le monde, nous allons pouvoir commencer cette réunion un peu spéciale comme vous avez pu le constater. Je vous rassure Clarke a signé un accord de confidentialité. » les rassura Jacapo. « Je n'en dirai pas plus et je vais laisser Lexa commencer la réunion si vous le voulez bien. »
Tout le monde acquiesça bien évidemment et lorsque tous les regards se tournèrent vers moi j'eus soudainement une énorme crise de panique. J'avais très chaud, la gorge sèche et je ne savais même pas si j'étais encore capable de bouger.
Je fermai les yeux pendant quelques secondes pour me ressaisir, imaginant les yeux bleus de Clarke et cela me redonna confiance. Je me levai donc de ma chaise en ayant toujours les yeux clos et je ne les ouvris que lorsque je sentis que mon coeur s'était calmée.
« Bonsoir. » commençai-je avec des difficultés à articuler. Je me raclai la gorge et je me risquai à jeter un rapide regard vers Clarke qui ne me quittait pas des yeux et qui semblait effrayer par ce que j'allais dire. Finalement je ne savais pas laquelle de nous deux avait le plus peur en cet instant. « Je m'appelle Lexa Woods et… » me stoppai-je en relevant légèrement la tête non pour paraître fière mais pour éviter de m'effondrer par terre. « Et je suis alcoolique depuis 3 ans. » ajoutai-je sans regarder la blonde. « Ça fait un an que je n'ai pas bu une goutte d'alcool. » précisai-je en fixant toujours le sol du gymnase.
« Merci Lexa. Peux-tu nous rappeler pourquoi tout cela a commencé? » demanda Sinclair. Je ne lui en voulais pas car lorsque nous avions trouvé l'élément déclencheur il nous le faisait dire à voix haute à chaque réunion pour qu'on n'oublie pas et qu'on puisse ainsi avancer.
« Il y a un peu plus de trois j'ai vécu une rupture extrêmement douloureuse avec… » dis-je sans finir ma phrase. « Avec une personne qui était devenu tout mon univers. » finis-je sans dire le prénom de Clarke même si tout le monde savait de qui il s'agissait. « Cette personne m'avait trompé et j'ai vu l'alcool comme une solution pour oublier ce qui s'était passé. » avouai-je pour la centième fois.
« Pourquoi as-tu voulu emmener une personne pour la première fois depuis que tu as commencé ces réunions? » me questionna encore Sinclair.
« Comme vous l'avez deviné, la personne qui est avec moi est celle que je considérai comme mon univers. Cependant des évènements récents ont fait qu'elle le redevient peu à peu. » répondis-je en regardant enfin en direction de la blonde.
Elle me fixait et ne semblait pas m'avoir lâché du regard depuis que j'avais commencé à parler. La première chose qui me frappa fut qu'elle avait les larmes aux yeux et que je voyais de la peine et du chagrin dans son regard. Tout ce que je ne voulais pas, je ne voulais pas lui faire pitié et je ne voulais surtout pas qu'elle s'en veuille et soit triste pour moi.
Je pus aussi déceler de la peur et même un soupçon de joie sûrement provoqué par la dernière phrase où je lui faisais comprendre que je voulais qu'elle redevienne mon univers.
« Continues. » m'encouragea Sinclair ce qui me fit de nouveau regarder le sol.
« J'ai appris qu'elle ne m'avait jamais trompé. Tout cela a été inventé par la fille avec qui elle était censée l'avoir fait. Sa seule explication était qu'elle était jalouse de la relation que j'entretenais avec sa mère donc elle a voulu me voler ma vie. » expliquai-je en regardant un peu les autres pour juger de leur réaction et ils semblaient tous étonnés voire choqués.
« Comment tu as réagi à ça? » s'inquiéta Sinclair.
« Au début très mal… J'ai une réaction très excessive en enfermant tout le monde chez moi pour aller m'acheter une bouteille de whisky. » rigolai-je ce qui fut contagieux pour toute l'assemblée. « J'ai eu la bouteille en main mais j'aie été incapable de l'ouvrir et de la boire. » ajoutai-je plus sérieusement.
« Pourquoi? » s'intéressa Sinclair qui semblait fière que j'ai résisté.
« Parce que je n'avais pas de raison. Parce que boire ne rattraperait pas les trois ans que l'on venait de perdre. Parce que j'ai compris que si je voulais me laisser une nouvelle chance avec Clarke ce n'était pas en étant ivre morte. »
« Clarke a donc été l'élément déclencheur de ton addiction mais aussi… »
« Celui qui y a mis un terme. » le coupai-je en regardant rapidement en direction de la blonde pour m'assurer qu'elle ne s'était pas encore enfuie. « Je ne dis pas que je suis guérie, on ne l'est jamais mais c'est devenue la raison pour laquelle je veux tenir. » continuai-je sans la quitter du regard car j'étais une nouvelle fois hypnotisée par ses magnifiques yeux bleus.
« Pourquoi c'est elle la raison et pas autre chose ou quelqu'un d'autre? » insista mon parrain qui sentait que j'étais sur le point de dire quelque chose d'important.
« Parce que… » commençai-je en me stoppant une nouvelle fois dans mes explications. Je pris une grande inspiration et je ne réfléchis plus pour continuer. « Parce que même après trois ans il n'y a eu qu'elle et il n'y aura toujours qu'elle. Parce qu'elle est mon âme soeur et que même si ça va trop vite entre nous je n'ai pas envie de ralentir et de perdre une seule seconde. Parce que tout est naturel et simple quand je suis en sa présence. Parce que je n'ai pas besoin de parler pour qu'elle me comprenne et qu'elle n'a pas besoin non plus de le faire. Parce qu'elle arrive à me faire avouer avec un simple regard alors que je déteste ça. Parce qu'elle sait toujours quand je lui mens. Parce qu'elle me fait faire tout ce qu'elle a envie mais que je m'en fous parce que tout ce que je veux c'est son bonheur et la faire sourire. Parce que mon coeur bat plus fort à chaque fois qu'elle me sourit et me regarde. Parce qu'il est sur le point d'exploser lorsqu'elle qu'elle m'embrasser. Parce que je me sens à la fois vulnérable et puissante avec elle. Parce que je suis terrifiée à l'idée de la perdre à cause de ce qu'elle vient d'apprendre. Parce qu'elle s'en voudra comme elle a un grand coeur alors que ce n'est pas de sa faute. Parce qu'elle est ancrée dans ma peau à jamais mais qu'elle l'est aussi dans mon coeur pour toujours. Parce qu'il y a en fait un million de raisons qui expliqueraient que c'est elle ma raison. Parce que je l'ai tellement aimé. Tout simplement parce que je l'aime. » terminai-je en guettant les moindres de ses réactions. Je vis un sourire rempli d'amour s'afficher sur son visage au fur et à mesure de ma déclaration, parce qu'on pouvait l'appeler ainsi après tout ce que je venais de dire. « Parce que je t'aime. » répétai-je en oubliant complètement toutes les personnes autour de nous.
C'était comme-ci je venais de me débarrasser d'un énorme poids. Je venais de lui mon plus gros secret mais je venais surtout de lui déclare mon amour devant des parfaits inconnus pour elle, en pleine réunion des alcooliques anonymes et dans un gymnase crasseux de la banlieue d'Orlando mais je m'en fichais.
Quand je voyais ce sourire je me demandais bien pourquoi je ne lui avais pas dit tout ça il y a deux jours lorsque l'on s'était embrassée sous la pluie. Cependant je ne m'emballai pas car je savais bien que la discussion que nous aurions à la fin de la réunion sera loin d'être tout aussi rose.
« Merci Lexa. » dit Sinclair en m'indiquant qu'il avait terminé de me torturer et que je pouvais me rassoir.
Lorsque je me rassis la blonde s'empressa de décaler sa chaise pour se mettre à côté de moi.
« Je ne te lâcherai jamais. » me murmura-t-elle simplement en me prenant la main.
Je ne répondis pas et je me contentai de resserrer ma poigne autour de la sienne pendant qu'un autre alcoolique prenait la parole. Je ne la regardai pas non plus, je savais que si mon regard croisait le sien je me mettrais à pleurer.
On passa donc tout le reste de la réunion ainsi. Elle ne me lâcha pas une seconde du regard et caressa avec son pouce le dos de main. Parfois ses caresses se transformaient en massage pour me calmer car elle sentait bien que je redoutais maintenant la discussion qui allait en suivre.
Lorsque cette réunion se termina enfin elle me lâcha la main pour que j'aille dire au revoir et je terminai bien évidemment avec mon parrain.
« Tu as fait d'énormes progrès Lexa. Je suis fière de toi. » me félicita-t-il.
« Merci… » murmurai-je timidement. « Sinclair j'ai une question. » profitai-je de ce moment où nous étions que tous les deux car tous les autres étaient parties. Il n'y avait que la blonde qui m'attendait vers la sortie mais elle ne pouvait pas m'entendre.
« Je t'écoute. »
« Est-ce que je ne suis pas en train de faire n'importe quoi? » lui demandai-je apeurée.
« Lexa. » souffla-t-il en posant ses mains sur mes épaules. « En 2 ans de réunion c'est la première fois que je te vois exprimer tes sentiments et refuser de l'alcool aussi proche de la tentation, alors quoique tu sois en train de faire, continue. » m'encouragea l'homme en me donnant une petite tape sur la joue. « Ne la fait pas attendre, vous devez avoir une petite conversation. » finit-il en me montrant de la tête la blonde.
« Merci Sinclair. Bonne soirée. » répondis-je timidement en faisant demi-tour.
À mi-chemin il m'interpella de nouveau. « À la semaine prochaine Lexa. » insista-t-il car même si j'avais fait des progrès, mon combat n'était pas terminé.
J'hochai la tête et je rejoignis la blonde qui s'empressa de me prendre la main. Jusqu'à présent sa réaction avait été parfaite.
Cependant tout le chemin retour se fit en silence. Aucune de nous deux n'osait lancer la discussion et je pense surtout qu'on attendait d'être tranquillement à la maison pour en parler.
Lorsque je poussai la porte d'entrée c'est comme si le poids de mon aveu avait été remplacée par une boule de stress qui pesait encore plus lourde.
Voyant que je risquai de fuir elle me prit une nouvelle fois la main pour m'emmener dehors et profiter de la légère brise d'été. Elle me fit m'assoir dans l'un des canapés et en fit de même en se collant à moi pendant que je fuyais toujours son regard.
« Je répondrais à toutes tes questions. » dis-je lorsque le silence fut trop lourd à supporter. « Mais avant je veux que tu saches que tu n'as pas à t'en vouloir. Je suis une adulte, je savais que ce que je faisais était mal mais je l'ai quand même fait. Ce n'est nullement de ta faute. Nous n'étions pas les premières à vivre un chagrin d'amour et ma réaction a été stupide. Je ne veux pas que tu aies pitié de moi ou que tu te sentes responsable. Si on y réfléchit bien ce n'était pas la première fois que je tombai dans l'alcool car à la mort d'Aden je l'ai aussi fait… Certes en moins grave mais je l'ai fait. Je suis aussi allée dans des bars pour oublier. » expliquai-je sans lui laisser le temps de répondre.
« Tu ne pourras pas m'empêcher de m'en vouloir, du moins pendant un certain temps. » répondit-elle tristement.
« Clarke je ne veux pas que tu t'en veuilles justement! Ce n'est pas de ta faute! » répétai-je.
« Pourquoi tu étais à ce point effrayé de me le dire? » me demanda finalement la blonde sans revenir sur ce que je venais de dire.
« Je ne voulais pas que tu me quittes, que tu me demandes qu'on reste amie parce que tu es nocive pour moi, je ne voulais pas te décevoir, que tu me trouves faible et encore moins te faire pitié. » m'énervai-je légèrement sans aucune raison.
« Lexa… » murmura-t-elle en posant ses deux mains sur la mienne. « Jamais je ne te laisserai tu m'entends? Jamais. Tu pourrais tout me faire que je serais toujours là. » commença-t-elle en me lâchant d'une main pour me saisir le menton afin que je lui fasse face. Cependant je n'arrivai pas à la regarder alors je fermai les yeux. « Je ne voudrais jamais être ton amie, on sait toutes les deux que ça ne fonctionne pas entre nous et je t'aime beaucoup trop vivre cette simple relation en tant qu'amie. » m'expliqua-t-elle en caressant ma joue. « Ensuite tu ne me déçois pas. Comme tu me l'as dit, on fait tous des choix pour essayer de vaincre nos démons mais parfois ce ne sont pas les bons. Ce que tu m'as dit pour ma relation toxique avec Gaia vaut aussi pour toi et ton addiction. » me sermonna-t-elle gentiment ce qui me fit ouvrir les yeux pour me plonger instantanément dans les profondeurs de l'océan. « Tu n'es pas faible et tu me fais encore moins pitié. Au contraire je te trouve extrêmement forte. Tu as réussi à prendre conscience de ton problème et surtout tu as cherché à t'en sortir. Si quelqu'un doit se trouver faible ici c'est bien moi parce que je n'ai jamais eu le courage de faire ce que tu as fait. » ajouta-t-elle en glissant sa main sur ma nuque. « Lexa je t'aime. Tu m'as encore fait l'une des plus belles déclarations d'amour qu'on rêverait d'avoir et pour rien au monde je ne te quitterai. Au contraire je veux être là et je veux t'aider à ne plus jamais replonger ou t'aider à ne pas replonger si tu le fais. Tu m'as aidé pour mes problèmes de drogue et de violence alors s'il te plaît laisse-moi t'aider. » me supplia la blonde en collant son front contre le mien.
Elle aura été parfaite jusqu'au bout mais là je ne voulais plus parler. Je voulais juste profiter d'elle donc au lieu de la parole comme réponse je vins timidement poser mes lèvres sur les siennes. Je sentis un petit goût de salé ce qui témoignait que des larmes avaient coulé sur ses joues.
Elle répondit tendrement à mon baiser mais ce fut elle qui le stoppa.
« Clarke. » murmurai-je car j'en voulais encore. J'avais besoin de sentir qu'elle m'aimait et que cette révélation ne changerait pas ce que l'on était en train d'essayer de reconstruire.
« Il faut qu'on en parle Lexa. » m'expliqua la blonde en m'empêchant de repartir à l'assaut de ses lèvres. C'était la première fois qu'elle me repoussait, preuve que les choses avaient finalement déjà changées.
« Je t'ai déjà tout dit. » râlai-je en me décollant d'elle.
« Lexa si on veut que ça marche il faut absolument que l'on communique. » répondit-elle gentiment pour ne pas m'énerver.
« On ne vient pas de communiquer? Je n'ai pas communiqué aujourd'hui? » m'énervai-je. « Clarke de toute ma vie je ne crois pas avoir déjà autant parlé de mes sentiments en une seule journée. » rigolai-je nerveusement.
« Je sais mais… »
« Mais quoi? » la coupai-je en me levant. « Qu'est-ce que tu veux encore savoir? » m'agaçai-je pour rien car elle avait raison, nous devions parler. « Tu veux savoir ce qui s'est passé pendant ces 3 ans? En réalité je suis incapable de te raconter ce qui s'est passé pendant les 4 mois qui ont suivi notre rupture parce que j'étais trop ivre morte pour m'en rappeler. Que si Toni, Shelby, Lincoln, Ali et Ashlyn ne m'avaient pas remis sur le droit chemin je serais comme mes parents de ma famille d'accueil à l'heure actuelle. Que pour le moment je suis incapable de tenir plus d'un an sans boire et que je finis toujours par replonger. Que je suis aussi forte au billard parce que j'ai passé des nuits entières pendant ces 4 mois à y jouer en pariant des verres d'alcool. Que si ma trousse à soin est aussi bien garnie c'est parce que pendant ces 4 mois je n'ai pas arrêté de me battre. Que j'ai juste voulu tout oublier pendant 4 mois mais que cette merde me suivra toute ma vie. Parce que la réalité est là Clarke, toute ma vie je serais une alcoolique, je m'énerverai et est-ce que tu crois que tu seras prête à vivre avec quelqu'un qui pourrait choisir une bouteille de whisky plutôt que sa petite amie? » m'énervai-je pendant tout mon discours en agitant des mains de manière illogique.
« Alors déjà tu vas te calmer. » répondit-elle d'un ton sec en me prenant par la main pour me forcer à m'assoir. La Clarke calme et délicate semblait être maintenant partie en pause. « Premièrement je suis plutôt soulagée que tu me considères enfin comme ta petite amie comme depuis 2 jours tu me dis le contraire. » ajouta-t-elle sans pour autant se calmer.
« Bien évidemment que tu l'es Clarke! Bordel je viens clairement de te dévoiler mes sentiments et de t'embrasser, si on n'est pas ensemble avec tout ça c'est que le monde est encore plus fou que je ne le pensais! » grognai-je en ne la laissant pas finir et en voulant de nouveau me relever mais elle me stoppa. Elle m'avait devancé et appuyait fortement sur mes épaules pour me maintenir en place.
« Maintenant tu la fermes, tu m'écoutes et tu ne réponds que lorsque je te le demande compris? » m'expliqua-t-elle de façon autoritaire ce qui me fit laissa sans voix. « Compris? » répéta-t-elle car elle attendait une réponse.
Je la défiai du regard et même si je mourrais d'envie de lui tenir tête je me ravisai.
« Oui. » grommelai-je en détournant la tête par fierté mais elle me saisit par le menton pour me forcer sans délicatesse à la regarder.
« Tu penses que tu serais capable de choisir l'alcool plutôt que moi mais je sais que tu as tord. Il y a trois jours tu aurais pu le faire mais tu ne l'as pas fait pour les raisons que tu as donné tout à l'heure. Je ne dis pas que tu ne replongeras pas, mais je sais que tu feras ton maximum pour ne pas le faire. Alors maintenant tu arrêtes d'être grognon et tu t'enfonces dans ta tête en surchauffe que tu auras beau me dire tout ce que tu veux quand tu seras dans tes petites crises à la con comme tu viens de le faire que je ne partirai pas. Je t'ai dit que je ne te laisserai pas et que je te suivrai par tout. Et si tu n'es pas contente avec ça et bien il fallait y penser avant de m'embrasser dans cette piscine, dans ta voiture, dans ta cuisine, sur ce foutu canapé et surtout avant de m'avoir faite la déclaration du siècle devant de parfait inconnu. » m'expliqua-t-elle encore de façon très autoritaire. C'est la première fois que je la voyais comme ça et j'en restai une nouvelle fois sans voix. « Je vais prendre ton silence pour un oui alors maintenant tu lèves ton joli petit cul de ce canapé et tu vas te doucher pendant que je prépare à manger. » ajouta-t-elle en me saisissant par le col de mon pull pour me trainer à l'intérieur de la maison.
« Clarke je… »
« Tais-toi. » m'ordonna-t-elle en levant son doigt pour me conseiller de ne pas rouvrir la bouche si je ne voulais pas me reprendre ses foudres. « Tu ne redescends qu'à 20h30. Avant ça je ne veux pas te revoir sinon je te fais la peau. Ça te permettra de te calmer et de me calmer par la même occasion parce que tu es vraiment butée parfois. » précisa la blonde en me montrant l'escalier pour que je monte comme-ci j'étais une enfant de 3 ans qu'on venait de punir. Cependant je me comportai comme tel et sans dire un mot et la tête baissée je montai dans ma chambre pour aller prendre ma douche.
Une fois que l'eau ruissela le long de mon corps mes muscles se détendirent instantanément ce qui me permit de réfléchir plus lucidement.
Bien si je devais faire un bilan de la journée il était plutôt positif. J'avais avoué mon secret et mes sentiments à la blonde qui m'avait de suite rassurée mais surtout je voyais qu'elle serait capable de me tenir tête et de me gérer lorsque mes crises pointeraient le bout de leur nez. Parce que je l'avouai, j'étais vraiment capable de jouer au con jusqu'à l'extrême lorsqu'une crise me prenait.
Le problème était que la crise que je venais d'avoir n'était rien par rapport à ce que j'étais capable de faire. Mes amis pouvaient d'ailleurs en témoigner car je les avais si souvent mené en bateau et insulter que je ne comptais plus le nombre de fois où j'étais revenue la queue entre les jambes pour m'excuser.
L'alcool m'avait vraiment bousillé que ce soit physiquement avec les nombreuses bagarres mais aussi psychologiquement. Est-ce que la blonde allait pouvoir gérer tout ça? Et à chaque fois? Il y aura bien un jour où elle en aura marre.
« Lexa elle t'a dit qu'elle ne partirait pas. » me sermonnai-je à voix haute tout en sortant de la douche. Je me regardai dans le miroir et je me mis soudainement à me parler à moi-même. « Il va falloir que tu fasses mieux que ça si tu veux vivre une belle histoire avec elle. » dis-je en me regardant dans les yeux.
Je secouai la tête prenant soudainement conscience que j'étais ridicule et j'allai m'habiller. Je pris soin de choisir une tenue qui plairait à la blonde car je comptai bien me faire pardonner ma petite crise. J'enfilai donc un jean ainsi qu'une chemise car dans mes souvenirs la blonde aimait particulièrement quand j'étais habillée de cette manière puis je me dirigeai vers la sortie.
Lorsque je posai la main sur la poignet de ma chambre je me rappelai soudainement sa menace de me faire la peau si je sortais avant 20h30. Je regardai l'heure sur mon téléphone et je remarquai qu'il me restait encore 15 minutes à tuer.
Ne voulant pas tenter de l'énerver encore plus j'allai donc m'assoir sur l'un des fauteuils qui se trouvaient sur mon balcon. Le soleil n'était pas encore couché en cette soirée d'été mais il n'allait pas tarder.
Je profitai de ce moment de plénitude pour fermer les yeux et me laisser bercer par le silence de la forêt qui m'entourait. Finalement les 15 minutes passèrent rapidement et je pus enfin descendre en territoire ennemi.
Lorsque j'arrivai en haut des escaliers je vis que Clarke m'attendait en bas et elle avait dû avoir le temps de se doucher car elle avait changé de tenue.
Elle avait revêtu une magnifique robe noire qui la mettait vraiment en valeur et mes yeux se posèrent directement sur ces magnifiques jambes. Visiblement nous avions eu la même idée et nous étions toujours autant connectés.
Pendant la descente je tournai rapidement la tête vers la salle à manger car une magnifique odeur vint me chatouiller les narines. Elle avait dressé la table comme au restaurant et je me demandai quand elle avait pu prévoir ça sachant qu'on ne s'était pas quittée une seule seconde.
« Clarke je… »
« Chute… » me coupa-t-elle encore en posant son doigt sur mes lèvres avant de descendre sa main dans mon cou pour le caresser. « Tu es très belle. » murmura-t-elle en posant ses lèvres sur ma joue pour un baiser appuyé qui me fit fermer les yeux.
« Toi aussi. » répondis-je pendant qu'elle posait sa tête dans le creux de mon cou. « Je sais que tu ne veux pas que je parle mais je suis désolée. » m'excusai-je ensuite en posant une main dans sa nuque pour lui faire une caresse et une autre sur sa hanche pour la pousser plus contre moi.
« Je suis aussi désolée de m'être énervée mais tu ne semblais pas vouloir m'écouter quoi que je dise. » répondit-elle en passant ses bras autour de ma taille pour une étreinte qui me parut durer une éternité. C'était comme-si le temps c'était arrêté et nous profitions de cet instant de calme après la tempête.
« Je t'aime Clarke mais je suis effrayée. » dis-je pour rompre ce silence.
« Moi aussi… » souffla-t-elle dans mon cou ce qui me provoqua des frissons. « Je te promets que ça va aller. » me rassura la blonde en sortant la tête pour plonger son océan dans ma forêt émeraude. « Je ne te laisserai jamais comme tu ne me laisseras jamais. Si je dois retenir quelque chose de cette journée c'est qu'on n'est pas faite pour vivre loin de l'autre sinon on s'autodétruit. »
« J'en suis venue à la même conclusion. » dis-je en posant mes lèvres sur son front.
« Tu as faim? » me demanda-t-elle en me prenant par la main pour me trainer vers la table qu'elle avait préparée. Je remarquai directement les nombreuses bougies présentes et cela me fit sourire.
« Comment tu as pu préparer tout ça sans que je m'en rende compte? Et pourquoi ce soir en particulier? » m'intéressai-je curieusement.
« Toni et Shelby m'ont bien aidé. Elles avaient tout déposé dans le jardin comme elles ont ton double. » m'expliqua-t-elle et cette dernière constatation me fit penser à quelque chose.
« Toni. Ma Toni t'a aidé? » m'étonnai-je pendant que je m'installai en face de Clarke.
« Oui. » rigola-t-elle de ma réaction. « Tu sais depuis que tu as eu ta fuite elle me demande souvent de tes nouvelles parce que maintenant elle sait que je tiens à toi et que je ne te trahirai jamais. »
« Tu lui as dit qu'on était de nouveau ensemble? »
« Non. » dit-elle amusée. « Mais elle s'en doute, notamment après ce que je lui ai demandé pour ce soir. » rigola la blonde.
« Vous êtes amies alors? » m'enthousiasmai-je légèrement car ça me faisait une chose en moins à gérer. Il ne restait plus qu'à la réconcilier avec Ashlyn ce qui ne serait pas aussi facile.
« Je ne sais pas si on est amie mais au moins elle n'a plus des envies de meurtre en me voyant. » blagua la blonde.
« Ce qui est une véritable bonne chose quand on connaît Toni. » plaisantai-je à mon tour. « Et du coup pourquoi avoir organisé tout ça ce soir? » insistai-je.
Elle eut un large sourire aux lèvres et vint prendre ma main qui était posée sur le table.
« Parce que je savais que tu allais me confier quelque chose de très important ce soir. Quelque chose qui te terrifiait et je voulais que tu saches que peu importe ce que tu allais m'annoncer ça ne changeait en rien mes sentiments pour toi. » m'expliqua-t-elle en jouant avec mes doigts.
« Je reviens. » dis-je en me levant pour son plus grand étonnement. « Ne bouge pas hein? » m'inquiétai-je en me dirigeant dans mon bureau. Je me saisis du graal et je revins directement m'assoir en face de la blonde qui rigolait nerveusement. « Pour fêter l'évolution de ton statut de colocataire à petite amie. » expliquai-je en lui faisant glisser une clé sur la table.
« C'est… »
« La clé de la maison. » la coupai-je en me mettant à sourire car le sien était contagieux.
« Je suis donc vraiment ta petite amie? » répéta-t-elle comme-ci elle n'y croyait pas. J'hochai positivement la tête ce qui la fit se lever pour venir s'assoir sur mes genoux tout en enroulant ses bras autour de ma nuque pour garder l'équilibre. Elle ne me laissa pas le temps de réagir qu'elle vint poser ses lèvres sur les miennes pour un baiser remplit de promesse. Lorsque je pris conscience de ce qu'il se passait je répondis à son baiser et je vins placer mes mains de part et d'autre de son visage pour la pousser à continuer.
On ne se sépara que lorsque nous fûmes à bout de souffle et en ouvrant les yeux je remarquai que son regard c'était légèrement obscurcis.
« Dois-je comprendre que tu es heureuse? » la taquinai-je en reprenant mon souffle.
« Si ce n'est pas assez clair pour toi je peux aussi te faire l'amour sur cette table. » me provoqua-t-elle à moitié. « Mais par chance pour toi on prend notre temps. » rigola la blonde en voyant que je venais sincèrement d'hésiter face à sa proposition. Elle se releva sans me laisser le temps de répondre et alla chercher à manger.
Le repas se passa dans la bonne humeur et on arriva même à parler de chose plus sérieuse. Je lui expliquai plus calmement mes problèmes d'alcool et à aucun moment elle ne me jugea. On envisagea vraiment un futur ensemble et cela me fit énormément plaisir.
Une fois le repas terminé je m'occupai de débarrasser. C'était la moindre des choses que je puisse faire après ce qu'elle venait de m'organiser.
On alla ensuite se poser dans le canapé pour regarder un film et c'est tout naturellement qu'elle vint se mettre dans mes bras et sous un plaid. C'était sans compter sur mon pot de colle de chiot dont j'avais presque oublié l'existence qui vint par terre à nos pieds.
Clarke choisit le film, bien évidemment un Disney et elle insista pour mettre Peter Pan. Visiblement elle voulait me faire plaisir ce soir…
Connaissant ce dessin animé par coeur je passai tout mon temps à la regarder, lui caresser le bras et à l'embrasser sur la joue dès que l'envie me prenait. Parfois j'étais d'humeur joueuse et je l'embrassai furtivement dans le cou juste pour voir apparaître des millions de frissons sur son corps.
« Arrête de faire ça. » me gronda la blonde lorsque je recommençai une nouvelle fois.
« Je suis désolée mais j'adore voir comment ton corps réagit. » rigolai-je la tête dans son cou.
« Tu devrais vraiment arrêter de faire ça. » me prévint-elle.
« Ah oui? Pourquoi? » demandai-je en feignant l'ignorance avant de lui mordre l'oreille.
« Lexa arrête! » cria et rigola-t-elle en se redressant. Elle semblait vraiment perturbée et troublée mais j'adorai la voir comme ça.
« D'accord j'arrête. » répondis-je en voulant l'attirer de nouveau dans mes bras mais elle ne se laissa pas faire.
« Promet-le. » m'ordonna-t-elle car elle savait très bien que je recommencerai.
« Je ne peux pas. » rigolai-je ce qui la fit bouder. « Pourquoi tu boudes Clarke? »
« Parce qu'il n'y a que toi qui t'amuses. » grogna-t-elle.
« Que moi qui m'amuse? » m'étonnai-je faussement en me redressant pour approcher mon visage du sien. « Pourtant ton corps ne semble pas de cet avis. » murmurai-je en effleurant sa peau de mes doigts au-dessus de son genou pour la faire une nouvelle fois frissonner.
« Arrête. » râla-t-elle mais ça ressemblait presque à un gémissement car j'avais remonté mes doigts le long de sa cuisse.
« Tu veux vraiment que j'arrête? » lui demandai-je en posant mes lèvres dans son cou pour l'embrasser sensuellement. Elle vint directement s'accrocher dans mes cheveux comme pour essayer de rester connecté à la réalité.
« Lexa ça fait plus de 3 ans que je n'ai rien fait, tu me rends complètement dingue, tu m'as fait une magnifique déclaration d'amour plus tôt et je te rappelle que j'ai une libido du feu de Dieu donc si ce n'est qu'un petit jeu je t'en supplie arrêtes-toi avant que je ne réponde plus de rien. » gémit-elle car l'une de mes mains s'était posée sur ses fesses. « Lexa. » dit-elle comme une ultime menace si je ne m'arrêtai pas.
Je décollai mes lèvres de son cou pour plonger mes yeux dans les siens qui s'étaient complètement assombris. Il m'était presque impossible d'y déceler une nuance de bleu.
« Je veux qu'on prenne notre temps mais j'ai aussi besoin de ce contact avec toi. » avouai-je car tout comme elle après 3 ans j'avais les hormones en feu. « Et encore une fois j'adore voir comment ton corps réagit. » ajoutai-je en caressant sa gorge du bout de mes doigts.
« On n'a qu'à se peloter. » me proposa-t-elle car elle semblait énormément apprécier ce petit jeu.
« Tu arriveras à te contrôler au moment opportun? » demandai-je tout de même car sa proposition était alléchante mais je le connaissais par coeur. De plus je voulais vraiment prendre mon temps, au moins pour ça car juste à présent nous n'avions toujours pas compris la définition de prendre son temps. Ou alors on essayait juste de se convaincre et on se disait ça pour se rassurer même si on ne le faisait pas.
« Si je n'y arrive pas tu le feras pour moi. » dit-elle sans me laisser le choix.
« J'essayerai. » répondis-je car je n'arrivai plus à réfléchir très clairement.
Elle vint donc poser ses lèvres contre les miennes pour un échange qui devint directement langoureux. Elle se positionna à califourchon sur moi malgré le fait qu'elle portait une robe mais cette dernière ne l'en empêchait pas comme elle était ample.
Mes mains vinrent caresser ses cuisses ce qui la fit légèrement gémir et frissonner. Elle déboutonna les deux premiers boutons de ma chemise pour pouvoir m'embrasser dans le cou pendant que l'une de ses mains me griffait légèrement l'épaule où elle s'était glissée.
Ses lèvres passèrent de mon oreille, à mon cou, ma clavicule, ma gorge puis de nouveau mes lèvres où elle fit de nouveau entrer sa langue en jeu. Elle continua de défaire ma chemise jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun bouton mais elle ne me toucha pas.
À la place elle prit l'une de mes mains et la fit timidement glisser jusqu'à sa poitrine.
« Pelote moi. » blagua-t-elle à moitié en serrant ma main sur son sein ce qui la fit gémir. Elle lâcha ma main sans pour autant que je la bouge et prit l'autre pour la placer sur ses fesses.
Sa langue commença à accélérer le rythme contre la mienne témoin que la température augmentait de façon exponentielle.
Elle vint me griffer le bas du ventre ce qui me fit gémir et caressa doucement la ligne de mes abdos. Ma main qui était sur ses fesses glissa sous sa robe pour avoir plus de contacts. Sans qu'elle s'en rende compte ses hanches commencèrent à bouger contre mon pelvis et moi-même j'accompagnai son mouvement de ma main.
C'était trop pour moi et encore une fois je mis mes principes de côté. J'avais beaucoup trop envie d'elle et après la journée que l'on venait de passer j'en avais besoin. Mes mains glissèrent sous fesses pour me lever du canapé tout en la portant. En même temps qu'elle couina de surprise elle s'accrocha à ma nuque et enroula ses jambes autour de ma taille pour m'aider.
« Ta chambre. » dis-contre ses lèvres car je sentais qu'elle allait me poser la question.
Sans rompre notre échange je la portai jusqu'à celle-ci et je la posai debout devant le lit. Mes lèvres glissèrent dans son cou pendant que mes doigts vinrent doucement défaire la fermeture de sa robe qui trouva rapidement le sol.
Elle ne me laissa pas le temps de la regarder, sûrement par pudeur et attrapa l'ourlet de ma ceinture pour m'attirer contre elle. Mes mains vinrent timidement caresser ses hanches dénudées pendant que nos bouches faisaient des prouesses l'une contre l'autre.
À bout de souffle je me décollai d'elle et je pus ainsi enfin reposer mes yeux sur ce corps qui me faisait tant envie. Je compris alors que ce n'était pas par pudeur qu'elle m'avait collé à elle et j'eus soudainement l'impression d'avoir pris une douche froide lorsque je vis les bleus sur son corps pourtant si parfait.
« Ne t'arrête pas. » me supplia la blonde en voulant repartir à l'assaut de mes lèvres mais je l'en empêchai en posant mes mains sur ses hanches pour la tenir à distance de bras de mon corps.
« Je vais la tuer… » marmonnai-je sans réussir à détourner le regard de son corps.
« Lexa. » souffla Clarke qui ne voulait pas s'arrêter.
« Je te promets que je vais la tuer. » dis-je plus fort et elle comprit que c'était maintenant impossible de me faire repartir. Elle sortit de l'emprise de mes mains et alla rapidement enfiler un long t-shirt pour que j'arrête de la fixer pour cette raison.
« Viens là. » fit-elle en m'attirant dans ses bras. Je sentais qu'elle avait peur que cela ait brisé quelque chose entre nous mais la seule chose que je voulais briser à l'heure actuelle c'était les os de Gaia. « S'il te plaît ne t'énerve pas, on passe une superbe soirée. » ajouta-t-elle en resserrant son étreinte ce qui me sortit de mes pensées. Je vins enfin l'entourer de mes bras et lui rendis son câlin tout en embrassant son front.
« Pourquoi tu as encore des bleus… » demandai-je en posant ma tête sur le haut de son crâne.
« J'ai la peau qui marque facilement et on va dire qu'elle y mettait vraiment tout son coeur. » m'expliqua la blonde avant qu'un petit silence ne s'installe.
« Tu devrais aller dormir. Tu travailles demain. » répondis-je pour couper court à la discussion car je ne voulais pas m'énerver. Si on continuait sur ce terrain-là c'était inévitable. « Merci pour cette soirée, c'était parfait. » ajoutai-je en posant rapidement mes lèvres sur sa joue. « Bonne Clarke. » terminai-je en l'embrassant tendrement.
Tandis que je me retirai de ses bras pour aller en direction de ma chambre elle me retint par le bout des doigts pour que je lui fasse de nouveau face.
« Dors avec moi s'il te plaît. » murmura-t-elle tout en me fuyant du regard par peur que je l'entende et que je refuse.
« Clarke… » dis-je tout bas en revenant vers elle.
« Je te promets qu'il ne se passera rien. » me coupa-t-elle en caressant tendrement mon ventre comme j'avais encore ma chemise ouverte suite à notre échange plus que sulfureux.
Je ne répondis pas donc elle leva les yeux pour me trouver en pleine réflexion avec moi-même. Je croisai son regard et je ne pus m'empêcher de sourire lorsque je la vis en faire de même. Elle devait avoir besoin de ça pour être sûre et certaine qu'il n'y avait pas de malaise entre nous. Je devais bien avouer que j'en avais aussi besoin.
« D'accord. » dis-je simplement en la regardant tendrement.
« D'accord? » répéta-t-elle car elle n'en revenait pas.
« Je dors avec toi. » précisai-je en l'embrassant rapidement sur la tempe. « Je vais me changer et je te rejoins. » ajoutai-je avant de quitter sa chambre pour la mienne.
J'enfilai le premier t-shirt que je trouvai ainsi qu'un short de foot et après un rapide passage à la salle de bain je rejoins la blonde dans sa chambre.
Elle était déjà dans son lit et lorsque je passai le seuil de la porte elle eut un large sourire de soulagement de voir que je venais vraiment dormir avec elle.
« Tu comptes dormir ou faire une séance de sport? » blagua-t-elle en remarquant que j'avais un t-shirt de l'Orlando ainsi qu'un short de foot.
« Je n'ai pas de pyjama. Habituellement je dors juste en sous-vêtements. » lui expliquai-je pour en même temps la taquiner. Cela fonctionna car elle devint toute rouge quand je me glissai sous les draps avec elle.
« Tu n'as pas fermé la porte. » râla la blonde pour changer de sujet tout en cherchant à sortir de son lit mais je l'en empêchai.
« C'est pour Nana. Elle ne supporte pas les portes fermées. » lui expliquai-je pour justifier mon geste qu'elle comprit aussitôt.
Elle éteignit la lumière et ne perdit pas de temps pour venir se blottir dans mes bras et poser sa tête sur ma poitrine.
« Ton coeur bat super vite. » constata-t-elle.
« Quand tout à l'heure je disais qu'il était sur le point d'exploser quand il te voyait je ne t'ai pas menti. » rigolai-je pour cacher ma gêne pendant que mes doigts caressaient son avant-bras.
« Je crois bien que tu as dit qu'il battait plus fort quand tu me voyais sourire et qu'il était sur le point d'exploser quand je t'embrassai. » précisa la blonde en emmêlant ses jambes avec les miennes.
« Tu as vraiment tout retenu de ce que j'ai dit? » demandai-je attendris car je savais que la réponse était affirmative.
« J'ai tout retenu et jamais je n'oublierai. » répondit-elle en passant sa main dans ma nuque pour me papouiller.
Un silence s'installa, le genre de silence apaisant. J'entendis peu à peu sa respiration ralentir et je sentis que ses muscles se détendaient aussi.
« Bonne nuit Clarke. » murmurai-je en l'embrassant sur le haut du crâne comme je sentais qu'elle allait s'endormir.
« Bonne nuit Lexa. » répondit-elle en m'embrassant sur la poitrine car elle ne semblait pas avoir la force de bouger pour m'embrasser réellement.
C'est ainsi que plus de 3 ans après, Clarke s'endormit dans mes bras et je ne pus m'empêcher de sourire tandis que je rejoignais également les bras de Morphée.
