Bonjour à tous ! Vous l'attendiez tous et toutes (ou pas), et le voilà. Avec Noël qui approche à grands-pas, il vous faut une pause. Et quoi de mieux qu'un nouveau chapitre avec ces chers Avengers et un Loki tout mimi tout plein ! (J'arrête la pub, promis ^^).

Je tiens à remercier tout ceux qui suivent mon histoire, qui l'ont rajoutée en favoris et qui ont laissés un commentaire. Grâce à vous, je n'ai jamais écrit aussi vite et aussi longuement pour un chapitre !

Bref, je vous souhaite à tous et toutes une très bonne lecture et passez de bonnes fêtes ! ceci est votre cadeau de Noël alors savourez-le ^^.


Chapitre 08

-Vous vous rappelez des trois personnes qui ont été découvertes dans les alentours de la tour ? Et bien… Il semble que leurs blessures proviennent… des armes intégrées à l'armure de Tony Stark…

Fury sortit de la salle d'interrogation. Se pouvait-il qu'il en soit de même avec Tony Stark ? Non. Deux fois en une semaine en commençant par Loki, ça ne pouvait pas n'être qu'une coïncidence. La magie était-elle impliquée ? Il avait pourtant la capacité de sentir quand quelqu'un lui mentait et Loki avait passé le test haut la main. Ou bien était-ce justement ses pouvoirs qui lui permettaient de faire la différence ? Il fallait qu'il en ait le cœur net. Il avait disculpé le jotun de tout soupçon bien trop tôt. Si ses conclusions étaient faussées ou erronées, il fallait qu'il le sache. Il s'en voudrait de le laisser les manipuler sous leur nez plus longtemps.

[Une heure plus tôt]

-Ne pouvez-vous pas tout simplement visionner les enregistrements de la caméra ? S'impatienta l'homme. Tout cela était ridicule. Comme s'il avait pu faire ce pour quoi on le questionnait.

-Ce n'est pas possible.

-Pourquoi ? Il semblait sincère et pourtant…

-A cause de "Self Access". Était-ce possible ? S'était-il vraiment servi de ce protocole ? Il s'était juré de le garder secret et de ne l'utiliser qu'en cas de réelle nécessité. Ou bien tout cela n'était-il que du bluff ? Mais alors comment en avait-il entendu parler ?

-Je ne vois pas de quoi vous parlez…, essaya le milliardaire. Fury tiqua. Il était prêt à le croire quand il lui disait ne pas se rappeler ce qu'il s'était passé avec Loki mais il venait de lui mentir, il en était persuadé.

-Ne jouez pas à ce jeu-là avec moi, Stark. Ce dernier remua sur sa chaise, soudain mal à l'aise. Qu'avait-il donc fait, à la fin ? Pouvait-on vraiment ne pas se souvenir d'un truc pareil ?

-Même si un tel dispositif existait… comment auriez-vous pu avoir accès à la salle si elle était verrouillée ?

-C'est marrant que vous disiez cela, je n'ai pas parlé de ce que faisait ce protocole exactement. Vous avez l'air d'être vachement au courant pour quelqu'un qui ne sait rien. Tony blêmit mais reprit vite contenance en lui lançant un regard qui se voulait plus qu'équivoque sur ce qu'il ressentait en ce moment à l'égard du directeur du SHIELD. Mais pour répondre à votre question, continua-t-il en faisant semblant de ne rien remarquer, un logiciel permettant de contourner SelfAccess a été utilisé. Cette information surpris le génie qui ne put s'empêcher de hausser les sourcils. Mais après quelques secondes, il en conclut :

-Banner, je suppose. Il doutait que son collègue puisse être l'instigateur de ce projet mais il ne voyait personne d'autre qui aurait pu créer un tel logiciel. Néanmoins, Fury n'affirma ni ne nia cette hypothèse, se contentant de soupirer. Cet interrogatoire ne menait nulle part. Loki avait refusait de parler, il en était maintenant de même avec Tony. Il n'y avait de plus aucun témoin extérieur à la scène, rien n'ayant été filmé par Jarvis. A l'intérieur même de la salle du moins car la caméra du hall était restée opérationnelle. Elle ne permettait néanmoins pas d'éclairer totalement ce qu'il s'était passé. On savait déjà que Tony s'était montré violent. Sa question "Qu'est-ce que tu m'as fait" restait néanmoins déroutante. Et pourtant, il ne semblait pas en mesure de se souvenir du pourquoi de cette question.

-Comment avez-vous pu être au courant du retour de Loki avant Barton ? Reprit Fury.

-J'ai demandé à Jarvis d'espionner toutes les caméras de la ville en même temps. J'ai aussi bridé les ordinateurs à disposition de Clint pour qu'il ne puisse le faire que l'une après l'autre. Rapide mais pas assez.

-Pourquoi faire cela ?

-Je voulais… dire deux mots à corne de bouc, sans doute.

-Vous n'êtes pas sûr ?

Tony resta silencieux. Tout cela était absurde. C'est Loki qui devrait subir un interrogatoire.

-Je vous ai déjà dit tout ce que je savais. Je refuse de continuer. A moins que vous ne préfériez reprendre en présence de mon avocat ?


« Je t'ai vu fureter près de mon laboratoire. Avoue que tu m'espionnais et que ce n'était pas la première fois. » Après avoir traitée et analysée les données récoltées par la caméra à l'extérieur de la salle, Jarvis avait fait ressortir cette phrase comme étant la seule à être assez distincte et compréhensible. Et pourtant, aucun enregistrement ne permettait de prouver que Loki ne se soit approché dudit laboratoire par le passé. Fury avait donc réuni les Avengers et le dieu de la malice pour essayer d'éclaircir cette histoire une bonne fois pour toute.

-Sans doute a-t-il utilisé Self Access à ce moment-là aussi, proposa la veuve noire.

-Pourquoi aurais-je fait cela ? Surtout si ça aurait permis de confondre Loki, se défendit Tony qui se sentait particulièrement visé. A croire qu'ils avaient mis en place cette réunion avec pour seul objectif de le descendre.

-Pourquoi en effet ? Railla le concerné dans lequel avait pris place une bataille intérieur. Petit a : se fondre dans la masse et ne pas attirer l'attention. Petit b : se défendre enfin et ne plus attendre comme une pauvre victime que ce soit les autres qui le fassent pour lui. Il ne le ferait pas. Et les votes pour b semblaient unanimes.

-On t'a pas sonné, corne de bouc, répliqua le milliardaire.

-C'est vrai, j'avais oublié. Tout cela n'a rien à voir avec moi. Tout n'est toujours qu'à propos de vous, n'est-ce pas ?

-Vous êtes vraiment en train de vous chamailler comme des enfants de douze ans ? Soupira Steve alors que Tony enchaînait sur une menace. Mais Loki ne put que sourire à ce commentaire. Lui-même avait au moins l'excuse de se sentir vraiment dans la peau d'un enfant de douze ans. Qu'elle était celle de Tony ? N'agissait-il de façon aussi puérile que quand il était dans les parages ?

-Où voulez-vous en venir ? Insista le docteur Banner à l'attention de Loki. Après tout, si on lui avait demandé de participer à la réunion, ce n'était pas pour le laisser sur la touche.

-Je pense… commença-t-il en marquant une pause. Il était sûr que ce qu'il s'apprêtait à dire aller diviser les Avengers dans leur façon de réagir. Je pense que Tony Stark a inventé toute cette histoire. La fin de cette première phrase confirma ses attentes. Ceux qui s'insurgeaient et ceux qui attendaient la suite. Il continua néanmoins :

-Il lui fallait une raison pour qu'il me prenne à part sans que cela n'est simplement l'air d'une vengeance ou d'une envie du moment. Cet homme connaît cette tour par cœur. Après tout, c'est lui qui l'a construite. Il savait qu'en haussant un plus la voix sur cette phrase plutôt que sur une autre, on l'entendrait d'en dehors de la salle. Il s'est enregistré un alibi.

-Pourquoi aurais-je fait ça, c'est ridicule ! Je vous déteste, c'est vrai, mais ce n'est un secret pour personne.

-Comme je l'ai dit, répliqua Loki qui commençait à élever la voix tout comme Tony venait de le faire, chacun essayant de dominer l'autre. C'est beaucoup plus grave si vous m'attaquez sans raison. C'est une question de réputation ! Et de confiance !

-Alors c'est cela, en conclut le génie. Vous voulez encore nous monter les uns contre les autres. N'ai-je pas raison ? Insista-t-il. Loki soupira. Il était sûr que cet homme faisait tout pour le décrédibiliser. Après tout, il faisait de même avec lui. Mais seulement pour se protéger. Il ne s'agissait en aucun cas d'un orgueil mal placé ou d'un ego surdimensionné.

-Penser ce qu'il vous plaira. J'abandonne. Alors que son frère essayait de le retenir, il se leva et sorti de la salle de réunion en empruntant un calme de façade.

-Pourquoi ? Demanda juste le dieu de la foudre en regardant Tony droit dans les yeux.

-Et bien quoi ? Éluda le milliardaire en fixant Banner. Vous croyiez vraiment qu'une joute verbale entre moi et ce dieu de pacotille vous permettrez d'en savoir plus ? Comme si nous allions sans le vouloir laisser échapper une information que nous ne sommes pas censé savoir ou que nous ne voulons pas dévoiler ? Il laissa échapper un rire nerveux. C'est déjà le plan que nous avions mis au point pour Loki, ne vous en souvenez-vous pas ? Vous me considérez comme lui, maintenant, je le sais. Comme une menace. S'il s'attendait à ce qu'on le plaigne ou qu'on le détrompe, il allait être déçu.

-N'est-ce pas le cas ? Intervint Fury dont les paroles firent froncer les sourcils à plus d'un Avengers. Vous avez pris Loki à partie, nous le savons tous désormais. Nierez-vous aussi avoir tué ces trois malheureux à deux pas de votre tour ? Ce fut au tour de Tony d'être surpris.

-De quoi parlez-vous ? Il regarda ses coéquipiers les uns après les autres, tous étant surpris par sa réponse.

-Alors c'est vrai ? Répondit simplement la veuve noire.

-Tony, vous rappelez-vous de la réunion d'avant-hier soir ? Celui-ci essaya de réfléchir, de se remémorer mais le vide lui répondit. A force de se concentrer, de fines gouttes de sueur commençaient à sortir des pores de sa peau.

-Qu'est-ce qui m'arrive… L'homme posa sa tête entre ses mains, tremblant légèrement. Les autres se regardèrent, un peu mal à l'aise. Voir Tony dans cet état était loin d'être une habitude. C'est comme s'ils découvraient pour la première fois une nouvelle facette de sa personnalité, alliant sensibilité et vulnérabilité. Loin de l'air crâneur et des railleries qui le caractérisaient d'habitude. L'homme, comme s'il avait perçu le changement d'ambiance que son relâchement avait provoqué, se releva d'un coup, observant la confusion qui se reflétait dans les yeux de ses collègues. Sans un mot, il se détourna vivement et en deux enjambés, il disparaissait déjà du champs de vision.

-Loki n'a-t-il vraiment rien à voir là-dedans ? Ne put s'empêcher de demander Clint après un court moment. Sincèrement, comment expliquez-vous sa perte de mémoire, docteur ?

-J'avoue ne pas avoir d'explication rationnelle. J'ai examiné Tony et rien ne peut expliquer une telle perte de mémoire. Physiquement, il n'a rien. Quant à un choc émotionnel, c'est normalement plutôt rare qu'il soit si violent qu'il puisse être la cause d'amnésie. Mais après, on ne sait pas ce qu'il s'est vraiment passé là-dedans…

-Stark a raison, murmura l'archer comme s'il venait d'avoir une révélation.

-Vraiment ? A propos de quoi ? Fury et les autres Avengers avaient maintenant les yeux fixés sur lui.

-L'implantation d'un mouchard.

-Vous n'êtes pas sérieux, ami Barton ? S'énerva Thor. Pour Tony, ce n'était qu'une blague de mauvais goût.

-Réfléchissez, bon sang. Rajouta le concerné en essayant de couvrir la voix du dieu. Nous ne savons rien de la magie, de sa forme, de la façon dont il l'utilise.

-Et qu'est-ce que ça changerait ? Continua le dieu de la foudre sur la défensive.

-Une sonde permettrait de récolter des informations sur la composition de son sang et son rythme cardiaque. Elle pourrait même servir de détecteur de mensonge. Et tout cela en temps réel. Si quelque chose sort de l'ordinaire, par rapport à un humain je veux dire, on pourra faire le rapprochement. Tout le monde resta silencieux, la tête baissée. Seul Thor dévisageait les autres un à un, sa colère augmentant au fur et à mesure.

-Vous n'êtes pas sérieusement en train de considérer lui insérer je ne sais quoi sous la peau. Pour quoi ? Espionner tous ses faits et gestes ? Vous ne voulez pas mettre une caméra dans ses toilettes tant que vous y êtes ? Il ne pouvait pas en supporter plus. L'hypocrisie qui saturait la pièce l'étouffait. Et dire qu'il y a même pas une semaine, il aurait été prêt à se sacrifier pour eux. Se levant à son tour, il sortit en coup de vent.

-Si ça continue comme ça, il ne restera plus personne ici dans l'heure qui vient, commenta Steve pour essayer de détendre l'atmosphère. Mais l'ambiance demeura belle et bien plombée.

-Arrêtons-là cette réunion, proposa le directeur du SHIELD. Docteur Banner, je veux un rapport sur la possibilité ou non de mettre un tel dispositif en place et ce que cela apporterait. Bruce hocha la tête.

-N'allons-nous pas parler du journal que l'on a trouvé ? S'enquit néanmoins Steve. J'ai regardé les caméras, c'est bien Loki qui l'a ramené.

-Ça ne nous apprend qu'une chose, ajouta la veuve noire. On ne peut plus compter sur ce qu'il est censé savoir ou non. S'il l'a lu entièrement, il en sait autant que nous maintenant. Du moins d'un point extérieur. Car il y a toujours des informations dont seul Loki pourrait se souvenir : le sceptre, le Tasseract, Thanos…

-Oui, en gros, parler avec lui va nous filer un mal de tête à chaque fois à force d'analyser ses moindres paroles. Laissez-tomber. Je préfère m'en tenir à mon instinct. Ce n'est qu'un menteur et un manipulateur, jamais je ne lui accorderais ma confiance. Quoi que vous en pensez, son amnésie est bidon. Se levant, il s'éloigna en silence.

-Ok, ça suffit, j'en peux plus de voir tout le monde partir. Il n'y a plus de sujet à l'ordre du jour, de toute façon, non ? Steve sentait une certaine tension envahir ses muscles et ses cellules. Il ne connaissait qu'un seul moyen efficace de combattre cette sensation. Le directeur nia de la tête et tous les Avengers restants se levèrent en même temps, s'en allant vaquer à leur occupation. Seul Fury resta un moment pour réfléchir.


Loki se réveilla en sursaut. Toute sa vie défila en quelques secondes devant ses yeux. Enfin, "toute", les deux dernières semaines quoi. Environ deux semaines depuis son réveil dans une chambre inconnue, neuf jours depuis sa fuite, huit jours depuis son aparté avec mégalo-man. Et une semaine depuis que ses cauchemars avaient commencé. La première nuit après sa rencontre avec Nolan et Killiane, penser à la jeune femme et à son fils lui avaient permis de trouver un certain calme, de l'apaiser et de mettre de côté ses démons. Maintenant, les visualiser dans son esprit lui brisait le cœur et déchirait son âme. Son imagination débordante et ses craintes du monde extérieur l'amenait à les imaginer pendant la catastrophe de New-York. Il mélangeait les images et les interviews du journal, remplaçant les visages des victimes par ceux du garçon et de sa mère. Il les voyait étendus sans vie, écrasés sous les décombres d'un immeuble en ruines, touchés mortellement par un tir extra-terrestre et se vider de leur sang ou encore laissés pour mort après avoir été écrasés par une foule en panique. Et l'horreur de ce film allait croissant au fur et à mesure des jours. Peut-être était-ce son intuition le prévenant que quelque chose de grave leur était arrivé ? Peut-être était-ce simplement qu'ils lui manquaient ? Quoi ? Vraiment ? Pouvait-on vraiment ressentir du manque pour des gens avec lesquels on avait partagé que quelques heures de sa vie ? Quand quelques heures représentent la majorité de ce dont on se souvient, oui, il était sûr que oui.

Ramenant ses jambes contre son torse, Loki posa son menton sur ses genoux, les enveloppant de ses bras. Un frisson parcourut son corps sans qu'il ne sache s'il était dû au froid ou à une réminiscence fugace de son cauchemar. Cette terreur constante lui ruinait le moral. Bon, ce n'était pas comme s'il était déjà au beau fixe avant. Mais son mutisme dû à sa promesse de ne se confier à personne le tuait à petit feu. Se sachant à fleur de peau, il évitait d'ailleurs le plus possible les Avengers. Sans aucune exception, bien que son frère n'ait pas encore arrêté d'essayer de forcer la communication. Il le savait, il ne fallait plus qu'il se morfonde dans son coin. S'il ne se ressaisissait pas, il pouvait bien crever tout de suite. Personne, il en était sûr, ne s'en préoccuperait. Sans doute ne se rendraient-ils compte de sa mort qu'à cause de l'odeur moribonde qui s'échapperait de son cadavre. Cela ferait un bon souvenir pour Tony. Ce serait la seule chose qui les ferait encore penser à lui. Et pourtant, malgré ces pensées suicidaires qui le travaillaient jour après jour, la culpabilité se propageait aussi de façon parallèle. Une étincelle d'espoir, une petite voix perçait de la masse noire et gluante qui avait recouvert son cœur et son âme. Une voix qui lui disait que même s'il ne s'en souvenait plus, quelqu'un pensait peut-être à lui. Qu'en était-il de ses parents ? Avait-il des personnes proches quelque part dans ce trou noir qu'était devenu son passé ? Avait-il lui aussi une Jane dans sa vie ? Il avait entendu son frère en parler, ce qui lui avait donné envie de vomir. Il fallait l'avouer, ne rien faire avait un côté attrayant, presque séducteur. Mais ses cauchemars gâchaient tout.

Sur une impulsion, il se leva. Vite fait, il se rafraîchit le visage sans atteindre que l'eau ne se réchauffe. Il ne voulait pas que cette adrénaline qui le poussait ne stoppe pour le replonger dans une vie contemplative et vide de sens. Il fallait qu'il lui parle. Mauvaise idée ? Sûrement. Mais il essayait une nouvelle ligne de conduite qui se résumait en trois mots : Ne plus réfléchir. Ironique, n'est-ce pas ? D'habitude, c'est le contraire sinon rien ne va. Ayant espionné les Avengers… Non, pas espionné. Cela signifierait qu'il aurait appris certains secrets dont il n'aurait pas dû être au courant. Vous savez, comme la fois où il était censé boire un sirop avec Thor. Non, il les avait juste observé à longueur de journée et savait à peu près où ils pouvaient être et à quel moment. Qui a dit stalker ? Appuyant sur le bouton de l'ascenseur de l'étage où il était presque certain de Le trouver, il entendit la machinerie se mettre en marche. Avec une moyenne de fréquentation de la salle de sept jours sur sept et treize heures sur vingt-quatre, il aurait été stupide de vérifier ailleurs avant. Il n'était à vrai dire jamais allé à cet étage, ni à aucun autre que celui où se trouvait sa chambre, celui où il y avait la salle à manger et le rez-de-chaussée. A force "d'observation" et d'écoute, il arrivait à reconnaître qui utilisait l'ascenseur par sa façon d'entrer (dans Son cas, on aurait pu dire : de façon rapide), le temps qu'il mettait à se décider (zéro seconde) ou encore la pression exercée sur le bouton (un bruit d'impact qui devait s'entendre dans toute la tour). Il n'avait plus qu'à suivre l'évolution des chiffres sur le petit écran numérique. Tel étage, le laboratoire, tel autre la chambre de Tony pour essayer de le raisonner une énième fois. Une fois l'ascenseur arrêté, il en sortit et examina les alentours. Une seule porte attira son attention : "salle d'entraînement". Un mot y avait été scotché juste en dessous : "Trop de sport est mauvais pour la santé". L'auteur de ce message, qui avait signé "Sinon Iron-man vous bottera les fesses", n'en avait apparemment plus rien à faire car l'individu à l'intérieur de cette salle s'entraînait à l'épuisement depuis déjà une semaine, au péril même de sa vie. Sans toquer, il abaissa la poignée et entra. Il fut néanmoins surpris de constater que l'homme se préparait à partir.

-Je dois vous parler, tenta Loki en essayant de paraître sûr de lui sans que cela ne passe pour un ordre.

-Et moi je dois partir, répliqua Steve Rogers. Il avait l'air de lutter pour rester calme, se retournant dès que le dieu de la malice était entré pour ne pas lui présenter son dos et donc ne pas perdre un seul de ses mouvements. Il s'attendait à une telle réaction. Même s'il espérait toujours pouvoir y échapper. C'est vrai, après tout, il n'avait rien à voir avec tout ça. C'est Tony qui avait tué trois personnes, pas lui. Bon, d'accord, là, c'était de l'espionnage.

-Où allez-vous ? Le soldat le regarda dans les yeux, comme s'il soupesait les choix qui s'offraient à lui : dire la vérité, mentir, ne pas répondre. Se reconcentrant sur les bandelettes qu'il était en train d'enlever de ses mains, il resta silencieux un moment.

-A l'hôpital, finit-il par lâcher. Le jotun, qui s'était préparé à tout sauf à ça, ne sut pas trop comment réagir, ouvrant la bouche, la refermant puis se lançant finalement. Il avait agi instinctivement mais de façon un peu exagéré, maintenant qu'il y repensait :

-Quelqu'un de votre entourage ? J'espère que ce n'est pas grave… ! Bravo Loki, on pourrait presque croire que tu vas fondre en larme à la minute où il va te dire que sa sœur est en phase terminal. S'il a une sœur. Et comme s'il allait lui confier un truc aussi personnel. Il était sûr qu'il ne se confirait même pas aux autres Avengers s'il pouvait l'éviter. Steve se retourna de nouveau, comme s'il analysait la sincérité de sa question.

-Quelqu'un de mon entourage ? Si vous considérez l'ensemble des enfants de cette ville comme étant mon entourage, alors oui, ils en font partis. Du vôtre aussi maintenant d'ailleurs. Et si vous considérez le fait que beaucoup d'entre eux sont encore entre la vie et la mort comme étant quelque chose de grave alors oui, ça l'est. Loki resta abasourdi. On pouvait presque sentir les nombreux sous-entendus que ces phrases impliquaient. Comme s'il le tenait en quelque sorte responsable. Aurait-il mieux fait de se taire ? S'il pouvait prévoir le futur et revenir en arrière, il ne changerait rien. Alors quand son esprit le somma de se la fermer, ses lèvres bougèrent et ses cordes vocales vibrèrent malgré tout :

-Je peux venir avec vous ?

Le jotun se rendait bien compte que dévisager l'Avenger de cette façon ne se faisait pas. Surtout qu'il se savait extrêmement peu discret. Mais n'ayant vu son costume que sur une boîte de céréale, ça avait de quoi surprendre dans la réalité.

-Vous allez me reluquer encore longtemps comme ça ? S'exaspéra enfin Steve alors qu'ils roulaient depuis un bon quart d'heure déjà. Le jotun s'était d'abord senti un peu mal à l'aise dans cette boîte en métal fermée et en mouvement mais la curiosité avait pris le dessus.

-Désolé, cet engin me rend un peu nerveux, essaya-t-il en détournant le regard vers sa fenêtre.

-Oui. Après tout, c'est la première que vous montez en voiture.

-C'est vrai ? Comment le savez-vous ? Le soldat le regarda fixement dans les yeux sans rien dire puis soupira.

-Je voulais dire, depuis votre accident… Mal à l'aise, Loki passa le reste du chemin à regarder dehors, le regard dans le vide, certain que sa déclaration n'était encore qu'un test.

Une fois en face de l'hôpital, le jotun ne put s'empêcher d'enfin poser la question qui lui brûlait les lèvres :

-Pourquoi est-ce que vous portez votre costume ? Le soldat n'avait pas l'air de s'attendre à cette question.

-J'ai fait un pari avec un ami une fois. Les yeux dans le vague comme s'il se souvenait de la scène avec nostalgie, il continua :

-Je lui avais promis que si j'arrivais à survivre à la guerre, j'irais rendre visite aux enfants qui en avaient été victime à l'hôpital. Il n'arrêtait pas de me charrier sur le fait que mon costume me serrait... Il avait fait la même promesse. Nous devions le faire ensemble.

-Mais il n'a pas pu respecter sa part du pari… devina le dieu du mensonge. Il n'aurait jamais pensé que Captain America, "le premier Avengers", puisse partager ce souvenir douloureux avec lui, un homme qu'il n'appréciait guère. Celui-ci eut d'ailleurs l'air de réaliser son erreur car ses joues s'empourprèrent légèrement et il se remit soudain en marche vers les portes coulissantes de l'hôpital pour éviter de montrer son trouble. Respectant sa réaction, il le suivit en silence.

La matinée passa relativement vite. Steve Rogers répondait aux questions des enfants, leur en posait, se mettait en scène à leur côté pour une photo souvenir… Même pendant le déjeuner à la cafétéria, les garçons et les filles s'étaient rassemblés autour de sa table et continuaient d'écouter ses récits épiques.

-Vous êtes aussi un Avenger ? Un des enfants regardait Loki avec curiosité, ayant l'air de penser que s'il était aux côtés de son héros, il devait forcément en être un aussi. Le concerné allait démentir mais Steve fut plus rapide :

-Bien sûr ! Il nous a rejoints récemment. Grâce à lui, nous pourrons terrasser tous les méchants qui pourraient vous faire du mal. A la mine perplexe de Loki, il lui chuchota à l'oreille :

-Ne jamais briser les rêves d'un enfant. Reportant son attention au garçonnet, le jotun remarqua ses yeux brillant et son large sourire. Après tout, c'est le soldat qui avait mis au point ce scénario. Il ne lui en tiendrait sûrement pas rigueur s'il en profitait un peu. Souriant à son tour, il commença à jouer le jeu.

Alors qu'il commençait à se sentir à l'aise parmi la foule d'enfant, de forts bruits de voix retentirent dans le couloir.

-Dégagez le passage ! Se précipitant sur le seuil de la porte après avoir essayé de rassurer les enfants, Captain America chercha la source de l'agitation, Loki se plaçant à ses côtés. Balayant les portes coupe-feu d'un revers de la main, les médecins et les infirmières progressaient rapidement, poussant un brancard où un jeune garçon y était étendu, sans vie.

-Que se passe-t-il ? Une des infirmières, celle qui était de garde, s'arrêta. Après tout, il y avait maintenant assez de médecin pour s'occuper de lui.

-Ce jeune patient était dans le coma depuis deux semaines. Enfin, il était maintenu dans un coma artificiel. Beaucoup de poussières et de fines particules présentes dans sa trachée et dans ses poumons l'empêchent de respirer normalement. Il a subi plusieurs opérations de nettoyage mais il reste toujours des micro grains. Il y a quelques minutes, il s'est arrêté de respirer. Les médecins ont déjà réussi à le ranimer une fois mais son cœur s'est une nouvelle fois arrêté. Le soldat hocha la tête, remercia la jeune femme et s'approcha de la salle d'opération où les spécialistes médicaux se battaient pour ramener le garçon à la vie. Loki, lui, s'était figé, repensant à ses cauchemars. Il avait vu Nolan mourir asphyxié des dizaines de fois à cause des même particules émises par des bâtiments tombant en poussière. Cet enfant avait vécu la même horreur. Il avait vraiment inhalé cet élément mortel, ne pouvant s'en empêcher car entravé de tout mouvement, les jambes paralysées sous un pavé de béton. C'était s'empoisonner ou mourir. Non, il n'y avait que l'instinct de survie. Alors que son esprit occultait les bourdonnements des conversations rapides et pressées des médecins, le silence lui fit l'effet d'un vide dans le cœur, lui faisant rater un battement. Les deux "Avengers" tournèrent la tête au même moment, cherchant une réponse dans les yeux de l'autre. Ça ne pouvait pas finir comme ça, n'est-ce pas ? Une des fillettes, qui était restée un peu plus à l'écart le matin même alors que ses camarades faisaient connaissances avec leur héros, s'était mise à pleurer toutes les larmes de son corps.

-Elle le connaissait…Avant... répondit juste le garçonnet qui avaient les yeux brillant et un large sourire il y a encore un quart d'heure. Se rapprochant de son compagnon, Loki se mis à son niveau, juste à temps pour entendre :

-Heure du décès : quinze heure quarante-deux.

-Non ! Le cri du jotun fit sursauter tout le monde et avant qu'ils ne puissent réagir autrement, Loki était entré dans la salle d'opération et avait poussé les personnes présentes, se frayant un chemin jusqu'au corps inanimé allongé sur le lit. Il paraissait perdu dans l'immensité de sa taille. Instinctivement, il plaça sa main sur le torse du garçon.

-Faites-le sortir, bon sang ! Tous s'agitaient autour de lui, essayant de l'agripper par ses vêtements, de le repousser vers la sortie. Mais il se sentait inébranlable et il l'était. A peine la pulpe de ses doigts entrait en contact avec la peau de l'enfant qu'une décharge traversa son être. Pendant deux secondes qui lui parurent une éternité, on le vit se concentrer, des goûtes de sueur se formant sur ses tempes. L'effort intense le contraint alors à reculer, titubant presque, retenu par Rogers qui était entré à sa suite. A croire que le soutenir allait devenir une habitude.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? L'incompréhension se mêlait à la tristesse dans ses yeux. Il avait presque cru… quoi ? Que Loki, le dieu de la malice, allait pouvoir sauver cet enfant ?

-Je ne suis pas sûr… chuchota ce dernier, comme s'il n'arrivait toujours pas à réaliser ce qu'il venait de faire. C'est alors qu'une série de toussotement retentit.

-Pouvez-vous m'expliquer ? Après être resté une petite demi-heure pour être sûr que tout allait bien et allait le rester, les deux hommes étaient enfin partis sous les acclamations du corps médical et des patients. Maintenant au calme dans la voiture, le soldat trouvait enfin le temps de poser cette question qui le préoccupait.

-Je ne sais pas trop comment je pourrais. Je ne me l'explique pas moi-même. Je l'ai juste touché. Il mima le geste comme s'il revivait la scène, celle-ci étant encore vive dans son esprit. Après, c'est comme si… je pouvais voir l'intérieur de son corps, par transparence. Gêné, il se retourna brièvement vers le soldat. Il devait sans doute le prendre pour un fou, pourtant son visage ne laissait transparaître aucune émotion particulière, comme s'il attendait juste la suite. Cela le poussa à continuer. La poussière était minuscule et pourtant… je la voyais distinctement. Je me suis concentré sur une seule chose. Je voulais qu'elle disparaisse. A ce moment-là, c'était pour moi une évidence que ça allait se réaliser. Je ne me voyais pas faiblir. Je ne pouvais pas le laisser tomber. Et avant que je puisse voir le résultat, la connexion s'est coupée. Le jotun resta silencieux un moment avant de conclure :

-Je crois que… j'ai fait disparaître tous ce qui l'empêchait de respirer… Reprenant son souffle avec difficulté, il rajouta, avec une voix tremblante :

-Je suis un monstre…

-Pardon ? Comment Steve ne pouvait-il pas réagir à un truc pareil ? Tu sauves une vie et tu te compares à un monstre ?

-Qu'est-ce que je suis alors ? Un mutant ? Un extra-terrestre ? Et ne me parlez pas de magie !

-Comment est-ce que tu…

-Je vous ai entendus en parler mais là n'est pas la question.

-Tu as sauvé Jakob d'une mort certaine, que te faut-il de plus ?

-Et qui me dit que la prochaine fois que quelqu'un me porte sur les nerfs, il ne tombe pas raide tout ça parce-que j'y aurais pensé ?

-C'est ce qui est arrivé avec Tony la semaine dernière. Et il est toujours là, non ?

-Vous avez réponse à tout, hein ? Lança Loki, excédé.

-Tu es un Avenger maintenant après tout, répondit-il seulement en esquissant un sourire. Et ce que tu as fait était ton premier acte héroïque. Tu devrais en être fier et non te rabaisser. Loki hocha la tête en silence puis ajouta calmement :

-Vous allez tous leur raconter, n'est-ce pas ? Détournant son attention qu'il porta sur le volant, Steve hésita à répondre. Finalement il soutint le regard du jotun pour donner plus de poids à ses paroles :

-Si tu veux que je ne dise rien, je ne le ferais pas. Même si je pense que ça ne te desservirait en rien, au contraire. Mais sache que demain, il est prévu que le docteur Banner, sous l'autorité de Fury, t'injecte la sonde. Tu dois savoir ce dont il s'agit si tu as écouté la réunion jusqu'au bout. Encore une fois, Loki répondit en hochant la tête, essayant d'intégrer les informations.

-Après cela, il sera dangereux d'utiliser ta mag… ton pouvoir. Du moins si son utilisation est visible par les détecteurs.

-Pourquoi me prévenir ?

-Si tu n'avais pas été là, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Appelle-ça un juste retour des choses. Après un silence qui se prolongeait, Loki releva enfin la tête :

-Au fait…, depuis quand est-ce que vous me tutoyez ?

-Sûrement depuis que j'ai commencé à te sermonner, répondit juste le soldat en souriant et en mettant la clé sur le contact.


-Tu rentres enfin ? Nous t'avons appelé toute la journée. Loki…

-Était avec moi "toute la journée". Tu n'as pas vu mon message en dessous du tien sur la porte de la salle de sport ? Je croyais que tu me botterais les fesses si j'en abusais.

-Et bien quoi, tu as presque cent ans. Tu es devenu trop vieux pour te prendre en charge toi-même ? Le soldat tiqua mais ne répondit pas. Quand Tony était dans cet état, il valait mieux ne pas en rajouter.

-Vous êtes devenus potes on dirait. Rentrer dans ma tour en vous tenant presque les côtes. Vous avez déjà passé la discussion sur les ex ? Le mariage est annoncé pour bientôt ?

-Stark… tu as bu ?

-Je suis enfermé dans ma propre tour, qu'est-ce que je pourrais bien faire d'autre ?

-Tu pourrais déjà arrêter de te morfondre et nous aider à comprendre ce qu'il se passe. Puis, se retournant vers Loki, il continua sur le même ton :

-Tu voulais me parler, non ? Allons dans un endroit plus tranquille.

-Ne devrions-nous pas… ?

-Ne t'inquiète pas pour lui, nous aurons une discussion quand il aura dessaoulé. Sinon, c'est comme parler à un mur.

-Ne fait pas comme si je n'étais pas en face de toi ! Je t'entends très bien, exulta le génie.

-Peut-être maintenant, mais je suis sûr que tu ne te souviendras plus de rien d'ici une heure ou deux. A ces mots, il se dirigea vers l'ascenseur sans faire attention à Tony et en invitant Loki à le suivre. Cet étage, retour à la salle d'entraînement, nota le jotun.

-Ne devriez-vous pas vous reposer ?

-Tu essayes de remplacer Tony parce-qu'il est indisposé ? Cette idée avait l'air de l'amuser. Il joue les durs en apparence mais s'il n'avait aucun problème en ce moment, il viendrait vraiment me faire la morale. Il fermerait cette salle à double tour pour que je ne puisse pas y accéder avant de m'être changé les idées. Il posa sa main sur la poignée et essaya de l'actionner. Une fois… Deux fois… Mais le mécanisme ne bougeait pas d'un millimètre.

-Vous le connaissez bien on dirait. Steve sourit brièvement et se retourna vers Loki.

-Désolé de faire ça dans le couloir. Qu'avais-tu de si urgent à me dire ? Non. D'abord, j'aimerais savoir pourquoi tu es venu t'adresser à moi en particulier.

-Je ne peux pas en parler à mon frère.

-Pourquoi, c'est si grave que ça ?

-Non, disons que c'est… personnel et donc un peu embarrassant. Si je lui en parle, j'ai peur qu'il ne devienne trop enthousiaste ou qu'il me décourage. Qu'il en parle à tout le monde. Qu'il veuille me raconter mon passé pour me dissuader alors que cela ne m'évoquera rien de concret. J'ai aussi pensé au docteur Banner mais il ne sort pas de son laboratoire. Et puis maintenant que je sais que c'est à cause de la sonde… Pour les autres, vous comprenez aisément pourquoi.

-Et avec moi ça va ? Il va vraiment falloir que je travaille sur mon côté asocial. Il marqua un temps d'arrêt puis reprit avec un air sérieux :

-Juste pour qu'on soit clair avant que tu ne me confies quoi que ce soit, je ne suis pas de ton côté. Je commence de plus en plus à me dire que ton amnésie ne peut être simulée mais Tony et moi nous connaissons depuis un moment maintenant. J'ai même l'impression parfois que ça fait une éternité. Ce qui lui arrive depuis ton arrivé… je ne le reconnais plus. Tout ça pour dire que je ne te fais pas encore entièrement confiance. Disons que tu es remonté dans mon estime mais ça prendra encore du temps avant que je puisse un jour te confier ma vie.

-Je vois… Je m'y attendais un peu en fait, dit-il en forçant un sourire. Fermant les yeux pour essayer de visualiser un fil conducteur dans ses pensées entremêlées, il décida simplement de lui narrer les événements de ces derniers jours par ordre chronologique. Il omit toutefois certains passage comme son escapade dans la tour la fois où il avait trouvé le laboratoire de Tony ou sa transformation en être bleu pour une raison évidente et mit en avant sa rencontre avec Nolan et Killiane ainsi que ses cauchemars.

-Donc… tu viens me voir pour des conseils en amour ? Je ne crois pas que ce soit très judicieux, sans vouloir te vexer. Cette remarque fit rougir le jotun qui essaya de se justifier comme il pouvait :

-Non ! C'est juste que… que… je voudrais les revoir. C'est comme si je les avais trahis. Mais je ne sais même pas pourquoi… Je n'en peux plus de me faire remballer partout où je me rends sans qu'il n'y ait aucune explication. Et je sais que je ne pourrais aller nulle part sans quelqu'un... l'un de vous... pour m'accompagner.

-Je vais être honnête. Je ne pense pas que ce soit à nous de te "rafraîchir" la mémoire. S'il y a un quelconque blocage psychologique, il n'y a que toi qui peux le surmonter. Et désolé si je commence à sonner comme le docteur Banner.

-Alors c'est tout ? Il est beau votre "juste retour des choses". Votre baratin sur le fait que je suis un héros, que je ne dois pas me rabaisser. A la moindre demande de ma part, vous vous défilez déjà ! Rogers était resté calme tout au long de cette quasi-diatribe et c'est de la même façon qu'il lui répondit :

-Je t'accompagnerais chez eux si tu insistes tant mais tu pourrais ne pas aimer ce que tu pourrais entendre. Il n'y a qu'une raison possible au comportement de ce Jarrett, rajouta-t-il intérieurement, et il pourrait ne pas l'accepter comme étant la vérité…


Une fois seul dans sa chambre, Loki se laissa tomber sur le lit. Après une semaine entière passée à ne rien faire, une journée aussi intense l'avait vidé de toute son énergie. Et pourtant il ressentait cela comme une fatigue positive. Sortir de sa torpeur, accompagner le premier Avenger, sauver Jakob, se confier enfin… Et le plus important c'est que Steve ne lui avait paru hostile à aucun moment. Peut-être juste quand il l'avait rejoint au début de la journée mais elle s'était vite dissipée. Ce n'était pas une entière confiance, se rappela-t-il, mais c'était tout de même un début. Remontant les draps et la couverture, il s'emmitoufla à l'intérieur. Alors qu'il sombrait peu à peu dans le sommeil de Njörun, il pouvait voir Nolan et Jakob jouer ensemble. Ils se trouvaient dans ce même salon où il s'était réveillé ce matin. Seule la décoration avait changé du tout au tout : un sapin lumineux et coloré, des guirlandes, des couleurs festives, de la chaleur. Juste à côté, Killiane les appelait alors pour passer à table. Au milieu de celle-ci était disposer de nombreux mets : une dinde farcie, divers légumes et féculents ; de quoi avoir l'embarras du choix. Surtout que tous semblaient délicieux. Après quelques secondes, Loki venait les rejoindre, parlant et riant comme s'ils se connaissaient depuis toujours. La simplicité et le bonheur qui irradiaient de ce rêve le firent sourire sans même qu'il ne s'en rende compte… Puis le charme se rompit. Les ténèbres envahirent son esprit et la voix retentit en échos dans son esprit. Encore et encore. Jusqu'à ce que le peu d'énergie qui lui restait ne vienne à manquer, lui faisant perdre connaissance.

-Que d'émotions en une journée ! Je n'aurais jamais pensé que mon plan puisse se dérouler aussi bien. Et aussi vite. Déjà trois sur cinq et demi. Je dois le dire, mon prince, tu m'impressionnes. La voix éclata d'un rire bruyant avant de reprendre :

-As-tu tellement hâte de disparaître ? J'avoue attendre ce moment avec impatience. Celui où ta présence ne sera elle-même plus qu'un souvenir que je pourrais moi-aussi aisément oublier. Où tes pensées retourneront au néant. Où tes rêves et tes aspirations se déliteront comme s'ils n'avaient jamais eu d'existence propre. Ce dénouement approche. Et crois-moi, tu ne seras plus là pour en subir les conséquences. Ne suis-je pas d'une grande clémence ? Je devrais te faire me supplier de t'achever et de t'accorder le repos éternel pour avoir osé jouer les imposteurs aussi longtemps. Mais ton heure viendra. Et crois-moi, je saurais en savourer chaque seconde comme il se doit.


[Le lendemain matin]

« Ceci est une annonce importante transmise dans l'ensemble de la tour. Tous les Avengers sont priés de se rendre dans la salle de conférence pour une réunion imprévue de la plus haute importance. Je répète : les Avengers sont priés de se rendre le plus vite possible dans la salle de conférence, merci. »

-J'ai déjà entendu le même disque il y a deux semaines. Vous pouvez pas changer de message préenregistré ? Un qui fout moins les jetons ? Tony rentra dans la salle de réunion aux côtés de Steve, bientôt rejoints par Bruce, Clint, Natasha et Thor. Fury, qui les attendait déjà dans la pièce, ne tarda pas plus pour commencer son exposé de la situation :

-Nous avons eu un… petit problème avec un ex-agent du SHIELD. Tony ne put s'empêcher de sourire : la partie "petit" problème ? Ou ex-agent du "SHIELD" ? Il a pris une banque en otage et réclame vengeance. Je dois néanmoins vous avertir, ce n'est pas quelqu'un d'ordinaire.

-Je viens avec vous, affirma une voix claire qui n'appelait à aucun doute.

-Pardon ? Loki entra totalement dans la salle, ne se laissant pas démonter par le ton peu amène de Stark et continua :

-Je suis un Avenger maintenant après tout.

-Pardon ? Répéta le génie.

-C'est 100% approuvé par Captain America. C'est lui qui l'a dit, rajouta-t-il en levant ses mains, l'air de dire "Ce n'est pas moi qui l'ai inventé".

-Il a dit quoi !? Répétèrent les Avengers en cœur alors que le concerné esquissait un sourire.

-On est d'accord, conclut Iron-man en voyant l'air incrédule de ses coéquipiers. Comme si une telle chose était ne serait-ce qu'envisageable.

-Il n'est pas question qu'il vienne, vous m'entendez ! Rajouta Clint, à présent hors de lui.

-A vrai dire… J'ai peur que sa participation ne soit indispensable…, soutint Fury qui, à son tour, s'aliéna le regard plus qu'ébahi des Avengers. Même Loki avait l'air surpris.


Pourquoi Loki est-il indispensable ?

Qui peut bien être ce mystérieux preneur d'otage ?

Comme d'habitude, vos théories sont les bienvenues !

Et de nouveau : Un joyeux Noël plein de cadeaux et une bonne nouvelle année pleine de bonnes choses !