Bonsoir à tous...

Tout d'abord, je vous dois des excuses pour l'attente que vous avez du subir... Je suis désolée d'avoir mis aussi longtemps à écrire ce chapitre, je plaide coupable. Les délais d'écriture se rallongent, c'est aussi de ma faute. Pour expliquer je dirai simplement que la vie de tous les jours m'a rappelée à l'ordre et que j'ai beaucoup moins de temps à passer devant mon ordinateur (d'ailleurs, si vous voulez rire un bon coup, allez faire un tour sur mon Live Journal, j'adore m'y plaindre régulièrement...Et j'y ai mis les RARs du chapitre 17 aussi...).

Il y a aussi le manque d'inspiration, cette fiction me tient à coeur et je refuse de vous livrer des chapitres bâclés sous prétexte de finir plus vite et de me mettre enfin à autre chose, je refuse de vous imposer ça. Donc si vous avez pu voir d'autres écrits de moi ces derniers temps, tels que "Missing Memories" ou les OS que j'ai offerts à Zoomalfoy et Artoung, ce n'était pas parce que j'avais abandonné "Beauté Empoisonnée", j'avais juste décidé d'ordonner les idées que j'en avais.

J'ai aussi pris d'autres travaux, comme une nouvelle fiction que je mets tout doucement en route et qui est un défi de Umbre77, là encore, tous les détails sont dans mon Live Journal. J'ai aussi proposé un OS au Troisième Oeil, il sera dans le TO 4, et je vais surement en écrire un autre pour le TO5 (merci à Lemoncurd et à Tiayel...). Et enfin, j'ai repris grâce à la douce Vif d'or (hum hum) la traduction de la superbe fiction de Azrael: "Objects of Desire", qui a été en partie traduite par m.belial. Après maintes tentatives pour joindre la traductrice, je me suis adressée à l'auteur qui a accepté mon offre, elle aussi est sans nouvelles, d'ailleurs si quelqu'un peut me donner des nouvelles de m.belial, j'en serais ravie, car je souhaite republier ses premiers chapitres sur ffnet. Les nouveaux chapitres traduits seront dans l'édition spéciale traduction de Troisième Oeil et seront illustrés par des fanartistes de génie...

Voilà pour les nouvelles ne moi (qui a dit "on s'en fout"?).

Enfin, avant de vous laisser lire ce chapitre, je voudrais remercier KuroiMamba, qui a su m'encourager à l'écrire, et Anagrammes qui m'a botté le train avec son talent habituel et qui fait un travail de folie sur ma nouvelle fiction (que je ne publierai pas avant d'avoir achevé BE, ce qui me pousse à m'y mettre avant de m'enfoncer dans mes idées, lol!).

Et aussi, merci à vous pour votre patience, je m'excuse encore une fois pour l'attente, j'espère que vous n'aurez pas envie de me trucider à la fin du chapitre...

Bonne lecture!


Chapitre 18: Secrets.


Le soleil se couchait sur le parc du château. Deux jeunes hommes étaient étendus sous un saule près du lac, personne ne venait les déranger, tous savaient qu'ils avaient besoin de cette intimité.

Le blond caressait lascivement le dos de son petit ami qui était à moitié couché sur lui et ronronnait d'aise.

"- Tu sais, Harry, je crois que je ne t'ai jamais dit à quel point je t'aimais." dit pensivement Draco.

Un grognement étouffé lui répondit.

"- Je ne plaisante pas, mon ange. Je veux qu'on passe notre vie ensemble."

Harry releva la tête, manquant dans le même temps de se démettre une vertèbre.

"- Hein?"

"- Je veux qu'après les examens on continue de vivre ensemble tous les deux." répéta le blond en lui caressant la joue.

Le Survivant ne trouva rien à répondre à cela, d'ailleurs il n'aurait même pas pu parler, sa gorge tait serrée par l'émotion. Il se contenta d'embrasser son amant doucement.

"- Je prends ça pour un oui. " s'amusa ce dernier lorsqu'il se détacha de lui.

Il allait reprendre ses lèvres lorsque des cris attirèrent son attention.

Deux silhouettes se dirigeaient vers eux à toute vitesse.

Il reconnut sans peine la chevelure flamboyante de Ron Weasley et l'allure éthérée de sa petite amie, qui même en courant conservait cette démarche caractéristique qui état la sienne, on aurait presque cru qu'elle planait.

Lorsque les deux jeunes gens arrivèrent à leur hauteur ils étaient si essoufflés qu'il leur fallut bien deux minutes pour se reprendre.

Harry sentit que quelque chose n'allait pas.

Il sentait une sorte de malaise planer depuis quelques temps mais le sentiment d'angoisse qu'il ressentait à présent confirmait tous ses doutes: i était arrivé quelque chose à Hermione.

"- Que s'est-il passé? Où est Mione?" demanda-t-il.

Ce fut Luna qui répondit, elle avait l'air complètement affolé, ce qui était rarissime chez elle.

"- Elle nous a faussé compagnie il y a deux heures, on l'a cherchée partout, mais elle n'est nulle part."

"- Merde!" jura Draco.

"- Mais comment est-ce possible, vous deviez la surveiller." demanda le brun.

"- Elle nous a laissé aux Trois Balais, soi disant pour aller aux toilettes, au bout de dix minutes j'ai envoyé Luna la chercher parce que je commençais à me demander si tout allait bien, mais il n'y avait plus personne." expliqua Ron.

"- Elle n'a pas pu aller bien loin dans son état." intervint Draco.

"- Sauf si elle a été enlevée." souffla Harry, attirant sur lui les regards des autres.

oOo

La jeune fille ouvrit les yeux péniblement. Elle regarda autour d'elle, la pièce dans laquelle elle se trouvait lui était inconnue. Richement meublée de commodes d'acajou et de fauteuils de cuir noir, des tentures rouge sang masquaient les fenêtres. Le lit sur lequel elle reposait était lui aussi en bois d'acajou, et le couvre lit semblait être du velours rouge, mais elle n'en était pas certaine.

Sa main se posa machinalement sur son ventre proéminent que ne cachait plus le sortilège de dissimulation.

Comment était-ce possible?

Le professeur de DCFM avait pourtant l'air d'un homme équilibré...

Alors pourquoi l'avait-il stupéfixée pour la ramener dans cette chambre?

Où était-elle?

Elle se sentait faible mais réussit néanmoins à se redresser sur le lit. Son regard fut attiré par la silhouette d'un homme installé dans l'un des fauteuils. Il attendait visiblement son réveil.

Ses cheveux gris brillaient à la lueur des flammes et ses yeux d'un jaune hypnotique la détaillaient lentement, s'attardaient sur son ventre.

"- Professeur?" appella-t-elle.

Il se leva lentement et s'approcha du lit.

"- Miss Granger. Vous vous sentez bien?" demanda-t-il.

Son visage n'exprimait rien, on aurait dit un bloc de marbre, un visage sans aucune vie, sans aucune émotion.

Une seule question vint à l'esprit de la jeune fille.

"- Pourquoi?"

Il soupira et se laissa tomber sur le lit, froissant légèrement le velours qui le recouvrait.

"- Parce qu'on me l'a ordonné." répondit-il.

"- Mais qui?"

Elle ne comprenait pas qui aurait pu la vouloir à ce point.

"- Je suis sûr que vous le savez déjà, Miss, vous êtes bien trop intelligente pour ne pas avoir deviné."

La seule personne à la vouloir était...

"- Diggory..." souffla-t-elle.

Un sourire froid étira les lèvres de Damian.

"- Bravo. J'avais été chargé de retrouver une jeune femme répondant au nom d'Aphrodite et portant un tatouage au poignet droit. Vous êtes cette personne. J'en suis désolé, car je vous apprécie beaucoup."

"- Désolé? Vous êtes désolé?"

Hermione était abasourdie... Cet homme l'enlevait et se permettait ensuite de s'excuser.

"- Ne croyez surtout pas que je prends plaisir à torturer ou à tuer des gens. Je ne suis qu'un esclave." murmura l'homme en retour.

Le début de colère de la jeune fille retomba aussi tôt à ces mots à peine distincts. Et son intérêt s'éveilla.

Elle se souvint de ce livre qu'elle avait voulu lui montrer… Elle en était certaine maintenant, Damian avait quelque chose à voir avec ces enfants.

Faisant fi de sa situation actuelle elle posa la question qui la taraudait.

"- C'est vous, n'est-ce pas? Ce garçon dont le livre parlait."

"- Oui." fut la seule réponse.

"- Comment avez-vous fait pour vous en sortir?"

Damian détourna le regard, ne voulant pas lire le dégoût sur les traits fins du visage de son élève. Sa vie n'avait été qu'une succession de sévices mentaux et corporels. Mais juste pour cette fois il voulait bien en parler, après tout, elle n'allait plus vivre très longtemps, alors autant satisfaire sa curiosité scientifique...

"- Je vais vous raconter un peu, si vous voulez..." commença-t-il. Hermione acquiesça. " J'ai été enlevé lorsque j'était encore un enfant, ma famille avait fui pour ne pas me laisser aux mains de ceux qui me voulaient. Mais alors que mes parents se croyaient en sécurité, ils ont été retrouvés. Une nuit des hommes ont débarqué, ils étaient une douzaine. Ils m'ont arraché à mon lit et m'ont forcé à regarder tous ceux que j'aimais mourir. Il y avait mes grands parents maternels et mes deux parents. J'avais seulement cinq ans..."

"- C'est atroce..." murmura Hermione.

"- Oui, mais je ne peux m'empêcher d'envier leur sort aujourd'hui... J'ai été emmené à Madrid, où siégeait le souverain espagnol. Il était un Moldu mais croyait dans sa folie que la sorcellerie lui apporterait encore plus de pouvoir qu'il n'en avait déjà. J'ai été parqué avec six autres enfants qui avaient aussi été enlevés. J'ai tout de suite été très étonné par nos apparences semblables, il est rare de voir des enfants aussi jeunes avec des cheveux totalement blancs, n'est-ce pas? Par la suite c'est un peu flou, nous avons été entraînés à combattre, à tuer par tous les moyens, et ce pendant des mois. Et puis des missions nous ont été données, il fallait tuer, faire peur aux ennemis...

Les livres disent maintenant que nous étions une légende, mais la vérité est toute autre, nous étions des esclaves, liés par de puissants sortilèges à accomplir la volonté de nos maîtres. Chacun de nous sept a été tatoué d'un symbole, les autres ont reçu le même mais moi j'ai hérité de l'image de la mort, parce que disaient-ils, j'étais spécial... Mes yeux les effrayaient tous, seuls mes frères et soeurs osaient me sourire, ils sont devenus ma seule famille dans ce trou, et même maintenant ils me manquent."

"- Que leur est-il arrivé?"

"- Un jour une révolution a éclaté, et pour effacer toute trace de ses abus, le roi a ordonné que l'on nous supprime tous les sept. Nous n'avions que treize ans, nous n'étions plus des enfants mais pas encore des adultes, nous ne savions rien de la vie, nous étions des meurtriers, des armes, mais nos âmes étaient pures... Moi seul ai été sauvé de la boucherie."

"- Pourquoi?" insista Hermione, plus curieuse que jamais.

"- Regardez moi, Miss. Cette "Beauté" extérieure, ce corps... C'est ce qui m'a sauvé la vie. L'un des riches sujets de roi a demandé à m'avoir et en a payé un prix élevé. Il a acheté mon corps et les liens magiques qui me retenaient et je suis devenu son esclave. Il a fait de moi une chienne. Au début je ne savais pas ce qu'il attendait de moi mais j'ai très vite compris que s'il m'avait acheté c'était pour m'utiliser. Il a violé mon corps. Il n'a pas été le seul, bien sûr, il n'a été que le premier de mes maîtres, mais ce chemin m'a conduit ici. Un jour Diggory m'a remarqué et m'a voulu pour lui, mais à la différence des autres, il n'aime que les femmes."

Hermione ne dit rien, bien trop choquée par ce qu'elle venait d'entendre.

"- Vous savez ce qu'il veut de vous, n'est-ce pas?" demanda doucement Damian.

Elle secoua le tête, incapable de parler.

"- Il veut ce que veulent tous ces hommes de pouvoir qui m'ont possédé... Votre corps, votre beauté."

Elle resserra ses bras autour de son ventre, comme si elle pouvait encore protéger cet enfant.

"- Vous allez bientôt accoucher. Je suis désolé pour cela aussi, je n'ai pas fait très attention à votre état."

La porte de la pièce s'ouvrit brutalement, faisant sursauter Hermione.

Le Ministre fit son entrée, une expression victorieuse peinte sur son visage. L'éclat dur de ses yeux ressortait plus que jamais dans la semi pénombre. Il s'avança jusqu'au lit.

"- Damian, tu as enfin réussi, je te félicite." dit-il en s'adressant au jeune homme qui avait humblement baissé la tête.

Puis il se tourna vers sa captive.

"- Très chère, vous voir enfin ici me remplit de joie. Vous avez donné du mal à mon serviteur... Heureusement quelques arguments bien choisis l'ont fait avancer un peu plus vite. Je constate néanmoins que vous n'êtes pas restée à m'attendre... Vous allez mettre un bâtard au monde, c'est bien regrettable. Je vais devoir attendre un peu avant de vous posséder, ce qui vous vous en doutez ne me rendra pas très clément à votre égard lorsque viendra le moment. Mais je me refuse à toucher une femme qui est souillée par l'enfant d'un autre."

Hermione avait pâli, cet homme était décidément fou, malade...

L'expression du visage de Diggory la retint de cracher les insultes qui lui venaient, il semblait sur le point de perdre tout contrôle.

Mais au lieu de la frapper, il s'adressa de nouveau à Damian:

"- Prends soin de notre invitée. Retourne donner tes cours à Poudlard et reviens chaque soir, si tu peux trouve donc une potion pour accélérer sa délivrance, je me fiche que ce marmot vive ou meure, je veux simplement que cette femme soit mienne et dans les pus brefs délais! "

"- Bien, Monsieur." répondit Damian avec respect.

Non sans un dernier regard lourd de désir en direction de Hermione, Amos quitta la pièce au pas de charge, la laissant encore une fois seule avec cet homme étrange et marqué.

oOo

Un imperceptible tremblement agitait le corps du jeune homme qui se tenait derrière la porte...

Cette porte, il la connaissait si bien pour l'avoir franchie tant de fois. Il avait l'habitude de marquer une pause, toujours, avant de l'ouvrir, afin d'éviter de se retrouver face aux étreintes de l'un des deux couples qui régulièrement se rencontraient dans la salle commune des Préfets en Chef.

Cette fois, ce n'était pas un concert de gémissements, ni même un fou rire qu'il venait de surprendre, mais bien une conversation des plus sérieuses entre ceux qu'il considérait comme ses amis et son professeur et directeur de maison.

Et il tremblait...

Pourtant bien des choses très graves lui étaient arrivées ces derniers temps, mais il tremblait pour elle...

Hermione, sa Suzannah.

Elle était dans la nature, livrée aux appétits sanguinaires d'un homme au dessus de tout soupçon.

Et cette seule idée faisait passer le sang plus vite dans ses veines, agitant son coeur un peu trop faible selon les conclusions de l'infirmière de Poudlard.

"Reposez-vous, Monsieur Zabini." avait-elle dit quelques minutes auparavant.

Cela l'avait inquiété, comme à chaque fois, mais il oubliait toujours de se reposer. Si Hermione savait ça, elle l'attacherait dans son lit et l'enduirait de souffre pour éloigner Damian, afin qu'il ne l'épuise pas.

Mais si cette pensée le faisait habituellement sourire, là elle lui donnait envie de pleurer, lui qui n'avait pas versé une larme depuis ses cinq ans...

Parce qu'elle n'était pas là pour poser sur lui son regard inquiet à la moindre pâleur anormale, même si elle n'était pas au courant de sa maladie.

Alors derrière cette porte il tremblait...

Tandis que les voix des autres continuaient.

Il imaginait déjà la scène sans la voir: Draco assis, tenant Harry étroitement contre lui afin de l'empêcher de se ronger les ongles, Ron en train de faire les cent pas dans toute le pièce, Luna appuyée contre la bibliothèque dans une attitude pensive, et Snape... Le visage fermé à toute émotion, cherchant dans son esprit retors un moyen de faire revenir sa future femme.

Blaise, lui, ne serait d'aucune utilité dans ce conciliabule, il savait même que dès qu'il poserait un pied dans cette pièce, le sujet serait évité, parce qu'ils s'inquiétaient aussi pour lui...

Alors que c'était pour elle qu'il fallait trembler...

Sans pousser la porte, cette fois, il s'en retourna. Il ne voulait voir personne.

Juste elle.

Il avait ce pressentiment étrange qu'elle ferait tout pour le rassurer.

Après tout, n'était elle pas la femme de sa vie?

Cette pensée amena sur son visage marqué par la fatigue un sourire triste.

Oui, elle reviendrait.

oOo

Jamais solitude ne lui avait paru plus pesante...

Tout en passant distraitement une main sur son ventre, Hermione repensait à tout ce qui s'était passé depuis son réveil.

Damian, le professeur Damian Delorno... Il était l'incarnation de ce qui faisait peur, elle l'avait compris... La Mort sous sa forme brute et violente, il lui avait avoué ses crimes, ses souffrances... Et même si elle même se trouvait dans une situation assez précaire, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir de la peine pour lui. Il avait tout perdu si tôt dans sa vie...

Elle avait encore ses parents, qui l'aimaient tant qu'ils acceptaient son futur mari tel qu'il était...

Mais Damian...

Son esprit Cartésien lui hurlait de ne pas trop croire à toute cette histoire, mais elle ne pouvait décemment pas ignorer ce qui venait de lui être prouvé. Comment pouvait-on faire cela à des enfants? Comment pouvait-on acheter un jeune garçon et faire de lui une chose pour réchauffer un lit? Comment pouvait-on à ce point ignorer un être vivant en lui retirant toute estime de lui même?

Pourtant tout cela était arrivé à Damian...

Dans un sens elle le comprenait. Elle avait vu de la douleur dans son regard étrange, de la douleur sur ses traits crispés, de la douleur dans sa posture soumise face à Diggory.

Mais un éclair fugace avait adouci ce regard et détendu ces traits fins, lorsqu'il avait évoqué Blaise... Il l'aimait, Hermione en était certaine.

Et en la capturant il avait fait le choix crucial de le perdre pour lui sauver la vie.

Si elle y réfléchissait, une seule personne serait capable de le faire tout avouer, et cette personne pourrait éventuellement le convaincre de lui venir en aide... Car elle était malgré tout inquiète, surtout pour cet enfant qu'elle portait, sa fille...

Si seulement elle avait un moyen d'envoyer un message à Blaise...

Lui dire que Damian savait tout, et qu'il lui suffisait d'aller le voir pour la retrouver...

Si seulement elle pouvait transplaner à Poudlard...

Si...

Mais...

"Tu n'aurais pas par hasard un pouvoir qui fait mieux que cela?" lui demanda sa conscience.

Hermione eut un sourire, comment avait-elle pu oublier son don?

Harry lui avait dit qu'il était dangereux de l'utiliser, mais elle ne pouvait pas faire autrement, si?

Sa décision prise, elle guetta les bruits de pas dans le couloir, et lorsqu'elle fut rassurée car personne n'arrivait, elle ferma les yeux afin de mieux se concentrer. Elle devait apparaître près de son meilleur ami.

oOo

Il faisait sombre dans la grande chambre des septième année des vert et argent.

Le dortoir était vide, ou presque...

Un seul lit était occupé en fait, et son propriétaire était éveillé, il regardait le ciel de lit d'un air absent, comme s'il attendait, comme si... Il l'attendait.

Hermione trouvait étrange de se mouvoir à nouveau dans son corps astral, elle ne l'avait plus fait depuis qu'elle savait qu'elle risquait de perdre son enfant à cause de la fatigue que créaient ses apparitions.

Un pincement de culpabilité l'étreignit un instant lorsqu'elle pensa à Severus, qui devait lui aussi s'inquiéter pour elle. Il ne le montrait pas beaucoup mais elle savait que son fiancé la trouvait trop pâle et fatiguée ces derniers temps... Elle aurait pu aller le voir, lui, mais elle avait songé à Blaise...

Blaise qui était celui qu'aimait Damian.

C'était juste un choix stratégique...

Sa voix lui parut rauque lorsqu'elle appela doucement le jeune homme.

"- Blaise..."

Le regard vairon se fixa sur elle dans la semi obscurité.

"- Suze!" s'exclama-t-il en se redressant.

Il eut un sourire malicieux.

"- Je savais que tu viendrais me voir."

"- Je ne peux pas rester très longtemps, Blaise... Je dois juste te dire qui m'a amenée là où je suis..."

"- Je t'écoute."

"- Ne m'interromps pas, s'il te plait..." commença-t-elle, et son ami hocha la tête en un acquiescement silencieux. "C'est Damian. Il travaille pour Diggory. Je crois qu'il n'a pas vraiment eu le choix, qu'on l'a obligé à faire ça. Si tu le lui demande, il te dira où je suis."

Blaise avait l'air pétrifié, Hermione dut le secouer à plusieurs reprises pour le faire revenir à la réalité.

"- Tu m'écoutes?"

"- Je... Oui. Je vais aller le voir, je vais te retrouver."

Hermione n'aimait pas ce qu'elle voyait dans les yeux de son ami, elle le connaissait assez bien pour pouvoir dire qu'il se sentait très mal, et que s'il avait pu, il aurait pleuré...

Mais Blaise ne versait jamais aucune larme.

Elle voulait le rassurer...

Mais elle n'en eut pas le temps.

Une violente vague de douleur au bas ventre lui coupa la parole et la ramena d'où elle venait...

Dans cette chambre où elle se trouvait prisonnière, dans son enfer.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle souhaita devenir aveugle...

Pour ne pas voir ce qui lui arrivait, pourquoi elle avait soudain si mal...

Pour ne pas voir ce sang trop rouge, presque noir...

Elle souhaita devenir insensible pour ne pas sentir cette douleur qui lui déchirait les entrailles...

Elle souhaita ne jamais avoir eu ce pouvoir...

Et juste avant de sombrer dans l'inconscience, elle se dit que finalement, Harry avait raison, elle avait poussé trop loin sa chance, et elle était en train de perdre son enfant... Si personne n'arrivait, elle mourrait, ce qui ne serait finalement pas un grand mal, mais qu'arriverait-il à sa fille?

oOo

"- Suze!"

Trop tard, elle avait disparu...

Blaise était à nouveau seul dans son dortoir, mais cette fois, il avait une raison supplémentaire de trembler...

Damian l'avait trahi...

Damian...

Il avait gardé son secret, protégé ses souvenirs, il l'avait serré dans ses bras lorsqu'il avait senti que son amant ne voulait pas être touché autrement, il s'était montré faible et amoureux, et il avait été trahi!

Comment cela avait-il pu arriver?

Comment, en bon Serpentard, n'avait-il pas senti qu'il était en train de se faire doucement avoir?

Aveuglé par sa rage, il ne se rendit pas compte qu'il s'était levé...

Pas plus qu'il ne se rendit compte qu'il avait quitté son dortoir et les cachots des Serpentards...

Il ne sortit de sa torpeur qu'une fois arrivé devant la porte des appartements de son amant, et il entra sans s'annoncer.

Il devait lui colle son poing dans la figure...

Lui cracher sa rage.

Lui dire qu'il le haïssait.

Mais à peine fut-il arrivé dans le salon où maintes fois il avait étreint l'homme qu'il aimait, sa colère retomba...

Le doute s'empara de lui...

Cet homme avait-il pu consciemment faire ça?

Il était là...

Il ne devait pas être revenu depuis très longtemps, mais il était là...

Assis à même le sol, simplement vêtu d'un jean noir. Blaise ne voyait de lui que son dos tatoué de la faucheuse.

Damian faisait face à la cheminée, il était assis en tailleur, sa tête emprisonnée entre ses mains.

Tout son corps était agité de soubresauts, comme s'il sanglotait.

Et Blaise sentit son coeur se serrer à cette vision.

Il avait été tout sauf silencieux en entrant et Damian savait certainement qu'il était là, mais il ne se retourna pas pour le regarder comme il le faisait toujours, avec un mélange de désir et de fascination.

Il resta juste ainsi, prostré.

Le jeune Serpentard avança jusqu'à lui et s'agenouilla à ses côtés.

Toujours aucun regard.

Il posa sa main sur son épaule.

Pas un geste en retour...

Puis il se décida à parler. Mais contrairement à son intention première, les mots qui sortirent de sa bouche ne furent pas vindicatifs... Juste interrogatifs...

"- Dis moi tout..."

Trois mots murmurés...

Damian s'y était attendu...

Il savait depuis son retour, un quart d'heure plus tôt, qu'il aurait droit à cette visite. Il avait senti chez la jaune Granger un pouvoir rarement rencontré mais il avait gardé l'information pour lui, sans arriver à déterminer si cela était une bonne chose ou non.

La visite de Blaise lui confirmait ce sentiment, elle avait réussi à le prévenir, il en était certain...

Et à présent il allait devoir faire face à tout ce qu'il avait toujours réussi à refouler.

Lui même et l'horreur de son existence livrés au regard horrifié de celui qu'il aimait.

Il le devait, il le lui devait...

Alors toujours sans le regarder, il se mit à parler...

Et Blaise ne l'interrompit pas.

oOo

"- J'ai un très mauvais pressentiment." lâcha le brun en passant une main nerveuse dans sa chevelure désordonnée.

Un grognement frustré lui répondit.

"- Je suis sûr qu'il se passe quelque chose de grave, mais je n'arrive pas à dire quoi." reprit-il.

Nouveau grognement.

"- Ca m'énerve..."

"- Ta gueule, Harry!" s'exclama le rouquin en se levant du fauteuil dans lequel il venait juste de s'asseoir.

"- Weasley, je vous prie de modérer vos ardeurs, nous ne sommes pas sur un terrain de Quidditch. Potter, concentrez vous, je pense que vous allez pouvoir mieux cerner le problème." intervint le professeur qui n'avait pas quitté sa place près de la fenêtre.

Severus s'inquiétait de plus en plus. Il savait très peu de choses sur le Ministre Diggory, juste que l'homme était un fervent admirateur de la gent féminine et qu'il haïssait les Mangemorts... Ce qui, il en convenait, était assez peu utile en matière de renseignement...

Il avait été surpris de na pas trouver Hermione dans ses appartements en rentrant de Londres mais n'avait pas paniqué, par contre lorsque Draco et Potter étaient arrivés en invectivant Weasley...

Il avait été tenté de s'y mettre aussi, mais avait de loin préféré les interroger.

Ce qu'il avait appris l'avait horrifié...

Comment Hermione avait-elle pu lui cacher toute cette histoire?

Il devait se retenir de toutes ses forces pour ne pas exploser à la seule idée que sa future femme était en danger, ainsi que son enfant à naître… Il aurait voulu pouvoir secouer Potter et ses foutus pressentiments, Albus et ses foutus contacts…

Ceci dit, il comprenait à présent son attitude presque paranoïaque lors des visites du Ministre à Poudlard...

Cela faisait donc plusieurs heures qu'ils étaient là à réfléchir et à attendre... Attendre que le directeur vienne les informer de ce que ses amis les anciens directeurs lui avaient appris en visitant leurs cadres...

Dumbledore avait semblé à peine surpris en entendant la nouvelle, comme s'il s'y était attendu, ou s'il avait su qu'une telle chose arriverait, mais il n'en avait rien dit... Seul Harry avait réussi à voir dans les yeux bleus habituellement pétillants que l'information le choquait.

Et Harry connaissait assez le vieil homme pour pouvoir dire que lorsqu'il était choqué, ce n'était pas bon signe...

Il savait que quelque chose lui échappait, mais il n'arrivait pas à dire exactement quoi...

Il sentait qu'il n'était pas loin, mais il ne savait pas ce que cela pouvait être...

Ce fut la voix éthérée de Luna qui le sortit de l'impasse...

"- Dites... Personne n'a vu Blaise? Il devait passer mais je ne l'ai pas encore vu."

Blaise!

Voilà ce qui clochait!

Ce nouveau pressentiment encore pire que le dernier... Il concernait Blaise!

Cette sensation que le danger était proche et loin à la fois venait de là... Blaise et Hermione avaient un lien indestructible, ils avaient combattu ensemble et s'étaient mutuellement sauvé la vie à de nombreuses reprises, ce qui avait brouillé les pistes pour Harry...

Mais à présent il savait...

"- Il faut le trouver!" s'exclama-t-il en se levant brusquement des genoux de Draco.

Les regards des autres se fixèrent sur lui.

"- Je crois qu'il est aussi en danger." expliqua-t-il.

Et sans attendre il se dirigea vers la porte, aussitôt suivi par les autres.

oOo

Froid...

Cet endroit était aussi froid qu'un endroit puisse être...

Blaise n'avait jamais eu la chair de poule à ce point en pénétrant dans une maison, pourtant il s'était déjà rendu au Manoir Black lorsque la vieille Black était encore en vie...

Mais là...

Sans cette main chaude autour de son poignet, jamais il n'aurait eu le courage d'avancer dans ce couloir, d'aller jusqu'à cette porte derrière laquelle il sentait qu'il allait trouver quelque chose de plus affreux encore.

Il avait écouté Damian parler, il avait eu des frissons d'horreur lorsque ce dernier lui avait narré son enfance et la nausée en l'entendant énumérer ses maîtres ainsi que les "services" qu'il avait du leur rendre.

Mais à aucun instant il n'avait été dégoûté par l'homme qui s'était misérablement effondré sur ses derniers mots. A aucun instant il n'avait eu pitié non plus... Il avait juste eu mal, parce que Damian avait eu une vie sans amour...

Il avait juste eu mal, parce que lui l'aimait au delà des mots.

Et il le lui avait dit.

Et en retour Damian avait pris sa main et l'avait fait transplaner dans ce couloir froid et sombre.

Blaise savait que par ce geste il lui disait qu'il l'aimait aussi, même si il aurait préféré l'entendre dans sa bouche.

Lorsqu'ils arrivèrent devant la porte, Damian l'ouvrit d'un vague geste de la main et entra avant lui mais marqua un temps d'arrêt.

Le Serpentard entra à sa suite et fut horrifié par ce qu'il vit...

"- Oh Dios." murmura Damian.

Blaise remarqua qu'il avait pour la première fois juré en espagnol devant lui, alors que d'habitude il retenait toute allusion à sa langue natale, mais il n'en dit rien et se précipita vers la forme étendue dans le lit, baignant dans son sang.

"- Suze!" appela-t-il.

Elle respirait difficilement et semblait souffrir beaucoup.

Qui lui avait fait cela?

"- Elle a utilisé son pouvoir, Blaise, et l'accouchement prématuré est l'un des risque dans ce genre de cas, elle devait le savoir." fit la voix de Damian derrière lui.

"- Il faut la faire sortir d'ici, elle va mourir sinon." répondit-il en gardant son regard sur le visage baigné de sueur de la jeune femme.

"- Je sais, je vais aller chercher des couvertures."

"- Je crois que ce sera inutile, Damian." fit une voix onctueuse derrière eux.

Les deux jeunes hommes sursautèrent.

Le Ministre venait d'entrer dans la pièce et avait l'air on ne peut plus satisfait.

"- Aphrodite reste ici. Damian, je t'ordonne de la soigner. Quant à vous, Monsieur Zabini, je pense que vous ne verrez pas d'inconvénient à aller visiter mes cachots..."

oOo

"- Merde! Mais il est où?" grogna Draco.

Ils avaient fouillé la salle commune des Serpentards ainsi que tous les dortoirs...

Mais Blaise restait introuvable...

"- Il est sans doute avec Damian, mais où sont ses appartements?" demanda Ron.

"- Personne ne le sait." intervint Severus, qui se sentait de plus en plus nerveux, la disparition de Zabini n'était pas une bonne nouvelle, c'était même très inquiétant...

"- Attendez! Regardez, il a laissé un mot." fit la voix de Harry depuis le fond de la pièce, là où se trouvait le lit de Blaise.

Draco, Ron, Luna et le Maître des Potions s'approchèrent de Harry. Il tenait un parchemin où Blaise avait tracé quelques lignes d'une main visiblement nerveuse.

" Hermione est passée me voir, elle dit que Damian me mènera à elle, je vais le voir, si vous lisez ce mot c'est que je ne suis pas revenu, j'ai jeté un sort pour que l'encre n'apparaisse que si je ne suis plus dans le château...

Donc, si vous avez ce mot, c'est que les choses se corsent, retrouvez Diggory ou Damian et vous me trouverez avec Hermione, j'en suis sûr.

Blaise.

PS: Draco, ne fais pas cette tête, j'ai le coeur plus solide qu'il n'y paraît."

"- Je crois que Blaise s'est mis dans les ennuis..." annonça philosophiquement Luna.

"- Je crois que je vais le tuer!" s'exclama Draco.

"- Je crois que je vais t'y aider..." fit Harry.

"- Et moi... Je crois que je sais où il est..." dit une voix calme derrière eux.

Tous les cinq se tournèrent d'un bloc.

Albus Dumbledore arrivait encore une fois à point...


A suivre...
Voilà encore un chapitre achevé (non, pas taper, pas taper!).

Je pense que le chapitre 19 se fera un peu attendre, cependant moins que celui-ci, parce que même si je sais ce qui s'y passe, le rendre avec justesse ne sera pas facile, sniouf!

Vous avez envie de me tuer?

Vous avez envie de m'enchaîner à mon pc?

Vous avez envie de m'épouser?

Vous avez des questions?

Laissez moi un petit mot...

Bisous!

Bady.