Bonsoir à tous…
Voici venir le chapitre 19 de « Beauté Empoisonnée », chapitre qui m'a donné beaucoup de mal, comme vous avez pu le constater au vu du temps que j'ai mis à l'écrire. Ce chapitre est également l'avant dernier, il ne restera dont ensuite qu'un dernier chapitre, qui sera une sorte d'épilogue, dont je n'ai pas encore déterminé la forme…
J'ai tenté de mettre beaucoup de sentiments ici, surtout à cause de ce qui se passe, je n'avais pas envie d'éclabousser les murs du sang de Diggory, ni de faire que Blaise lui saute à la gorge… La chose la plus importante à retenir est l'amour qui unit Blaise et Damian, ainsi que celui qui lie les autres couples, Hermione regrette de n'avoir pas parlé à Severus, et pour Draco et Harry, le sujet a été bien abordé.
J'ai des excuses à présenter…
Tout d'abord, pardon pour la pauvreté de mes rars (les inscrits ont du recevoir les leurs, pour les anonymes, ce sera sur mon Live journal, où je publie également certains textes inédits et qui ne seront pas sur ffnet avant longtemps si ce n'est pas du tout). Je n'avais pas tellement de temps pour tout faire alors mea culpa lol !
Et ensuite, je m'excuse à l'avance de ce que vous allez lire… j'avais prévenu que pour certains les oiseaux ne chanteraient pas, mais la vie est ainsi faite…
(Et non, je ne suis pas sadique)
Je crois que c'est à peu près tout…
Ah oui, pour ceux qui sont intéressés, le fanzine « le Troisième Œil » dispose à présent d'un forum sur lequel je passe beaucoup de temps et où je dispense ma bêtise à tous propos mdr !
Et dernière chose, je dédie ce chapitre à Violette-ceresse, ma VIP favorite qui m'a fait l'immense plaisir de revenir me poster une review malgré sa vie trépidante…
Bonne lecture à tous
Chapitre 19 : Juste un éclat argenté…
Froid…
Elle avait étrangement froid…
Cette sensation n'était pas comme celles qui peuvent indiquer qu'il fait froid dans une pièce, non, c'était un froid intérieur, comme si son corps entier hurlait à la délivrance…
La délivrance, c'était le mot…
Hermione entendait des voix autour d'elle, trois personnes discutaient calmement, mais l'atmosphère était tendue.
Pourtant elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux…
Ces voix, elle ne les connaissait que trop bien.
La première appartenait au Ministre, celui qui l'avait pourchassée et l'avait voulue, celui qui l'avait faite emmener là où elle se trouvait.
La seconde appartenait à cet homme étrange, Damian…
Et la troisième avait les accents doux et fatigués de la voix de Blaise.
Elle voulait ouvrir les yeux mais ses paupières lourdes refusaient d'accéder à sa requête.
Pourtant elle savait qu'elle devait ouvrir les yeux, mais cette torpeur ne la quittait pas...
Et les trois hommes continuaient à parler.
"- Allons, Damian, dépêche toi de la soigner, je voudrais en profiter un pau avant qu'elle ne meure." disait la voix froide du Ministre.
Damian ne bougea pas, son regard hypnotique toujours rivé sur Blaise.
Ce dernier était figé de stupeur, il semblait comprendre peu à peu la situation dans laquelle il se trouvait, et Damian se dit avec une ironie fort malvenue que décidément, le jeune homme ne savait pas où il avait mis les pieds.
"- Tu préfère peut-être que je tue ton ami tout de suite..."
Cette fois Damian regarda son Maître en face.
L'homme avait toujours cette lueur de folie dans le regard, cette même lueur qui lui avait fait craindre le pire dès le premier jour.
Ce fut ce qui le décida à retourner vers le lit où Hermione était toujours étendue. Les draps étaient souillés de son sang, un sang trop rouge, presque noir... Et hélas, Damian savait très bien ce que cela signifiait.
Hermione était en train de faire une hémorragie du placenta, le genre de chose dont peu de femmes réchappaient si elles n'étaient pas soignées rapidement. L'enfant n'avait que de minces chances de survie car il risquait de se noyer dans le sang de sa mère. En bref, la situation était critique pour la jeune femme.
Pour la première fois depuis très longtemps, Damian eut honte de lui.
Il s'agenouilla sur le lit, prenant garde à ne pas trop faire bouger le matelas, et apposa ses mains sur le ventre rond. L'enfant bougeait sous ses mains, et il put sentit très nettement les contractions qui tentaient de l'expulser...
Malheureusement, la mère étant inconsciente, cela risquait d'être difficile, très difficile.
Mais Damian ferait tout pour la sauver.
Il sentait sur lui le regard de Blaise et regretta de ne pouvoir le rassurer...
"- Jeune homme, vous me semblez être quelqu'un de très bien. Que faites-vous avec Damian?"
La voix froide avait susurré cette question près de son oreille, et Blaise avait sursauté.
Il darda l'homme de son regard le plus noir.
"- En quoi cela vous regarde-t-il?"
Diggory eut un petit rire indulgent.
"- Ne me dites pas que vous ignorez tout de lui..."
Mais l'expression sur le visage du jeune homme lui confirma son hypothèse. Un sourire malveillant étira ses lèvres fines.
"- Oh... C'est donc cela. Eh bien il va falloir que je vous renseigne. Regardez ce bracelet..." dit-il en montrant son poignet où brillait une fin gourmette argentée. "Il a l'air anodin mais en vérité il contient un très puissant sortilège qui unit la vie de Damian à la mienne. Son précédent maître a eu beaucoup de mal à s'en séparer, mais j'ai su le convaincre."
"- Son Maître?"
Blaise sentait qu'il allait apprendre beaucoup de choses, même s'il en savait déjà beaucoup.
"- Il a dû vous en parler... Même si je doute que vous sachiez tout ce qu'il faisait pour mes prédécesseurs. Moi je ne l'utilise que pour mes basses besognes, mais celui qui possédait Damian avant moi m'a assuré de son talent dans le domaine de la chambre à coucher. Je suis hétérosexuel mais Damian a très bien su tout de même se montrer utile."
Le regard du jeune homme alla se poser sur son amant dont les mains étaient à présent occupées à nettoyer Hermione.
Il savait très bien ce qui se cachait derrière cette apparente indifférence qu'affichait Damian, après tout, combien de fois l'avait-il récupéré sur le sol du salon attenant à sa chambre? Combien de fois l'avait-il entendu gémir dans son sommeil?
Combien de fois l'avait-il entendu appeler désespérément des prénoms d'êtres chers?
Il s'était souvent demandé qui avaient pu être Shîrîne, Sasha, Gabriel, Iannis, Mia ou encore Sita...
Il s'était demandé qui ils avaient été pour que des larmes coulent sur les joues de Damian lorsqu'il en parlait...
Mais jamais il n'avait osé demander.
"- Je me fiche de son passé." dit-il enfin.
"- Jeune homme, vous pouvez vous ficher de son passé, mais sachez que Damian n'a pas d'avenir. Pas avec vous du moins... Il est bien trop précieux pour que je m'en sépare un jour."
"- Il vous quittera."
"- Non, c'est vous qu'il quittera. Car voyez-vous, Damian est peut-être un amant extraordinaire et tout ce que vous voudrez, il n'en est pas moins lucide, et il tient à la vie."
"- Vous ne pouvez pas le tuer, je vous en empêcherai."
"- Eh bien, eh bien... Quelle impudence."
Blaise reporta une nouvelle fois le regard sur le Ministre, qui souriait plus que jamais.
"- Si vous lui faites le moindre mal, je vous tue!"
Cet éclat déclancha un nouveau rire indulgent.
"- Je ne crois pas que vous puissiez vous opposer mes décisions en ce qui concerne mon serviteur. Le sortilège qu l'unit à moi est très puissant, vous savez. Il oblige Damian à obéir à tous mes ordres comme le ferait un elfe de maison, c'est pour cela qu'il soigne cette jeune fille. Et le mieux dans ce sort, c'est qu'il me suffirait de briser un maillon du bracelet pour interrompre sa vie. "
L'homme avait dit tout cela en caressant ostensiblement son bracelet, attirant le regard de Blaise sur le bijou.
Deux pierres y brillaient... deux pierres jaunes, comme les yeux de Damian.
oOoOo
Un silence religieux régnait dans la pièce...
Le vieil homme avait fait cesser toutes les discussions et chacun s'était assis en tentant de maîtriser don impatience, seul Severus était encore debout, il oscillait entre désespoir et colère. Albus avait toujours su ménager ses effets, il le lui accordait volontiers, mais là il ne désirait qu'une seule chose: savoir où se trouvait sa fiancée.
Son regard noir était rivé à celui, bleu et pétillant, de Dumbledore.
"Calmez vous, Severus. Sinon vous allez faire une bêtise." fit la voix du directeur dans sa tête.
Il sursauta. Cela faisait bien longtemps que le vieil homme ne lui avait plus parlé ainsi en utilisant la légilimencie.
"N'attendez pas de moi de la douceur, Albus, je vous rappelle que la vie de ma future femme est en jeu, ainsi que celle de ma fille."
"Je ne vous demande pas d'être doux, mais la situation est très épineuse."
"Parlez."
"Je vais le faire, mais je voulais juste vous adresser cet avertissement avant de commencer."
"C'est fait, alors accouchez, que diable!"
Albus se détourna de Severus, il rencontra au passage le regard de Harry, qui lui adressa un clin d'oeil, il se retint de rire, la situation ne s'y prêtait pas, mais il ne put empêcher son coeur de se gonfler de fierté, Harry était vraiment devenu un sorcier puissant, plus puissant que lui-même.
Harry avait certainement entendu les mots qu'il avait adressés en pensée au Maître des potions.
"- Comme je le disais, je crois savoir où ils sont allés." commença-t-il.
Quelques grognements d'impatience montèrent dans la pièce, ils provenaient de Ron et de Draco, qui ne cachaient plus leur angoisse.
"- J'ai envoyé les anciens directeurs à la pêche aux informations, et ils en sont revenus bredouille, excepté pour l'un d'entre eux, Augustus Diggory. Il a été directeur très peu de temps, c'était il y a une centaine d'années, et l'un de ses portraits se trouve dans la maison de son descendant, le Ministre en personne. Augustus m'a dit avoir vu passer le professeur Delorno de très nombreuses fois dans la maison, il semblerait que Damian soit en quelque sorte un serviteur très spécial au service de Diggory."
"- Quoi?" s'exclama Draco.
"- L'histoire est assez floue, mais je pense qu'il y a un rapport entre Damian et les meurtres de Moldus et les incendies criminels perpétrés par la faucheuse, peut-être même est-il cette personne."
"- Albus..." intervint Severus. "Comment pouvez-vous savoir cela? Et surtout, comment avez-vous pu garder le secret?"
Le directeur baissa les yeux un instant, comme s'il cherchait la bonne façon de formuler sa pensée.
"- Je ne sais cela que depuis peu de temps. J'ai été très troublé par le talent de ce jeune homme en occlumencie, et ce dès le début, mais il semble que ces derniers temps, il ait ouvert une brèche dans sa défense, et j'ai pu lire des émotions. Je peux vous dire qu'il était très angoissé ces derniers temps, mais je ne saurais dire pourquoi."
"- Bon, assez parlé de ce type!" s'exclama Ron dont les jointures étaient devenues blanches à force se serrer le montant du lit sur lequel il était assis."
"- Vous avez raison, monsieur Weasley. Je vais vous donner un portoloin pour entrer dans le Manoir du Ministre, ainsi vous pourrez aller voir par vous mêmes. Mais faites très attention, car si mes doutes s'avèrent infondés, vous risquez Azkaban."
"- Nous prenons le risque." dit calmement Harry en se levant.
"- Exactement." renchérit Draco en prenant la main de son petit ami.
"- Allons-y." décréta Severus en s'approchant de Dumbledore.
oOoOo
Jaune...
Juste cet éclat jaune...
Ce fut la première chose que le regard de Hermione rencontra lorsqu'elle put enfin ouvrir les yeux.
"- Vous vous sentez bien?" lui demanda la voix calme de Damian.
En regardant un peu mieux, elle vit que le jeune homme était agenouillé près d'elle sur le lit, ses mains étaient pressées sur son ventre, elle les voyait mais elle ne les sentait pas...
Que lui arrivait-il?
Sa voix ne lui obéit pas, elle se contenta de hocher la tête brièvement.
"- Je vous ai appliqué un sortilège anti douleur, il ne durera pas très longtemps, mais je vais faire mon possible pour vous soignez durant ce laps de temps. N'essayez pas de parler, votre voix ne reviendra que lorsque le sort se sera estompé, c'est un effet secondaire. Vous voulez savoir ce qui se passe?"
Elle hocha à nouveau la tête.
"- Vous êtes en train de faire une hémorragie du placenta. Votre enfant ne risquera rien si vous accouchez dans les plus brefs délais, autrement, il mourra noyé. Je vais donc vous aider à accoucher. Rassurez-vous, je sais comment on fait. Je dois tout de même vous avertir que vous risquez de perdre beaucoup de sang, plus encore que tout à l'heure, et que cela risque de vous être fatal."
Hermione sentit des larmes lui monter aux yeux...
Elle risquait de mourir en donnant la vie...
Et Severus n'était pas là...
Et c'était entièrement sa faute.
"- Ce n'est pas le moment de vous laisser aller, j'ai dit que j'allais tout faire pour vous aider, alors allons-y."
Damian avait fait de son possible pour parler d'un ton neutre, il n'y avait pas une minute à perdre si Hermione voulait survivre. Mais intérieurement il sentait son estomac se contracter, son coeur aller bien trop vite...
Si seulement il avait pu vaincre ce sortilège qui l'obligeait à obéir...
Si seulement il avait pu faire en sorte de sortir Blaise de là...
Si seulement il ne s'était pas laissé aller...
Dans un élancement plus douloureux que les autres, il réalisa qu'il aimait...
Il aimait Blaise.
Et inexplicablement il en conçut une certaine joie. Peut être parce qu'il avait cru ne jamais pouvoir aimer de cette façon, ou parce qu'on lui avait ôté l'envie d'aimer...
Mais Blaise avait su contourner ses barrières pour entrer là où personne jamais n'était allé en lui... Son coeur.
Il espérait pouvoir le lui dire...
Mais avant, il devait sauver une ou deux personnes.
Il poussa un soupir de fit apparaître une bassine d'eau chaude d'un simple geste de la main, il en aurait besoin pour nettoyer l'enfant.
oOoOoOo
On lui avait toujours dit que la vie était un miracle, une bénédiction...
Mais après avoir vu ce qu'il venait de voir, Blaise se disait que rien de tout cela ne pouvait être beau... Pourtant Hermione avec son gros ventre étais très belle, et les mouvements du bébé sous ses mains l'avaient ravi, mais il ne pouvait qu'en vouloir à cette enfant en voyant le mal qu'elle faisait à sa mère.
Les draps déjà tâchés avaient cessé de boire le sang qui se déversait par flots à chaque poussée de la mère, et les mains de Damian conservaient cette couleur qui lui donnaient des allures de meurtrier.
Mais Hermione avait semblé courageuse, elle avait refusé de s'arrêter, refusé que Damian lui lance à nouveau un sortilège anti douleur lorsque les contractions s'étaient faites sentir plus violement.
Elle n'avait pas versé une seule larme.
Mais Blaise les avait versées pour elle...
Il ne saurait jamais ce qu'elle avait traversé, mais il ne pouvait que pleurer en voyant briller dans ses yeux bruns habituellement si doux une douleur sans nom, et en entendant ses cris lorsque l'enfant avançait vers les mains de son accoucheur...
Et alors que tout était terminé, alors que l'enfant reposait sagement entre les bras de sa mère, Blaise se dit que peut être que la vie était un cadeau, mais un cadeau empoisonné...
Parce que chacun avait sur Terre sa malédiction...
Et que son amant allait devoir affronter la sienne, et le jeune Serpentard craignait plus que tout ce qui risquait de se passer lorsqu'il le ferait.
"- Je pense qu'il est temps de vous faire visiter mes cachots, jeune homme." dit le Minitre derrière lui.
Ces paroles énoncées clairement firent se retourner Damian qui jusqu'alors s'occupait d'étancher le flot de sang que le jeune mère versait toujours.
"- Et si je refuse?" demanda Blaise en fixant son amant dont le regard allait de lui à son maître.
Nouveau rire indulgent.
"- Vous n'avez pas vraiment le choix, je ne peux de toutes façons pas vous laisser quitter cet endroit. Soit vous me suivez, soit vous mourrez."
"- D'accord. Tuez moi, je préfère cent fois ça plutôt que de croupir dans votre trou à me demander ce que vous faites à Hermione, ou dans quels lits vous envoyez celui que j'aime."
Cette fois les yeux de Damian s'écarquillèrent, et pour la première fois, Blaise put y lire une émotion brute: la peur.
"- Non!" s'exclama-t-il.
"- Voyons, Damian, si ce jeune homme désire mourir, laisse le donc."
Diggory avait pris ce ton onctueux qu'il adoptait toujours pour montrer qu'il était un homme bon et paternel, c'était celui avec lequel il s'adressait toujours aux élèves lorsqu'il visitait le Directeur de Poudlard.
Et tout en parlant il avait sorti sa baguette magique, Blaise pouvait la sentir s'enfoncer dans son dos.
De même qu'il devinait le sourire qui devait orner ses lèvres.
"- S'il te plait, Blaise, fais ce qu'il te demande..." supplia presque Damian sans tenir compte de ce que venait de dire Amos.
Blaise secoua lentement la tête.
"- Non... Je suis désolé, mais j'ai déjà refusé une fois de servir d'objet, ce n'est pas pour accepter cette fois-ci."
Damian ouvrait déjà la bouche pour contrecarrer ses arguments, mais jamais ses mots ne sortirent de sa bouche, à la place un long cri empli le silence de la pièce, et ce fut la seule chose que Blaise put entendre...
Car il n'avait pas entendu la formule prononcée à voix basse...
Car le sortilège impardonnable venait de le frapper...
Car il se retrouva au sol à se tordre de douleur...
Il ne pouvait faire que deux choses... Entendre Damian crier, de cette voix rauque qui lui faisait penser à un animal blessé, et sentir son corps le brûler, comme si des aiguilles chauffées à blanc s'enfonçaient dans sa chair jusqu'aux os...
oOoOoOo
"- Bon sang, Potter, faites attention, vous faites un de ces boucans!" s'exclama Severus à voix basse.
Ils se trouvaient dans un couloir sombre, à tenter de trouver le lieu où se trouvaient Hermione et Blaise, et les nerfs de Severus étaient en train de lâcher tout doucement. Il priait toutes les divinités qu'il connaissait pour qu'aucun mal n'ait été fait à la jeune femme, il se rendait compte qu'il tenait à elle plus qu'à n'importe quoi...
Il avait tellement besoin d'elle.
Jamais auparavant il n'avait eu envie de se lier par le mariage, et ses aventures n'étaient restées que des aventures passagères. Avec Hermione tout était si différent, elle l'insupportait souvent par sa façon de tout savoir, mais au fond, cela lui plaisait...
Elle avait su le captiver, l'attirer, l'enchaîner...
Et son coeur battait trop vite en cet instant, il avait peur.
Ron et Luna étaient restés dans le hall de la demeure du Ministre afin de parer leurs arrières, Severus avait donc ouvert la voie suivi par Harry et Draco.
Harry était calme, il sentait que des choses graves s'étaient passées dans cette maison, et cela lui donnait la nausée, mais il tentait de ne se concentrer que sur leur but.
"- Il y a du bruit, vous entendez?" fit remarquer Draco.
Aussitôt les deux autres tendirent l'oreille.
Effectivement, un bruit résonnait entre les vieux murs, une sorte de râle rauque...
Comme un cri.
Ils se regardèrent un instant et d'un même mouvement se dirigèrent vers l'origine du son.
oOoOoOo
La voix se brisa en même temps que le maléfice...
Damian regarda Blaise s'écrouler au sol, la scène défilait au ralenti...
Sans se préoccuper du rire de son maître ni des pleurs désespérés de l'enfant que tenait Hermione entre ses bras faibles, il se précipita vers son amant étendu au sol et le serra contre lui.
Le jeune Serpentard respirait difficilement, son teint était pâle et son regard flou...
"- Pourquoi?" fut la seule chose qui vint dans la bouche de Damian.
Pourquoi ce geste? Pourquoi cette résignation?
Pourquoi l'avoir suivi?
Pourquoi l'avoir aimé?
Il ne fut même pas étonné de voir Blaise sourire, de voir dans ses yeux dissemblables une lueur de tendresse infinie s'allumer.
"- Je ne voulais te partager avec personne." murmura-t-il.
Damian ne sentit pas les larmes s'échapper de ses yeux, il ne se rendit compte qu'il pleurait que lorsque les perles salées gouttèrent sur sa main.
"- Tu ne me partageras avec personne, je te le promet..."
"- Damian... Je crois que c'est un peu tard... Tu sais, j'avais déjà le coeur faible, t'aimer a été un cadeau suffisamment beau, à présent je ne veux qu'une seule chose..."
Damian l'avait senti... Parfois il avait été étonné d'entendre Blaise tousser dans son sommeil, ou de le voir reprendre sa respiration, mais jamais il n'avait essayé de déterminer ce qui pouvait provoquer cet état. A présent, avec sa main sur son coeur, il le sentait...
L'organe ralentissait, la douleur provoquée par le sortilège était en train de tuer celui qu'il aimait...
Et lui, si fort, ne pouvait rien faire...
Lui, si puissant, ne pouvait rien contre ce genre de choses...
"- Je t'aime." dit-il.
Le regard de Blaise s'illumina.
"- Merci..."
... avant de s'éteindre alors que ses paupières doucement se fermaient et que son coeur sous la paume de Damian s'arrêtait et que ses lèvres exhalaient un dernier soupir.
Et dans la chambre ne s'éleva plus que le son ininterrompu des pleurs de l'enfant.
Hermione qui tenait contre elle sa fille ne pouvait bouger.
Elle se sentait faible, elle avait seulement la force de ne pas laisser tomber le nourrisson.
De là où elle était, elle avait entendu ce que s'étaient dit les deux jeunes hommes, et l'horreur de la situation ne pénétrait pas encore sa conscience. Blaise était là, étendu et inerte dans les bras de celui qu'il avait aimé si fort, et ce dernier versait des larmes amères sur son cors sans vie... Ce corps qui avait réchauffé ses nuits les plus froides et qui avait étreint ses craintes... Celui qui avait su le faire rêver à une improbable liberté.
La jeune femme ne sus jamais expliquer ce qui se passa ensuite...
Rien dans sa mémoire rendue confuse ne ressurgit dans l'ordre.
Elle se rappela seulement des yeux jaunes rivés au sien...
D'une excuse murmurée...
Puis tout qui se mélangeait...
Il y eut le bruit fracassant d'une porte que l'on fait exploser, et au même moment Damian fonçant sur le Ministre...
Trois silhouettes entrant dans la chambre, deux se dirigeant vers elle...
La voix de Severus lui demandant si elle allait bien.
Le soupir de soulagement de Draco lorsqu'il prit de ses bras sa fille qu'elle était en train de lâcher sous le coup de la fatigue.
Un cri de rage provenant de l'autre bout de la pièce, une lutte entre Damian et Diggory...
Un éclat argenté, un bracelet brisé...
Le bruit mât d'un corps qui s'écroule.
Et la voix de Severus tout près d'elle criant rageusement "Avada Kedavra!"...
Suivie d'un autre bruit de chute...
Puis dans sa tête, le noir complet.
oOoOoOo
Une chambre, une autre chambre...
Propre, celle-ci, dépourvue de draps tâchés de sang, dépourvue de corps sans vie.
Le jeune homme s'avança sans bruit, il ne voulait pas le déranger mais il savait qu'il le fallait, il ne pouvait pas rester ainsi sans se reposer, il avait un enfant dont il fallait prendre soin...
Cela faisait dix jours que Hermione était dans cet état.
Dix jours qu'ils l'avaient ramenée, presque morte, jusqu'à l'hôpital.
Harry aurait aimé qu'elle se réveille rapidement, pour le bien de sa fille, pour le bien de son fiancé qui depuis dix jours restait prostré au pied de son lit, qui la suppliait de s'éveiller, de ne pas le laisser...
Les Médicomages avaient dit qu'elle pouvait se réveiller n'importa quand, ou mourir...
Ils n'avaient pas été très clairs, car le cas de Hermione était unique.
Elle ne devait don hémorragie qu'à son don, ce qui compliquait sérieusement les choses, elle n'avait pas pu être soignée comme tout le monde, elle risquait de rester paralysée si on lui donnait la mauvaise potion...
Une jeune infirmière avait dit à Harry de ne pas s'inquiéter, qu'elle reviendrait de là où elle était si elle sentait qu'on l'attendait.
Harry avait souri.
Il aurait aimé qu'elle puisse assister à l'enterrement de son meilleur ami...
Blaise avait été inhumé à Poudlard, comme il avait toujours dit le souhaiter, même si à l'époque il plaisantait.
Damian avait été enterré à ses côtés, personne n'ayant réclamé son corps.
Une cérémonie simple avait été organisée, Dumbledore avait dit quelques mots, Draco avait pleuré durant tout le discours.
Harry aurait aimé pouvoir pleurer aussi, mais il se devait d'être fort pour tous. Draco se reposait entièrement sur lui depuis cette tragédie.
Il avança jusqu'au lit et posa doucement sa main sur l'épaule de Severus dont le regard ne quittait pas Hermione.
"- Vous devriez aller vous reposer." dit-il doucement.
L'homme se retourna et Harry put constater qu'il était épuisé, son teint était plus pâle qu'à l'accoutumée et des cernes creusaient ses joues.
"- Non, je ne veux pas la laisser."
"- Vous allez finir par tomber malade."
"- Ne vous en faites pas pour moi, Potter, et allez prendre soin de Draco, il m'a l'air déprimé en ce moment."
"- Je vais retourner à Poudlard, j'étais juste venu vous dire ce que j'avais trouvé sur Damian."
"- Allez-y..."
"- Nous nous demandions comment il avait pu mourir aussi spontanément... Eh bien il semblerait que ce soit à cause d'un sort qui liait sa vie à celle de Diggory, le bracelet qui a été cassé comportait la vie de Damian."
Severus se mit à réfléchir...
Il avait nettement vu le bracelet volet en éclat, mais qui avait bien pu l'arracher?
"- C'est Diggory qui a tué Damian?"
Harry eut un petit sourire triste.
"- Non, c'est Damian lui-même qui a brisé le bracelet, je l'ai vu."
Severus fronça les sourcils.
"- Mais pourquoi a-t-il fait cela?"
"- Je crois que même s'il a fait beaucoup de mauvaises choses dans sa vie, Damian était quelqu'un de bon à l'intérieur, on ne peut pas réellement le blâmer pour ce qu'il a pu faire... Draco a réuni pas mal de notes trouvées chez lui et nous savons à peu près ce qu'il a vécu. Je crois que je comprends pourquoi il a voulu mourir..."
Severus lui lança un regard chargé de compréhension...
Finalement, lui aussi comprenait...
Son regard se reporta une nouvelle fois sur le visage paisible de Hermione...
S'il devait lui arriver quelque chose, il ne voudrait pas lui survivre...
Il ne pourrait jamais vivre sans elle.
Harry se leva et quitta la chambre, il retournait auprès de Draco, il voulait lui dire qu'il l'aimait...
A suivre...
Voilà pour ce chapitre somme toute bien court, j'espère avoir su faire passer les bonnes choses.
Comme quoi la beauté n'est pas toujours enviable.
Vous vous demandez certainement si Hermione va se réveiller, et comment va s'appeler sa fille, tout cela sera dans le dernier chapitre.
Je remercie pour l'écriture de ce chapitre (difficile, je me répète je sais lol) Depeche Mode, le Lydinateur, le coq qui chante et bien évidement le chocolat
Des commentaires, des menaces, des suicides en direct live ?
C'est toujours le même bouton
Bisous et à très bientôt (j'espère huhuhu, c'est pas gagné)
Bady
