Chapitre XXXXXXVIII : Fantôme
Guest : Il ne manque plus que la demande en mariage pour que tu sois comblée ahah! Effectivement, pour Shelby il vaut mieux que son frère et sa soeur ne racontent pas les instants confessions de leur séjour où cela pourrait créer des problèmes! Pour les bonnes nouvelles pour Madi, tu auras du nouveau dans ce chapitre! Encore merci pour ton retour :)
Seve04 : Lexa même si elle pense le contraire et parfois un peu trop spontanée. La preuve avec sa relation avec Clarke. Sauf que cette fois-ci elles n'ont pas eu l'air de s'enflammer de la même manière! Vous avez maintenant la date et le lieu de la demande au mariage, il ne reste plus qu'à patienter à ce que l'histoire arrive à cette date ;) Pour Madi, c'est bien la première fois que Clarke est lucide! Et Lexa qui demande de l'aide, surtout cette aide, montre bien qu'elle est dépassée par les événements. Ravie que mon imagination vous mène à beaucoup de réflexion, en espérant que cela soit quelque chose de positif! Encore merci!
Vaness : Lexa n'est pas connue pour prendre des pincettes (elle pousse les gens du haut de sa tour dans la série mdr) mais oui Ali et Ashlyn risquent d'être choquée! Effectivement, on verra un peu plus la relation Toni / Shelby dans les prochains chapitres.
Heda Trikru : Lexa est perdue dans tous ces problèmes alors elle tente le tout pour le tout ;)
Morgane : Ali et Ashlyn n'ont toujours pas dit oui ahah ;)
Constance : Merci beaucoup, c'est compliqué de s'adapter selon les différents points de vu d'autant que j'écris depuis le début sous celui de Lexa donc ça me fait plaisir que ça rende quelque chose :) Il faut toujours une petite bombe en fin de chapitre pour donner envie de lire la suite ahah ;) Ta femme écrit sur quoi? Je serais très curieuse d'aller la lire! En tout cas oui je vois que tu es tranchante sur les histoires, contente que la mienne s'en sorte bien ahah. Mais bon il faut dormir la nuit, mon histoire ne va pas disparaitre du jour au lendemain même si ce que tu fais de façon inconsciente me touche :) Encore merci, comme toujours je dirais :)
Edass44 : Ça faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu de problèmes… Ou pas ahah. À voir comment ça va se passer ;)
Van75 : La rencontre frère et soeur n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus compliqué pour Toni, il reste les parents ahah! Et merci beaucoup :)
MissHarpie : Toujours un plaisir de t'entendre le dire ahah! Merci beaucoup, il ne reste plus qu'à désamorcer la bombe.
« Excuse-moi. Tu peux répéter? » demanda Ali après un très long silence.
« Je sais que ça peut paraître très étrange comme demande mais… »
« Tu es au courant qu'on a déjà une fille? » me coupa Ashlyn en me regardant comme si j'étais tarée.
« Ne me regarde pas comme ça. » dis-je alors en essayant de ne pas m'énerver.
« Tu viens chez moi et tu me demandes si je peux adopter une gamine que j'ai dû voir une fois dans ma vie. » me rappela Ashlyn et dit comme cela il est vrai que je devais passer pour une folle.
« Vous n'êtes pas obligées de l'adopter, vous pouvez être sa famille d'accueil. » tentai-je de me rattraper suite à cette constatation.
« Et qu'elle est la différence? » m'interrogea Ali qui restait plus ouverte d'esprit que sa femme afin de ne pas me blesser.
« Vous serez les responsables légaux de Madi mais ça ne fait pas de vous ses parents. Ce qui veut dire qu'elle pourra encore être adoptée si on lui trouve une bonne famille. » commençai-je très sérieusement mon explication mais en fuyant leur regard. « Il est vrai que je n'ai pas utilisé le bon terme avec l'adoption tout à l'heure. » avouai-je en réfléchissant maintenant plus longtemps à chaque mot que j'allais employer. « C'est une solution temporaire qui nous permettrait de gagner du temps et je sais que vous être incroyable avec votre fille alors j'avais pensé que vous auriez pu nous aider. » terminai-je sans toujours les regarder.
« Pourquoi tu ne l'adoptes pas ou tu ne deviens pas sa famille d'accueil? » me renvoya Ashlyn la proposition.
« Parce que je suis alcoolique, parce que je suis encore jeune et je ne suis pas prête. » répondis-je rapidement par tout ce qui me passait par la tête. « Je ne suis pas mariée comme vous ce qui fait que je suis célibataire aux yeux de la loi. » ajoutai-je ensuite. « Ils ne confiront jamais la garde à une personne célibataire prête à sauver une bouteille de whisky du feu plutôt que l'enfant qu'elle a en charge. » plaisantai-je nerveusement.
« Tu es dur avec toi. On sait toutes que tu ne ferais pas ça. » me sermonna Ali qui n'avait pas compris ma comparaison allégorique.
« Donc ça ne répond pas vraiment au pourquoi tu ne deviens pas sa famille d'accueil. » insista sa femme.
« Je ne peux pas. » me braquai-je de le répéter. « Dans ce cas là je deviens famille d'accueil pour tous les gamins du centre et c'est impossible. » ajoutai-je pour donner une réponse plus cohérente.
« Mais Madi n'est pas comme tous ces gamins du centre je me trompe? » demanda Ashlyn qui savait qu'elle me tenait.
« Là n'est pas la question. » me défendis-je sans savoir quoi argumenter.
« Oh si c'est exactement la question. Est-ce que tu te serais donnée autant de mal pour n'importe quel autre gamin? » insista-t-elle comme pour essayer de me faire prendre conscience de quelque chose que je savais déjà.
« Oui. » dis-je simplement.
« Est-ce que tu aurais invité cet enfant à venir chez toi? » reformula-t-elle sa question car ma réponse ne lui convenait pas.
« Non. » avouai-je honteusement.
Madi était particulière à mes yeux, j'en avais conscience mais je ne savais pas pourquoi elle et pas n'importe quel autre enfant du centre.
Outre le fait que c'était une gosse géniale, je pense que c'était aussi sa façon de s'être accrochée à moi. Du fait qu'elle avait besoin de moi et que je devais vouloir l'aider, la protéger comme je n'avais pas pu le faire pour Aden…
« Alors pourquoi tu ne deviens pas sa famille d'accueil? » se répéta une nouvelle fois Ashlyn.
« Je te l'ai dit. Je ne peux pas. » m'agaçai-je maintenant que l'on tourne en rond car elle cherchait à me faire dire quelque chose que je ne dirais pas.
« J'ai une dernière question. » dit-elle en voyant que j'arrivais au bout de ma patience pour ce sujet.
Normalement je n'avais pas à m'énerver, surtout après ce que je venais de leur demander mais plus on m'en parlait, plus cette idée devenait plus réelle et moins hypothétique. Or elle devait rester hypothétique.
« Je t'écoute. » marmonnai-je car je lui devais bien ça.
« Si tu n'étais pas avec Clarke. Que ferais-tu? » me demanda-t-elle fière de sa question.
Alors que j'allais ouvrir la bouche pour répondre, je le pensais, de façon évidente, je me bloquai.
Je ne m'étais pas posée la question et il est vrai que cela me donnait à réfléchir.
Théoriquement, si je n'étais pas avec Clarke, le seul problème serait que je suis alcoolique. Cela reste certes un très gros problème, mais cela ne fait qu'un seul problème.
Finalement la question ne se posait pas. J'étais avec Clarke et avec notre discussion de la veille, sa position était clair.
Je la respectais, je la comprenais et je la partageais même.
Du moins je le crois…
« Tu n'es pas obligée de répondre. » me rassura Ali qui voyait bien que j'étais totalement perdue dans mes pensées. « En tout cas, tu comprendras qu'on ne peut pas l'adopter ni devenir sa famille d'accueil. Du moins tant qu'on en a pas parlé entre nous. » ajouta-t-elle en jetant un regard complice vers sa femme mais je savais très bien qu'elle disait ça pour me laisser de l'espoir.
« Si tu as besoin de quoi que ce soit. Mise à part ça… Tu peux compter sur nous. » compléta Ashlyn qui voyait bien que j'avais compris leur position.
« Vous pouvez me donner les coordonnées de l'organisme par lequel vous êtes passées pour adopter Sloane. » dis-je en me levant pour leur montrer que je comptais m'en aller.
« Tu t'en vas déjà? » s'inquiéta Ali.
« J'ai beaucoup de chose à régler. » répondis-je car maintenant que ce plan était tombée à l'eau, j'avais encore beaucoup trop de choses à faire et penser.
« Je vais te chercher les coordonnées dans ce cas. » dit Ashlyn en me regardant avec des yeux désolés.
(POV Shelby)
« Nous sommes arrivés. » dis-je en me garant dans l'allée de chez mes parents car Melody s'était endormie pendant le trajet retour.
Je remarquai directement que la voiture de mon père était là donc qu'il devait lui aussi être présent dans la maison.
« Ça va aller? » s'inquiéta Spencer car il voyait bien que je m'étais légèrement refermée sur moi-même à l'idée de me confronter une nouvelle fois à mon père.
« Oui oui. » répondis-je avec l'un de mes plus beaux faux sourire, celui que j'avais utilisé devant ma famille durant des années. « On est d'accord, vous évitez un maximum de parler de Toni devant papa? » leur rappelai-je une nouvelle fois. « Surtout toi Melody. » ajoutai-je en la regardant par rapport à la discussion qu'elle avait eu avec ma brune plus tôt.
« Compte sur nous. » me rassura Spencer. Je savais qu'il ferait attention, notamment sur ce que dirait ma petite soeur.
Je me dépêchai ensuite de sortir de la voiture et j'allais ouvrir la portière à Melody.
« Tu me portes? » demanda-t-elle en feignant être fatiguée.
« Je ne suis pas Toni. Je ne vais pas te porter comme elle l'a fait toute la journée. » lui fis remarquer car ma petite amie s'était pliée en quatre pour gagner un maximum de point auprès de mon frère et de ma soeur.
J'aurais cependant bien aimé qu'elle soit là avec moi, ne serait-ce pour agacer un peu plus mon père.
Mais nous étions rapidement tombées d'accord sur le fait que c'était une mauvaise idée qu'elle soit là avec moi. Ne serait-ce pour ma mère qui semblait plus ouverte et tolérante que mon paternel.
« Okay. » souffla-t-elle en descendant de la voiture.
« Et ne souffle pas s'il te plaît. Surtout devant les parents, après ça va me retomber dessus et ils diront que c'est de ma faute. » la grondai-je en allant ensuite prendre ses affaires dans le coffre.
Ne pouvant éviter l'inévitable, on ne perdit pas plus de temps et on se dirigea dans la maison.
Melody courut directement dans les bras de mon père qui m'adressa ensuite étrangement un grand sourire.
« Papa. » dis-je simplement tout en gardant mes distances car je trouvais cela louche.
« Shelby. » répondit-il sans montrer pour une fois sa haine.
« Vous vous êtes bien amusés? » demanda ma mère après que je l'ai salué.
« Je me suis fait une copine. » s'enthousiasma ma petite soeur.
« Tu veux dire une amie. » la corrigea mon père ce qui me fit lever les yeux au ciel.
« Tu sais très bien ce qu'elle voulait dire. » m'exaspérai-je contre mon père tandis que Spencer montrait des vidéos qu'il avait prit pendant le match et lors de notre partie improvisée à la fin.
« Je sais chérie. » me répondit-il et je failli m'étouffer dans ma respiration tellement c'était inattendu venant de lui.
Chérie?
Il préparait définitivement quelque chose.
Il n'avait même pas fait de réflexion lorsque Spencer avait malencontreusement ou volontairement montré une photo que l'on avait pris et où l'on voyait très clairement Toni dessus.
« Je vais vous laisser. » m'empressai-je alors de dire pour fuir et éviter le plan diabolique de mon père.
« Tu ne restes pas diner? » s'étonna faussement le concerné.
Si j'avais des talents d'acting, je savais maintenant de qui je les tenais…
« J'ai de la route et Toni m'attend. » précisai-je fièrement et pour la première fois je vis une faille sur le visage de mon père car sa mâchoire se resserra.
« Reste. J'ai une surprise pour toi. » tenta-t-il de m'ordonner indirectement en reprenant son calme et en affichant de nouveau un sourire.
« Une surprise? » répéta aussi bien ma mère que moi même.
« Oui. » répondit-il tout heureux et sans rentrer dans les détails. « Elle est arrivée d'ailleurs. » s'enthousiasma-t-il en consultant son téléphone avant de se diriger vers la porte d'entrée.
Lorsqu'il l'ouvrit, je crus tout d'abord à une énorme farce. Il n'avait tout de même pas osé?
« Andrew? » s'étonna ma mère de voir chez elle mon ex tocard de petit ami.
« Madame Goodkind. » la salua-t-il avec toute la politesse qu'on lui avait appris à l'église. Il l'embrassa maladroitement car ma mère était tout aussi choquée que moi de le voir.
Mon père le prit ensuite par les épaules et le conduit dans ma direction avec un sourire comme je l'avais rarement vu faire.
« Shelby tu te souviens d'Andrew? » demanda-t-il fièrement.
« Comment l'oublier. » marmonnai-je en le regardant avec dégoût.
« Tu es toujours aussi belle. » s'enthousiasma-t-il en ouvrant grand ses bras pour m'enlacer mais je le stoppai en présentant ma main devant lui, comme-ci il s'agissait d'une rencontre professionnelle. Il perdit enfin son sourire idiot et serra ma main, légèrement déçu.
« Bien je pense que je vais y aller. » m'empressai-je de dire en voulant retirer ma main pour partir le plus loin possible de lui et de mon père mais il me retint par la main. « Lâche-moi. » ordonnai-je très sèchement, sans élever la voix et en le défiant du regard.
« Shelby tu peux bien rester cinq minutes pour discuter avec ton vieil ami. » intervint directement mon père.
« Elle a de la route. » lui rappela ma mère et j'étais contente d'avoir quelqu'un de mon côté.
« Et on ne l'a pas vu depuis trois ans. Elle peut au moins nous faire le plaisir de rester quelques minutes. » surenchérit mon père en foudroyant du regard ma mère.
« À qui la faute si je ne vous ai pas vu depuis trois ans. » m'empressai-je de lui rappeler ce qui me valut moi aussi un regard noir.
Il ferma ensuite quelques secondes les yeux et lorsqu'il les ouvrit de nouveau, il semblait avoir chassé sa colère.
Mais pour combien de temps?
« Je suis sûre que ton frère et ta soeur seraient ravis que l'on repasse un petit moment tous les cinq. » tenta-t-il en me prenant par le bras pour me trainer vers le salon.
« En réalité nous ne sommes pas que tous les cinq. » me fis-je un plaisir de remarquer en dévisageant Andrew qui ne semblait pas perturbé par la scène.
Je capitulais tout de même et m'assit sans grande envie dans l'un des fauteuils pour être sûre qu'Andrew ne s'installe pas tout proche de moi.
Dans quel état va être Toni quand je vais lui raconter ça…
« Melody. Spencer. Allez ranger vos affaires. » ordonna directement mon paternel avant que mon frère et ma soeur ne s'installent. Il venait de se contredire en beauté et je comprenais très bien qu'il allait tout faire pour que je me retrouve seule avec mon idiot d'ex petit ami du lycée. Mon père confirma rapidement mon hypothèse. « Jobeth. Si on allait préparer quelques petits trucs à manger et à boire pour nous invités? » ajouta-t-il en prenant par le bras ma mère pour ne pas lui laisser le choix.
Je profitai donc de ce moment pour sortir mon téléphone afin d'envoyer un message à Toni et faire comprendre à Andrew que je ne voulais pas lui parler.
Shelby : Je vais avoir du retard.
Toni : Un problème?
Shelby : Je t'expliquerais.
Toni : Tu veux que je vienne?
« Donc. » commença-t-il pour se manifester mais je ne levais toujours pas les yeux de mon téléphone. « Qu'est-ce que tu deviens? » ajouta-t-il sans se dégonfler.
« Tu regardes la télé? » demandai-je un essayant de rassurer Toni par message.
« Oui. » répondit-il sans savoir où je voulais en venir.
« Tu me suis sur les réseaux? » continuai-je toujours aussi sèchement.
« Oui. » répéta-t-il toujours perdu.
Bien évidemment…
« Alors tu dois savoir ce que je deviens. » en conclus-je en posant mon téléphone pour le regarder perdre ses moyens. « Je peux savoir ce que tu fais là? » l'interrogeai-je à mon tour en profitant que ça confiance soit partie harcelée une autre fille.
« J'ai vu ton père à l'église et il m'a proposé de venir comme il savait que tu serais là. » expliqua-t-il en essayant de ne pas trop en dire.
« Tu dois sûrement être célibataire. » en conclus-je rapidement car je voyais très bien quel était le plan de mon père.
« Oui mais… »
« Ça ne m'étonne même pas. » le coupai-je en rigolant hautainement.
« Pardon? » s'étonna-t-il de ma façon d'être car j'étais très différente aujourd'hui de celle que j'étais au lycée avec lui.
« Tu n'étais pas très fidèle quand on sortait ensemble et tu m'a quitté parce que je refusais de coucher avec toi. » expliquai-je en le voyant perdre définitivement ses moyens car il jeta rapidement un regard en arrière pour s'assurer que mes parents n'entendaient pas ce que je disais. « Mais bon je ne peux pas t'en vouloir. Me quitter a été la meilleure décision que tu aies faite dans notre couple en carton. » précisai-je sans baisser le ton car si mon père pouvait entendre à quel point cet homme assit sur son canapé était un pervers, cela m'arrangerait. « J'ai pus aller à l'université en étant totalement libre et j'ai rencontré Toni. » ajoutai-je en laissant mon jeu d'acteur prendre le dessus et en faisant semblant que ce que je disais l'intéressait vraiment. « Tu sais, ma petite amie. » précisai-je comme un coup de grâce.
« Shelby je. » commença-t-il sans savoir quoi ajouter.
« Tu quoi? » demandai-je en attendant qu'il me fasse un sermon.
« Je peux t'aider » dit-il pour ma plus grande surprise et je ne pus m'empêcher de laisser échapper une rire moqueur.
« M'aider? » rigolai-je qu'il soit aussi sérieux.
« On peut te soigner. » expliqua-t-il.
« On? » répétai-je, ce qui me stoppa dans mon rire.
« Ton père et moi. » précisa très sérieusement Andrew.
« Mais me soigner de quoi au juste? » demandai-je en sentant la colère monter.
« De cette perversion. » répondit-il avec presque du dégoût.
« Dit le mec qui a essayé de me violer durant toutes nos années lycée. » m'énervai-je car il avait plusieurs fois essayé de me convaincre et de me forcer la main. « Je n'ai pas besoin de votre aide. » ajoutai-je en me levant du canapé car j'en avais trop entendu.
« Shelby attend. Tu… »
« Non. » le coupai-je directement tandis qu'il essayait de me suivre. « S'il y en a un de nous deux qui doit se faire soigner c'est toi. » lançai-je froidement.
« Shelby tu ne peux pas sincèrement affirmer que ce que tu fais avec cette fille est saint. » tenta-t-il alors que mes parents arrivaient, alarmés par le ton élevé que j'utilisais depuis quelques minutes.
« Tu es fière de toi? » demandai-je à mon père sans répondre à Andrew car je ne voulais pas perdre de temps à le convaincre du contraire. Je me fichais de l'image qu'il pouvait avoir de moi.
« Je pensais que de revoir Andrew te remettrait dans le droit chemin. » expliqua-t-il.
« Tu as raison. » répondis-je ce qui semblait étonner aussi bien mon père que ma mère et Andrew. « De l'avoir revu. Ça m'a rappelé tout ce qu'il m'a fait. » ajoutai-je en le regardant avec dégoût. « Ça m'a rappelé qu'il me trompait. Qu'il cherchait par tous les moyens à ce que j'ai des rapports sexuels avec lui. C'est d'ailleurs pour ça qu'il m'a quitté. » répétai-je pour que ces informations rentrent bien dans le crâne dur de mon père. « Ça m'a rappelé qu'il m'exposait devant tout le monde tel un trophée de chasse, qu'il faisait passer ses besoins avant les miens. » continuai-je en ne le lâchant pas du regard car je savourais le moindre instant à le voir mourrir de honte. « Ça m'a confirmé que ma décision d'être avec Toni était la bonne parce que jamais, au grand jamais elle ne fera ça. » conclus-je en défiant maintenant mon père du regard.
« Sors d'ici. » dit ma mère avant mon père et en regardant dans ma direction ce qui me figea. « Toi. Sors de chez moi et ne reviens jamais. » précisa-t-elle en regardant Andrew qui était juste derrière moi.
« Jobeth on… » commença mon père.
« Non. » le coupa ma mère. « Ce type a essayé de violer notre fille donc il sort de chez moi. Si tu n'es pas d'accord avec cette décision, tu peux aussi t'en aller. » expliqua-t-elle très sérieusement.
« Tu me mettrais dehors pour elle? » s'étonna-t-il pendant qu'Andrew profitait de ce moment pour s'enfuir rapidement.
« Quel lâche. » murmurai-je en le regardant faire.
« Elle. » reprit ma mère sans baisser d'un ton et en pointant un doigt menaçant sous le nez de mon père. « Est ma fille. » lui rappela-t-elle. « Et je la défendrais toujours. Encore plus quand son imbécile de père est incapable de le faire. » précisa-t-elle sans baisser le regard des yeux de mon père.
Il me foudroya du regard. Un regard qui voulait dire, tu vois les problèmes que tu créées dans notre famille?
Il se ravisa tout de même à parler et monta à l'étage non sans cacher sa colère.
« Maman. » dis-je une fois que l'on se retrouva seule. « Je suis désolée. » m'excusai-je directement sans m'approcher d'elle car je ne savais pas comment elle pouvait réagir même si elle venait de me défendre.
« C'est moi qui suis désolée. » répondit-elle en reprenant son souffle car pendant toute sa confrontation avec mon père elle avait retenu sa respiration, comme si si elle expirait, son courage s'en irait dans un souffle. « Je suis désolée que ton père ait invité cet imbécile. » reprit-elle une fois plus calme.
« Merci. » dis-je timidement. « Je devrais probablement y aller. » ajoutai-je car ma présence avait causé assez de dégâts.
« On te revoit bientôt? » s'inquiéta ma mère que je disparaisse de nouveau et je crois bien que c'était la première fois que j'étais heureuse de la voir aussi inquiète.
« Très bientôt. » la rassurai-je d'un sourire. « Tu pourras dire au revoir à Melody et Spencer de ma part? » demandai-je car je ne voulais pas prendre le risque de croiser de nouveau mon père.
« Je leur expliquerais. » me rassura-t-elle à son tour.
« Au revoir maman. » dis-je sans cacher mon sourire avant de quitter la maison de mon enfance.
Il faut croire que ma mère commençait à l'accepter…
(FIN POV Shelby)
« Salut Luna. » dis-je en entrant dans son bureau.
« Hey. » me salua-t-elle en retour.
« Tu as eu de la visite? » demandai-je directement car je ne voulais pas perdre trop de temps avec cette histoire.
« Non. Ils restent toute la journée sagement de l'autre côté de la rue à attendre Madi. » m'expliqua Luna pendant que je regardais justement par la fenêtre la petite bande siéger sur le trottoir.
« Je vais aller leur parler. » répondis-je sans les quitter des yeux. J'observais surtout si je reconnaissais les têtes qui m'avaient agressé et effectivement, ils s'agissaient bien des mêmes personnes.
« Tu es sûre de toi? » s'inquiéta Luna. « La dernière fois que tu as discuté avec ces gars tu as plutôt mal fini. » me rappela-t-elle mais je n'avais pas besoin d'elle pour m'en souvenir.
« Je sais. » soufflai-je en lâchant du regard la petite bande pour regarder la rousse. « Je ne compte pas les laisser faire leur shopping et embrigader un autre gosse du centre. Parce qu'il est évident qu'ils vont devoir oublier l'idée d'exploiter Madi. » expliquai-je avant de me diriger vers la sortie du bureau.
« Attends. » m'interpella-t-elle en se levant de son fauteuil. « Tu es sûre que ça va? » s'inquiéta-t-elle.
Faisons un bilan dans ma tête.
J'ai une enfant de 10 ans chez moi qui se retrouve sans tuteurs légaux et qui peut à tout moment se retrouver n'importe où dans le pays.
Cette même enfant à tremper dans des affaires de stupéfiants avec des types aillant le QI d'une huître.
Ces mêmes types ont établi un siège devant mon centre où des centaines de jeunes vulnérables viennent tous les jours et sont ainsi des proies faciles.
La gamine qui vit temporairement chez moi semble en plus les apprécier, du moins les protéger.
Elle semble aussi vouloir protéger sa famille d'accueil ou elle même car il est évident qu'elle ne m'a pas tout dit sur les raisons de son départ de là-bas.
Elle me fait confiance et j'ai promis de l'aider alors que je n'ai aucune idée de comment je vais la sortir de tout ce merdier.
Pour couronner le tout, tout le monde me fait des allusions, sur le ton de la plaisanterie ou sérieusement, sur le fait que je devrais l'adopter ou du moins devenir sa famille d'accueil.
Donc non ça ne va pas.
« Ça va. » mentis-je alors avant de lui tourner le dos pour lui faire comprendre que je ne voulais pas continuer cette discussion.
Il ne fallait pas que mes émotions reprennent le dessus maintenant.
« Je surveille et j'appelle les flics si ça dérape. » me cria-t-elle mais je ne répondis pas.
Je regardais rapidement mon téléphone pour m'assurer que tout allait bien.
Lorsque j'eus terminé ce que j'avais à faire, je sortis d'un pas décidé de mon centre et je traversais la route prête à raisonner, du moins négocier avec ces types.
« Regardez qui revient nous voir. » s'enthousiasma faussement le chef assit sur sa murette.
« Ce n'est pas avec plaisir. » précisai-je en jetant un regard indifférent au reste de la bande. Je ne pus retenir un petit sourire narquois en voyant le visage du type à qui j'ai donné un coup de tête. Il ne fallait cependant pas que je me laisse distraire par ma fierté mal placée. « Qu'est-ce que tu veux? » demandai-je ensuite car j'avais déjà perdu assez de temps à vouloir régler des problèmes mais surtout à les empirer.
« Tu ne veux pas discuter avant? » s'étonna-t-il encore théâtralement.
« Je pense qu'on à tous les deux autre chose à gérer que cette discussion alors plus vite on en a terminé, plus vite on retourne à nos petites affaires. » expliquai-je en me retenant de m'énerver car juste de voir sa tête me faisait monter en pression quand je pensais à ce qu'il avait fait à Madi. « Quand je parle de nos affaires je parle bien évidemment de ton petit trafic de drogue et moi de mon centre. » le provoquai-je face à son silence car il semblait désarmé face à ma spontanéité.
« Je ne vois pas de quoi tu parles. » démentit-il directement.
« Tu es sûr? Sinon cela veut dire que tu restes devant ce centre, remplit de mineur, juste pour te rincer l'oeil? Je pense qu'il vaut mieux pour toi que tu tombes pour trafic de drogue que pédophilie. » l'attaquai-je pour qu'il s'énerve et il tomba directement dans le panneau.
« Je ne suis pas un pédophilie! » s'écria-t-il directement en se levant de la murette sur laquelle il était assit.
« Bien alors tu confirmes qu'on parle bien de ton histoire de trafic de drogue? » insistai-je pour avoir ma réponse et qu'ainsi on soit sur les mêmes bases de négociations.
« Ouai ouai. » râla-t-il en jetant rapidement un regard autour de lui.
Quel imbécile…
« Bien. Alors, qu'est-ce que tu veux? » demandai-je une nouvelle fois
« Que tu me rendes ma vendeuse. » répondit-il naturellement.
« Ta vendeuse? » répétai-je en jouant faussement les innocentes.
« La gosse. Madi. » précisa-t-il sans réfléchir, prouvant encore une fois que c'était un véritable imbécile.
« C'est ta vendeuse? » continuai-je dans mon rôle d'ignorante.
« Oui et tu le sais très bien sinon tu ne viendrais pas négocier avec moi. » s'agaça-t-il car il avait comprit mon jeu mais ce n'est pas pour autant qu'il en était moins bavard.
« Non je ne savais pas. Elle m'a dit qu'elle vous rendait des services et qu'en échange vous la nourrissiez et la laissiez dormir dans cette cave. » mentis-je à moitié.
« C'est ça. » avoua-t-il.
« Donc tu avoues que tu exploitais une enfant? » le provoquai-je une nouvelle fois.
« Tu parles trop. » s'énerva-t-il en avançant lentement vers moi. « Tu te crois supérieur à nous parce que tu tapes dans un ballon? » me demanda-t-il en continuant de s'approcher. « Oui j'ai fait des recherches sur toi Lexa Woods. » ajouta-t-il avec un grand sourire en voyant ma tête. « Et je sais que tu es riches, très riche. » répéta-t-il le regard pervertit par l'argent. « Que tu gagnes 250 000 dollars par moi selon un site internet. » précisa-t-il.
Tient, il a du consulté le même navet que Clarke…
Bon ce n'est pas le moment de plaisanter Woods.
« Je ne me crois pas supérieur à vous. » répondis-je sans pour autant reculer lorsqu'il se stoppa à quelques centimètres de moi. « Ou en fait si. » ajoutai-je car je ne voulais pas lui donner les réponses qu'il voulait. « J'essaye d'aider ces gosses au lieu de les exploiter et de les conduire vers un avenir incertain où la mort peut les attendre plus rapidement que prévu. »
« Il faut croire que tu fais mal ton boulot. » rétorqua-t-il avant d'afficher un grand sourire. « Tu ne t'es jamais rendue compte que Madi bossait pour nous avant qu'elle ne te le dise donc qui te dit que c'est la seule de ton centre qui bosse pour moi? » ajouta-t-il ce qui me déstabilisa, lui faisant ainsi reprendre le dessus mais il ne comptait pas s'arrêter là. « Tu n'aides pas ces gosses Lexa. Ton centre est une illusion. Une illusion pour eux sur un avenir meilleur mais on sait tout les deux qu'ils finiront par toquer à ma porte. » constata-il faussement peiné, comme-ci leur avenir lui importait quelque chose. « C'est une illusion pour toi afin de te donner bonne conscience de ne pas avoir réussi à sauver le seul enfant dont tu as réellement eu la responsabilité. » continua-t-il alors que ces mots frappaient et résonnait dans ma tête. Il avait trouvé ma faille. « Je parle bien évidemment d'Aden. » précisa-t-il pour m'achever, me mettre à terre et il le réussit parfaitement.
La colère, la peur, la tristesse, la honte de ne pas l'avoir protégé me revinrent en pleine face.
Ces mots furent plus puissants que ces coups de la dernière fois.
Parce qu'ils étaient vrais.
Je sentis ma respiration s'accélérer mais en même temps se bloquer. Les larmes montaient mais ne sortaient pas. Ma cage thoracique commençait à se resserrer autour de mes poumons, les écrasants comme pour stopper l'oxygénation de mon cerveau afin que je ne réfléchisse plus.
J'étais comme bloquée, coincée, emprisonnée par la réalité de ce qu'il venait dire.
Sans m'en rendre compte, mes poings se resserrent, mes ongles pénétrèrent dans ma chair mais je ne sentis aucune douleur. Tout ce que je ressentais se situait au niveau de mon coeur.
Il fallait que je me libère de cette emprise.
Alors sans réfléchir, comme un réflexe de survit, mon poing s'écrasa dans le visage de ce type.
Aussitôt mon coup donné, ses collègues se levèrent mais le chef de la bande leur fit un signe de ne rien me faire.
Il savait que les coups ne me feraient rien. Il m'avait déjà tué avec ces paroles.
« Je. » commençai-je à dire mais même si je commençais à reprendre mes esprits, j'avais encore du mal à redevenir lucide et calme.
« Ce n'est pas de ta faute Lexa. » dit-il pour combler ce silence. « C'est le système qui est comme ça. Si tu as la chance de naître dans une bonne famille alors tu vies. Sinon, tu sombres pour que les autres vivent. » m'expliqua-t-il en se tenant encore la mâchoire. « On est né du mauvais côté alors laisse nous faire ce qu'on peut pour survivre. Le système a abandonné l'idée de nous sauver depuis longtemps. Tu devrais aussi te faire à cette idée. » continua-t-il peinée par ses propres mots. Voyant que je n'arrivais plus à parler, il fit un signe de tête à ses sous-fifres pour leur signaler qu'ils s'en allaient. Notre discussion était terminée mais avant ça, il s'approcha de nouveau de moi et posa une main amicale sur mon épaule. « Abandonne. » dit-il avant de suivre le reste de sa bande.
Même une fois seule, j'étais incapable de bouger. Ce n'est que lorsque Luna arriva sur le même trottoir que moi et qu'elle me parla que je recommençai à revenir à la réalité.
« J'ai appelé les flics quand je t'ai vu le frapper. Ils arrivent. » m'expliqua-t-elle. Du moins c'est tout ce que je compris dans tout ce qu'elle avait dû réellement me dire. « Lexa tu m'entends? » s'inquiéta-t-elle de me voir aussi absente.
« Appelle Clarke. » réussis-je à dire car je sentais que j'étais au bord d'une crise et que mon envie de boire était très importante.
Elle ne réfléchit pas plus longtemps et sortit son téléphone pour appeler la blonde.
« Elle ne répond pas. » s'étonna Luna avant d'essayer une deuxième fois mais le résultat fut le même.
« Essayes encore. » la suppliai-je presque car j'avais besoin d'elle.
« Je ressaye. » me rassura la rousse avec un sourire mais je voyais très bien qu'elle s'inquiétait pour moi. « Répondeur. » m'expliqua-t-elle lorsque mon regard croisa le sien pour savoir si elle avait une réponse.
« Mon téléphone. » dis-je en pensant qu'il y aurait plus de chance qu'elle réponde si elle voyait mon numéro.
Je le sortis et ce n'est que lorsque je vis sur quoi il était ouvert que je repris mes esprits et que je recommençai à réfléchir.
« Tu les as enregistré? » constata Luna en voyant le dictaphone qui continuait de fonctionner. « Tu es intelligente Woods. » rigola-t-elle car elle savait que de ce fait, je les tenais.
« Merci. » rigolai-je nerveusement en stoppant l'enregistrement avant de composer le numéro de Clarke car j'avais toujours cette envie de boire et le besoin d'avoir ma blonde à côté de moi.
Encore une fois, elle ne répondit pas…
Pourtant, l'après-midi était quasiment terminée et elle avait dû rentrer de chez Shelby et Toni donc je me demandais bien ce qu'elle pouvait faire.
Je ressayai une deuxième fois mais je tombai une nouvelle fois sur son répondeur.
Bien.
Je devais me débrouiller seule.
« Tu veux que j'appelle quelqu'un d'autre? » me proposa-t-elle car elle ne m'avait jamais vu comme ça.
Toni.
« Non. » répondis-je simplement en rangeant mon téléphone tout en essayant de penser à autre chose.
« Comment as-tu eu l'idée de l'enregistrer? » me demanda Luna comme-ci elle venait de lire dans mes pensées. Elle devait surtout voir que j'avais besoin de Clarke. Elle avait aussi remarqué qu'elle ne soit pas là, maintenant avec moi, m'affectait particulièrement…
Avant de répondre, je fermais les yeux et me concentrais sur ma respiration pour essayer d'enfuir ma pulsion alcoolique au plus profond de moi. Il n'y a que moi qui pouvait le faire. Il fallait que je me débrouille seule, sans l'aide de personne parce que de toute façon j'étais seule.
Je ne sais pas s'il me fallut plusieurs secondes ou plusieurs minutes mais j'y arrivai plus au moins. Elle n'était plus là pour le moment mais je savais qu'elle n'était pas loin du tout. C'était dangereux mais c'est tout ce que je pouvais faire pour le moment.
Je pus réouvrir les yeux sur Luna qui me regardait attentivement, attendant un signe sur ce qu'elle devait faire alors je lui décrochai un sourire rassurant. J'avais repris mes esprits et il fallait que je lui prouve.
« Si cette folle de Joséphine Lightbourne m'a apprit quelque chose c'est qu'il faut toujours enregistrer les discussions importantes. Ça peut toujours servir de preuves pour les flics. » répondis-je avant de rigoler car je ne pensais pas que j'aurais eu à refaire cela un jour.
« En parlant des flics. Ils arrivent. » remarqua Luna en voyant leur voiture s'approcher. « Ça va aller? »
(POV Shelby)
Lorsque j'arrivai à la maison, je retrouvai Toni entrain de faire les cents pas dans le salon.
« Ça va? » s'inquiéta-t-elle en me sautant presque dessus comme-ci une nouvelle fois elle redoutait que je puisse l'abandonner.
« Ça va. » la rassurai-je en déposant un baiser le plus tendre possible sur ses lèvres.
« Tu es sûre? Tu sembles exténuée. » constata-t-elle en voyant mon visage qu'elle prit entre ses mains. « Tu veux que je te fasse couler un bain? » proposa-t-elle directement car elle voulait absolument que je me sente bien.
Qu'est-ce que je l'aime!
« Pas tout de suite. » répondis-je en le prenant par la main pour que l'on aille s'installer dehors et profiter de l'air frais en cette fin de journée.
Je la fis s'allonger dans le canapé et je vins directement me coucher contre elle, prenant ses bras pour qu'elle les passe autour de moi. Je posais ma tête contre sa poitrine et fermai les yeux pour profiter du silence seulement brisé par le bruit de son coeur.
Il battait vite et je savais qu'elle attendait que je parle.
« Je t'aime. » dit-elle après un long moment de silence et parce qu'elle ne savait pas quoi dire.
« Moi aussi. » répondis-je doucement en frottant mon nez contre sa poitrine avec de l'embrasser et de reprendre ma position. « Andrew était là. » ajoutai-je car je savais qu'elle ne se détendrait pas tant qu'elle ne saurait pas ce qu'il s'était passé. Je sentis tout son corps se crisper à l'entente de son nom.
« Ton ex? » demanda-t-elle pour avoir confirmation d'une information qu'elle savait déjà vrai.
« Oui. » répondis-je ce qui ne détendit pas son corps. « Je l'ai envoyé bouler. » ajoutai-je directement avant que son cerveau ne se fasse un millier de film. « Lui et mon père. » précisai-je en me redressant pour me mettre au niveau de son visage.
« Ton père? » répéta-t-elle pour avoir plus d'explication.
« Mon père oui… » soufflai-je en repensant à la scène. « Il a invité Andrew pour qu'il essaye de me convaincre de me soigner. » m'agaçai-je des mots que je devais employer.
« Soigner. » répéta encore Toni en serrant sa mâchoire pour se retenir d'insulter mon père.
« Oui. » dis-je en caressant sa mâchoire et elle la desserra aussitôt.
« Et alors? » demanda-t-elle pour savoir ce que j'avais fait ou plutôt pour savoir si je voulais me faire soigner comme dit mon père.
« Je suis là non? » lui fis-je constater en l'embrassant rapidement sur les lèvres et elle hocha positivement la tête. « Je ne vais nul part Toni. » me répétai-je encore mais je savais qu'elle avait besoin de l'entendre. Elle avait toujours besoin de l'entendre.
« Je sais. » murmura-t-elle de façon incertaine, comme à chaque fois.
« Ma mère m'a défendu. » continuai-je pour changer de sujet car je savais que pour le moment tout ce qui l'intéressait était ce qu'il s'était passé.
« Elle t'a défendu? » s'étonna-t-elle de façon joyeuse pour moi.
« Oui. » confirmais-je avec un sourire. « Bon elle l'a fait une fois qu'elle a entendu les raisons de ma rupture avec Andrew mais elle m'a défendu. » avouai-je car il y avait encore du chemin à faire mais cela semblait bien partie avec elle. « Elle a continué même quand je t'ai comparé à lui. » ajoutai-je mais cela ne sembla pas plaire à Toni.
« Tu m'as comparé à cet imbécile? » s'indigna-t-elle sans se braquer car elle cherchait à comprendre les points de comparaisons.
« Dans le sens où je sais que tu ne me feras jamais de mal comme lui il a pu en faire ce qui m'a confirmé que j'avais fait le bon choix en me mettant avec toi. » précisai-je ce qui la fit sourire timidement.
« Je préfère ça. » dit-t-elle en m'embrassant sur le nez.
« Je t'aime Toni. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. » lui rappelai-je la faisant ainsi rougir.
« Tu es aussi la plus belle chose qui me soit arrivée. Je remercie tous les jours le ciel de t'avoir mise sur ma route. » m'avoua-t-elle en aillant toujours les joues rouges.
« Tu remercies le ciel toi? Depuis quand tu pries? » la taquinai-je pour qu'elle sourit et je réussis ma mission.
Elle était vraiment adorable lorsqu'elle souriait. Surtout avec moi, elle avait ce sourire qui laissait voir sa vulnérabilité. Chose qu'elle ne montrait à personne, mis à part à Lexa bien évidemment.
« Tu sais très bien ce que je veux dire. » rigola-t-elle en m'embrassant avant que je n'ajoute quelque chose. « Je te le fais couler ce bain? » demanda-t-elle pour changer de sujet.
« Je suis bien là. » répondis-je en plongeant ma tête dans son cou pour lui faire comprendre que je n'avais aucune envie de bouger de ses bras.
« Alors restons là. » dit-elle en passant sa main dans mes cheveux avant de déposer un baiser sur le haut de mon crâne.
(FIN POV Shelby)
J'étais exténuée lorsque j'approchai enfin de la maison.
La nuit était tombée et j'avais fini la fin de la journée au poste. En résumé ils avaient récupérer l'enregistrement et m'avaient promis que cela aiderait grandement dans une potentielle arrestation et jugement.
J'avais un peu de mal à les croire…
Ils avaient gardé mon téléphone toute la soirée et ne me l'avaient rendu qu'à ma sortie. Ce n'était qu'au moment de rentrer que j'avais remarqué les appels manqués de Clarke ainsi que quelques messages.
Par fierté, j'avais fait le choix de ne pas les ouvrir. De toute façon je rentrais donc ce n'était pas 30 minutes de silence en plus qui allait faire la différence. D'autant qu'elle avait dû m'appeler en retour lorsqu'elle avait vu mes appels en absence.
Ce n'est que lorsque je me garerai que je compris que ses appels n'étaient peut-être pas en lien avec les miens mais plutôt en lien avec le propriétaire de la voiture garée dans mon allée.
Dans un premier temps je pensai que cela pouvait être Raven mais malgré tout le respect que j'ai pour elle et le salaire d'Anya, je doutai fort qu'elles puissent se payer une voiture de ce standing.
Je fis rapidement une liste des personnes qui pouvaient avoir les moyens de se payer cette voiture dans l'entourage de Clarke.
J'éliminai rapidement Abby car lorsque j'étais allée chez elle il y a une semaine, ce n'était pas cette voiture qui était garée dans son garage.
Cela ne pouvait pas être celle d'un de nos amis, encore une fois je savais quelle voiture ils avaient. Sauf si l'un d'entre eux avait gagné au loto.
Gaia?
Gaia.
Elle est boxeuse professionnelle. Elle peut tout à fait se payer cette voiture.
Je me précipitai donc rapidement à l'intérieur.
Si c'était vraiment elle et qu'elle avait eu le culot de venir dans ma maison, cette fois-ci je la tuerai.
« Clarke? » criai-je en ouvrant la porte d'entrée paniquée à l'idée de ce que j'allai découvrir.
Ma blonde arriva directement vers moi. Il ne me fallut pas longtemps pour voir qu'elle avait pleuré et que quelque chose n'allait pas.
C'est confirmé, je vais la tuer.
« Lexa. » dit Clarke en courant presque dans mes bras.
« Qu'est-ce qu'il y a? » m'inquiétai-je qu'elle me serre aussi fort dans ses bras.
Elle semblait avoir peur mais je n'arrivai pas à cibler la cause de cette peur.
« Lexa. » répéta-t-elle encore en se mettant presque à trembler. « Je suis désolée. » ajouta-t-elle la voix écrasée par la peur.
« Mon amour. Pourquoi tu es désolée? » demandai-je en caressant ses cheveux pour la rassurer mais cela déclencha ses pleurs. « Clarke. Parle-moi. » paniquai-je de la voir comme ça.
« Bonsoir Lexa. » entendis-je une voix féminine.
Cependant ce n'était pas celle que je m'attendais à entendre.
« Madame Franco? » m'étonnai-je de la voir là et pourquoi elle m'appelait par mon prénom.
« Il faut que je vous parle. » dit-elle de façon très calme ce qui contrastait énormément avec l'état dans lequel était ma blonde dans mes bras.
« Qu'est-ce qu'il se passe? » demandai-je en ayant un très mauvais pressentiment. « Un problème avec Madi? » ajoutai-je en fronçant les sourcils dans ma réflexion sur la cause de sa venue.
« Lexa. » murmura Clarke en sortant la tête de mes bras. « Je suis désolée. » se répéta-t-elle encore.
« Pourquoi? » insistai-je en commençant à sentir mon corps se raidir car il semblait comprendre avant ma conscience ce qu'il se passait.
« Ils sont venus la chercher. » m'expliqua madame Franco.
« Ils? La chercher? » répétai-je comme pour essayer de rester dans le déni mais le regard de Becca confirmait mes craintes. Non, ça ne pouvait pas être ça. « Clarke. » dis-je apeurée en la fixant dans les yeux car je savais qu'elle ne me mentirait pas.
« Lexa. » commença Clarke en prenant une inspiration comme-ci elle se préparait à recevoir un choc. « L'association qui avait placé Madi. Ils l'ont emmené. » continua-t-elle alors que je sentais mon corps bouillir. « Madi n'est plus là. » ajouta-t-elle en retenant maintenant sa respiration pour se préparer à l'impact.
Et elle avait raison de se préparer.
Parce que j'allais tout casser.
