Le Doux Parfum de la Vengeance…
Chapitre 7 : Maudite sonnerie, maudite Erasa
Il me fixa longtemps, sans voix. Je le regardai avec espoir… Faites qu'il ne me rejette pas…
« Videl, je… je… » commença-t-il, hésitant.
C'est à ce moment que la sonnerie se décida de sonner. J'étais si frustrée que j'avais envie de crier ! Argh ! Pile quand il s'était enfin décidé à me répondre !
« Euh… On doit aller en cours, Videl. » dit-il.
Je soupirai d'exaspération, me levant. Gohan se leva aussi, et nous allâmes en cours. Le gargouillement de mon ventre me rappela que je n'avais pas encore mangé, et je jurai intérieurement.
Maudite sonnerie.
---
Gohan ne me parla pas après qu'on ait quitté le toit, et je devenais de plus en plus frustrée. Enfin, vint le dernier cours de la journée : Sport.
On devait jouer au baseball, et c'était, comme d'habitude, Shapner et moi qui étions capitaine d'équipe. Connaissant ses capacités, je choisis Gohan en troisième.0 Les autres me regardèrent bizarrement, mais je m'en fichais, haussant les épaules.
Mon équipe était la première à la batte.
« N'envois pas la balle à l'autre bout du monde. » avais-je dis à Gohan en plaisantant, quand ce fut à son tour.
« J'en suis capable, tu sais. » me répondit-il, l'air sérieux.
« Vraiment ? »
Il haussa les épaules, prit une batte et alla sur le terrain. La balle fut lancée, et Gohan frappa, grimaçant lorsqu'il vit qu'il avait frappé trop fort, envoyant la balle si loin qu'on ne la voyait plus. Je gloussai, le voyant le frotter l'arrière de la tête nerveusement, puis se mettre à courir, permettant aux autres et à lui-même de faire un tour complet, ce qui nous fit gagné quatre points d'un coup.
Je savais que j'avais bien fait de le choisir.
Le match prit fin à notre victoire, et nous allâmes dans les vestiaires pour nous changer.
Je sortis des vestiaires, mon ventre criant famine.
« Je suis désolé, c'est à cause de moi que tu n'as pas pu mangé. » dit une voix derrière moi, me faisant sursauter.
Je me retournai pour voir Gohan avec un air coupable. « C'est rien, je me rattraperais au dîner. » lui dis-je en souriant.
Il eut un moment de silence, dans lequel les couloirs du lycée se vidèrent peu à peu de ses étudiants, ne laissant que Gohan et moi, ainsi que d'autres rares lycéens qui traînaient encore.
Je déglutis, regardant mes pieds. « Gohan, à propos de… tu sais… »
Je relevai la tête, le voyant se frotter la nuque nerveusement, fuyant mon regard.
« Ecoute Videl, je… je… »
« Videl ! Je t'ai cherché partout ! »
Je fermai les yeux, les poings serrés. Mais c'est pas vrai ! Je suis maudite ou quoi ! Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que Gohan s'apprête à me répondre, on est toujours interrompu !
Maudite Erasa.
Erasa nous rejoignit, le sourire aux lèvres. « Videl, j'espère que tu n'as pas oublié qu'on devait faire du shopping ? »
Je grognai. J'avais perdu un stupide pari contre elle, et maintenant elle me force à aller faire du shopping avec elle. Le cauchemar. Je soupirai. Que quelqu'un me tire une balle, pitié…
« Un autre jour, Erasa. » lui dis-je.
« Quoi ? Mais… »
« S'il te plait. »
Elle me regarda, puis regarda Gohan, et sourit malicieusement. « Oh, je vois… Tu as autre chose à faire… » dit-elle, pleine de sous-entendus.
« Ce n'est pas du tout ce que tu crois ! » protestai-je en même tant que Gohan, rougissant jusqu'aux oreilles.
« Mais oui, mais oui… Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Ciao ! »
Et elle partit. Je soupirai, puis me tournai vers Gohan. Il me regarda un moment avant de détourner son regard.
« Videl je… »
Il eut un moment de silence, et les couloirs se vidèrent complètement. Ses yeux se tournèrent vers les miens, puis il m'attira vers lui, me prenant dans ses bras. Je fermai les yeux, répondant à son étreinte.
« Je… Je tiens à toi, Videl, mais… » dit-il, puis soupira.
Je levai la tête pour le regarder. Il me caressa la joue, souriant tristement.
« Je t'aime. » murmurai-je.
Il approcha son visage du mien, frôlant mes lèvres avec les siennes, puis m'embrassa tendrement.
---
Une personne observa le couple, les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte. Puis, un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres…
---
Je tiens à toi…
Je souris. Bon, d'accord, il ne m'a pas dit qu'il m'aimait, mais c'est un bon début. Et puis il m'a embrassé… Je soupirai rêveusement, fermant les yeux, allongée sur mon lit.
Le téléphone sonna, et je répondis distraitement. « Mmhm… »
« Videl, petite cachottière… » j'entendis la voix d'Erasa me dire.
Je fronçai les sourcils. « De quoi parles-tu, Erasa ? »
« Ne fais pas l'innocente, j'ai tout vu ! »
Je me redressai. « Qu'est-ce que tu as vu ? »
« Toi, Gohan, dans le couloir, après les cours… Dois-je continuer ? »
Mes yeux s'écarquillèrent. « Qu… Quoi ? »
« Hmm… Vous aviez l'air assez intime, tous les deux… »
Oh non. Si Erasa nous a vu, alors toute la ville doit déjà être au courant.
« Tu aurais pu me dire que vous étiez ensemble, quand même ! » me reprocha-t-elle.
« Erasa, reste discrète à ce sujet, s'il te plait… Je ne veux pas que ma vie privée soit révélée au monde entier. Je peux compter sur toi ? »
J'entendis un soupir à l'autre bout du fil. « D'accord… Mais je veux tout savoir ! Dans les moindres détails ! »
Je me rallongeai sur mon lit, poussant un profond soupir. « Ecoute, Erasa… »
« Dans les moindres détails ! » répéta-t-elle.
« Il n'y a rien à raconter. On s'est embrassé, c'est tout. » répondis-je.
« Tu ne mens pas très bien, tu sais… Aller, dis moi, jusqu'où vous êtes allé ? »
Je remercie le Ciel que j'étais au téléphone, et qu'elle ne pouvait pas voir mes joues cramoisies, mais ne répondis pas.
« Videl… Vous n'avez tout de même pas… »
« Qu'est-ce que tu vas chercher ! C'est de moi que l'on parle ! »
Je me sentais vraiment mal de lui mentir… Mais je ne pouvais tout de même pas lui dire que je n'étais plus si innocente que ça…
« Bon, faut que j'y aille. On se voit demain au lycée, salut ! » Et je raccrochai, ne la laissant pas répondre.
Je soupirai, fermant les yeux.
Gohan...
-
Le lendemain, Erasa vint me chercher directement chez moi pour qu'on aille ensemble au lycée, un grand sourire aux lèvres.
« Ne crois pas que j'ai oublié, Videl. » dit-elle.
Je soupirai. « Erasa, écoute… c'est… personnelle… »
« Aller, je te promets que je serais muette ! » me supplia-t-elle.
Il eut un moment de silence. J'avais la tête baissée, fixant mes chaussures, les joues un peu rouges.
« C'était après que je me sois disputée avec mon père… » racontai-je, regardant toujours mes pieds.
J'entrepris alors de lui raconter ce qui s'était passé ; notre premier baiser, le retour chez moi, la blague qu'on avait faite à papa ; je lui racontai même comment on lui avait fait croire qu'on avait coucher ensemble dans ma chambre –Erasa éclata de rire à ce passage- puis la fin de la blague, la pluie qui nous ait tombé dessus alors que je le raccompagnais chez lui, et…
Je m'arrêtai de parler, les joues en feu, incapable de raconter la suite. Erasa me regarda avec expectation.
« Et… ? » dit-elle, m'urgeant de continuer.
On était arrivée devant mon casier, que j'ouvris, y rangeant mes affaires.
« Qu'est-ce qui s'est passé, ensuite ? » insista Erasa.
Je tournai ma tête vers la gauche, voyant Gohan devant son casier, à une dizaine de casiers du mien. Je rougis encore plus, repensant à ce que nous avons fait ensuite, et déglutis.
« Salut les filles ! »
Merci, merci mon Dieu ! Pour une fois, j'étais ravie d'être interrompue. Je me tournai vers mon « sauveur » ; c'était Shapner. Celui-ci ne se gêna pas de me prendre par la taille. Je serrai les poings. Du coin de l'œil, je pouvais voir Gohan qui tordait la portière de son casier, lui lançant un regard meurtrier.
« Shapner, tu as trois secondes pour me lâcher, si tu tiens à ta peau. » lui dis-je calmement.
Il sourit, ne me lâchant pas.
« Trois, deux… »
Avant que je puisse finir de compter, Shapner fut projeté dans les casiers. Je vis Gohan, très énervé.
Shapner se releva en se frottant la tête, puis fusillant Gohan du regard. « C'est quoi ton problème ? T'es pressé de mourir ! »
Honnêtement, je ne voudrais vraiment pas être à la place de Shapner en ce moment… S'il continu à provoquer Gohan…
Il allait prendre la raclé de sa vie.
Ah ! Mais Gohan s'attira des ennuis s'il se bat à l'école ! Et ce sera à cause de moi en plus !
Je posai ma main sur son bras, tentant de le calmer. Il se tourna vers moi, et son regard s'adoucit. Je lui souris, soupirant de soulagement intérieurement.
« Hé ! Je te parle ! »
Mince, je l'avais oublié, celui-là. Gohan retourna son regard vers Shapner, et je le sentis se contracter.
« Videl, éloigne-toi. »
J'ouvris la bouche pour protester, puis soupirai, et me résignai à l'écouter.
Shapner fonça sur lui, tentant de lui donner un coup de poing. Gohan l'évita facilement, ainsi que tous les autres coups.
Essoufflé, Shapner tenta un autre coup de poing, et cette fois Gohan l'attrapa.
« Ne la touche plus jamais. » siffla Gohan, serrant le poing de Shapner.
« Qu'est-ce que ça peut te faire ? T'es pas son mec que je sache ! » rétorqua le blond, tentant le retirer son poing de l'emprise de Gohan.
Celui-ci plissa les yeux, et finis par lâcher son poing. Il lui lança un dernier regard meurtrier, et s'en alla.
Je regardai Shapner qui se massait la main, puis la silhouette de Gohan qui s'éloignait, Erasa qui avait la bouche grande ouverte, et enfin tous les autres adolescents qui avaient été témoin de la scène.
La sonnerie retentit.
A suivre…
