Disclaimer : rien à moi, tout à JKR.
Note : eh voilà ! Le 2ème chap en ligne comme promis. Hier j'ai posté le chap 1 si vite que j'ai oublié le disclaimer et de faire une note lol Sinon, j'ai pas eu le temps de lire toutes les review, vu que j'ai qu'une heure sur le net aujourd'hui et que j'en ai profité pour discuter avec Umbre donc pas de RAR dsl (mais vous me connaissez, les RAR et moi, on est faché). Sinon, pour répondre auw quelque review que j'ai eu le temps de lire, alors non les up-date ne vont pas mettre 3 siècles comme avec mes autres fics, celle-ci est déjà fini, elle fait 7 chap en tout et je vais essayer de mettre un chap par jour (je préviens tout de même que demain, il n'y a pas d'up-date, vu que l'espace net où je suis inscripte est fermé, donc le chap 3 c'est pour lundi si tout va bien). Voilà vous fais un gros bisou à tous et merci beaucoup pour vos review.
Le lendemain matin, Harry sortit tôt pour faire son jogging quotidien. Tout le long de sa course, il fut obnubilé par les baisers de Malefoy. Le sort même de Evy en prenait la seconde place dans son esprit.
Ce n'était pas qu'il n'avait jamais embrassé d'homme de sa vie. Il avait perdu sa virginité il y avait longtemps. Mais jamais un homme ne lui avait fait tant d'effet. D'habitude, il lui en fallait beaucoup plus pour qu'il se sente 'en forme'.
Son ex l'avait même qualifié d'impuissant parce qu'il n'arrivait pas à le faire bander – cela l'avait horriblement blessé d'ailleurs. Brice avait sans aucun doute été la pire erreur de Harry. Il s'était laissé appâté par son éducation de gentleman, pour ne découvrir qu'un véritable rustre sous tout ce vernis.
Harry avait toujours eu beaucoup de mal à imaginer un sexe s'introduire en lui. C'est pourquoi, il était toujours le dominant. L'idée de pénétrer quelqu'un lui semblait moins intime que celle d'être pénétrée. Harry n'avait jamais senti avec ses ex-partenaires le petit plus qui lui donnerait l'envie de donner cette partie encore vierge de sa personne. Jusqu'à Brice, il n'avait jamais eu de problèmes avec ses amants.
Harry avait pensé trouver en Brice la perle rare à qui faire don de ce cadeau. Mais il s'était lourdement trompé. N'ayant jamais été dominé, Harry avait eu besoin de temps pour s'adapter à l'idée. Il avait donc demandé à Brice de patienter un peu qu'il se sente prêt. Celui-ci s'était montré complaisant, lui assurant qu'il pouvait prendre tout son temps. Harry s'était extasié devant la prévenance de son petit ami et avait chanté ses louanges à qui voulait l'entendre. A l'époque, il était bien loin de s'imaginer que si Brice se montrait si compréhensif, c'était parce qu'il s'envoyait en l'air avec tout ce qui portait pantalon, derrière son dos.
Un soir que Harry était rentré plus tôt de son service, il avait trouvé son petit ami en plein ébat avec un gamin qui ne devait même pas avoir quinze ans. La chute avait été rude pour Harry, et la rupture houleuse. Après s'être montré prévenant et charmant, Brice était devenu vindicatif et violent, montrant son véritable visage. Son ex l'avait traité de tous les noms, tout en reportant toutes les fautes sur lui, l'accusant d'êtres un allumeur.
Pire encore, il avait tenté d'abuser de Harry. Il s'était défendu comme un beau diable et avait même eu le dessus. Mais Brice avait rusé en jouant le mort et l'avait à moitié assommé avec un vase lorsqu'il s'était approché de lui pour prendre son pouls. Brice en avait profité pour le rouer de coup et lui arracher ses vêtements. Si la voisine, alertée par les bruits de combat, n'avait pas appelé la police, cet horrible individu serait parvenu à ses fins.
Cette expérience et le procès qui en avait suivit, avaient totalement traumatisé Harry qui en était ressorti très fragilisé. Cela faisait deux ans qu'il évitait tout contact d'ordre intime avec un homme. Il revêtait des habiles informes et trop grands qui camouflaient toute parcelle de peau susceptible d'engendrer la convoitise. Il n'y avait que pour le travail qu'il mettait des vêtements avantageux.
De tout façon, il ne ressentait strictement plus rien à ce niveau-là. A tel point qu'il s'était réellement cru devenu impuissant. Son médecin lui avait dit que c'était plus un blocage psychologique que physique.
Mais avec Malefoy, il avait tout de suite réagi, quémandant ses baisers comme un assoiffé. Cela le perturbait au plus haut point. Après deux ans de végétation, c'était tout de même un comble que son blocage s'évanouisse dans l'air dès que Malefoy le touchait !
Certes, le blond était très beau, mais il était aussi parfaitement odieux. Il ne comprenait pas. Ou du moins le peu qu'il comprenait ne le rassurait nullement. C'était totalement irrationnel ! Il ne pouvait pas, ne voulait pas tomber amoureux d'un homme comme Malefoy, et aussi vite qui plus est.
L'amour devait venir petit à petit, au fils du temps et de l'apprentissage de l'autre. Il ne jaillissait pas ainsi, tout armé. En tous cas, il n'y tenait pas. Ce serait une gêne, un défaut dans son armure.
Et j'aurais bien besoin d'une armure si je dois épouser Malefoy, songea-t-il sombrement. Sinon, je finirais dépendant de lui pour le moindre témoignage affectif… Mon Dieu, dites-moi pourquoi je parler d'amour en y associant Malefoy ? Je deviens totalement fou !
Il se retrouva devant son appartement sans même y prendre garde. Il prit une douche, enfila des vêtements chauds et confortables avant d'aller faire ses cours. Malefoy lui avait dit qu'il lui amènerait l'argent dans l'après-midi, il avait donc tout son temps… D'ailleurs, comment ce satané blondinet avait su que c'était son jour de congés ?... détective privé ?... Grrrrr !
Contrarié à l'idée d'avoir été suivi, Harry claqua la porte de son appartement. Tout le long de sa sortie, il jeta des coups d'œil méfiant autour de lui, à l'affût du moindre détail suspect trahissant la présence d'un espion. Il entra dans son appartement sans avoir rien remarqué d'anormal et en se traitant de paranoïaque.
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Harry était en train de laver ses chaussettes quand Malefoy arriva. La sonnette sonna longuement. Il soupira d'agacement et essuya les mains sur son jean tout en allant ouvrir.
« Cessez ce vacarme ! Je ne suis pas sourd ! » cingla-t-il.
Malefoy pénétra dans l'entrée, imperturbable. Harry était si ébahi par la séduction du blond qu'il ne réagit même pas. Il était vêtu d'un jean moulant et admirablement coupé, d'un col roulé par-dessus lequel il portait un gros blouson en daim. Tous ces luxueux vêtements d'un noir intense mettaient en valeur sa haute carrure. Il était tout simplement wow ! Et à nouveau, Petit Harry se manifesta.
Couchez !
« Je sais. Tu es parfait. » répliqua Malefoy.
Le blond leva la main pour lui caresser les cheveux. Reprenant ses esprits, Harry eut un mouvement de recul. Malefoy suspendit son geste, le détailla longuement d'un regard impassible. Il laissa retombé sa main, comme si de rien.
« Mis à part cet air de mauvaise humeur. » ajouta-t-il de cette voix basse si froide.
« Je suis de mauvaise humeur quand je vous vois ! » répliqua sèchement Harry, en insistant bien sur le « vous ».
Non mais oh ! Ils n'avaient pas élevé les cochons ensembles !
Non, juste échangés quelques baisers torrides, le nargua une voix dans sa tête.
La ferme !
« Tu viens me dire ça le jour où je t'apporte l'argent. Moi qui m'attendais à être accueilli à bras ouvert. » fit son futur mari, sarcastiquement.
Harry se mordit aussitôt la langue, la mine pincée. Malefoy eut un sourire amusé et sortit une grosse enveloppe jaunie de son pardessus.
« Tout tient là-dedans ? » s'enquit Harry, incrédule.
« Veux-tu compter ? » demanda le blond, placidement.
Pas de réponse. Le brun se mordit la lèvre inférieure, nerveux. Il n'aimait pas quand Malefoy le fixait de ce regard indéchiffrable. Cela le faisait imaginer des choses pas convenables du tout !
« Je… je croyais voir un paquet plus important. Mais je vous fais confiance. »
Oui, je lui fait confiance, se rendit-il compte avec une certaine stupeur.
Millicent aurait tenté de l'escroquer, mais pas cet homme. Trop minutieux. Et puis, le pacte veillait à protéger ses intérêts. Du moins, Harry l'espérait ! Il examina Malefoy entre ses cils. Minutieux, il l'était en toutes choses : sa façon de s'habiller, de se comporter…
Il prit l'enveloppe et un peu de sa mauvaise humeur s'envola. Il adressa au blond un pâle sourire.
« Je vous l'ai dit, je vous fais confiance. Et comme je suis très occupé… » fit nerveusement Harry en allant ouvrir la porte que son visiteur avait soigneusement fermé derrière lui.
« Je ne devrais pas te faire perdre ton temps, c'est cela ? » acheva Malefoy à sa place.
D'un simple geste de la main, il referma la porte, réduisant considérablement l'espace de l'entrée, ce qui affola un peu Harry. La proximité de cet homme lui mettait les nerfs en pelote. Il lui faisait éprouver trop de sensations qu'il avait cru à jamais perdues.
« Si nous arrêtions de jouer avec cette porte ? Je finirais par gagner, tu le sais fort bien. »
Il y eut un silence tendu. Puis, sans un mot, Harry passa dans le salon, toute sa mauvaise humeur pleinement retrouvée. Malefoy lui emboîta le pas, en silence. Sans lui en demander la permission, le blond s'assit et allongea confortablement ses longues jambes devant lui.
« Vas-tu garder tout cet argent, ici ? »
« Ca ne vous regarde pas. » répondit sèchement Harry qui s'était posté près de la fenêtre.
Un nouveau silence pesant les enveloppa. S'il était blessé, Malefoy n'en laissa strictement rien paraître.
« Va passer un manteau. Nous partons. » finit par dire le blond.
« Nous ne sommes même pas encore mariés que vous me donnez déjà des ordres ! » grinça Harry.
« Nous devons aller choisir nos alliances. » dit simplement Malefoy.
Le brun jura à mi-voix. Il avait complètement oublié le passage chez le bijoutier. Il jura à nouveau.
« Quelle vulgarité ! Que je ne t'entende plus jamais prononcer un tel mot. » dit Malefoy, glacial.
Par défi, Harry le répéta à haute et intelligible voix et le regretta aussitôt. Tel un serpent fondant sur sa proie, Malefoy fut sur lui en moins de deux. Le brun se trouva prisonnier de ses bras comme dans un étau. Bien que petit, Harry était très fort, il aurait pu se libérer facilement malgré la poigne ferme du blond. Cependant, le parfum mâle de Malefoy et la chaleur de son corps, réduisaient à néant toute envie d'évasion.
Légèrement tremblant, il soutint bravement le regard du blond aussi longtemps qu'il put avant de fermer les yeux avec un gémissement.
« Voilà qui est mieux. » murmura Malefoy avant de l'embrasser.
Une fois de plus, le corps de Harry s'enflamma et son esprit se perdit dans les brumes de la passion. Lâchant l'enveloppe contenant les billets, il passa les bras autour du cou du blond et lui rendit son baiser avec volupté. Il fut secoué d'un incontrôlable frisson quand les mains de Malefoy passèrent sous son pull et caressèrent sa peau brûlante. Quand il prit un téton dressé entre ses doigts pour le torturer diaboliquement, Harry crut mourir sous les feux d'un besoin incoercible, un désir presque intolérable.
Quand Malefoy le lâcha, Harry dut se soutenir au mur pour ne pas tomber. Il avait l'impression que le blond avait aspiré toutes ses forces par ce simple baiser. Il battit les paupières en aveugle, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions. Mais c'était d'autant plus difficile que cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient manifestés. Il n'avait plus l'habitude de les brimer.
Malefoy, lui, il ne semblait nullement troublé par leur torride baiser. Au contraire même, il avait l'air… amusé !
« Tout doit être à sa place et dans l'ordre voulu. Cesses donc de me tenter, petit lion. La lune de miel, c'est après le mariage, pas avant. »
« Oh ! » fut tout ce que put dire Harry.
Brutalement, il retomba sur terre. Il n'était plus dans un paradis brûlant de débauche mais dans son petit studio, avec son tapis usé, fané, et ses chaussettes qui trempaient dans le lavabo. Cette vision lui rendit son état normale plus vite qu'il douche froide.
« Vous tentez de me séduire ? »
« Il me semble que « tenter » n'est pas le terme adéquat. » rectifia Malefoy avec un petit sourire au coin parfaitement exaspérant.
Harry s'essuya rageusement les lèvres. Mais il était un peu tard pour s'offusquer.
« La prochaine fois, ça marchera moins bien ! Je commence à être vacciné ! » lança-t-il furieusement.
Le rire grave du blond accueillit cette réplique. Harry préféra s'enfuir dans la chambre pour prendre sa veste plutôt que d'écouter ce merveilleux son plus longtemps. Le tremblant de son corps et la démangeaison de ses lèvres ne lui disaient rien qui vaille. Il ne manquerait plus que ce soit lui qui se jette à la tête de ce prétentieux !
Quand il en ressortit, Malefoy finissait tranquillement son thé. Harry grinça des dents en remarquant qu'il s'était encore servi de ses affaires son sa permission, mais il ne pipa mot. Le blond fit disparaître le service d'un coup de baguette avant de le rejoindre dans le petit couloir.
« Tu as oublié ceci. » dit-il en lui tendant l'enveloppe jaunie. « Tu es bien négligeant avec cet argent si durement acquis. »
Harry lui arracha le paquet des mains et lui lança un regard vénéneux. Nullement affecté par sa mine renfrognée, Malefoy lui ouvrit la porte galamment. Ce geste lui valut un autre regard noir.
« Allons d'abord déposer l'argent sur le compte de ta mère adoptive. » proposa le blonde, amusé.
« Comment vous savez ça, vous ? » cracha Harry, sa fureur servant à cacher son désir.
« Je sais beaucoup de chose. » dit le blond, avec un sourire énigmatique.
Harry voulut en savoir plus mais dès qu'il ouvrit la bouche, Malefoy la lui ferma de ses lèvres. Avec ce voluptueux baiser, le brun n'avait certes plus la tête à poser des questions. Durant tout le trajet qui menait à la banque, Harry garda un silence boudeur, fâché de s'être si stupidement fait avoir.
Mettre l'argent sur le compte de Evy fut vite expédié, surtout quand on avait un homme de la trempe de Malefoy à ses côtés. Il ne lui avait fallu qu'un regard pour que tout le personnel soit au petit soin pour eux.
Chez le bijoutier aussi, ils ne restèrent pas longtemps. C'était un établissement élégant vendant des créations moldues et sorcières, ce qui expliquait le choix de Malefoy. Ils choisirent des alliances en or blanc très simples mais élégantes, dont le prix faillit donner une crise d'asthme à Harry. Le blond insista pour lui offrir une bague de fiançailles. Harry protesta vivement au début – il n'était pas une femme, nom de Dieu ! –, mais finit par capituler à la seule condition que Malefoy aussi en porte une.
« As-tu de quoi manger, chez toi ? » demanda le blond sur le chemin du retour.
Harry ne répondit pas, trop occupé qu'il était à fixer d'un air ahuri l'anneau en platine ornant son doigt. Sa baguette de fiançailles. Malefoy avait la même à son annulaire gauche. Le silence s'allongea alors que la voiture avançait lentement dans la circulation.
« Cet anneau te fascine donc tant ? J'aurais peut-être du te l'offrir dès le début, j'aurais eu plus de résultat. »
Ces mots fouettèrent Harry. Il fusilla le conducteur du regard.
« Des toasts aux haricots. » jeta-t-il sèchement. « Je ne donne pas de petits dîners aux chandelles. »
« Nous irons donc chez moi. » fit simplement Malefoy.
« Nous y voilà ! » soupira le brun, d'un ton las affecté. « La grande scène de séduction. Vous manquez sérieusement d'originalité… »
« Pas le moins du monde. » affirma Malefoy, avec un petit sourire amusé. « J'ai bien l'intention de mettre un puceau dans mon lit nuptial… à propre, tu l'es, n'est-ce pas ? »
« C'est une blague ? J'ai vingt-cinq ans. Vous pensez vraiment que j'aurais conservé ma virginité juste pour vous ? » railla méchamment Harry.
« Je ne parlais pas de ce côté-là. » précisa calmement Malefoy, sans quitter la route des yeux.
Harry rougit violemment en comprenant quel endroit de sa personne Malefoy souhaitait vierge. Il blêmit en songeant à ce que cela signifiait. Mais pourquoi était-il si étonné ? N'était-ce pas ce que leur contrat laissait présager ? Harry réalisait seulement maintenant quelle serait sa condition, une fois marié. Le plus déroutant était que cette perspective était loin de le rebuter.
« A vous de le découvrir. » lança-t-il bravement.
Mais il n'en menait pas large. Pour cacher son angoisse, il détourna la tête, refusant de croiser son regard.
« Mon poing dans ta gueule de fouine, ça te dis ? » rugit-il en sentant une main entreprenante caresser la partie accessible de ses fesses.
Il administra une violente tape sur la main coupable, se retenant de coller son poing dans la figure de ce pervers. Malefoy était en train de conduire dans une circulation dense, il ne fallait pas l'oublier. Et Harry tenait à la vie !
« Oui, tu l'es assurément. Tu as beau prendre un air averti, tu meurs de peur. » dit-il avec un sourire sagace.
« Vous aimeriez peut-être un certificat médical ? » cingla Harry, ulcéré.
« Inutile. Je n'apprécie pas qu'un étranger touche à mon bien. Pas même un médecin. »
« Votre bien ! » hurla Harry.
Sa voix était montait vers un aigu qu'il ne se serait jamais cru capable d'atteindre.
« Même si je vis jusqu'à quatre-vingt-dix ans, je ne serai jamais votre bien ! »
Alors qu'il allait continuer à déverser son fiel, sa voix se tut soudain. Dans sa fureur, Harry mit quelques secondes avant de s'en rendre compte. Quand il remarqua enfin que quelque chose n'allait pas, il s'affola.
« Inutile de faire un syncope, c'est juste un sort de mutisme. »
Juste un sort de mutisme ! Je vais le tuer !
« Tes cris hystériques ont fortement déplu à mes tympans. Pour les satisfaire, je n'ai eu que ce moyen. »
Mais il se fout de ma gueule ! Je vais lui faire bouffer ses putains de tympan, moi !
« Tu devrais te calmer avant que je ne te jette un sort de stupéfiction. »
Cela modéra illico presto Harry. Boudeur, il s'abîma dans le paysage, après avoir lança un regard assassin à Malefoy.
Stupide blondinet ! Faut toujours qu'il ait le dernier mot ! Argh !
« Comment les moldus font-ils pour supporter ça ? » demanda-t-il d'un ton de conversation en désignant les bouchons.
Pauvre crétin ! Vil limace ! Ton bien, vraiment ? Je vais te montrer, moi ! Tu vas vite comprendre que je ne suis pas l'un de ces stupides femmelettes soumises à tous tes caprices ! Tu peux te remballer ta pancarte « Propriété privée » pour un autre grumeau !
Malefoy eut un rire aussi soudain qu'inexpliqué en secouant la tête, qui contracta le ventre de Harry. Celui-ci lui jeta un coup d'œil perplexe à la dérobée. Qu'est-ce qui lui prenait de piaffer comme ça ? Et c'est ce timbré qu'il devait épouser ? Que Dieu ait pitié de lui !
Un sourire amusé toujours plaqué sur ses lèvres, Malefoy appuya sur un bouton. Un petit cadran apparu. Il pianota un petit instant et la seconde suivante, Harry se sentit tirer par le nombril vers Dieu seul savait où. C'était une impression parfaitement désagréable qui donnait envie de vomir. Harry fut soulagé quand tout prit fin.
Un peu secoué par ce voyage dès plus inhabituel, Harry mit un peu de temps à s'en remettre. Malefoy sortit de la voiture, la contourna pour venir lui ouvrir la porte. Quand il passa un bras dans son dos pour l'aider à s'extraire de l'habitacle, Harry se crispa.
« Détends-toi, Harry. Je n'ai pas l'intention de te faire subir les derniers outrages, ce soir. Nous allons dîner tranquillement, en parlant de l'avenir. Tu pourras même avoir des toasts aux haricots, si tu le souhaites. »
Loin de l'apaiser, ce petit discours ne fit que tendre le brun d'avantage. Mais c'était plus pour contrer ses réactions imprévisibles que par peur des actions de son fiancé. En effet, il s'était littéralement liquéfier quand Malefoy avait prononcé son prénom. Que Dieu lui vienne en aide !
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Pop !
Harry sursauta. Dobby, l'elfe de maison de Malefoy, venait d'apparaître, un plateau d'argent contenant services à café dans les mains. Un elfe de maison était un esclave qui servait une famille de sorcier jusqu'à sa mort ou jusqu'à ce que son maître le libère en lui donnant un vêtement.
Inutile de dire que Harry était choqué par un tel système. Dire qu'eux, les moldus, avaient aboli l'esclavage depuis des années ! On pouvait dire ce qu'on voudrait mais, dans certains domaines, ils étaient beaucoup plus en avance que les sages sorciers !
Dobby avait de grandes oreilles semblables à celles des chauves-souris et des yeux verts globuleux gros comme une balle de tennis. Mais son aspect physique n'était pas ce qui dérangeait le plus Harry. C'était les regards adorateurs que le jeune homme avait surpris plusieurs fois posés sur lui qui l'intriguaient.
Quand Dobby l'avait vu pour la première fois, il en avait lâché le plat d'entrée qu'il tenait. Ensuite, l'elfe s'était rudement cogné la tête contre une chaise en criant des « Méchant Dobby ! » éplorés qui avait horrifié Harry. Mal à l'aise, le brun avait tenté de réconforter la petite créature, mais il n'avait fait qu'empirer les choses. Heureusement, Malefoy avait vite mis le holà sur cette auto-flagellation.
Déjà que Harry était tendu, le comportement pour le moins étrange de l'elfe de maison n'avait pas arrangé les choses. Tout au long du repas, le brun était resté sur ses gardes, attentif aux moindres mouvements de Malefoy. De ce fait, il n'avait pas vraiment fait honneur aux mets, ce qui avait semblé énormément peiner Dobby.
Malefoy, lui, avec un flegme exaspérant, avait englouti tout ce qu'on lui présentait avec bon appétit. Il avait alimenté la conversation, exposant ses projets d'avenir, étalant des « nous » menaçants dans chaque phrase. Le fait que Harry ne réponde à ses interrogations que par monosyllabe, n'avait pas paru le perturber outre mesure.
Avec déférence, Dobby posa le plateau sur la table basse en s'en alla, non sans avoir lancé un coup d'œil larmoyant de vénération vers Harry.
« Veux-tu du café ? » s'enquit Malefoy.
Harry hésita. Et s'il avait mis quelque chose dans le breuvage pour endormir sa vigilance ? Il fixa un instant le blond, comme si la réponse à ses doutes était dans ses traits. Finalement, se heurtant à un masque imperturbable et sentant son traître de corps réagir à son regard orageux, il détourna les yeux et accepta du bout des lèvres.
« Comment le bois-tu ? »
« Avec trois sucres et du lait. »
Malefoy eut un mince sourire amusé.
« Le sucre semble être l'un de tes pêchés mignons. »
Comment il savait ça, lui ?
« Le désert est le seul plat pour lequel tu ais accepté de baisser ta garde pour le savourer à sa juste valeur. » précisa Malefoy, devant son air interrogateur.
Bien malgré lui, Harry se sentit rougir. Il ne résistait jamais à une pâtisserie. D'ailleurs, Evy l'avait plus d'une fois amadoué avec ses délicieuses tartes au citron meringué. Pour cacher sa gêne, il but une gorgée de café. Excellent.
« Si tu me parlais un peu de toi ? » proposa Malefoy.
Harry lui jeta un coup d'œil irrité.
« En quoi ma vie peut bien vous intéresser ? Vous savez déjà tout de moi. » rétorqua-t-il sarcastiquement.
« Il reste encore biens des zones d'ombres. »
« Alors vous devriez faire une réclamation auprès de l'agence de détective que vous avez employé. Ils sont d'une incompétence affligeante. »
Harry but une autre gorgé. Il manqua s'étrangler avec lorsque Malefoy vint s'asseoir à côté de lui.
« Qu'est-ce que vous faites ! » s'écria-t-il presque paniqué.
« Je m'assoie. » répondit le blond d'un ton d'évidence, avec son flegme habituel.
« Ca, je le vois bien ! Mais pourquoi à côté de moi ? » cingla Harry, en s'écartant le plus qu'il put de l'autre.
« J'en avais envie. »
« Parce que vous en aviez… ! » la fin de sa phrase se perdit dans un étranglement ulcéré, servant à cacher la crainte que provoquait cette soudaine proximité. « Et bien moi, j'ai pas envie de vous cocoter de si près ! »
Harry posa sa tasse avec brusquerie sur la table basse et se leva d'un bond, bien décidé à aller s'asseoir le plus loin possible de cet empêcheur de tourner en rond. S'il le pouvait, il serait parti de ce maudit loft depuis longtemps, mais cela lui était impossible. Il ne savait déjà pas comment il était entré alors pour en sortir !
« Ah ! »
Harry venait de retomber brusquement dans le canapé. Il lança un regard furieux à Malefoy – celui-ci venait d'utiliser la magie pour le retenir. Mais le blond buvait tranquillement son café, en le fixant d'un air amusé. Dieu qu'il détestait ce type !
Comprenant qu'il ne pourrait se soustraire si facilement aux caprices de son futur mari, Harry croisa les jambes, la mine renfrognée. Pour se donner contenance, il prit sa tasse et la vida d'un trait. Ce qu'il regretta aussitôt. En effet, il avait maintenant la bouche pleine de marc amer. Devant sa grimace, Malefoy éclata d'un rire franc qui contracta le ventre du brun.
Il fusilla le blond du regard, tout en essayant de ne pas lui sauter dessus pour partager avec lui le goût âcre de sa langue. Mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Depuis qu'il avait rencontré Malefoy, il ne pensait plus qu'avec son bas-ventre ! C'était effrayant !
« Kyah ! » glapit Harry, surpris, en sentant une main se poser brusquement sur sa nuque.
Il n'eut le temps de réagir que déjà la bouche de Malefoy était sur la sienne. Impérieusement, sa langue franchit la misérable barrière de ses lèvres et vint réclamer la sienne. Une ballet enivrant s'en suivit, laissant Harry pantois. Oubliant tout de qui n'était pas Malefoy, il répondit au baiser avec une complaisance qui le ferait blêmir de honte plus tard. Mais pour l'instant, il savourait.
Il n'objecta pas quand la langue de Malefoy trouva le lobe de son oreille, point particulièrement sensible. Ne protesta pas quand ses mains habiles se faufilèrent sous ses vêtements, barrières devenues totalement indésirables. Ne contesta pas quand l'une prit un téton tendu entre ses doigts, le torturant délicieusement, et l'autre caressa son dos le faisant frissonner. Ne paniqua pas quand son pull se retrouva sur le sol et quand les boutons de sa chemise s'ouvrirent comme par magie.
Il se contenta de gémir d'un souffle saccadé, de crier d'une voix écaillée, se cambrant sous ces caresses expertes, se frottant contre ce corps brûlant, s'enchevêtrant à ces membres puissants, se liant à ce souffle chaud. L'esprit en déroute, le corps en feu et l'âme en extase, Harry perdit définitivement la tête quand il sentit une langue avide engloutir son membre étrangement libéré de ses chaînes.
Le reste ne fut que soupirs, gémissements, cris, supplications, injonctions. Puis vint la délivrance. Un cri rauque déchira le silence.
Je me noie… je me noie dans une mer de délice…
