Disclaimer : Rien à moi, tout à JKR.

Note : Kikoo ! Me revoilà comme promis avec le chap 3. J'ai eu le temps de lire les Review (je vais faire les RAR juste après vous avoir posté ce chap), et il y a une question qui revient souvent : mais pourquoi Draco a-t-il choix Harry ? Et bien, la seule chose que je peux vous dire, c'est que le réponse à cette question est dans le chap 6 que vous aurez jeudi si tout va bien. Donc encore un peu de patience. Mais si jamais vous voulez vraiment savoir, et bien harcelez Umbre77, elle le sait, elle puisqu'elle a déjà toute la fic ! Tu m'en veux pas dit Umbre de te mêler à cette affaire ? De toute façon tu n'as pas le choix héhé...

Bonne lecture !


Harry se réveilla à l'aube. Un oiseau chantait sous la fenêtre. D'abord, un peu perdu, il l'écouta tout en rassemblant ses esprits. Alors, il se souvint. Il ferma fortement les yeux, comme si par ce geste, il pouvait tout effacer. Malheureusement, le corps pressé contre le sien, le souffle balayant sa nuque, le bras pesant sur sa taille, les jambes entremêlées aux siennes, lui ramenait immanquablement à la dure réalité.

Il poussa un petit soupir étranglé, totalement désillusionné sur son compte. En cet instant, il ne savait pas qui il détestait le plus – Malefoy ou lui-même. Il avait si peu résisté, s'était si docilement abandonné que le dégoût de lui-même le tenait à la gorge. Irrésistiblement emporté par ses émotions tumultueuses, il s'était totalement livré à Malefoy.

Il avait supplié, quémandé, en s'accrochant à lui comme pour l'implorer de le garder toujours dans ses bras. Le blond l'avait amené au septième ciel et ce souvenir lui était insupportable. Quelle humiliante défaite ! Il se méprisait encore plus qu'il ne haïssait Malefoy.

La main pendante sur son ventre, glissa légèrement vers le bas. Harry retint aussitôt son souffle alors que son corps se tendit à l'extrême dans une attente insupportable. Le brun sentit son sexe s'éveiller à sa plus grande horreur. Mais ce n'était pas possible ? Il se mettait à bander au moindre effleurement de ce satané blondinet ! Quelque chose ne devait pas tourner rond chez lui !

Dans le silence matinal, il tendit l'oreille, attentif au moindre changement de rythme dans la respiration du blond. Au bout d'un moment, il finit par se relâche, convaincu que Malefoy dormait toujours. Soulagé, le brun repartit aussitôt dans ses lamentations.

Ah, ce traître de corps ! Si seulement il pouvait le faire disparaître ! Hé oui, envolés les blocages sexuels ! Retour fracassant de Petit Harry ! Refuser de réagir pendant deux ans pour finir par succomber à Malefoy : Il y avait de quoi se suicider !

Ne tombons pas dans le mélodrame, osa souffler sa conscience.

Toi, la Ferme ! Je dramatise si je veux, d'abords !

Un tremblement suspect contre son dos le contrecarra dans ses fustigeassions. Un énorme doute s'empara de lui. Il se tourna sur le côté avec précaution et détailla le superbe visage viril de Malefoy. La haine qui pulsait dans ses veines quelques secondes plus tôt, s'évapora comme par magie.

Si blond, les traits si fins, si parfaits, il était aussi beau endormi qu'éveillé. Son torse était dénudé ce qui lui permettait d'apprécier à sa juste valeur les muscles puissants, sa peau blanche tout juste recouverte d'une fine toison blonde. Ses yeux remonta vers son visage et tombèrent sur sa bouche fine, légèrement entrouverte.

Le cœur de Harry manqua quelques battements alors que l'image de cette bouche l'avalant totalement surgit de nulle part. Il ferma les yeux et se mordit sauvagement la lèvre inférieure pour retenir un gémissement. Quand il les rouvrit, ce fut pour les plonger dans les prunelles orageuses du blond. Harry sursauta mais ne recula pas, capturé par le regard fascinant de Malefoy.

Ils ne dirent pas un mot, ne bougèrent pas moins. Puis, Harry sentit une brusque pression sur sa nuque, l'attirant vers le visage de Malefoy. Le baiser que lui donna celui-ci, lui ôta toute idée de rébellion. Quand il le libéra, un long moment plus tard, Harry ne put que déplorer sa propre faiblesse.

« Bonjour. » souffla Malefoy.

Harry répondit par un grognement très peu amené. Le blond sourit ce qui énerva encore plus le brun.

« Lâchez-moi ! » ordonna-t-il sèchement.

« Ce n'est pourtant pas ce que tu disais, hier. » lui rappela moqueusement Malefoy, le serrant davantage contre lui.

« Euh… hier, je… je… » balbutia lamentablement Harry.

Malefoy en profita pour l'embrasser encore.

« Arrêtez de faire ça ! » protesta Harry quand il eut à nouveau l'usage de sa bouche.

« Quoi, ça ? » s'enquit Malefoy en l'embrassant à nouveau.

Et une fois de plus, pour sa plus grande consternation, Harry n'opposa pas une grande résistance.

« Oui, ça… » souffla le brun quand il eut à nouveau l'usage de la parole.

« J'aurais pourtant cru que tu mourrais d'envie de m'embrasser tout à l'heure. » rétorqua narquoisement le blond.

« Vous faisiez semblant de dormir ! » accusa Harry, meurtrier.

« Oui. » admit le blond avec un sourire au coin. « Je dois dire que c'était très troublant de te voir me dévorer des yeux. »

« Je ne vous dévorais pas des yeux ! » protesta le brun, si honteux qu'il aurait voulu disparaître dans le matelas.

« Vraiment ? » se moqua Malefoy.

Ulcéré et troublé, Harry tenta de se libérer. Mais étant plus grand et plus épais que lui, Malefoy le retint aisément contre lui.

« Je vous ai dit de me lâcher, sale menteur ! » rugit Harry en lui donnant un coup de pieds dans les tibias.

Malefoy roula sur lui et l'immobilisa de tout son poids.

« Menteur ? Pourquoi ? » s'enquit-il amusé.

« Vous aviez dit que vous… que vous attendriez qu'on soit marié pour… pour… que vous vouliez un puceau dans votre lit nuptial… »

Il eut un long silence où Harry refusa obstinément de rencontrer le regard de Malefoy. Quel imbécile ! Pourquoi avait-il fait confiance à ce vil serpent ?

« Il me semble pourtant que tu l'es toujours. » souligna Malefoy, placidement.

« Menteur ! »

Il eut un long moment de silence où ils s'affrontèrent du regard.

« C'est la seconde fois que tu me traite de menteur. D'autres sont morts pour moins que ça. » dit froidement Malefoy.

« Vous croyez me faire peur, sale ment… »

Le blond le fit taire de sa bouche. Harry se débattit aussitôt pour se soustraire à sa langue entreprenante, mais c'était peine perdue.

« Je ne t'ai donné du plaisir qu'avec ma bouche, hier soir… après, si ces privautés ton occasionnés des rêves érotiques, ce n'est pas mon affaire. Mais ne me traite plus jamais de menteur, où tu risques de le regretter amèrement. »

Sur ce, il se leva d'un coup de rein et sortit de la pièce d'un pas vif. Harry se redressa sur le lit, fixant la porte derrière laquelle son futur mari venait de disparaître avec un certain abasourdissement. Des rêves érotiques ?... … … N'importe quoi ! Et sa bite dans sa bouche, il l'avait rêvé peut-être ! … Quoi, il devait vulgaire ! Allez tous vous faire… Bip (la suite étant trop explicite pour vos chastes oreilles, nous avons préféré couper ce passage, eu égard pour votre sensibilité, chers lecteurs.)…

Estomaqué que Malefoy récuse ses méfaits, Harry bondit sur ses pieds et se dirigea fermement vers la porte qu'avait empruntée le blond peu avant. Il allait voir ce qu'il allait voir, ce sale menteur de blondinet !

Il ouvrit la porte d'un coup et se figea sur le seuil, les yeux dilatés au possible, sa gorge s'asséchant à une vitesse inquiétante. Malefoy était nu devant lui, en train de se raser. Bien malgré lui, son regard caressa ce corps parfait avec une convoitise brûlante. Son ventre se contracta en avisant le sexe gorgée de sang de son futur mari alors que son esprit fut envahi des souvenirs plus qu'indécents de la nuit passée.

Au bout d'un petit moment de silence où le blond ne lui avait strictement pas jeté un coup d'œil, Harry se décida à fermer la bouche car il avait l'air d'un parfait idiot, ainsi. Une rougeur coupable lui monta aux joues en percevant l'état de tension dans lequel l'avait mis l'exhibitionnisme de Malefoy. Saleté de blondinet !

« Vous pourriez vous vêtir décemment ! »

Malefoy prit le temps de finir de se raser avant de se tourner vers lui exposant encore plus sa nudité aux yeux avides d'un Harry très embarrassé. Il s'avança vers lui, nullement gêné de la fière érection qu'il arborait. Rencontrant les yeux polaires de son futur, Harry frissonna de désagrément. C'est seulement alors qu'il perçut la pesante aura qui émanait du blond. Une aura empli de colère froide.

Harry déglutit se disant qu'il n'aurait pas dû suivre Malefoy. Celui-ci était venu s'enfermer dans la salle de bain pour se calmer, apparemment. Et lui n'avait rien trouvé de mieux que de venir l'acculer dans sa retraite. Maintenant, il devrait faire face à un sorcier très puissant et très en colère. Ah bravo !

Quand Malefoy ne fut qu'à quelque centimètre de lui, Harry se crispa mais ne recula pas. Tant qu'à mourir, autant le faire avec dignité ! Il lui jeta un regard plein de défi, une moue dédaigneuse aux coins des lèvres. Son futur mari le plaqua brusquement contre lui, les mains sur ses fesses rondes. Harry se raidit d'avantage, mais ne fit rien pour tenter de se libérer, toujours cette lueur de défie dans les yeux.

Malefoy caressa les lèvres du brun du pouce, l'air songeur. Incroyable à quel point cet homme pouvait rester froid même dans sa colère la plus palpable.

« Est-ce que le fait de donner du plaisir à un homme avec cette ravissante bouche est si insolite pour toi, ou ce comportement hystérique est un traitement de faveur que tu me réservais ? »

Harry eut envie de le frapper. Mais il se contint, conscient que la magie de Malefoy crépitait dans l'air – des flacons d'huiles essentielles, des carrés de savons, des bouteilles de shampooing valdinguaient dans tous les sens offrant un spectacle inaccoutumé. C'est qu'il n'avait pas envie de se retrouver à trois mètre du sol à danser la valse !

« Je ne me conduis pas comme un hystérique. » protesta-t-il tout de même, les poings serrés.

Malefoy le plaqua encore plus contre lui, comme s'il voulait que leurs corps se fondent l'un à l'autre. Le blond le scruta longuement, ses yeux perçant fouillant le moindre recoin de son âme, à la recherche de Dieu seul savait quoi. Très mal à l'aise sous cet examen, Harry ne dit mot, attendant que son fiancé se lasse de lui-même. Malefoy finit par écarquiller ses yeux brillant une lueur mi-étonné, mi-jubilaire. La couleur orage de son regard s'était éclaircie.

« Tu n'as jamais donné du plaisir à un homme avec ta bouche ? »

La question glaça Harry. C'était un sujet tabou. Plus encore que le fait de se donner à un autre. Cette caresse infiniment intime, il la réservait pour quelqu'un de spécial. Il n'avait jamais voulu le faire et avait toujours refusé qu'on le lui fasse. C'était peut-être égoïste, mais c'était comme ça.

Depuis qu'il avait conclu cet horrible marché avec Malefoy, il s'était dit que même s'il se donnait au blond, cette partie de son corps resterait « vierge ». Maintenant ce n'était plus qu'un souhait obsolète. Il le haïssait !

Les yeux débordant de dégoût pour Malefoy et pour lui-même, Harry se débattit comme un beau diable pour se défaire de son étreinte. Au bout d'un moment, voyant que ses efforts n'aboutissaient à rien – cela amusait plus ce sale blondinet qu'autre chose –, Harry lui administra un magistral coup de tête empli de rage dans la mâchoire. Malefoy le lâcha, avec un cri de souffrance alors que Harry se tenait la tête de douleur.

Il se reprit vite et voulut s'échapper de la pièce, mais la porte se ferma dans un « vlan » sonore avant qu'il n'ait pu la franchir. Il se sentit décoller du sol pour aller s'affaler dans une gigantesque cabine de douche. Le jet d'eau froid s'ouvrit brusquement, le faisant sursaut en un cri. Il se débattit fébrilement pour échapper à l'eau glacée, mais une main invisible semblait le retenir fermement.

Saleté de magie ! pesta Harry en crachotant de l'eau.

Il se mit vite à claquer des dents, sa peau se transformant en chair de poule. Pendant qu'il luttait contre la douche, il vit du coin de l'œil, Malefoy craché deux dents, avant de nettoyant le sang et de boire plusieurs petites fioles mystérieuses. Quand il rejoignit Harry sous la douche – dont le jet était maintenant agréablement brûlant – il ne restait plus aucune trace de son coup de tête.

Saleté de magie !

Les yeux de Malefoy avaient à nouveau cette teinte sombre n'augurant rien de bon. Harry fut plaqué magiquement contre le mur, alors que le blond se collait dangereusement à lui. Le brun sentit la panique s'envahir. Il se sentait impuissant, acculé, sans défense.

« Tu es tellement hargneux lorsqu'il s'agit de conserver la chasteté de ton petit corps. Mais, tu te mens à toi-même, tu le sais. Il me suffit de te toucher pour que tu t'enflammes. »

« Même pas dans vos rêves ! » cracha Harry, puisant dans la colère pour ne pas céder à la peur.

Il était trop proche, trop fort, trop dominateur. Il suffoquait, alors que des images honnies s'infiltrèrent sournoisement dans son esprit. Ce n'était plus Malefoy qu'il avait en face de lui, mais son ex. Brice et son sourire cruel.

Comme s'il avait perçu son angoisse, Malefoy s'écarta de lui et le libéra de sa magie. Les nerfs en pelote, Harry se serait effondré si le blond ne l'avait pas retenu. Il le serra doucement contre lui en lui prodiguant des caresses apaisantes sur le dos. Quand les tremblements de Harry cessèrent, il se mit à le laver avec une douceur qui fit chavirer le cœur du brun. Se sentant étrangement en sécurité malgré tout ce qui venait de se passer, Harry se laissa faire.

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« Cesse de bouder. Mes parents sont tout à fait charmants, je te l'assure. »

Seul un reniflement méprisant lui répondit. D'un geste agacé, Harry tira sur le col de sa robe trop serré à son goût. Malefoy l'avait forcé à enfiler des vêtements sorciers d'un claquement de doigt. Harry se sentait ridicule dans cet accoutrement mais, à moins de se balader tout nu, il ne pouvait les enlever.

Mais comment les sorciers peuvent-ils bouger avec ces trucs sur le dos ? se demanda-t-il pour la énième fois en tirant de nouveau sur le col de sa robe.

Agacé, il abandonna ses efforts infructueux – il s'étranglait plus qu'il ne se libérait de cette horrible étoffe – et contempla le paysage, pensif et surtout boudeur. Après la scène de la salle de bain, le brun avait cru qu'il pourrait rentrer chez lui et penser à tête reposée aux évènements de la matinée. C'était sans compter sur Malefoy qui avait prévu une visite chez ses futurs beaux-parents.

Après un autre voyage mouvementé dans cette maudite voiture trafiquée magiquement, ils étaient arrivés devant d'imposantes grilles en fer forgé. Ils avaient alors pris une calèche tiré par de magnifique chevaux à la robe noire. Cela devait faire maintenant bien un quart d'heure que le fiacre longeait un petit chemin bordé de hauts arbres et toujours pas l'ombre d'une maison en vue. Mais cela n'attristait pas Harry.

Il ne se sentait vraiment pas près à affronter Lucius et Narcissia Malefoy. Des rumeurs à dresser les cheveux sur la tête courraient sur eux. Même s'ils avaient été lavés de tout soupçon après la chute de Voldemort, tout le monde savait qu'ils trempaient dans la magie noir jusqu'au cou. Seuls les preuves manquaient à l'appel.

Quand Malefoy lui avait dit qui étaient ses parents, Harry avait cru avoir une attaque. Jamais il n'aurait imaginé épouser le fils prodige du puissant clan. Il croyait que le blond était d'une branche secondaire de cette redoutable famille, non pas qu'il appartenait à la branche principal. L'héritier en titre, en plus ! C'était bien sa veine !

Déjà anxieux d'entrer dans un milieu très fermé où les moldus comme lui étaient sans cesse décriés, savoir que son futur occupait une place prépondérante dans cette même société n'était pas pour apaiser ses nerfs.

Comment allait se dérouler l'entrevue ? Il ne doutait pas que les parents de Malefoy ne seraient pas dès plus enthousiastes en apprenant que leur fils unique allait épouser un moldu. En fait, à bien y réfléchir, c'était la seule chose positive pouvant se produire durant cette visite : que les Malefoy s'entretuent. Au moins, il aurait la paix !

Harry eut un mince sourire sans joie à cette pensée. Il n'était pas sûr qu'il puisse dormir tranquillement si toute une famille s'exterminait à cause de lui – même si la dite famille avait des mœurs plus que douteuses. Il émit un soupir las, une expression morose sur le visage.

Il se demandait quelle serait sa vie une fois marié à Malefoy. Il ne pourrait supporter de vivre à nouveau dans un monde de mépris et de brimades comme chez les Dursley. Il préfèrerait mourir plutôt que de revivre un tel vide affectif. Il fut coupé dans ses sombres pensées en se sentant brusquement décoller de la banquette.

« Mais… qu'est-ce que vous faites ? » s'écria-t-il alors que Malefoy l'assit sur ses genoux.

Celui-ci étouffa ses protestations de ses lèvres, ses mains prenant des privautés inconvenantes. Pris par surprise, Harry ne réagit pas tout de suite. Mais quand il sentit les pans de sa robe remonter sur ses cuisses, il se débattit comme un beau diable. Il réussit à se libérer des lèvres de Malefoy – en faite, elles avaient trouvé une autre partie de son corps à butiner – et cria de rage tout en tentant de s'éloigner le plus possible du blond.

« C'est pas vrai, vous allez me lâcher, espèce d'obsédé ! » s'écria-t-il en repoussant Malefoy avec force.

Mais d'un claquement, les vêtements de Harry se volatilisèrent.

Je hais la magie, songea-t-il alors même que sa volonté commençait à faiblir sous les arguments de choc du blond.

« Quel admirable bijou. » chuchota Malefoy d'une voix qui n'avait plus rien de froide, en caressant du bout des doigts le pendentif de Harry. « D'où vient-il ? »

« Je… sais pas… Je l'ai toujours… eu… » halta Harry, l'esprit en déroute.

Au fur et à mesure des caresses, son ardeur de mutinerie s'amenuisait pour le laisser dans un état proche de la soumission extatique. Bientôt les protestations devinrent gémissements, les injonctions des suppliques.

« Je ne vous… permets pas… » protesta-t-il faiblement alors que la main de Malefoy glorifiait son sexe plus que quémandeur.

A partir de cet instant, Harry n'eut plus conscience de rien, ni ses grognements de plaisir, ni de sa voix enraillée implorante, ni de ses mains habiles et aventureuses. Il ne souhaitait plus que l'apaisement de ses sens. Il redescendit brutalement sur terre en sentant un doigt audacieux titillé une partie intime et jusqu'alors inexploré de son corps. Une panique sourde le prit et il hurla à plein poumon. La calèche s'immobilisa aussitôt. Malefoy eut à peine le temps de leur redonner une apparence présentable que la porte s'ouvrait.

Le cochet, un petit homme aux longs cheveux blanc bouclé et aux oreilles pointus, apparut. Il jeta un coup d'œil incertain et plein de dévotion à Harry qui évitait soigneusement son regard. Malefoy, lui, était parfaitement à l'aise.

« Tout va bien, Fyanx. Mon ami a la fâcheuse tendance à… s'oublier quelque peu. Reprenons la route. Le manoir ne doit plus être très loin, maintenant. »

« Bien, maître. » glapit le petit homme avant de déguerpir, rouge comme une tomate.

Apparemment, il n'avait que trop bien compris les allusions du blond. Jamais Harry ne s'était senti aussi gêné de sa vie. Il eut à nouveau envie de hurler. De rage, cette fois-ci. Il fixa son futur d'un regard vénéneux, son poing lui démangeant horriblement. Malefoy ne se souciait absolument pas de lui. Il avait nonchalamment croisé les jambes, le menton posé sur le dos de sa main. Il contemplait le paysage d'un air d'ennui achevé. Il s'ennuyait ! Saleté de blondinet !

Vexé, Harry entreprit rageusement de réparer les dommages faits à sa tenue, qui était pourtant parfaite. Le court laps de temps qui leur fallut pour arriver devant le manoir Malefoy, se déroula dans un silence pesant, Harry boudant dans son coin et Malefoy absorbé dans ses pensées.

Cependant lorsqu'ils arrivèrent au bout de l'allée d'hauts arbres, Harry oublia d'un coup sa vexation. Un magnifique jardin s'étendait à perte de vue, conjuguant fontaines féeriques, buissons architecturalement taillés et tapis de fleurs pourpres aux senteurs exquis. Au loin, on pouvait apercevoir des animaux à l'aspect insolites vagabonder à leur occupation. Les yeux brillants d'une joie toute enfantine, le visage rayonnant, Harry était l'image même de l'émerveillement.

« C'est magnifique ! » s'exclama-t-il en se penchant par la fenêtre pour mieux voir.

Ils traversèrent un pont et bientôt apparut une magnifique construction, pourvue d'une longue rangée de colonnes majestueuses. De hautes bâtisses se dressaient de part et d'autre du bâtiment principale, encerclant une cours aussi étendu d'un parc de la capitale. Ce n'était pas un manoir mais un château !

Le cocher déplia le marchepied, ce qui ramena Harry à la réalité. Malefoy descendit lestement et lui tendit galamment la main pour l'aider à faire de même. Non mais pour qui le prenait-on ? Pour une de ces donzelles du siècle dernier qui avaient besoin d'aide même pour manger ? Ignorant superbement la main de son futur, il sauta souplement de la calèche, admirant de plus près l'immense façade.

Malefoy lui prit la main et l'entraîna vers les escaliers du perron, l'arrachant à sa contemplation. Avant même qu'ils n'arrivent au sommet des marches, l'imposante porte s'ouvrit sur un grand homme maigre et guindé, habillé d'une longue robe noir.

« Bienvenue à vous, maître Draco. » salua-t-il.

Son regard d'un brun sombre passa sur Harry, s'attarda un instant avec un léger froncement de sourcils, avant de revenir sur Malefoy.

« Bonjour, Wilfried. J'ai vu des calèches de l'autre côté de la cour. Père et mère reçoivent-ils ? » s'enquit Malefoy pénétrant dans le vestibule.

Le sorcier enleva de sa cape, la tendit au domestique, avant de débarrasser Harry de la sienne. Ce dernier était trop obnubilait par le majestueux escalier de marbre qui débouchait sur l'immense palier, pour s'offusquer de cette galanterie inappropriée.

« Oui. Une réception en comité restreinte en l'honneur des fiançailles de votre parrain et votre cousin Sirius ? »

« Je vois. Ils se sont enfin décidés, ces deux-là ! Ce n'est pas trop tôt ! Qui est invité ? »

« Tout l'Ordre du Phénix, maître Draco. »

Malefoy eut une petite moue de contrariété.

« Qui est déjà là ? »

« Votre cousin Sirius, votre parrain, les Axley, les Weasley, votre tante Andromeda et son mari, Miss Parkinson, Miss Carrow, Messieurs Lupin, Zabini, Nott et Rosier. »

Harry vit à la raideur de son dos que Malefoy n'était pas satisfait de trouver tout ce petit monde chez lui.

« Dans quel salon sont-ils ? » demanda-t-il d'une voix posée.

« Le Salon Blanc, maître. »

« Merci Wilfried. »

Sur ce, Malefoy s'engagea dans un couloir jonché de tableaux… animés ! Harry resta tout simplement boche bée devant ce phénomène extraordinaire. Bien sûr, il avait entendu dire que les photos et les tableaux pouvaient bouger dans le monde magique, mais c'était la première fois qu'il en voyait. Et fort lui était de constater que les personnages hautains des toiles n'avaient l'air que plus antipathique et arrogant.

Arrivés devant les battants du salon, il reprit ses esprits. Il arrêta net la main de Malefoy sur le poignet de la porte, pris de panique. Il lança un regard plein d'incertitude vers blond. Celui-ci le fixa un instant avant qu'un sourire étrangement tendre n'effleure ses lèvres. Il dégagea sa main de celle de Harry, la porta à la joue du brun qu'il caressa doucement, avant de déposer un baiser aussi doux que fugace sur ses lèvres.

« Tout se passera bien. » murmura le blond.

Etrangement ces mots lui firent chaud au cœur. Harry sentit la panique le quitter. Rasséréné, ce fut sur un ton taquin qu'il demanda :

« J'y pense, qu'est-ce qu'on fait ? On joue les barbares ou les tourtereaux ? Je crains néanmoins de ne pouvoir rougir sur commande et je ne suis pas du bon sexe pour prendre un air de Sainte Nitouche. »

« Soit seulement toi-même. »

« Etre moi-même ? Merci bien, je n'ai pas envie de faire un vol plané par la fenêtre ! » grimaça Harry.

« Cela n'arrivera pas. » lui assura Malefoy avec un petit sourire amusé. « Mais il est vrai qu'une pointe de savoir-vivre serait apprécié. »

Harry tiqua.

« Le savoir-vivre du commun des mortels ou à la Malefoy. Je crains que défoncer la porte ne soit pas du meilleur effet. » répliqua-t-il sarcastiquement.

« Mets simplement une sourdine à ta langue de vipère. Et tu pourrais paraître béat d'adoration. »

« Les miracles demandent un peu plus de temps, désolé. »

« Pourtant le regard dont tu me couvais ce matin était une parfaite imitation. » rétorqua moqueusement Malefoy.

Le brun rougit violemment en lançant un regard assassin au blond.

Saleté de blondinet, faut toujours qu'il ait le dernier mot, ronchonna Harry en lui-même, la moue boudeuse.

Malefoy émit un rire sincère avant d'ouvrir la porte. Harry eut à peine le temps d'être subjuguée par la beauté du salon blanc et or, qu'une magnifique jeune femme aux longs cheveux noirs vint s'agglutiner au blond en exclamant un « Draco ! » ravi. D'abord interloqué, Harry ne réagit pas tout de suite. Puis il se dégagea doucement du bras de son futur.

« Vous allez avoir besoin de vos deux bras. » murmura-t-il.

Il fut récompensé par un sourire exprimant presque des excuses. Draco baissa les yeux sur les cheveux noirs et brillants de la nymphette.

« Bonjour Anshan. »

Pour toute réponse, la dénommé Anshan passa les bras autour du cou de Malefoy, attira à elle la tête du blond, se dressa sur la pointe des pieds pour poser sur la sienne une bouche teinté de corail. Ayant un étrange pincement au cœur devant ce spectacle, Harry détourna rapidement les yeux pour détailler à la dérobée les autres personnes présentes.

Il remarqua alors qu'il était le centre d'une attention plus que sidéré. Seul les jeunes ne lui prêtaient aucune attention. Ils couvaient le couple formé par Malefoy et la Circée d'un regard allant du dégoût le plus achevé à l'indifférence la plus blasée, en passant par l'amusement le plus cynique.

Il repéra sans mal ses futurs beaux-parents. Grand, blond, distingué, Lucius Malefoy était la réplique de son fils en plus âgé. Narcissia Malefoy était aussi belle que son mari était beau, en plus d'un teint de porcelaine et d'un maintient parfait. Eux aussi dévisageaient Harry avec une incrédulité tangible.

Gêné d'être le point de mire, Harry reporta son attention sur Malefoy pour constater que la sublime Anshan l'avait enfin lâché. Celle-ci le contemplait comme s'il était le seul homme au monde. Comme si elle le dévorait.

Tiens donc, son futur aurait-il oublié de lui parler de certaines choses ? Du style, une créature de rêve suffisamment intime avec lui pour l'embrasser sans embarras en public ? Cela ne l'étonnerait pas de ce sale petit blondinet ! Il fallait donc remettre les points sur les « i ».

Attention, ce n'était pas de la jalousie. Mais comme Malefoy l'avait dit : « je n'apprécie pas qu'un étranger touche à mon bien. ». Si le sorcier le considérait comme sa propriété privée, pourquoi se gênerait-il, lui, pour faire de même ?

Le regard de Harry s'attarda sur la bouche de son futur maculée de rouge à lèvre. Une soudaine fureur l'envahit, le poussant à attraper cette gourgandine par les cheveux et à la passer par la fenêtre. Refusant absolument d'analyser cette violente colère – le bilan ne lui aurait certainement pas plu –, Harry prit un mouchoir dans sa poche et le tendit à Malefoy avec un petit sourire narquois.

« Vous en avez besoin. A mon avis, ce ton ne vous convient pas du tout. »

Il crut voir une lueur de pur amusement dans les yeux gris de Malefoy. Mais ce fut si fugace qu'il se dit qu'il avait rêvé. Du coin de l'œil, il capta le regard plein de curiosité et d'hostilité que lui lança la dénommé Anshan. En voyant la possessivité avec laquelle la jeune femme agrippait le bras de Malefoy, Harry plissa légèrement des paupières, ses yeux verts prenant une teinte plus sombre. Et ce fut avec un plaisir presque malsain qu'il s'approcha un peu plus de Malefoy et passa un doigt taquin sur son col. Il sentit le blond se raidir, lui lançant un regard légèrement étonné.

« Vous en avez aussi sur le col. Vous allez devoir changer de robe. » susurra Harry d'une voix délibérément sensuelle, chargé de sous-entendus.

Cette fois-ci, le brun fut sûr de l'amusement de son futur, mais un peu moins de la pureté de celui-ci.

« Cela peut attendre, un peu. » répondit Malefoy d'une voix basse pleine d'allusions coquines, qui eut le don de remuer les tripes de Harry.

Couchez, Petit Harry ! Argh ! Saleté de blondinet !

« Bien sûr, chéri, tout le temps qu'il faudra. » répondit affablement Harry.

Puis il se tourna vers Anshan qui avait resserré sa prise autour du bras de Malefoy et le regardait d'un air mauvais.

« Heureusement que je ne suis pas jaloux. Un autre que moi, vous aurez sûrement déjà arraché les yeux pour tant de familiarité avec son fiancé. N'est-ce pas, Draco chéri ? »

Une étrange lueur brilla dans les yeux gris de Malefoy.

« Son fiancé ! » s'écria Anshan d'une voix perçante, sursautant comme si elle avait été mordu.

Le rictus de fureur qu'elle eut effaça toute la beauté à son visage. Ses yeux jusqu'alors plein d'admiration prirent une dureté glaciale. Quand son regard froid tomba sur Harry, celui-ci prit un air ingénu et appuya tendrement la tête contre l'épaule de Malefoy. Le blond lui ferait payer sa témérité plus tard, mais Harry n'en avait cru. Le plaisir de le mettre dans l'embarras et de rabattre son caquet à cette greluche n'avaient pas de prix !

« Oui ! Nous avons décidé de nous marier. Draco s'est déclaré avec un romantisme si… malefoyen que je n'ai pu refuser. » soupira-t-il d'un air extatique marqué. « Vous pouvez nous féliciter, vous savez. » ajouta-t-il sardonique.

Anshan lui lança un tel regard que Harry serait mort sur le coup si ses yeux avaient été des révolvers. La jeune femme se tourna vers un Malefoy totalement imperturbable. Ils ne dirent mot, ni l'un ni l'autre, mais s'affrontèrent un long moment du regard dans un silence de plomb. Harry savoura pleinement sa petite revanche.

Nyark ! Prends ça dans ta gueule, le blondinet, nyark !

Le silence s'éternisa, pesant, jusqu'à ce que Anshan quitte subitement la pièce.

« Merlin ! » soupira joyeusement une jolie jeune femme brune à la coupe au carré très courte. « Il ne faut pas la laisser seule, elle a l'air si bouleversée ! »

« Elle est verte de rage tu veux dire ! » ricana un grand homme noir avec un piercing au nez. « Tout ses rêves domestiques tombe à l'eau : elle ne rentrera pas dans la famille Malefoy. »

« Tu es vraiment méchant… je vais aller la voir, la pauvre ! »

Sur ce, la jeune femme brune se leva et quitta la pièce d'un pas gai non sans avoir félicité Malefoy et Harry d'un baiser sonore sur la bouche chacun. Il y eut à nouveau un moment de silence.

« Je suppose que consoler Miss Carrow est le dernier soucis de Miss Parkinson. » présuma un homme brun très pâle au nez crochu, d'une voix aussi accueillante que les côtés de la sibérie.

« Pansy est vraiment une charognard ! Allez frapper une femme à terre ! » ricana le grand noir.

« Draco, explique-toi ! » ordonna impérieusement Lucius Malefoy.

Rien dans son maintient ne laissait paraître sa colère, mais Harry ne s'y trompa pas : Lucius Malefoy était ivre de rage.

« On dirait que papa Malefoy a envie de vous étrangler. » chuchota Harry pour n'être entendu que de son compagnon.

Cette perspective ne paraissait pas l'attrister le moins du monde. Au contraire ! Jetant un regard de biais à son futur, il le trouva parfaitement serein et sûr de lui, nullement impressionné par la froideur de son père. La légèreté de Harry ne semblait pas l'affecter non plus. Dieu que cet homme était agaçant !

Au lieu de répondre à son père, Malefoy prit la main de Harry et fit les présentations.

« Harry, laisse-moi te présenter mes parents, Lucius et Narcissia Malefoy… »

L'assurance du brun le quitta d'un coup sous le regard froid des deux sorciers. Une pression de la main du blond sur la sienne et Harry retrouva tout son courage. Il se redressa fièrement et jaugea les sorciers à son tour.

« Père, mère, voici Harry Marsh… »

« Marsh ? » s'étonnèrent plusieurs invités.

« … mon fiancé. » acheva Malefoy, imperturbable.

« Fiancé ? » s'étranglèrent la moitié des convives.

« Draco, cette plaisanterie n'a que trop duré. Redonne son aspect normal à ce jeune homme et va présenter des excuses à Anshan. » cingla Mr Malefoy peu enclin à la négociation.

Pour toute réaction, son fils arqua un sourcil perplexe.

« Son aspect normal ? Je ne vois pas de quoi vous parlez, père. »

« Draco ! » tonna Mr Malefoy en se leva d'un bond. « Ce garçon… il ressemble à… »

« James. » coupa une voix écaillée d'émotion.

Elle appartenait à un homme grand, mince, d'une beauté ténébreuse. Ses longs cheveux noirs encadraient un visage blême qui était l'image même de l'espoir. Il fixait Harry avec une telle intensité que le jeune homme eut l'impression que sa peau lui brûlait. D'instinct, il recula d'un pas, se rapprochant de Malefoy qui passa un bras protecteur autour de sa taille.

« Mais il a les yeux de Lily. »

Cette fois-ci c'était un homme châtain à l'aspect fatigué qui avait parlé. Il dévisageait Harry avec la même intensité que l'autre homme.

« Harry… » souffla l'homme aux cheveux longs.

Il fit un pas vers lui mais Harry recula aussitôt. Il sentait une peur vicieuse lui contracter les entrailles. Il lui semblait qu'une ombre gigantesque au fond de lui remuait, cherchant à se libérer, menaçant de l'engloutir totalement.

« Qu'est-ce qu'il se passe, ici ? Pourquoi me regardent-ils comme ça ? » bredouilla-t-il, perdu.

« Merlin, Harry, cela fait si longtemps que je te cherche ! » s'exclama l'homme aux cheveux longs avant de fondre sur lui.

Le jeune homme n'eut pas le temps de s'esquisser qu'il était déjà dans les bras de l'inconnu. Celui-ci le serrait fortement contre lui, empêchant toute possibilité d'évasion.

« Draco, j'espère vraiment pour toi que ce n'est pas une mauvaise blague. »

« Non, parrain, c'est bien lui. » assura Malefoy.

« Pourquoi s'appelle-t-il Marsh ? »

« Une longue histoire. » soupira le blond.

Harry aurait bien voulu demander des explications à son futur mais son agresseur ne semblait pas vouloir le lâcher.

« Sirius, laisse Harry respirer. »

Le dénommé Sirius consentit enfin à mettre quelques centimètres entre eux, mais il ne lâcha toujours pas Harry. Il contempla le brun les larmes aux yeux, comme s'il était la huitième merveille du monde.

« Je n'arrive pas à croire que tu sois devant moi, que je peux te toucher ! Ca fait si longtemps que je te cherche, je commençais à désespérer… mais tu es là, maintenant ! »

A nouveau il le serra contre lui. Etouffé, Harry décida qu'il en avait parfaitement marre de tout cet imbroglio. A une vitesse qui surprit tout le monde, il se libéra de l'étreinte de l'inconnu et l'étala sur le sol. Voilà ce qu'il aurait du faire depuis le début à tous ces malades qui prenaient un plaisir malsain à lui broyer les os.

« Sirius ! »

« C'est bien le fils de Lily. » constata le châtain, amusé.

« Ouf ! Ça fait du bien de respirer de nouveau ! » fit Harry en se dépoussiérant les mains. « Maintenant à nous deux ! Qu'est-ce qu'il se passe dans cette maison de fou ? » menaça-t-il en se tournant vers Malefoy.

« Harry, calme-toi. » pria flegmatiquement le blond, nullement paniqué par le regard de serial killer que lui jeta son futur et tendre.

« Pour qui me prennent tous ces gens ? » s'écria le brun pas du tout apaisé.

Il eut un petit silence pesant.

« Draco ! » prévint sèchement Harry tellement furieux qu'il ne se rendit même pas compte qu'il avait employé le prénom de Malefoy.

« Ils te prennent pour Harry Potter. » finit par répondre le blond.

Il eut un nouveau silence. Harry cligna plusieurs fois des yeux. Harry Potter ? Le gamin d'un an qui avait défait le mage noir Lord Voldemort ? Il éclata soudain d'un rire presque hystérique qui surprit tout le monde.

« C'est une plaisanterie ? Comment peuvent-ils me prendre pour Harry Potter ? On ne se ressemble pas du tout ! » réussit à dire Harry, une fois calmé.

« Ah, parce que tu sais à quoi ressemble Harry Potter ? » contre-attaqua Malefoy.

Harry se raidit. Bien que toute la communauté moldue sache que le 31 octobre 1981, un bébé du nom de Harry Potter les avait débarrassé du plus terrible mage noir jamais mis au monde, personne ne savait à quoi il ressemblait.

« Harry, tiens. Constate par toi-même à quel point tu ressembles à tes parents, Lily et James Potter. »

Harry regarda le cliché que lui tendait Sirius avec méfiance comme s'il s'agissait d'un scorpion. La peur gonfla en lui, alors qu'un doute affreux s'empara de lui. Cela ne pouvait être vrai ! Il le saurait s'il était un sorcier !

« Vous vous trompez ! » affirma-t-il avec force sans prendre la photo. « Je ne peux pas être Harry Potter ! Je n'ai aucun pouvoir magique, voyons ! »

« Le collier. »

Tous se tournèrent vers Malefoy, interrogateurs.

« C'est un Dévoreur de magie. » expliqua le blond. « J'en ai eu la confirmation en le touchant, tout à l'heure. »

« Un quoi ? »

« Un Dévoreur de magie. C'est un bijou magiquement modifié pour avaler la magie de celui ou celle qui le porte. Un objet parfaitement illégal, d'ailleurs. » répondit Malefoy.

Harry le fixa un instant, ayant du mal à assimiler l'aboutissement de cette information.

« Mais enfin, c'est insensé ! Je ne suis pas Harry Potter mais Harry Marsh ! »

« Tu n'es pas né Marsh. Quel est ton nom de naissance, alors ? » souligna doucement Malefoy.

Le brun l'incendia du regard. Comment pouvait-il savoir une telle chose ? Les Dursley ne le lui avait jamais dit ! Il était juste Harry, le petit neveu orphelin encombrant qui ne servait qu'à leur pourri la vie !

« Harry, s'il te plait, regarde cette photo. » le pria doucement le châtain aux bords de l'épuisement.

Quelque chose dans le regard doré de cet homme mit Harry étrangement en confiance. Ce fut d'une main tremblante qu'il prit le cliché. Mais il ne le regarda pas.

« N'ai pas peur. » lui souffla Malefoy en lui prenant la main.

Harry lui lança un regard incertain. Toute cela était insensé ! Il n'était pas Harry Potter… n'est-ce pas ?

Regarde la photo… il suffit simplement de la regarder pour en avoir la preuve…

Lentement, il baissa les yeux vers le cliché. Quand il croisa des prunelles vertes aussi brillantes que les siennes, son cœur cessa de battre. Il entendit comme un bruit de verre cassé L'ombre, au fond de lui, l'engloutit sans prévenir. Il sombra.