disclaimer : Rien à moi, tout à JKR.
Note : Bonjour à tous et à toutes !
Alors comment allez-vous depuis hier ? Moi je pete la forme !
Nous voici donc enfin au chap 6, mon petit chouchou avec le 4. Vous aurez pas mal de réponse à vos questions, notament le : mais pourquoi Harry ?
Plus que un chap et cette fic sera terminé, c'est triste, mais bon j'ai d'autres fics qui m'attende.
Enfin, comme avertissement pour ce chap, je dirais que vous devriez sortir les mouchoirs lol enfin quoique c'est un bien grand mot.
Pour les review et bien qu'il y a eu pas mal de menace et d'indignation comme quoi je serais sadique, mais je tiens à informer mes lecteurs que ce n'est pas un effet de leur imagination. Je suis sadique et je le revendique lol
En lisant vos review, je dois dire que j'ai de plus en plus envie d'écrire une suite, vos questions soulèvent bien des zones d'ombre du passé de Ryry que j'ai envie d'éclaircir, mais bon comme je l'ai déjà dit, je ne ferais une suite que si je suis sûre de moi. Hors de question de gâché le cadeau de Umbre avec une suite totalement nulle.
Vous fait un gros bisou et vous dis à demain pour le dernier chap.
Bonne lecture.
Dédicace : à Umbre77, grâce a qui j'ai découvert de magnifiques fics.
Depuis qu'il était revenu au manoir, douze heures auparavant, Draco n'avait pas quitté le chevet de son fiancé. Même sous les menaces de toute sa famille, il n'avait pas bougé. Il s'agrippait désespéramment à la main de Harry, espérant que ce contacte le maintiendrait en vie. Mais plus le temps passait, et plus la peur grandissait en Draco.
Pâle comme un mort, Harry était d'autant plus impressionnant qu'il donnait la sensation d'être tout petit dans cet immense lit, noyé parmi les oreillers et les couvertures. Il avait l'air si jeune, si vulnérable… Draco ne se le pardonnerait jamais s'il lui arrivait quelque chose. Car bien que toutes ses fonctions vitales marchent parfaitement, le brun n'était pas encore tirait d'affaire. Son état pouvait empirer d'une minute à l'autre.
C'était déjà un miracle qu'il soit toujours en vie après s'être pris un Avada. Qui doutait encore qu'il soit Harry Potter, en avait la preuve maintenant. Mais Draco n'en avait pas tant demandé. Lui, il avait su dès l'instant où il avait croisé le regard de Harry sur la photographie fournie par son espion, qui il était. S'il mourrait, Draco savait qu'il ne le supporterait pas.
La peur au ventre, il entendit sa respiration se modifier. Il retint son souffle jusqu'à ce que son torse se soulève et s'affaisse à un rythme régulier et normal. Soupirant de soulagement, il regarda leurs doigts entrelacés. Ceux de Harry étaient si froids. Il les frotta entre ses mains pour les réchauffer, soufflant dessus.
Il sentit la panique l'envahir de nouveau alors que la respiration de Harry redevint irrégulière, saccadé, laborieuse. Serrant sa main dans l sienne, il le regarda lutter pour reprendre un souffle plus paisible. Oppressé, craignant qu'il ne meurt, il l'implora :
« Non. Non, ne meurs pas. Ne pars pas. Reste avec moi, Harry. »
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De violents coups sur la porte le réveillèrent.
« Debout ! Allez debout ! Il faut préparer le petit déjeuner ! Allez feignant ! Debout ! Et que je n'ai pas à revenir te chercher ! »
Harry étouffa un grognement mécontent et se redressa sur son lit en baillant. Il se gratta les cheveux d'une main alors que l'autre cherchait à tâtons sa paire de lunette ronde rafistolée. Il les percha sur son nez et passa les pieds par dessus le lit avec un soupir résigné. Il vérifia qu'aucune araignée n'avait élu domicile dans ses chaussettes et chaussures durant la nuit avant de les enfiler et de sortir du placard qui lui servait de chambre.
Il mit à peine le bout de l'orteil dans la cuisine que la tante Pétunia lui fourrait déjà dans la main une poêle et des œufs. L'oncle Vernon lui avait à peine jetait un coup d'oeil, qu'une veine palpitait déjà dangereusement au sommet de son front. Un « Va te peigner ! » grinçant fut le seul saluer que Harry reçut de sa part.
« Allez dépêche-toi, petit vaurien ! Dudleynouchet va bientôt se réveiller ! Fais attention de ne pas brûler les œufs ! Et ne va pas trop près de la fenêtre ! » glapit la tante Pétunia en le poussant.
Harry se mit au travail, la mâchoire crispée. Ne jamais être trop près des fenêtres, ni des portes. C'était une règle que Harry avait apprise à coup de gaffes. Il ne fallait pas que qui que ce soit puisse se douter de son existence. A être toujours enfermé dans cette maison étincelante sans voir personne d'autres que son oncle, sa tante, et son cousin, Harry avait l'impression d'étouffer petit à petit.
Les parents de Harry étaient morts dans un accident de voiture le laissant sous la tutelle de la sœur de sa mère, Pétunia Dursley. Aussi loin que Harry s'en souvienne, sa tante et son oncle ne l'avaient jamais porté dans leurs cœurs. Pour eux, il n'était qu'un cafard dans leur maison bien propre dont ils n'arrivaient pas à se débarrasser. Ils l'avaient toujours traité comme un moins que rien, le nourrissant à peine, le forçant à faire les travaux domestiques, l'habillant des vieux vêtements usés des son cousins, le punissant à la place de Dudley.
Harry n'avait jamais compris cette animosité à son égard. Au début, il avait cru qu'il avait fait quelque chose de mal et avait tout fait pour être irréprochable. Mais quoi qu'il fasse, les Dursley n'étaient jamais contents. Et puis, il voyait bien que son oncle et sa tante ne criaient jamais après Dudley même s'il faisait les pires bêtises sous leurs nez. Il avait fini par comprendre que ses efforts pour être accepté étaient inutiles : les Dursley le détesterait même s'il était le plus parfait des petits garçons. Alors, il avait arrêté de faire des efforts, et s'était renfermé sur lui-même, ne se manifestant que si c'était nécessaire.
« Mais que fait, Dudy ? » soupira la tante Pétunia d'une voix ridiculement tremblante.
Ca m'étonnerait que Dudyporcinet se réveille si tu vas pas le tirer du lit par la peau du cul, songea amèrement Harry.
Et en effet, cinq minutes plus tard, sa tante monta réveiller son fils. Il fallut encore quelques minutes avant que Harry n'entende les pas sonores, faisant trembler le plancher, caractérisant la démarche lourds de Dudley. Celui-ci pénétra dans la cuisine, la mine ronchonne alors que sa mère se répandait en excuse pour l'avoir réveillé. Harry était tellement écoeuré par leur manège qu'il faillit renverser le plat d'œufs.
Quand il put enfin se mettre à table, Dudley avait déjà englouti la moitié de la nourriture. Harry garda les yeux baissés pendant tout le repas, n'ayant pas envie de voir son cousin s'empiffrer. Dudley mangeait si salement qu'il coupait l'appétit à toute personne partageant son repas.
Une demi heure plus tard, l'oncle Vernon était parti au travail, la tante Pétunia et Dudley faire les cours et Harry s'était vu enfermé dans son placard après avoir fait la vaisselle bien sûr. Il en avait l'habitude. Les Dursley ne voulaient jamais qu'il sorte de la maison, même pour aller à l'école. L'oncle Vernon disait toujours que de tout façon un vaurien comme lui était trop stupide pour apprendre quoique ce soit.
Dudley, lui, faisait des pieds et des mains chaque matin pour rester à la maison. Il se plaignait qu'il avait trop de devoirs, que la maîtresse n'était pas gentille, qu'il mangeait mal la cantine, que les autres enfants étaient méchants avec lui. Pourtant, il avait un groupe d'ami qu'il invité souvent à la maison, obligeant Harry à rester enfermé dans son placard durant de longue journée. S'il savait que Harry donnerait tout pour être à sa place, il aurait un autre sujet de raillerie.
Harry aurait bien aimé aller à l'école, rencontrer d'autres enfants, devenir leur ami. Mais ce n'était qu'un rêve. Il avait l'impression que jamais il ne quitterait son horrible placard, que pour toujours, il n'en sortirait que pour faire la bonne. Sa plus grande peur étant qu'un jour il ne se réveille pas du tout et que les Dursley laissent son cadavre croupir dans son placard jusqu'à ce qu'il devienne poussière. Mourir sans qu'au moins une personne ne le pleure. C'était une pensée terrifiante. Et elle hantait Harry.
Il eut encore cette sensation angoissante d'étouffer, l'impression que les murs du placard se rapprochaient de lui, que l'air commençait à manquer. Le cœur battant plus vite de peur, la respiration un brin plus saccadé, il se redressa d'un bond pour s'assurer que les dimensions de sa « chambre » n'avaient pas changé. Mais s'était peine perdu, il étouffait pour de bon. Chancelant sur son lit de fortune, il trembla de tout son petit corps, les yeux fixaient sur la porte du maudit placard. Paniqué, il se jeta sur elle pour l'ouvrir, respirer un peu d'air frais, mais elle resta désespérément fermée.
Ouvres-toi, ouvres-toi, ouvres-toi, ouvres-toi, ouvres-toi, ouvres-toi, ouvres-toi…
Tremblant de peur, la respiration de plus en plus haletante, Harry pleurait, cirait, enjoignant, implorant au battant de s'ouvrir. Mais rien ne se produisit. Il finit par glisser lamentablement par terre, le corps secoué de sanglots.
Et alors que ses poumons semblaient sur le point d'exploser à cause du manque d'air, la porte s'ouvrir lentement dans un grincement aigu. Une lumière aveuglante apparut, dans laquelle s'entrecoupait la petite silhouette d'un enfant. Une main très blanche entre dans le champ de vision de Harry dont les yeux brouillés de larmes avaient du mal à s'accoutumer à cette soudaine exubérance de lumière. Mais il vit cette main, et dans un élan de désespoir, la saisit. Il se retrouva alors pris dans une étreinte pleine de tendresse qu'il n'avait jamais connu jusqu'alors.
« Je t'avais dis que je viendrais te chercher. » murmura son sauveur d'une voix enfantine.
Harry ne put que s'accrocher à lui en pleurant.
« Si on rentrait à la maison maintenant, Harry ? »
Sa voix n'était plus celle d'un enfant. Au contraire même, elle était grave et sensuelle. Familière aussi. Harry ouvrit les yeux pour rencontrer un regard orage le fixant avec une douceur infinie.
« Draco ? »
Confus, Harry dévisagea son futur mari.
« Rentrons, Harry. » dit simplement Draco.
Le brun fronça des sourcils, jetant des coups d'oeils perplexe autour de lui. Ils étaient dans l'obscurité la plus totale. Seule deux points lumineux étaient visibles se faisant face comme deux entrées d'un tunnel. Mais elles étaient trop loin pour éclairer la noirceur qui les entourait. Pourtant, Harry distinguait parfaitement le beau visage de son fiancé.
« Où sommes-nous, Draco ? » demanda un Harry de plus en plus dérouté.
« Rentrons, Harry. » répéta Draco en le fixant intensément.
Le brun le scruta un longtemps moment, désorienté.
« Oui, rentrons à la maison. » finit-il par dire en se blottissant contre lui.
Draco lui rendit son sourire et ils s'en furent vers l'un des points lumineux, main dans la main.
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Du fond de son cocon de brume, Harry entendit quelqu'un l'appeler.
« Harry ? »
La voix toute proche de son oreille, familière, l'inciter doucement à répondre.
« Harry ? »
Il ouvrit les yeux et, essayant de corriger sa vue trouble, battit des paupières.
« Harry ? »
On lui mit quelque chose sur le nez et sa vision se normalisa. Il avisa deux personnes. Deux hommes, l'un aussi brun que l'autre était blond, à la mine épouvantable, qui le fixaient intensément.
« Harry, est-ce que tu te souviens de nous ? » demanda le brun aux long cheveux, avec une anxiété non dissimulée.
« Sirius… Draco… »
Ils parurent immensément soulagés.
« Q-que s'est-il passé ? »
Harry avait les lèvres desséchées et le fait d'articuler des mots lui était pénible.
« Un Mangemort du nom de Barty Croupton a voulu te tuer pour venger le Seigneur des Ténèbres. Le sort t'a touché mais grâce à la protection de ta mère, tu en es ressorti indemne, Merlin soit loué. » expliqua Draco d'une voix rauque.
« Indemne... c'est vite... dit. » souffla Harry qui tentait de ne pas trop bouger.
Il avait l'impression qu'un troupeau d'éléphant lui était passé dessus !
Parler commençait à l'épuiser. Il ferma les yeux et sombra dans un sommeil réparateur.
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« Epouses-moi!»
Harry tressaillit, tournant brusquement le regard vers le petit garçon blond assis à côté de lui. Il avait sûrement mal entendu.
Par un hasard extraordinaire, la tante Pétunia avait mal refermé la porte de son placard, tant Dudley l'avait pressé à partir voir son film. La peur au ventre, Harry en avait profité pour s'évader de sa prison et s'aventurer vers le monde extérieur. Il savait que si l'oncle Vernon apprenait sa petite escapade, il le lui ferait payer très cher. Mais il n'en avait cru.
Il s'était faufilé le plus discrètement possible hors de la maison, faisant attention à ce qu'aucun voisin ne le remarque. Puis il avait longé la rue jusqu'à déboucher sur un parc. Là, il yeux écarquillés d'émerveillement, il avait vu des dizaine d'enfants jouer et rire. Tremblant du désir de se joindre à eux, mais ayant trop peur d'être rejeté, il s'était caché derrière un buisson et espionnait les autres enfants avec envie. Puis, Il était arrivé.
Il l'avait abordé par derrière, lui provoquer une peur mémorable. Il l'avait traité de bizarre et avait exigé qu'il joue avec lui. Déconcerté, ne sachant comment se comporter, Harry s'était laissé entraîner par ce garçon au visage d'ange. Ils ne s'étaient pas approchés des jeux d'enfants où s'amasser leurs congénères. Ils avaient préféré faire des jeux à eux. Après avoir gambader de partout et maculés leur vêtements de saleté, ils s'étaient affalés, essoufflés, par terre, derrière des gros buissons.
Jamais Harry ne s'était autant amusé de toute sa vie. Il en était sûr maintenant, son compagnon était un ange descendu du ciel.
Et maintenant ça…
L'autre le regarda avec intensité, attendant sa réponse.
« M-mais… les garçons… ça se marient avec des… filles… non ? » bégaya Harry, pas très sûr de lui.
Il savait si peu de chose sur le monde extérieur.
« Non, pas forcément. Je connais plein d'hommes qui sont avec d'autres hommes. Alors tu m'épouses. C'est décidé ! »
« Hé ! J'ai pas mon mots à dire ? » protesta Harry, rouge.
« Quoi ? Tu veux pas ? » s'indigna presque le blond, les bras croisés et une moue boudeuse sur le visage.
Harry le trouva trop mignon comme ça. Il rougit encore plus.
« C'est… hum… c'est d'accord. » balbutia un Harry dérouté, n'osant y croire.
Son oncle et sa tante disaient qu'ils étaient condamnés à l'avoir pour l'éternité dans leurs pattes, car aucune fille ne serait assez cinglée pour se marier avec lui. Et là, un ange le demandait en mariage. Il avait très chaud au cœur, tout d'un coup.
« Tends ton petit doigt. » ordonna son compagnon, tout excité.
Harry s'exécuta docilement, retenant sa respiration. Avec un fil rouge, son ange lia son doigt au sien.
« Tu me veux pour mari ? » demanda solennellement le blond.
Harry cligna plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas.
« Tu dois dire oui. » expliqua patiemment son compagnon.
« Oui ! » s'écria presque Harry.
Il rougit violement devant le sourire amusé de son ange. Il était tellement beau !
« Pas la peine de crier. Tout le parc a dû t'entendre. » rit son compagnon.
« Désolé. » murmura piteusement Harry, la tête baissée.
« C'est pas grave. » sourit le blond. « Maintenant c'est à toi de me poser la question. »
Harry se figea un instant. Puis, il prit son courage à deux mains et se lança :
« T-tu me veux comme mari ? » demanda-t-il d'une faible voix à peine audible.
Il se crispa, attendant clairement un « non ». Mais ce fut tout le contraire qui vint.
« Oui. »
Harry adressa un large sourire à son « mari ». Il eut la surprise de voir les joues du blond se colorer joliment.
« Maintenant, il faut s'embrasser. » déclara son ange, après s'être éclairci la gorge.
« Quoi ! » s'horrifia Harry qui ne se souvenait que trop bien des baisers baveux qu'échangeaient son oncle et sa tante.
Très peu pour lui !
« Ben c'est obligé, sinon on n'est pas marier ! »
« C'est vraiment obligé ? »
« Puisque je te le dis ! Mais si tu veux pas… » s'énerva son ange.
« Bon ben alors… mais garde ta bave pour toi, hein ! »
Harry ne savait pas vraiment ce qu'il devait faire et laissa son ange prendre les choses en mains. Il n'y eut pas de bave. Jusque un délicieux goût de pêche. C'était, tout d'abord, à peine plus appuyé qu'un battement d'aile de papillon. Puis, ce fut plus prononcé. Puis, une petite langue audacieuse se fraya un chemin tremblant entre les lèvres de Harry. Quand elle rencontra celle du brun, celui-ci fut sûr que la pêche avait toujours était son fruit préféré.
Harry ne sut combien de temps ils s'embrassèrent, mais ce ne fut pas assez à son goût car quand son compagnon reprit sa langue, il la regretta vivement.
« On est marié ! Regarde, le fil a disparu ! Tu es à moi, maintenant ! »
Le blond se jeta sur lui et de nouveau, il eut un goût de pêche dans la bouche. Mais Harry était loin de s'en plaindre.
Ils venaient à peine de se séparer, lorsqu'une grande femme brune apparut soudain devant eux. Son ange pâlit d'un coup, crispé.
« Maître Draco, vous êtes là, Merlin en soit loué ! Par Morgane, est-ce que vous vous rendez compte du souci que vous avez causé ? Madame votre mère est dans tous ses états ! »
« Zut, elle m'a retrouvé ! Vite, Harry, pars ! »
Harry prit aussitôt les jambes à son cou, mais n'alla pas bien loin.
« Pas si vite ! »
Harry sentit quelque chose le toucher dans le dos et il se sentit tomber par terre, aussi rigide qu'une planche de bois. Il voulut se relever mais en vain. Son corps ne pouvait plus bouger. La panique le gagna.
« Non, Gwen ! Fait pas ça ! Je t'interdis ! C'est mon mari ! »
Harry ne pouvait rien voir de ce qui se passait. Il entendait juste les cris furieux de son ange.
« Vous connaissez la règle. » dit sévèrement la dénommée Gwen.
« Non ! Je t'ordonne d'arrêter ! Arrête ! C'est mon mari ! »
« Votre ami, vous voulez dire. » corrigea machinalement son interlocutrice.
« Mon mari, idiote ! Si tu le touches, je te tuerais de mes propres mains ! » rugit son ange.
« Ne proférez pas de menaces que vous êtes dans l'incapacité d'appliquer, maître Draco. Maintenant, poussez-vous. Vous avez assez fait de bêtises pour aujourd'hui. Poussez-vous ! »
« Non ! Tu devras me tuer ! » assura résolument le blond.
Gwen soupira d'impatience.
« Marius ! Emmène le jeune maître. » ordonna-t-elle.
« Toi, si tu bouges, t'es mort ! » menaça le petit ange.
Il eut un silence pesant.
Harry admirait son courage et son obstination. Il était surtout très heureux qu'une personne se soucis autant de son sort. C'était bien la première fois que cela arrivait. Il en pleurait de bonheur alors même qu'il était dans une situation critique.
« Pff ! Vraiment que des bons à rien ! Je n'ai pas le temps de subir les caprices d'un enfant pourri gâté. » trancha Gwen. « Impedimenta ! »
« Argh ! » cria son ange.
Paniqué, Harry se tenta de voler à son secours, mais son corps était toujours entravé. Harry sentit une main sur son crâne. Il voulut se dégager mais son corps refuser de faire un geste. Il eut de plus en plus peur.
« Non ! Non ! Le touche pas ! Je veux pas ! » hurlait son ange.
« Maître Draco, calmez-vous ! C'est pour votre bien ! » tenta de l'apaiser quelqu'un.
« Emmenez-le. » ordonna Gwen.
« Non ! Lâche-moi ! Mais lâche-moi ! »
« Aiiiiiieee ! »
« Bien fait, crétin ! »
Harry vit des petits souliers verts entrer dans son champ de vision.
« Le touche pas, Gwen, ou je te tue ! »
« Donnez-moi cette baguette, maître Draco. Vous allez finir par blesser quelqu'un. » ordonna calmement le femme.
« Enlève ta main ! C'est mon mari ! Personne n'a le droit de le toucher ! » s'écria son ange.
« Bien vous l'aurez voulu. Expelliarmus ! »
« Kyaahh ! »
Les souliers de son ange disparurent d'un seul coup. Son petit corps retomba par terre un peu plus loin. Il avait l'air sonné. Fou d'inquiétude, Harry tenta de combattre le sort qui l'entravait, mais ce fut inutile. Lui qui avait tant voulu une personne se souciant de lui. Quand il la trouvait enfin, il était incapable de la protéger. Il se sentait si faible.
Le petit bougea enfin, enlevant un énorme poids du corps de Harry. Il secoua la tête, essaya de se relever mais n'y parvint pas.
« Harry ! Non ! » s'écria son ange, les yeux plein de larmes.
Une lumière vint lui masquer le visage malheureux du blond. Ce n'était pas désagréable. C'était même très doux. Mais Harry eut l'étrange impression que cette douceur avait un prix qu'il n'était pas près à payer, mais qu'on l'obliger à régler. Il avait cette sensation de perdre immense.
« Je te déteste ! Si tu fais ça, je ne te le pardonnerais jamais ! Ne lui efface pas la mémoire ! Harry, ne m'oublie pas ! Ne m'oublie pas ! Lâche-moi, sale veracrasse ! Je vous ferais tous virer ! »
Qui était-ce ? Qui criait ainsi ?
« Harry ! Harry ! Attends-moi ! Je viendrais te chercher ! Attends-moi ! Ne m'oublies pas… s'il te plait… ne m'oublies pas… »
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Un soleil éclatant s'infiltrait entre les épais doubles rideaux à l'autre bout de la chambre quand Harry se réveilla. Près du lit, son fiancé, assis sur une chaise, dormait profondément, le visage tourné vers lui, en lui tenait la main. Harry le contempla, le cœur gonflé de tendresse. Draco était si beau…
Et semble si fatigué, s'alarma-t-il en voyant les cernes sous ses yeux.
Comme s'il avait senti le regard de Harry sur lui, le blond battit doucement des cils. Leurs regards se croisèrent.
« Qu'y a-t-il ? » s'enquit aussitôt le blond, anxieux.
Harry resta un instant muet devant l'intense fatigue se lisant sur les traits de son fiancé. Seigneur, il avait du cruellement s'inquiéter pour lui.
« Draco, tu as l'airépuisé ! On dirait que tu n'as pas dormi depuis des jours ! » s'exclama Harry, chagriné.
« C'est exactement cela. » confirma sombrement Severus Rogue.
Harry se tourna vers lui, réprima une grimace face à la douleur que ce simple geste avait éveillée. Le parrain de Draco aussi avait l'air fatigué.
« Il n'a pas dormi, ni mangé depuis deux jours. » lui apprit-il. « S'il continue ainsi, il va s'effon… »
« Parrain ! » coupa sèchement le blond.
Harry se tourna aussitôt vers lui, désolé d'être la cause de tant d'inquiétude.
« Draco, il faut te reposer, enfin ! Je ne veux pas que tu meures d'épuisement ! » s'affola Harry.
Le blond foudroya son parrain du regard avant de le porter sur son futur, beaucoup plus doux.
« C'est toi qui as besoin de repos. Dors. »
« Ne viens pas me dire de me reposer quand tu ne suis pas tes propres conseilles ! Seigneur, on dirait que tu es près à t'effondrer à la moindre pichenette ! »
« Je suis beaucoup plus résistant qu'il n'y parait. » s'offusqua Draco.
Devant le visage peiné de son fiancé, il se radoucit.
« Tu peux te reposer tranquillement. Je vais me coucher dès que tu te seras endormis. » lui promit-il, avec un doux sourire.
Comprenant qu'il n'obtiendrait rien de son fiancé ainsi, Harry changea de stratégie.
« Je te propose un marché : on dors ensemble. Comme ça, on sera satisfait tous les deux. » suggéra Harry avec un sourire enjôleur.
« Certainement pas ! Tu n'es pas assez rétabli pour ça. » refusa catégoriquement Draco.
« Ca, c'est pas à toi d'en décider. Severus ? »
« Je ne pourrais me prononcer qu'une fois vous avoir ausculté. » déclara ce dernier.
Draco lança un regard insistant à son parrain, mais celui-ci fit comme s'il ne l'avait pas vu. Il s'assit près de Harry, se pencha sur lui, le bout de sa baguette lumineux. Il la passa devant les yeux de Harry, la posa sur sa tempe, prononça des mots incompréhensibles, le regard ne lâchant pas celui de Harry. Au bout d'un petit moment, Severus fronça des sourcils.
« Vous avez été soumis au sort d'Oubliette. » constata-t-il d'un ton songeur. « Mais la libération de votre magie a brisé le sortilège. »
Harry se souvint soudain de son rêve. Il se tourna si brusquement vers Draco qu'il faillit se crever l'œil avec la baguette de Severus.
« Aïe ! »
« Par Lucifer, fait attention ! » s'écria aussitôt Draco penché vers lui. « Et toi, ne tiens pas ta baguette si près de lui ! »
« J'aurais du mal à l'ausculter avec ma baguette à quinze mètres de lui. » rétorqua fraîchement son parrain. « Faites-moi voir ça, Harry. »
Harry enleva la main de son œil larmoyant.
« Vous y survivrez. » conclua Severus après un instant de silence. « Sinon, je vous donne l'autorisation de dormir ensemble. » ajouta-t-il en se levant. « Mais seulement dormir. » prévint-il, sévèrement.
« Qu'est-ce que tu vas t'imaginer, parrain. Pour qui tu me prends ? » s'indigna Draco, le regard noir.
Severus haussa seulement des épaules, en rangeant des fioles colorées dans une grosse trousse en cuir noir.
« Ah, Harry ! Si vous voulez que mon obstiné de filleul dorme, je vous conseille de lui faire boire cette potion. » dit-il en lui tendant un fiole.
« Parrain ! » cingla Draco, furieux.
« Merci. » souffla faiblement Harry en prenant la potion.
Severus sortit sans se préoccuper du regard incendiaire de Draco.
« Eh, beau blond ! »
Son fiancé baissa les yeux vers lui.
« Bois ça. » ordonna Harry en lui tendant la fiole.
« Harry, je t'assure que… »
« Draco, je suis vraiment fatigué, là. Mes yeux se ferment tout seuls et à n'en pas douter, je vais dormir d'une seconde à l'autre. Mais si je dors sans avoir la certitude que toi aussi tu dors, alors que je sais que même assoupi j'en serais très perturbé. Et un sommeil perturbé n'a rien de reposant. »
Draoc maugréa mais prit tout de même la fiole qu'il vida d'un trait.
« Satisfait ? » bougonna-t-il, boudeur.
« Non. »
« Quoi encore ? »
« Viens par là. »
Harry souleva les draps pour qu'il s'installe près de lui. Draco n'hésita qu'une seconde. Ils se blottirent tendrement l'un contre l'autre, avec des soupirs d'aise.
« Draco ? »
« Hum ? »
« Merci. »
« Pourquoi ? »
« Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai été heureux de t'entendre me dire que tu allais revenir me chercher. »
Harry sentit le blond se raidir.
« Tu te souviens ? »
« Oui. »
Silence.
« Merci de m'avoir attendu. » finit par murmurer Draco.
« Mais je suis parti. » chuchota Harry, peiné d'avoir fait faux bond à son ange.
« Oui. Mais ton cœur m'a attendu. C'est l'essentiel. »
Harry leva la tête, le fixant étonné. Puis il sourit tendrement.
« Ta mère a raison. Les hommes Malefoy sont très romantiques. »
Il eut le plaisir de voir le blond rougir jusqu'à la racine des cheveux. Draco se cacha le visage derrière sa main.
« Si tu répète ça à qui que se soit, tu le regretteras ! » prévint-il.
« Mais bien sûr, Mr le romantique ! » se moqua tendrement Harry en le forçant à enlever sa main.
« Harry… »
Le brun lui ferma la bouche d'un baiser. Draco oublia aussitôt sa gêne et sa contrariété. Heureux, ils s'endormirent, blotti l'un contre l'autre.
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Confortablement installé sur l'un des luxueux canapés du Salon Lavande, Harry buvait son thé tout en écoutant d'une oreille discrète les propos échangés sur le temps, la politique, la dépression et ses effets sur les affaires, la dernière comédie musicale. Etaient présents, Mr et Mrs Malefoy, Sirius, Anshan, Draco et lui-même. Assis à côté de lui en une pose élégante de nonchalance, Draco conversait avec Sirius, une main sur la cuisse de son fiancé.
Cela faisait maintenant deux semaines qu'il était sorti du coma et il ne portait toujours pas le nom Malefoy. Lorsqu'il s'était rendu compte que la date butoir de leur pacte était dépassé d'un jour, Harry avait atrocement paniqué et avait cru sa dernière heure arrivée – Draco ayant tenu sa partie du marché, il n'avait rien à craindre. Son fiancé l'avait vite rassuré en lui dévoilant que leur pacte n'avait jamais été valide puisqu'une tierce personne ne l'avait pas scellé. L'immense soulagement qu'Harry avait ressenti avait vite été balayé par l'indignation quand il comprit que son fiancé l'avait berné depuis le début.
Il aurait pu conservé un peu de sa dignité déjà bien malmenée, s'il n'avait pardonné au blond au bout de trois secondes. Tout ça parce qu'il lui avait dit qu'il avait eu si peur de le perdre qu'il n'avait vu que ce moyen pour le garder à jamais. Bon d'accord, il y avait eu aussi les trois mots magiques. Mais tout de même, il lui avait trop facilement pardonné.
Après ça, il avait été sidéré de voir son fiancé et sa future beau-mère marchander la date du mariage. Draco voulait qu'il se déroule le plus rapidement possible et Mrs Malefoy souhait suffisamment de temps pour organiser des noces dignes d'un Malefoy. A les voir, Harry se serait cru dans un souk oriental ! Finalement, ils étaient tombés d'accord pour le 16 mai, c'est-à-dire dans deux semaines. Ils ne lui auraient même pas demandé son avis si Sirius n'était pas intervenu ! Ces Malefoy, alors !
« A quel sujet voulais-tu nous entretenir, Anshan ? » demanda soudain Mr Malefoy.
Lui, n'avait manifestement pas envie de perdre son temps en bavardage.
La jeune femme tourna vers lui des yeux semblables à deux perles de porcelaine, ronds, durs et totalement dépourvus d'émotion. Elle s'éclaircit la gorge de manière fort charmante, lissa la jupe de son élégante robe, fit apparaître une grosse enveloppe jauni d'un sort. Harry sentit Draco se raidir contre lui. Il lui lança en coup d'œil perplexe, mais son attention fut vite revenue sur Anshan qui venait de lâcher une bombe.
« Depuis l'annonce des fiançailles de Draco, je me suis toujours demander leur causes. Je pense que tout comme moi, vous n'avez pas prêté foie au prétendu romantisme malefoyen. Alors j'ai mené une petite enquête et il s'est avéré être que votre si célèbre futur genre est un maître chanteur. La seule et unique raison pour laquelle Draco l'épouse, est parce qu'il menace de révéler le sordide passé de Milicente. »
Harry pâlit. Comment ? Comment avait-elle su ?
« Plait-il ? » dit Mr Malefoy, les sourcils si froncés qu'ils formaient une ligne sévère au-dessus de ses yeux.
« J'ai trouvé ceci – bien par mégarde, je tiens à le préciser – dansle bureau de Draco. »
Elle tendit l'enveloppe à Mr Malefoy. Celui-ci en sortit une cassette rouge accompagnée d'une feuille de papier plié. Harry blêmit davantage alors que son cœur manqua plusieurs battements. La cassette preuve des joyeuses occupations de Milicente Malefoy dans sa jeunesse. Il lança un coup d'œil affolé vers Draco, ne voyant pas le sourire satisfait de sa rivale. Le blond avait la mâchoire contractée et semblait furieux.
Il scruta Draco et comprit au long regard que celui-ci lui rendit, qu'il n'avait strictement rien dit à cette méduse. Il y vit aussi une lueur qui lui réchauffa aussitôt le cœur. Elle signifiait que si ses parents le rejetaient, il le suivrait, où que se soit. Le bonheur l'envahit, monta jusqu'à sa gorge, l'emplit d'un tel soulagement qu'il faillit crier de joie. Il n'avait pas dit un mot, mais cela n'était pas nécessaire : ce long regard suffisait.
Cependant son bonheur chuta en pensant à Sirius. Oh bien sûr, l'avis de Mr et Mrs Malefoy comptait aussi, mais Sirius était son parrain, le meilleur ami de ses défunts parents. Il ne voulait pas qu'il le déteste. Harry baissa la tête, honteux de sa conduite inqualifiable. Car il avait beau avoir les meilleures intentions du monde, un chantage restait malhonnête. La main de son fiancé vint enserrer la sienne, le apportant un réconfort salutaire. Il eut alors le courage de relever les yeux et ce qu'il vit le choqua tout en l'emplissant d'euphorie. Son parrain venait de lui faire un clin d'œil accompagné d'un large sourire. Sirius le soutenait, lui aussi.
Par contre, il lui était impossible de savoir ce qu'en pensaient les parents de Draco, tant leurs visages étaient inexpressifs. Mais bon, comme il l'avait déjà dit, leur avis comptait moins que celui de Draco ou Sirius. Le cœur beaucoup plus léger, le brun prêta enfin attention à ce que disait la jeune femme. Harry était dépeint comme le méchant loup dévorant le petit Chaperon Rouge. Fallait pas abuser non plus ! Des deux, c'était tout de même lui qui s'était fait avoir !
« Taisez-vous donc, Anshan ! » l'interrompit soudain Mrs Malefoy d'une voix froide et tranchante, aussi aiguisée d'une lame. « Je ne puis en supporter plus ! De ma vie, je n'ai jamais été aussi insultée ! »
Harry se raidit, s'attendant au pire.
« Je suis tout à fait d'accord avec vous, Madame. La conduite de Potter est inqualifiable ! » approuva aussitôt Anshan.
« Idiote ! Je ne parlais pas du comportement de mon gendre mais du votre. »
Son gendre ? Harry comprit avec stupeur que ses beaux-parents – du moins la mère de Draco, car son père restait silencieux – étaient de son côté. Sa rivale en était verte d'incrédulité.
« M-moi ? Mais, comment ça ? » balbutia la jeune femme, soudain très pâle.
Il fallait dire que Narcissia Malefoy était terrifiante à cette heure.
« De toutes les personnes présentes dans cette pièce, je ne crois pas qu'une seule peut se permettre de juger l'honnêteté de Harry. A commencer par vous, ma chère ! Ces preuves de la soi-disant immoralité de mon gendre, je me demande comment vous vous les êtes procurés. Je gage que mon fils n'est pas assez stupide pour les laisser à la vue et au su de tous. Surtout dans son bureau. Et si ma mémoire est bonne, la violation de domicile est punie par la loi. Alors éviter de jouer les saintes, cela nous soulagera tous, tant votre médiocre talent d'actrice. »
Elle éleva la voix, la lame se fit plus tranchante.
« Vous dites que Harry est indigne des Malefoy, mais de toute évidence, vous ne savez pas de quoi vous parlez. Oublierez-vous qu'il est Harry Potter, et que de ce fait même, c'est nous qui sommes indignes de lui ? Cela a été scientifiquement prouvé que le sang de Harry n'est que magie. Où donc trouverions-nous un sang aussi pure que le sien ? Pas dans votre famille en tout cas ! Si je ne m'abuse, votre arrière-grand-mère était une semi-ogresse et votre grand-père un vélane. »
Anshan semblait littéralement écrasé par le mépris de Mrs Malefoy.
« Vous dites qu'il n'aimera jamais Draco comme vous, vous l'aimez. Laissez-moi rire ! Tous ce que vous aimez chez mon fils, c'est sa position sociale et les galions qu'il peut mettre à votre disposition. Harry, lui, l'aime d'un amour sincère. Si cela n'avait pas été le cas, il serait parti lorsqu'il a appris que le pacte magique l'obligeant à épouser Draco n'était pas valable. Quant à l'argent, il est aussi, si ce n'est plus, riche que nous. Bien plus que vous ne le serez jamais, de toute évidence. Si je récapitule bien, d'un point de vue moral, sentimental et social, Harry vous est largement supérieur. Je serais stupide d'accepter le médiocre quand je peux avoir l'excellence. »
Anshan geignit de rage et d'humiliation. Elle voulut protester mais Mrs Malefoy ne lui en laissa pas le temps.
« Mais même si les rôles étaient inversés, je n'empêcherais pas Draco d'épouser Harry. Pour la bonne est simplement raison que mon fils est fou de lui et qu'il se moque pas mal qu'il dévalise Gringotts même. Je ne vais certainement pas sacrifier le bonheur de mon fils sur l'autel de votre ambition. Maintenant je vous conseille de rassembler le peu de dignité qu'il vous reste et de quitter ma demeure avant que mon mari ne puisse plus contenir Draco et que votre vie s'écourte dramatiquement. »
Jetant un coup d'œil à Draco, Anshan blêmit encore plus si c'était possible. Harry comprit pourquoi lorsqu'il vit l'aura dense et crépitante qui se dégageait de son fiancé. Etonnant qu'il ne l'ait pas senti plutôt !
« Narcissia… » grinça son mari.
Harry tourna la tête vers lui. Il avait le visage crispé et de la sueur perlée de son front. Il comprit alors que seul la magie de son père avait empêché Draco de tuer Carrow sur le champ. Et à voir les yeux terrorisés de cette dernière, elle en était venue à la même conclusion que lui.
« Wilfreid ! »
« Madame m'a appelé ? »
« Veillez à ce que Miss Carrow ait quitté le manoir dans cinq minutes tout au plus. » ordonna Mrs Malefoy.
« Bien, madame. » s'inclina le majordome. « Miss Carrow, si vous voulez bien me suivre. »
Comprenant l'imminence du danger, la jeune femme ne demanda pas son reste et s'enfuit presque du salon. Ce départ précipité fut ponctué d'un silence assourdissant où tous surveillaient Draco avec la plus grande inquiétude. Car même en éloignant Carrow, il n'était pas sûr que le blond ne parte pas à ses trousses pour lui faire ravaler ses insultes.
Dès que son père le libéra de son emprise magique, quelques instants plus tard, Draco bondit hors du canapé comme un diable de sa cage.
« DE QUEL DROIT M'AS-TU EMPECHE DE CORRIGER CETTE GARCE ! » rugit-il, rouge de rage.
« Du droit de ceux qui n'ont aucune envie de t'apporter des oranges tous les dimanches durant les vingt prochaines années. » rétorqua sèchement Sirius, nullement impressionné. « Maintenant, tu t'assoies et tu nous expliques ceci ! »
Il désigna la cassette compromettante comme s'il s'était agit d'une immondice. Draco ne semblait pas disposé à donner quelques explications que ce soit, sauf à Carrow, peut-être. Mais devant le regard suppliant de Harry, il finit par obtempérer. Ce fut sur un ton colérique et à peine respectueux que Draco leur raconta toute l'histoire.
« Vous n'avez pas été habile, Harry. » déclara Mrs Malefoy quand son fils se tut.
« Je sais. Je vous prie de m'excuser. Je comprendr… »
« Si j'avais été à votre place, j'aurais vendu la cassette à prix d'or à la première feuille de choux venue. » coupa-t-elle le plus sérieusement du monde.
Harry en fut si estomaqué qu'il en resta bouche bée. Décidément, les Malefoy lui réservaient bien des surprises !
Devant l'adorable hébétude du brun, Draco oublia Carrow. Il l'embrassa à pleine bouche sans se soucier de la présence de ses parents. Lorsqu'il releva la tête, il se rendit compte qu'ils étaient seuls.
« Regarde ce que tu as fait ! Tu les a fais fuir ! » souffla Harry, les yeux brillants.
« Bénie soit ma famille… » chuchota Draco avant que sa bouche ne trouve à nouveau celle d'Harry.
« Draco, je me suis toujours demandé : qu'est-il arrivé à Millicente ? »
« Tu t'inquiète pour cette pu… cette femme ? » grimaça le blond.
« Eh bien, pas vraiment. Mais depuis que tu m'as dit qu'elle n'était plus en état d'envoyer qui que ce soit où que ce soit, je suis intrigué. »
Draco prit le temps de lui dévorer le cou avant de répondre.
« Comme je te l'ai dis, mon oncle Breandan est mort. Plus exactement, il a péri dans un accident de voiture… quel déchéance pour un Malefoy !... Sa femme se trouvait avec lui. Elle a survécu mais est plongée dans le coma depuis. Comme tu peux en juger, cela n'a rien d'aussi passionnant que ce que ton imagination fertile a inventé. »
« Je vois. Dis-moi, tu n'as pas l'air d'apprécier Millicent. »
« Franchement Harry, cette femme est une vraie catin ! Elle saute sur tout ce qui bouge ! Qui apprécierait de l'avoir dans sa famille ? Oncle Breandan n'a jamais eu beaucoup de jugeote, mais là, il a carrément péché dans la sottise ! Epouser cette femme… Je te jure que mon père a failli en avoir une crise cardiaque ! Jamais le nom Malefoy n'a été aussi mal porté ! »
« Moi qui croyais que vous n'aimiez pas Millicent parce qu'elle était moldue. »
« Disons que, dans son cas, c'est une tare de plus. »
« Draco ! » s'indigna Harry en lui donnant une tape derrière la tête.
« Quoi ? J'ai dit « dans son cas ». » se défendit le blond.
« Je ne pense pas… »
« Tu pense trop ! »
Sur ce, il l'embrassa goulûment.
