Chapitre 6 : Square Grimmaurd

-George, mets les sacs dans les chambres, s'il te plaît.

Le rouquin soupira, assassina du regard son jumeau et commença à monter les bagages à l'étage.

Il aurait quand même pu me réveiller, mais non, il a préféré aller voir Hermione. En plus, il s'est couché à une heure du matin en faisant un boucan pas possible… râla intérieurement George.

-Montez dans vos chambres, Harry, Ron, Hermione et Ginny, ordonna Mrs Weasley d'un ton mystérieux.

Harry, Ron, Hermione et Ginny montèrent dans la chambre des garçons et discutèrent un peu, se demandant pourquoi ils n'avaient pas le droit d'être en bas, avec les autres. Lorsque Harry partit aux toilettes, Fred en profita pour transplaner dans la chambre et dire aux autres de descendre discrètement dans le salon.

Quand le jeune sorcier revint dans la chambre, il fut étonné de la trouver vide. Ayant entendu la voix de Ron en bas, il décida d'aller au salon, voir si ses amis n'y étaient pas. En bas, tout était noir, seule une minuscule bougie éclairait le couloir. Harry trouva le chemin sans le moindre problème, entra dans le salon. Brusquement, des bougies s'allumèrent et des voix commencèrent à chanter "Joyeux anniversaire, Harry !". Ce dernier commença à rougir légèrement, n'étant pas habitué à fêter son anniversaire comme ça. Dès qu'il eut soufflé les bougies, le chandelier qui éclairait habituellement la pièce s'alluma.

Quand le regard d'Harry se posa sur la table, il vit une pile de cadeaux qui semblait l'attendre.

La fête dura toute la journée, le matin avec les Weasley et Hermione, l'après-midi, quelques membres de l'Ordre vinrent se joindre à eux.

Tous les cadeaux reçus correspondaient aux envies du jeune homme à tel point qu'il crut un instant qu'ils avaient "lu" dans ses pensées.

Le soir, allongé dans son lit, Harry se remémora la journée, son plus bel anniversaire depuis sa naissance. Dumbledore, Lupin et Tonks étaient restés jusqu'au dîner pour son plus grand plaisir.

Au bout d'un moment, Ron arriva dans la chambre, alluma et s'assied sur son lit. À son visage, on voyait bien que quelque chose le dérangeait.

-Ça va, Ron ?

-Oui, Harry, grommela Ron en se penchant en avant, la tête appuyée sur ses mains.

-Non, Ron, ça ne va pas, et tu le sais. Ça se voit.

-Bon, t'as gagné, Harry.

-Alors, qu'est-ce qui va pas ?

À cet instant, les deux garçons entendirent deux voix dans le couloir, de l'autre côté de la porte.

-Bonne nuit, Hermione.

-Bonne nuit, Fred.

Puis, deux bruits de porte qui se ferment.

Ron paraissait encore plus malheureux.

-C'est Hermione et Fred, c'est ça ?

-Oui, murmura le jeune rouquin.

-Écoute, Ron. Tu ne peux pas les empêcher d'être heureux…

Ron s'écroula allongé sur son lit, les yeux dans le vague.

-Et puis, continua Harry, si tu voulais sortir avec Hermione, fallait lui demander avant ton frère…

Harry se leva, éteignit la lumière et retourna se coucher à tâtons.

La vie dans la maison des Black se déroula tranquillement pendant trois ou quatre jours, les occupants nettoyant la maison, les membres de l'Ordre faisant des réunions secrètes.

Un matin, pendant le petit-déjeuner, quatre hiboux pénétrèrent dans la cuisine et lâchèrent leurs lettres devant Harry, Ron, Hermione et Ginny. Les lettres venaient de Poudlard, où ils continuaient leurs études.

L'ouverture et la lecture des lettres se fit en silence, puis Molly, n'y tenant plus, demanda :

-Ce sont vos résultats de buse ?

-Oui, maman, répondit Ron avec un grand sourire aux lèvres.

-Alors ?

-J'ai tous mes buse, sauf la divination.

-Pareil, ajouta Harry.

-Moi, je les ai tous, acheva Hermione.

-Vous prenez quelles matières pour les aspic ?

-Potions, défense contre les forces du mal, métamorphose, sortilège, botanique, firent Harry et Ron d'une même voix.

-Moi, je rajoute l'arithmancie, compléta Hermione.

-Vous avez eu O en potions ? s'étonna George qui venait d'arriver.

-Oui, confirma son frère.

-Les potions, c'est plus facile sans Rogue, fit Harry.

-D'autres nouvelles ? demanda Mr Weasley.

-Oui, je suis préfète, dit Ginny.

-Moi aussi. Maintenant, il y a deux préfets de 5ème année et un de 6ème année par maison et deux préfets-en-chefs, expliqua Hermione.

-Eh bien, presque tout le monde aura été préfet dans la famille, fit Mrs Weasley en regardant les jumeaux.

Molly semblait être sur le point de faire la morale à Fred et George lorsqu'un hibou l'interrompit. L'animal, un magnifique hibou grand duc, vola autour de la pièce, cherchant son destinataire puis se posa devant Hermione, lui tendant la patte pour qu'elle détache l'enveloppe.

Ayant reconnu Apollon, le hibou de Malefoy, elle cacha l'écriture trop reconnaissable du jeune homme et glissa l'enveloppe dans sa poche, se promettant de lire la lettre plus tard, à l'abri des regards indiscrets. Apparemment, Harry et Ron savaient également qui était l'expéditeur, ou avaient de gros doutes. Ils lancèrent des regards d'incompréhension à leur amie, mais elle les évita, légèrement gênée. Hermione se leva et monta dans la chambre qu'elle partageait avec Ginny. Après avoir fermé la porte, elle s'installa sur son lit, s'arrangeant pour que personne ne puisse lire par-dessus son épaule, décacheta délicatement l'enveloppe, sortit un parchemin ainsi que quatre feuilles de papiers et les déplia. Ses amis de France lui écrivaient, les lettres étant transmises par Malefoy.

Hermy,

Alors, ces vacances ? Ça va ? Et les garçons ?

Moi, je suis toujours en France, avec les garçons. Tu nous manques.

Il fait beau en Angleterre ? Ici, c'est le grand soleil, pas la moindre goutte de pluie à l'horizon. On en profite, ça ne va pas durer…

Bisous.

Lyne.

Hermione replia la feuille et la posa sur le lit.

Hermy,

C'est bien tes vacances en Angleterre ?

Au volley, Dray gagne toujours (il joue seul), mais avec moins d'avance que quand t'étais avec lui.

Tu nous manques à tous.

Manu.

Hermione posa la feuille sur la lettre de Lyne.

Hermy,

Tu t'amuses bien en Angleterre ?

La France n'est plus pareille sans toi, tu nous manques.

Joe.

P.S. : les longues lettres, c'est pas mon fort.

La lettre rejoignit les deux précédentes.

Hermy,

Ça va, les vacances chez ton ami ? Et l'Angleterre ?

On s'amuse moins que quand tu étais là (Dray fait toujours la tête…).

Répond-nous vite.

Ted.

Hermione décida de ranger les lettres dans un coin secret de sa valise afin de descendre retrouver les autres. Elle lirait la lettre de Malefoy ce soir, avant de dormir. Personne ne pourrait la surprendre, sauf peut-être Ginny, ce qui gênerait moins que Harry, Ron ou Fred.

Fred alla vers Hermione dès qu'elle les eut rejoints.

-Sans vouloir être indiscret, qui t'a écrit ?

-Hum… Des… des amis de France!

-Des garçons ? interrogea le jeune homme, une lueur de jalousie brillant dans ses yeux.

-Oui ! En partie.

Voyant le regard de son petit ami, Hermione décida de lui raconter ses vacances, sans donner de noms. Fred parut rassuré dès la fin du récit.

La journée s'écoula lentement, trop lentement pour Hermione quand elle pensait à la lettre de Malefoy, mais trop vite quand elle était avec ses amis, en particulier avec Fred.

Le soir, Hermione profita du moment de répit qu'elle avait pour lire la lettre de Malefoy. Elle s'installa confortablement sur son lit, appuyée contre le mur, l'enveloppe à la main. Elle ne sortit que le parchemin, cacha l'enveloppe sous son matelas et déplia doucement la lettre.

Hermy,

Je sais que j'ai dû te choquer à l'hôtel, mais comme je te l'ai déjà dit, je n'ai pas pu résister. J'attendais ce moment depuis le début de la semaine. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop.

On attend tous de tes nouvelles, tu nous manques.

Dray.

Hermione replia machinalement la lettre, la replaça dans l'enveloppe et la remit dans sa valise, loin des regards indiscrets.

Quelqu'un frappa à la porte, faisant sursauter la jeune fille. Elle se leva et ouvrit la porte. George se tenait de l'autre côté.

-Qu'est-ce que tu veux, George ?

Cela faisait depuis des années qu'Hermione savait reconnaître les jumeaux au premier coup d'œil, mais maintenant qu'elle sortait avec Fred, elle aurait pu les différencier à plusieurs mètres de distance.

-Dumbledore veut nous parler, il attend à la cuisine.

-OK, j'arrive.

Elle jeta un bref coup d'œil à sa valise puis suivi le rouquin. Une fois dans la cuisine, elle trouva une chaise libre entre Harry et Fred et s'y assit.

-Bien, commença le vieux directeur en fermant la porte. Comme vous le savez, Voldemort est de retour.

À l'entente de ce nom, tout le monde tressaillit, sauf Harry, habitué à l'entendre.

-C'est pourquoi certaines règles de Poudlard vont changer.

-En quoi cela nous concerne ? interrogea Fred.

Dumbledore, ignorant la question, continua.

-Tout d'abord, il y aura plus de préfets qu'avant. Deux par maison en 5ème année, un par maison en 6ème année et deux préfets-en-chefs en 7ème année. Ensuite, comme les journées à Pré-au-Lard seront plus fréquentes, je demanderais aux commerçants de veiller sur les élèves.

En effet, les jumeaux avaient ouvert un second local à Pré-au-Lard.

-Je compte sur vous tous, dit Dumbledore en regardant ses élèves et les jumeaux, pour faire attention, que ce soit à Poudlard ou à Pré-au-Lard.

Les six jeunes gens hochèrent de la tête, montrant qu'ils avaient bien compris.

-Bien, la réunion est finie, acheva Dumbledore en ouvrant la porte pour sortir.

Le reste du séjour Square Grimmaurd passa assez vite pour les habitants de la maison, trop occupés à nettoyer la maison pour voir le temps passer.

Le départ pour la Roumanie arriva plus tôt que ne le pensaient Hermione et ses amis.

Fin du chapitre 6