Chapitre 17 : Surprise de taille

Ce matin-là, Ginny et Ron avaient rendez-vous à Pré-au-Lard, où ils devaient retrouver leurs frères. Tout ce qu'ils savaient c'est qu'ils avaient quelque chose d'important à leur dire à propos de Percy… Ce dernier étant brouillé avec la famille depuis plus d'un an, les deux élèves s'attendaient au pire. Après un petit-déjeuner tendu, ils partirent ensemble pour le village sorcier en silence. Les adolescents pensaient au pire, ne sachant pas à quoi s'attendre. Ils entrèrent aux Trois Balais, célèbre bar du village, la mine triste, semblant très inquiets. Leurs frères n'étant pas encore arrivés, ils gardèrent une table pour huit personnes et se commandèrent des bièraubeurre, boisson préférée des sorciers. Le silence qui régnait entre les deux rouquins était pesant. On sentait toutes leurs craintes, n'osant pas imaginer de bonnes nouvelles, de peur d'être déçu et que ce soit encore plus dur.

Ils restèrent ainsi presque une heure, étant arrivés avec beaucoup d'avance.

Aucun des deux Weasley n'avait vraiment dormi cette nuit-là, l'inquiétude les réveillant toutes les trente secondes. Ils avaient beau savoir que Percy s'était brouillé avec eux, que c'étai un crétin, ils s'inquiétaient, comme ils l'auraient fait pour n'importe qui de leur famille.

Essayant de penser à autre chose, ils observèrent les rares personnes présentes au bar en cette heure si matinale. Il était maintenant neuf heures, heure du rendez-vous. D'après ce qu'ils avaient vu, Fred et George n'ouvraient pas leur magasin ce matin, préférant être avec leurs frères et leur sœur.

Ginny et Ron ne virent pas leurs quatre frères entrer dans le bar. Ces derniers commandèrent six bièraubeurres avec deux repas, les jumeaux n'ayant pas encore mangé. Les quatre garçons repérèrent rapidement leurs cadets et s'installèrent à leur table. C'est à ce moment-là que Ginny et Ron se rendirent compte de l'arrivée de Fred, George, Bill et Charlie. Ce qu'ils virent les stupéfia. Ils ne s'attendaient vraiment pas à voir les quatre rouquins arriver comme ça, comme s'ils venaient parler de la pluie et du beau temps.

Les six Weasley commencèrent à boire leur bièraubeurre et les jumeaux se jetèrent sur leur petit-déjeuner, comme s'ils n'avaient pas mangé depuis trois jours. Dès la dernière bouchée avalée, ils se tournèrent vers Ron et Ginny, qui attendaient toujours, de plus en plus inquiets, même s'ils essayaient de ne pas le montrer.

-George, tu leur dit ? demanda Fred à son jumeau.

-Ah non, on avait dit que c'était toi.

-Et c'est reparti, soupira Charlie.

-Ils sont pas possibles ces deux-là, ajouta Bill dans un autre soupir.

La petite dispute dura ainsi dix minutes, Fred et George essayant de convaincre l'autre d'annoncer la nouvelle. Pendant ce temps, Ron et Ginny s'inquiétaient de plus en plus, le cachant toujours.

Finalement, Fred et George se turent.

-Bon, je vais leur dire, dit Fred en se tournant vers les deux plus jeunes Weasley.

-Ah non, je viens de te dire que j'allais le faire, s'énerva George.

Et la dispute reprit, chacun tentant de persuader l'autre de le laisser l'annoncer, contrairement à la dispute précédente.

Les quatre autres attablés durent attendre patiemment qu'elle s'arrête, mais la fin ne venait pas. Au bout d'un quart d'heure, Bill les interrompit.

-Bon, arrêtez tous les deux, c'est moi qui vais leur dire.

-Et pourquoi toi ? Et pourquoi pas moi ? s'indigna Fred.

-Mais, pourquoi ce serait Fred et pas moi ? Je peux aussi leur dire ! s'exclama George.

La dispute reprit une nouvelle fois, mais cette fois-ci, c'étaient Fred, George et Bill qui se disputaient.

Charlie, lui, restait silencieux. Il avait l'air de s'amuser à regarder ses trois frères se disputer.

De leur côté, Ron et Ginny se demandaient pourquoi ils se disputaient pour savoir qui leur annoncerait la nouvelle. Ces trois disputes ne leur semblaient pas bonnes, les inquiétant encore plus.

Finalement, Bill se tourna vers les jumeaux.

-Vous n'avez qu'à leur dire tous les deux en même temps.

-Mais, tu ne voulais pas leur dire ? interrogèrent d'une même voix Fred et George.

-Non, j'en ai plus envie. Et puis, ça ira plus vite.

-Bon, d'accord, fit Fred.

Il se tourna vers son jumeau et lui fit un léger clin d'œil. Les deux rouquins affichèrent un air sérieux, rapidement imités par Bill et Charlie, ne rassurant vraiment pas leurs deux cadets.

-Eh bien, en fait, commença Fred.

-On voulait vous parler de…

-Percy, notre frère…

-Notre grand frère de…

-20 ans.

-Donc, c'est notre grand frère…

-Et aussi le petit frère de…

-Bill et Charlie, acheva George.

-On a quelque chose…

-De très…

-Très…

-Très important à vous dire, fit George avant d'exploser de rire avec Fred

Dès qu'ils se furent calmés, ils reprirent leur air sérieux, avec beaucoup de difficultés.

-Donc, on voulait…

-Vous dire que…

-Percy…

-Ignatus…

-Weasley…

-Et bien, il va…

-Bien.

-Très bien même.

-Il est en parfaite santé.

Cette fois, ce fut au tour de Bill et Charlie d'éclater de rire.

-Bill…

-Charlie…

-On peut…

-Continuer ? s'impatienta Fred.

-Oui, oui, bien sûr, répondit Bill en s'essuyant des larmes… de rire.

Charlie toussota et reprit un air sérieux, imperturbable.

-Donc…

-Comme je vous…

-Le disais…

-Percy va…

-Bien…

-D'ailleurs, il n'est pas le seul.

-Bon, et si vous vous dépêchiez un peu ! s'énerva Ron.

Cette saute d'humeur eut pour effet de faire rire ses quatre aînés. Ginny était toujours silencieuse, réfléchissant.

-Percy s'est… commença Fred

-Réconcilié avec…

-Papa…

-Et maman…

Ron et Ginny eurent l'air stupéfaits, ils ne s'attendaient vraiment pas à cela.

-Mais…

-Ce n'est pas tout…

-Percy…

-Ignatus…

-Weasley…

-Et Pénélope…

-Deauclaire…

-Vont…

-Se marier…

-Au début des…

-Vacances, acheva George, mettant ainsi fin aux questions de leurs cadets.

Après un instant de flottement, Ron et Ginny poussèrent un cri de joie. Les autres occupants du bar se tournèrent vers eux, surpris, mais ne dirent rien. Fred, George, Bill et Charlie les imitèrent, puis ils explosèrent de rire. Vingt minutes plus tard, ils se calmèrent à peu près, les larmes aux yeux. Ron et Ginny se levèrent et commencèrent à danser de joie. Après toute cette attente, les jumeaux avaient mis plus d'une demi-heure à lâcher la nouvelle, ils se sentaient vraiment bien.

Lorsqu'ils revinrent à la table, ils furent surpris de voir que les deux chaises libres tout à l'heure étaient désormais occupées par…

-Percy ! s'exclama Ginny en lui sautant au cou. Pénélope !

Et Ginny lui sauta au cou.

Ron s'approcha et… sauta aussi au cou de son frère, puis de Pénélope.

Pendant ce temps, Fred avait commandé le repas de fête réservé. Effectivement, c'était maintenant l'heure du déjeuner. Ron fut surpris de voir dix assiettes sur la table. Il s'apprêta à poser la question à Bill lorsqu'il vit…

-Papa ! Maman !

Ginny courut et leur sauta dans les bras. Toute la famille était au complet. Pénélope était maintenant considérée comme faisant partie de la famille, son mariage avec Percy étant prévu pour quelques mois plus tard.

Le repas fut une véritable fête pour les dix attablés. Leur joie et leur bonne humeur étaient contagieuses, le bar fut rapidement rempli de rire, même les plus tristes clients se surprirent à rire, sans savoir pourquoi.

Une fois les assiettes vides, Mrs Rosemerta, propriétaire du bar, ouvrit la porte du fond et un groupe de musique entra. L'après-midi fut un moment de fête pour les Weasley, Pénélope et les clients du bar.

Dans la rue, on pouvait entendre une musique joyeuse, des rires, des chants… Les Trois Balais paraissait être un bar très animé, très joyeux. Personne ne l'avait vu ainsi.

Il était six heures lorsque Ron et Ginny retournèrent au château. Ils firent tout le trajet en chantant et en dansant.

Et c'est dans cet état euphorique qu'ils pénétrèrent dans la salle commune de Gryffondor, à la recherche de leurs amis pour faire la fête. Ils les trouvèrent rapidement et s'installèrent dans le salon de Ginny, la musique à fond. Harry et Ron s'éclipsèrent un moment et revinrent les bras chargés de victuailles. Les amis pourraient ainsi se passer de dîner. La fête improvisée dura jusqu'à neuf heures du soir.

Fin du chapitre 17