Chapitre 25 : Début d'année
Le lendemain, Harry, Ron et Hermione réussirent à se transformer en animagus, ils avaient enfin fini. Ça avait été rapide grâce à un livre que Lupin leur avait offert, écrit par James, Sirius, Peter et lui-même lorsqu'ils étaient devenus animagus clandestins. Le professeur avait rapidement deviné l'intention des trois sorciers de devenir animagus et leur avait donc donné ce livre qui ne pourrait pas lui être utile.
La semaine suivante, un lion, un hippogriffe et une louve se baladaient dans la forêt interdite, hors de vue des autres occupants du château. Régulièrement, ils croisaient un lynx aux yeux gris dont les poils du sommet de la tête étaient blonds presque blancs… Ils se regardaient un instant, puis s'éloignaient tranquillement, oubliant qu'ils s'étaient croisés.
Un soir, peu avant le nouvel an, Hermione demanda :
-Dis moi, Drago, tu ne serais pas un animagus-lynx, par hasard ?
Il se tourna vers elle, étonné. Lorsqu'il vit son petit sourire, il ne put s'empêcher de bredouiller.
-Ben… euh… s… si pourquoi ?
-Non, juste comme ça, fit-elle d'un ton innocent.
-Tu serais pas animagus aussi ? Et pourquoi pas Potter et Weasley aussi ?
-T'es un petit curieux, toi, dit Hermione avec un petit rire.
-Pas petit : grand ! Et répond moi s'il te plaît ! fit-il sur un ton faussement menaçant.
-Tu crois que c'est en me menaçant que tu auras une réponse ?
-Apparemment non !
-Bien deviné, coupa Hermione.
-Pourrais-tu me le dire "Hermionette" ?
-Ne m'appelle plus jamais comme ça, s'énerva Hermione en se levant.
Elle se dirigea vers sa chambre où elle s'enferma en claquant la porte.
-Oups, dit simplement Drago.
Le lendemain, jour du bal, le vert et argent chercha la préfète. Il passa toute sa journée à traverser le château, en long, en large, en travers, elle demeurait invisible. Il était tellement occupé à la chercher qu'il ne remarqua même pas l'absence quasi-totale de filles dans l'établissement. Effectivement, elles s'étaient enfermées dans les dortoirs ou dans les chambres des préfètes où elles préparaient minutieusement leur tenue de bal, sur le thème de la nature.
Finalement, il se résigna et partit se préparer pour le bal. En chemin, il croisa Crabbe et Goyle. En voyant leurs costumes respectifs, il ne put s'empêcher d'éclater de rire. Ses deux "amis" ne semblaient pas comprendre la soudaine hilarité du Serpentard et leur expression était encore plus débile que d'habitude, si c'était possible.
Les larmes aux yeux, Drago se tourna vers une porte qui grinçait. Cette fois, c'était le coup de grâce, Pansy venait d'apparaître. N'en pouvant plus, le préfet s'écroula par terre, plié en deux par le rire, sous le regard assassin de la jeune fille.
Le fou rire du blondinet fut interrompu par un cri de terreur. Il se retourna et vit une chevelure rousse disparaître rapidement dans le couloir voisin, alors qu'une chevelure brune regardait dans le couloir en riant.
-Manquait plus qu'eux, marmonna Drago en se relevant.
Il disparut rapidement, secoué par des fous rires silencieux.
Pendant ce temps-là, les filles s'étaient réunies dans la salle sur demande, aménagée par Ginny, la première arrivée sur le lieu de rendez-vous. Elle discutait tranquillement avec Luna sur leurs déguisements lorsqu'elles furent interrompues par un cri de rage. Elles se retournèrent et virent Lavande jeter brusquement un déguisement sur le sol, la mine renfrognée.
-Qu'est-ce qui se passe, Lavande ? interrogea Parvati en s'approchant de sa meilleure amie.
-Il se passe que je ne trouve pas de déguisement correct. Soit ils sont trop grands, soit ils sont trop petits, soit…
-Dis plutôt qu'aucun ne te plaît, parce que je te rappelle qu'on peut les modifier à coups de baguette magique, intervint Hermione.
Toutes les filles présentes arrêtèrent leurs essais et leurs conversations pour réfléchir au déguisement de la jeune Gryffondor.
-Comment tu t'appelles ? demanda Ginny, bien qu'elle connaisse la réponse.
-Lavande, mais tu le sais déjà.
Hermione, ayant compris où Ginny voulait en venir, pointa sa baguette sur son amie et murmura une formule magique. Il y eut une petite détonation, recouvrant la jeune femme de fumée. Lorsque celle-ci se dissipa, on put enfin découvrir l'idée que Ginny et Hermione avaient eue : déguiser Lavande en un bouquet de… lavande !
Luna ouvrit la bouche pour demander à Lavande si le déguisement lui plaisait, mais la tête heureuse de la jeune sorcière lui fournit la réponse.
Puis, ce fut au tour de Padma qui finit déguisée en une magnifique fleur de lys. Et sa jumelle, elle, finit en un joli brin d'herbe.
La sonnerie annonçant le dîner retentit dès que le dernier costume fut enfilé.
Lorsque le préfet de Serpentard pénétra dans la Grande Salle, il ne put réprimer son fou rire. Une fois calmé, il se dirigea vers la table des Serpentard, puisque cette fois-ci, le dîner avait lieu sur les cinq tables, une pour chaque maison et une pour les professeurs, comme d'habitude.
Harry leva la tête vers son directeur et murmura à Ron :
-Ron, regarde Lupin…
Il ne put finir sa phrase. En effet, le rouquin venait de laisser échapper un fou rire en voyant son professeur de Défense contre les Forces du Mal, déguisé pour la circonstance en… loup.
Un peu plus tôt, Hermione aurait pu trouver ce costume amusant… En effet, le repas venait d'apparaître et Ron s'était jeté sur le pichet de bièraubeurre, qu'il avait recraché sur Hermione, assise devant lui, en riant. S'en rendant compte, le Weasley fit disparaître le liquide du déguisement écureuil de la préfète et cette dernière se calma et rejoignit ses deux amis dans leurs fous rires.
Au bout d'une heure, tout le monde s'était rempli l'estomac et était prêt à danser.
Le directeur se leva et demanda aux préfets d'ouvrir le bal, moment que Drago et Hermione attendaient avec impatience, même s'ils n'osaient pas se l'avouer.
La préfète accepta l'invitation du buisson aux fleurs argentées, le préfet de Serpentard. C'était "Et si tu n'existais pas", de Joe Dassin.
Et si tu n'existais pas,
Dis-moi pourquoi j'existerais.
Un arbre et un brin d'herbe entrèrent en piste, c'étaient Harry et Parvati.
Pour traîner dans un monde sans toi,
Sans espoir et sans regrets.
Un castor passait avec un nuage, Ginny et Colin.
Et si tu n'existais pas,
J'essaierais d'inventer l'amour,
Un scarabée et une araignée commencèrent à danser, sous les éclats de rire des deux préfets.
Comme un peintre qui voit sous ses doigts
Naître les couleurs du jour.
Et qui n'en revient pas.
Une fleur de lys rejoignit les danseurs, avec un sapin, Padma et Ernie.
Et si tu n'existais pas,
Dis-moi pour qui j'existerais.
Une feuille morte, Seamus, invita une biche à danser, Hannah.
Des passantes endormies dans mes bras
Que je n'aimerais jamais.
Hermione vit avec soulagement que Crabbe, un gros ours, n'avait pas trouvé de partenaire pour danser.
Et si tu n'existais pas,
Je ne serais qu'un point de plus
Dans ce monde qui vient et qui va,
Du côté du buffet, un pissenlit rêvait, comme Luna…
Je me sentirais perdu,
J'aurais besoin de toi.
Lorsque Ron passa devant Pansy, il ne put s'empêcher de tourner la tête de dégoût, la Serpentard ayant choisi comme déguisement l'animal qu'il déteste par-dessus tout, les araignées…
Et si tu n'existais pas,
Dis-moi comment j'existerais.
Ron, un coquelicot, passa avec une tulipe, Susan.
Je pourrais faire semblant d'être moi,
Mais je ne serais pas vrai.
Un chat et un chien croisèrent la route des deux préfets, les obligeant à se pousser.
Et si tu n'existais pas,
Je crois que je l'aurais trouvé,
Le secret de la vie, le pourquoi,
Hermione et Drago, amusés, suivirent du regard le chat et le chien, absorbés par leur conversation, obligeant ainsi les danseurs à se pousser pour éviter la collision.
Simplement pour te créer
Et pour te regarder.
La musique s'arrêta lentement et Drago raccompagna Hermione à la table où elle avait dîné. Ses amis arrivèrent rapidement.
Le groupe joua ensuite quelques morceaux rythmés. Après avoir dansé un moment, Ron et Hermione, qui avaient dansé ensemble, se dirigèrent vers le buffet. Ou plutôt, Hermione y entraîna Ron.
-Tu ne veux plus danser ?
-Si, mais là, je suis crevée. Danser cinq ou six morceaux comme ça, ça fatigue beaucoup.
-Cinq ou six ? Tu plaisantes ! On en a dansé deux ou trois, pas plus ! s'indigna Ron.
Un petit rire éclata derrière les deux sorciers. Ils se retournèrent, Harry les regardait en riant. Les voir se disputer sur le nombre de morceaux rythmés qu'ils avaient dansé le faisait rire. Surtout en sachant qu'aucun des d'eux n'avait raison. Ils avaient effectivement dansé sur quatre morceaux, de plus en plus rapides, fatiguant pour Hermione, mais amusant pour Ron.
Une fois leur petite collation finie, Ron entendit le début d'un slow et s'empressa de l'inviter à danser. La Gryffondor accepta, un sourire aux lèvres.
La soirée avança vite pour les deux adolescents. Ils dansèrent beaucoup, discutèrent encore plus et grignotèrent un peu, le temps de souffler un peu, pour Hermione, et ils retournaient sur la piste de danse. De toute l'école, c'étaient eux qui avaient le plus dansé. Hermione dansa avec tous les garçons de leur petit groupe, même si Harry et Ron dansaient plus souvent avec elle, enfin, Ron encore plus qu'Harry.
Une ballade commença et Hermione suivit le rouquin sur la piste.
Les deux amis tournoyaient lentement.
Ron baissa les yeux vers sa cavalière mais, dès qu'il croisa son regard, il s'empressa de détourner les yeux.
Le rouquin sentit ses joues rougir légèrement.
Hermione commença à sentir la gêne passagère de son partenaire.
Elle leva les yeux pour essayer de croiser son regard, mais elle n'y parvint pas.
Vainement, Hermione chercha à croiser le regard de Ron, mais il la fuyait toujours. Il lui déposa un léger baiser sur le front et s'éloigna rapidement, plus rouge que jamais, le visage en feu. Hermione le regarda partir, étonnée par son attitude.
Les deux adolescents ne se croisèrent plus. La fin des festivités arriva et Dumbledore demanda une nouvelle fois aux préfets de clôturer le bal, ce qui semblait être devenu une habitude du vieil homme.
Drago balaya rapidement la Grande Salle du regard et trouva Hermione, essayant de parler avec Ron qui la fuyait comme la peste.
Encore avec Weasley ! pensa le blondinet.
Il alla néanmoins la chercher et l'invita à danser. La Gryffondor accepta, la mine plus sombre qu'auparavant. Elle avait l'impression que quelque chose lui échappait. Durant toute la danse, Hermione rêvait, perdue dans ses pensées. Ce n'est qu'à la fin du slow qu'elle comprit. En effet, elle venait de croiser le regard dégoûté et meurtrier que Ron adressait à Drago. Il fallait être aveugle pour ne pas se rendre compte de sa jalousie.
Dès que la musique se tut, le rouquin se précipita vers la sortie avant même que son amie ait pu esquisser le moindre geste. Il courut, traversant le château sans regarder où il allait. Il finit par s'arrêter, essoufflé. Il s'appuya contre un mur, la main sur le cœur, tentant vainement de ralentir sa course folle. Ses jambes le lâchèrent brusquement et il se retrouva assis sur le sol, avec une douleur supplémentaire.
-Comme si ça suffisait pas, marmonna-t-il en frottant son derrière meurtri par la chute.
Il releva ses genoux et les entoura de ses bras. Baissant la tête, il laissa les larmes couler le long de ses joues. Les battements de son cœur ne semblaient pas vouloir ralentir. Ils étaient tellement rapides qu'il en avait mal. Sa respiration était saccadée, il n'arrivait pas à reprendre son souffle.
Pourquoi diantre avait-il agit comme ça ce soir ? Pourquoi n'avait-il pas arrêté, ou presque, d'inviter Hermione à danser ? Pourquoi remplissait-elle toutes ses pensées, jour et nuit ? Pourquoi dès qu'il la voyait son cœur s'emballait ?
Une image s'imposa à ses yeux en un éclair. Il voyait Hermione danser avec Malefoy au début du bal, quand Dumbledore avait demandé aux préfets d'ouvrir les festivités.
Pourquoi cet imbécile demandait aux préfets d'ouvrir et de fermer le bal ? Pourquoi c'était Malefoy qui invitait Hermione à danser ? Son Hermione ?
Le rouquin secoua la tête, quelques larmes vinrent s'écraser sur le sol, mouillant le carrelage froid du couloir où il se trouvait.
Que venait-il de dire ? Son Hermione ? Il n'avait jamais pensé ça, auparavant. Et pourtant, ce mot lui était venu à l'esprit sans réfléchir. Son Hermione. Ces deux mots devinrent rapidement une obsession pour le jeune homme. Il ne cessait de se les répéter, comme s'il voulait s'en convaincre.
Ron releva la tête et l'appuya contre le mur de pierre glacée. Les yeux fermés, la bouche entrouverte, il essaya de reprendre son souffle, d'effacer l'image qu'il voyait sur ses paupières comme une photo. Il voyait Hermione dans les bras de Drago, dansant un slow. Il détestait cette image.
Pourquoi Hermione acceptait-elle de danser avec cet idiot ? Ce Malefoy ? Ce Serpentard ? Ce Mangemort ?
Il aurait tant aimé être à la place de Malefoy. Danser des slows avec Hermione, son Hermione. Certes, il en avait dansé avec elle aujourd'hui, mais Malefoy avait cette chance à chaque bal. Deux fois, au début et à la fin. Partager une salle commune, avec une salle de bains, un salon… D'accord, jusqu'en juin, il avait partagé la salle commune des Gryffondor avec elle, et avec tous les autres Gryffondor. Au moins, il n'y avait pas Malefoy dans les parages. Si seulement ces salles réservées aux préfets existaient l'année précédente, il aurait pu en partager une avec elle, son Hermione, son amour.
Qu'avait-il encore dit ? Son amour ? Il commençait à divaguer. Après tout, pourquoi pas ? Il n'arrêtait pas d'y penser depuis des années et c'est seulement maintenant qu'il ose penser à ces deux mots, son amour, sans les sous-entendre, comme avant.
Il laissa aller ses pensées, sans chercher à les contrôler. Il se vit avec Hermione, riant avec elle, la prenant dans ses bras, l'embrassant. Il eut presque l'impression de sentir la tête de la jeune femme dans le creux de son cou, son souffle chaud le chatouiller. Il se vit dormir dans le même lit que la jeune sorcière… Et il s'endormit, là, dans le couloir.
Pendant ce temps, Hermione était retournée dans sa chambre, accompagnée par Drago, mais elle avait la tête ailleurs. Elle revoyait la tête de Ron avant de s'enfuir, à la fin du bal. Il fallait absolument qu'elle mette les choses au clair avec le rouquin, sinon elle le regretterait. Après une douche rapide, elle s'installa sur le canapé de la salle commune. C'était devenu une habitude. Depuis le début de l'année, Drago et elle dormaient là à la fin du bal, et elle ne voulait pas perdre un moment où elle voyait le vrai Drago, pas celui qui se cachait derrière un masque de glace, fait d'arrogance et de mépris, mais celui qui vivait au fond du cœur du jeune homme.
Lorsque le Serpentard arriva, elle dormait déjà. Il s'installa à côté d'elle, la prit dans ses bras et s'appuya contre l'accoudoir, la jeune fille couchée contre lui, respirant paisiblement.
Quand elle se réveilla, Hermione se détacha délicatement des bras du vert et argent, le regarda encore une fois, profondément endormi, et se dirigea vers sa chambre où elle s'habilla.
En descendant pour prendre son petit-déjeuner, elle pensait encore à Ron. Il fallait qu'elle lui parle dans les délais les plus courts. Heureusement, Dumbledore avait annulé les cours du jour afin de laisser les élèves récupérer la nuit écourtée par le bal de début d'année.
Elle s'installa à côté de Ginny, qui discutait tranquillement avec Harry, assis en face d'elle. Ron était à côté de son ami, en face de la préfète.
Le rouquin leva les yeux, voulant savoir qui allait manger en face de lui, mais il le regretta aussitôt. Dès qu'il croisa le regard de la jeune femme qui emplissait ses pensées, il ne put s'empêcher de rougir. Il se souvint également qu'il avait passé toute la nuit à dormir dans le couloir, à penser à Hermione, à se dire qu'il fallait qu'il lui parle, sans oser le faire, à imaginer la réaction de la Gryffondor. Dans ses rêves, un coup elle le rejetait violemment, un coup ils s'embrassaient tendrement. Le jeune Weasley ne voulait pas vraiment lui parler, de peur de voir ses cauchemars se réaliser, mais en même temps, il voulait absolument connaître les sentiments de la jeune femme à son égard. Peut-être l'aimait-elle ?
Brusquement, il vit que sa voisine d'en face partait. Et cette personne, c'était Hermione, son Hermione, son amour, comme il l'avait si bien dit la veille au soir.
Leurs regards se croisèrent l'espace d'un instant. D'un léger signe de tête, la jeune sorcière essaya de lui faire comprendre qu'elle voulait pouvoir lui parler, en privé, ajoutant un discret clin d'œil.
Ron sentit son cœur manquer un battement. Il hocha la tête et se replongea dans son repas pendant que la jeune Gryffondor s'éloignait. Avait-il bien comprit ? Lui avait-elle vraiment fait un clin d'œil ? De quoi voulait-elle bien lui parler ? Il avait bien une petite idée sur la question, mais c'était plus un espoir qu'une certitude.
Finalement, il se leva et laissa Harry et Ginny seuls. Il se dirigea vers la salle sur demande où il espérait que la jeune femme l'attendait.
Il grimpa les sept étages et passa trois fois devant la porte de la salle va-et-vient, comme l'appelait Dobby. Malheureusement, Hermione n'y était pas. Le rouquin décida de s'installer et d'attendre. Au bout de cinq minutes, la porte s'ouvrit. La jeune sorcière qu'il attendait avec tant d'impatience venait enfin d'arriver.
Regardant autour d'elle, la Gryffondor fut émerveillée par la beauté de la pièce où elle se trouvait. C'était une petite pièce, d'apparence assez intime. Il y avait une table éclairée par un chandelier, avec seulement deux chaises, et un canapé. Les murs étaient décorés de paniers remplis de bouquets de roses. Sur la table, reposait un vase contenant une magnifique gerbe de fleurs blanches.
Dès que la porte fut fermée, Ron se leva et se dirigea vers la jeune femme. Par manque de chance, il se prit les pieds dans une chaise et se retrouva par terre, la douleur de la veille revenant rapidement. Hermione réprima de justesse un fou rire.
-Te moque pas de moi, protesta Ron en prenant la main qu'Hermione lui proposait pour se relever.
Lorsqu'il fut debout, il était juste devant la sorcière. Seuls quelques centimètres les séparaient.
Hermione ouvrit la bouche pour parler, ce qu'elle avait prévu de faire. Avant même qu'un son ait pu en sortir, Ron posa un doigt sur ses lèvres, lui indiquant de se taire.
-Je sais ce que tu vas dire… Que je suis un idiot, je suis d'accord avec toi. Que tu ne comprends pas ce que j'ai fait hier, je te rassure, moi non plus.
Tout en l'écoutant, Hermione se rendit compte que le jeune homme n'avait pas lâché sa main, ce qui ne la gênait absolument pas.
-Je ne sais même pas ce qui m'a traversé l'esprit, continua le rouquin en gardant les yeux baissés.
Le jeune Gryffondor sentit ses joues devenir rouges. Il leva les yeux et croisa brièvement le regard de la jeune femme, ce qui lui donna du courage pour continuer. Il prit une grande bouffée d'air et plongea ses yeux dans ceux de sa camarade.
-Tout ce que je sais, dit-il en s'approchant d'elle, c'est que…
Hermione retint sa respiration, son cœur s'emballa, entraînant celui du jeune homme dans sa course folle.
-C'est que je t'aime, murmura-t-il.
Une lueur s'alluma dans les yeux de l'adolescente. Elle regarda Ron dans les yeux, s'approcha encore de lui.
-Moi aussi, murmura-t-elle en frôlant les lèvres du jeune homme avec les siennes.
Les yeux de Ron s'illuminèrent de bonheur. Il baissa légèrement la tête et embrassa délicatement la Gryffondor.
Pendant ce temps, Harry et Ginny étaient partis marcher autour du lac. Ils restèrent silencieux, mais cela ne les dérangeait pas. Au bout d'un moment, ils s'assirent sous un arbre, l'arbre préféré des Maraudeurs. Là, ils se mirent à parler de tout et de rien. Leur conversation s'aiguilla peu à peu vers Hermione et Ron.
-Tu crois qu'ils font quoi, en ce moment ? interrogea Harry en regardant la rouquine.
-Ce matin, Hermione avait l'intention de lui parler… À propos d'hier. C'est tout ce que je sais, répondit Ginny en rougissant très légèrement.
Harry se recula légèrement et s'appuya contre le tronc. Ginny le regarda un instant puis posa sa tête sur les jambes du jeune homme, regardant le ciel à travers les nombreuses branches.
Ils restèrent ainsi un long moment, silencieux. Midi sonna. Aucun des deux n'avait faim, ils s'étaient assoupis.
Harry ouvrit doucement les yeux. Le ciel était sombre, il n'était pourtant que quatre heures de l'après-midi. Les nuages gris presque noirs s'amoncelaient au-dessus de leurs têtes. D'une douce caresse sur la joue, il réveilla la rouquine. Celle-ci s'étira et vint s'asseoir contre le tronc, à côté du Gryffondor.
Un éclair illumina brièvement le parc de Poudlard, suivi par un grondement sourd, un orage arrivait. La forte pluie ne se fit pas attendre. L'épaisseur du feuillage de l'arbre les garda un peu à l'abri, mais rapidement l'eau se fraya un chemin entre les feuilles.
Ginny regarda Harry d'un air affolé. Celui-ci jeta un coup d'œil à la pelouse qui les entourait, le terrain était tellement trempé que la chute était assurée. Ils étaient coincés sous l'arbre, mais comme la pluie tombant de plus en plus fort et qu'un violent vent se levait, ils allaient rapidement être trempés, gelés sur place. Harry leva sa baguette.
-Accio Éclair de Feu !
Le balai mit un certain temps à arriver au niveau des deux adolescents. Le château était loin de leur refuge précaire et la pluie ne cessait de le dévier.
Harry grimpa dessus et aida Ginny à s'installer devant lui. Il se pencha en avant, se collant contre elle, afin de la protéger un peu de la pluie. D'un coup de pied sur le sol, ils décollèrent. La route fut difficile : le balai avait du mal à voler avec deux passagers, avec une forte pluie qui le poussait au sol et un vent violent qui l'envoyait dans tous les sens.
Dès qu'ils furent à l'abri, Ginny prit les commandes du balai et le dirigea vers sa chambre de préfète. Une fois devant la porte, elle fit signe à Harry d'entrer. Celui-ci se tourna sans la moindre hésitation vers le feu qui brûlait dans la cheminée du salon.
La rouquine s'éclipsa un moment, vérifiant que la préfète avec qui elle partageait sa salle commune n'était pas là. Elle prit une douche rapide, se réchauffant un peu, puis sortit vêtue d'un uniforme propre et sec. Lorsqu'elle revint dans son salon, Harry tremblait de froid, devant le feu.
Elle s'approcha doucement, l'aida à se relever et lui montra où était la salle de bain afin qu'il prenne une douche.
Pendant qu'il se lavait, la jeune Weasley était assise dans le salon de la salle commune, regardant vaguement les flammes. Elle se demandait pourquoi elle avait conduit le balai ici, alors que la salle des Gryffondor n'était pas loin de l'entrée du château. Elle n'eut pas le temps de creuser la question, la porte de la salle de bains venait de s'ouvrir. Harry en sortit, ne portant qu'une simple serviette nouée autour de la taille. Il étendit ses vêtements trempés devant le feu afin de les faire sécher, puis il s'assit à côté de Ginny.
Ginny frissonna, elle avait encore un peu froid, et puis, Harry était assis à côté d'elle, ne portant qu'une serviette. C'était principalement la deuxième solution qui l'avait fait frissonner. Il la regarda, puis elle eut un nouveau frisson, plus fort que le précédent.
Avant que la rouquine ait pu comprendre quelque chose, elle était dans les bras d'Harry qui la serrait contre lui pour essayer de la réchauffer.
La sonnerie annonçant le dîner les réveilla. Ginny se leva, s'étira et allait partir vers la Grande Salle quand elle se souvint qu'Harry était là. Il était toujours en serviette et ses vêtements n'étaient pas encore secs. Il était hors de question qu'il traverse le château en serviette ou en uniforme trempé. Après un instant de réflexion, la rouquine décida d'aller demander à son frère un uniforme pour Harry.
Elle le croisa alors qu'il descendait dîner avec Hermione. Ils se tenaient par la main, croyant qu'ils étaient seuls. Derrière eux, Ginny toussota. Ils se retournèrent vivement et se lâchèrent automatiquement la main. Ginny réprima un petit rire en voyant leurs têtes.
-Ron, tu aurais un uniforme pour Harry ?
Ron et Hermione se jetèrent un coup d'œil, ne sachant comment prendre la question.
-Pourquoi ? Il est où d'abord ?
-Il est dans ma salle commune. Tout à l'heure, on a été surpris par l'orage et on est allés se laver dans ma salle de bains, mais Harry n'a rien à se mettre, ses vêtements sont trempés.
-Mais, me dit pas que…
-Non, rassure-toi, frérot, il a une serviette.
Hermione et Ginny éclatèrent de rire à la tête de Ron. Apparemment, il avait cru, un court instant, qu'Harry n'avait strictement rien sur lui…
-Je vais chercher un uniforme. Vous m'attendez là, les filles ?
Elles hochèrent brièvement la tête.
Peu après, Ron revint, essoufflé, un uniforme à la main. Les trois amis se dirigèrent vers la chambre de Ginny et ils rejoignirent Harry dans la salle commune.
Il n'avait pas bougé, il était toujours assis sur le canapé, regardant le feu, vêtu de la serviette de la rouquine. Son uniforme était trempé, comme si on venait de le sortir de l'eau.
Hermione ne put s'empêcher de rougir en voyant Harry, ce qui fit rire ses trois amis. Le jeune sorcier prit l'uniforme et partit s'habiller dans la salle de bain.
Fin du chapitre 25
