Disclaimer : rien n'est à moi ! tout est à JK ROWLING ! valable du début à la fin de cette fic, si des fois je l'oublie encore comme ds le premier chapitre….
Avertissemnt 1: SLASH! RELATIONS ENTRE HOMMES! homophobes, fermez cette fenêtre!
Avertissement 2: SPOILER TOME 6! je dis bien qu'il y a des détails figurants ds le dernier tome paru en anglais, pour ceux qui veulent garder toute surprise, la lecture est déconseillée….
Beta readeuse que j'adoooorrre: Violette-ceresse!
rar:
slydawn :merci , j'espère que ton impression va durer !lol. je vais tout faire pour en tout cas! bonne lecture ! biz biz
Vif d'or : et oui, tu as vu ça , Vif, j'ai suivi ton conseil ! gros mercis pour tes reveiews, je suis contente que ça te plaise ! et de rien , tout le plaisir est pour moi, d'écrire et d'avoir des commentaires ! voilàa la suite, bisssouuuusss
onarluca : ah ! super ! juste une question, pourquoi tu as deux surnoms ? ça me perturbe… lol. Oui, il me faut pas grand chose… Très bonne lecture, Artemis ou Onalurca (lequel je choisis ?) à bientôt peut être !
Gin : je te remercie, hi hi hi ! je te souhaite une très bonne lecture et j'espère que la suite se arratachera autant au tome 6, niveau compréhension de l'évoultion sentimentales des persos ! bizz
emery : bonjour! et oui, j'ai voulu adapter une façon différente d'introduire son pdv..Ma soeur m'a dit que le coup de la photo était très tordu..m'enfin apparemment ça passe , gros mecis et à une prochaine !
salut kalisca! merci! suis contente que tu l'aimes et que tu veuilles la suite ! tu dis que tu vas aimer Draco, mais tu connais beaucoup de monde qui ne l'aime pas! gros bisouus !bonne lecture !
salut vert émeraude ! merci!ça me fait tout drôle d'avoir une review de toi, d'ordinaire je vois ton nom ds les fics que je lis, et tu m'y apparais comme un référence ! hi hi hi ! j'espère que la suite te semblera aussi intéressante ou même plus! comment je vais mettre Draco et Harry ensemble? hm hum;... bah ds tout les cas, ils ne réfléchiront pas pdt des lustres, l'histoire sera courte et on en aura les grandes lignes, pr le reste de leurs états d'âme, ce sera à nous d'imaginer le plus gros...enfin je verrais …ds tout les cas, il y aura l'action, puis la compréhension. je me comprends, et toi !bonne lecture !
Violette - Ceresse : bravo, miss Lolie, vous êtes en effet ma première reviewveuse ! ha ! ma Lolieninouchka ! (rien…. délire passager.. je suis dans ma période Russie..) ..oui, j'ai fait vite ! parce que je voulais suivre ton conseil de ne pas faire attendre ceux qui avaient lu le tome 6 en anglais.. ! non, en fait j'avais trop hâte…dis, Lolie, tu as commencé ta nouvelle histoire qui va partir dans tous les sens ?dis moi quand ça sort ! l bisous ma tite gazelle !
Lolie 2 : mais oui ! c'est toi la bêta readeuse ! quoi ? tu as laissé des fautes ? et alors ! pas grave ! tu donnes de supers conseils ! c'est ti pas un peu plus mieux ?
Answer one : centreflods…. J'ai une impression de déjà vu..hum.. est ce que je ne l'aurais pas expliqué dans ma lettre. je ne sais plus….
ma sœur m'a dit que c'était profondément chiant le passage avec la photo, elle avait pas saisi la biloute, mdr, mais bon. .tant pis pour elle !.J'adore comment tu peux blablater un paragraphe sur un simple mot ;et quel mot ! boudiou. .puisqu'il s'agit de…. « poubelle ! »
j'adore Ron ! il fait tellement … Ron ! ça me fait rire, ça aussi ! mince mince mince…. Je suis obligée de raccourcir cette review par manque de temps ! sinon.. je ne posterais que la semaine prochaine….. donc, je vais aller plus vite ! oui, ils ne se sont pas vus depuis perpette.. oui, le ministre est un gros con.. heu. le point mousse c'est du tricot… Ginny part très vite parce qu'elle veut les laisser régler leurs affaires tranquilles.. rrrahhhhh !j'ai fait une fausse manip et j'ai fermé la fenêtre où était ta reveiew et toutes ces questions… et… GRRRRR ! j'ai dépassé le délai ! tu sais quoi ? je vais tacher de t'envoyer un mail plus complet ds le courant de la semaine ! je vais pas te laisser comme ça avec toutes ces petits détails qui te turlupinent ! énormes bisous !
Isotope : hello ! voilà la suite ! j'espère que tu adoreras aussi ! ton pseudo j'aime, même si tout en moi crie « à bas la chimieeeeeeeeee !)) mdr ; y'a intérêt à ce que Draco te plaise! ça devrait avec ce long flash back !
la fic..combien de chapitres…hum.. je dirais. quatre cinq ..six au grand max….grande probabilité sur le cinq ! bisous et très bonne lecture !
merci pour tout vos petits (et longs)mots ! bonne lecture et à bientôt !
Chapitre 2 : l'horcruxe
Et j'entends cette voix, derrière moi… Suave et froide… Reconnaissable entre toutes.
Cette voix que je n'ai pas entendue depuis près d'un an.
Cette voix traînante et flexible, qui dit :
- Alors, on se trouve beau, Potter ?
Je sursaute et vois son reflet, vague, bien sûr, dans le miroir teint de buée… Je suis surpris mais, mon instinct domine. Draco Malfoy est déjà sous la menace de ma baguette.
- Jaloux, Malfoy ? Ton miroir te répète sans cesse qu'il ne connaît pas les critères de beauté animaliers ? Que les gueules de fouines ne sont pas de son ressort ?
Il rit jaune. Ce mangemort !
Et puis calmement, il recule, s'échappant à ma vue traîtresse. Je le devine passer une main manucurée sur son menton presque imberbe et s'asseoir sur le rebord de la baignoire, croisant ses jambes.
Ma main gauche tâtonne. Elle ne trouve pas mes lunettes.
Un éclat brillant. Là. Dans ses mains… Le salaud ! L'ordure !
- Fichu, sans tes lunettes, pas vrai ? constate-t-il d'une voix neutre.
- Comment tu es entré ? Tu me veux quoi ? répondais je en grinçant non sans avoir lancé un sort d'attraction à mes binocles hideuses qui se retrouve de nouveau sur mon nez.
Il penche sa tête de blonde de biais. Il a l'air en forme.
- Allons, allons… N'as tu pas l'habitude des visites de courtoisie ? se moque Malfoy.
Un sourire suffisant danse sur ses lèvres. Le sourire qui me met hors de moi. J'arrive à retenir, je ne sais pas comment, mon poing gauche avant qu'il n'amoche sa petite gueule de fouine et riposte sur le même ton, la baguette toujours pointée sur sa royale personne, là, installée sur le rebord en céramique de ma baignoire.
- C'est plutôt ta catégorie qui me chiffonne, Malfoy… Les Mangemorts boivent ils du thé ?
Son sourire s'estompe, et son regard… Vacille… Me laissant ahuri.
Depuis quand Malfoy stoppe-t-il ses joutes entre nos quatre pupilles dilatées par la haine ?
Il remonte doucement sa manche vert olive sur son avant bras laiteux et mon regard s'abaisse… Il est marqué, sali… Tatoué, comme une vache qu'on porte à l'abattoir.
- Tu veux parler de ça ?
Je serre les dents… Alors elle est la sous mes yeux cette preuve ultime.
Et je n'en suis pas satisfait. Ça m'avance à quoi de voir cette Marque infâme sur le bras de cet ennemi ?
Je savais qu'il était des leurs, je l'avais soupçonné d'en être avant tous à Poudlard !
Je savais qu'il était devenu Sbire de Voldemort… Oui, mais quoi ?
Tu n'es pas un meurtrier Draco…
Il n'a jamais tué…
Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant.
Pourtant, il n'a pas tué Dumbledore. Cela aurait été si simple… Peut être plus que de suivre celui qui avait osé… Osé… Tué, là Albus, malade, mourant déjà, sans défense…
Sa marque brille maintenant…
Est ce moi qui vois encore flou ?
Non.
Devant moi, Draco Malfoy… Pleure…
Une de ses larmes est tombée sur ce tatouage.
Je déglutis avec difficulté. C'est un spectacle étrange de voir Malfoy autrement que rigide et hautain. Ou plutôt de le revoir autrement que rigide et hautain.
Mais il est chez moi, pleurant ou non… Il a cette marque… Il a fui avec un meurtrier immonde et lâche… Et moi, je n'ai pas peur, non, je suis méfiant. C'est tout. Et pas d'humeur à lui tendre un kleenex !
- Arrête ton putain de numéro, Malfoy, éclatais-je. Je n'ai pas offert à Mimi Geignarde de vivre dans ma salle de bain !
Mes paroles insultantes, mon ton sec et froid, lui rappellent ce souvenir cuisant, et sans doute douloureux…
Fébrilement, il remonte sa manche, la passe en revers sur ses joues mouillées de perles salées et se lève.
Pour répondre.
- Ne sois pas si teigneux, Potter, grommelle-t-il.
Et c'est tout.
Ça.
Uniquement.
Sur un ton presque monotone.
Il me déçoit. Où est passé son pédantisme ?
Où sont passées ses remarques puériles que je m'efforçais toujours de relever au mieux, c'est à dire, avec hargne ?
Il me toise. Ses yeux sont ternes, comme vides… De toute sa rancœur à mon égard.
Il ne se préoccupe pas de ma baguette pointée sur son cou.
Il croise mes yeux et ne les lâche plus.
Il passe une main sur ma baguette. Lentement. J'en sens la pression quand il cherche à la faire dévier. Mais il n'y parvient pas.
Alors, il ordonne :
- Baisse ça, tu veux ? Est-ce que j'ai sorti la mienne ? Est-ce que tu ne sais pas que tu me prendras de vitesse ? Est-ce que tu crois que je ne crains pas ce sort abject que tu m'as lancé une fois ? Sectusempra, une chose du genre..
Sa main rejoint la mienne, alors que nos iris se livrent toujours un duel sans merci… Moi, défiant, lui… Je ne sais pas… Je n'arrive pas à lire cette expression dans ce regard métallique.
Sa main est douce… Et chaude, et ses doigts s'entremêlent aux miens avant que je ne puisse réagir.
Ma baguette s'abaisse et mon bras, comme fatigué d'avoir agressé cet intrus qui semble, étrangement pacifique, se laisse pendre le long de mon torse.
Qu'est ce qu'il me veut ?
Je constate vaguement qu'il tient toujours ma main, alors qu'il fait un pas, puis deux.
Je reste statique.
Il serait bien trop fier de me voir reculer face à lui… Je crois ?
Nos torses se frôlent, et je distingue le grain de sa peau, le chatoiement de son regard. J'hume- involontairement-, toujours son odeur. Elle est piquante… Mais… affectueuse… Un zest d'orange amère sur de la cannelle… Comme l'odeur du soleil après la pluie.
Son souffle, chaud, me caresse. Et je ne dis rien… Lui, non plus d'ailleurs.
Mes genoux flageolent. Les conséquences de cette après-midi, sans-doute. Et je m'adosse au lavabo, salutairement.
Je suis coincé ! Et Merlin… Qu'est ce qu'il me veut ?
Il sourit. Malfoy sourit !
Il doit avoir une drôle de pensée derrière la tête… Je n'aime pas ça ! Vraiment pas !
Et puis souffle. Un mot cette fois. Un seul. Qui traîne. Là. Entre nos deux bouches. Dont la mienne, sèche… un mot dont je ne comprends pas le sens.
Je reste perplexe et puis, je réussis à bredouiller :
- Quoi ?
Il sourit encore. Amusé ?
- Expresso.
Je cille des paupières…
Je n'ai toujours rien compris.
Lui se recule, de sa démarche féline.
Ma main est brûlante. Comme marquée au fer rouge. Il passe la porte, sans plus me regarder, et , du couloir, sa voix légèrement étouffée, me parvient de nouveau.
- Je bois de l'expresso, Potter.
oooooo00ooooooo
Le temps de sauter dans un jean et d'enfiler un tee-shirt, je retrouve Malfoy hissé en haut d'un tabouret du comptoir en brique rouge de la cuisine. Il fait courir ses doigts sur le chêne de la tablette, un rien perdu dans ses pensées.
Il relève la tête quand j'arrive en bougonnant.
- Prends tes aises, surtout, grinçé-je.
Il se tortille sur son siège, croise ses longues jambes dessous et, comme s'il ne suffisait pas qu'il soit là, il ajoute :
- Et cet expresso ?
Je me retiens encore de le rosser et me dirige à grandes enjambées vers ma cafetière électrique. J'ouvre un placard, en sort un paquet de café et, fébrilement, rempli mon filtre. Etant assez agacé, j'en mets partout.
Je ne l'entends pas changer de place, et lorsque deux minutes plus tard j'appuie sur le bouton blanc à la base de cet appareil merveilleux, je me retrouve enfermé dans un espace restreint. Draco Malfoy a passé sa tête blonde par dessus mon épaule, et ses mains blanches reposent sur le plan de travail, se transformant en une cage humaine.
- Qu'est ce que tu fais ? S'étonne-t-il.
Je me retourne - un peu difficilement – et croise mes bras sur ma poitrine.
Bon sang ! Qu'est ce que je fiche là, à faire du café pour… Pour… Lui !
Et puis, est ce qu'il devient myope lui aussi ?
- Et toi ? Fais je.
Toujours face à moi, il m'annonce clairement attendre d'être devant une tasse fumante pour en discourir.
- Elle arrive ta tasse, ducon ! m'entendé-je crier.
- Ne soit pas si teigneux…, me sermonne-t-il, on ne peut plus calme.
Ses yeux vagabondent vers la gazinière, cherchant ces pots en aluminium que les sorciers utilisent pour leur jus de chaussettes.
- Où ça ? s'exclame-t-il, sourcils froncés.
Je ferme les yeux. Ce qu'il m'énerve ! Ce que je m'énerve aussi ! Qu'est ce que j'attends pour le mettre dehors !
Mais je sais… Je sais pourquoi !
Parce qu'il a éveillé ma curiosité. Parce qu'il est passé à travers tous les sorts de surveillance que j'ai lancé sur cette demeure. Parce qu'il est dans ma cuisine, qu'il n'a pas ce masque froid sur sa face d'archange et que mis à part les résidus de son ancienne arrogance qui dansent encore dans ses yeux orage, il ne me dérange pas.
Parce qu'en fait, ça fait des mois, que je n'ai pas entendu le timbre de sa voix, et que, étrangement, mes oreilles se délectent de chacune des paroles qu'il leur offre…
Peut être aussi, car j'ai eu une journée affreuse, et que la perspective d'une engueulade avec lui pour briser la monotonie de ma vie, me paraît presque alléchante !
Cependant, il m'agace. A tourner autour du pot ! A briser ma méfiance par sa naïveté. A ne répondre à mes questions que par d'autre et m'empêcher de m'exprimer par des cris si j'en ai envie !
Je claque ma langue contre mon palais, pointe un doigt sur la machine qui se met à glouglouter derrière mon dos, et, succinctement, répond :
- Là-dedans.
Il fait une moue que je ne lui connaissais pas et se penche vers le bol de verre où les gouttes de la boisson noire viennent rejoindre leur comparse dans un clapotis pacifique.
- Ah, fait-il. Un engin Moldu.
Et il s'éloigne.
Je respire de nouveau par le nez. Réalisant alors que depuis qu'il se tenait à mes cotés, c'est ma bouche qui m'oxygénait. Bon toujours est il que l'arôme du café rend l'air suffocant.
Malfoy a rejoint son tabouret et il m'observe, sa tête reposant sur sa paume. je lui lance un regard furieux
- Tu veux savoir ce que je fais ici.
Ma méfiance me revient. Je ne réponds rien. Je le laisse parler. Sa paume glisse et il se redresse.
- Je suis venu pour une chose… Une seule, continue-t-il.
Je m'avance vers le bar américain.
- Ah oui ?
- Oui, répond-il.
Il croise sagement ses mains… Et… Attend.
- Et ?
- C'est tout, dit il, comme s'il énonçait une évidence.
- C'est tout ? répété-je, battant des cils avec frénésie.
- Il y a comme un écho dans ta cuisine, tu sais ça ? se moque-t-il.
Mes mains viennent se plaquer violemment sur la tablette de bois où il a posé ses mains nouées, et, vert de rage, je me penche vers lui.
- Bon sang ! Tu vas me dire ce que tu fous ici, chez MOI, Malfoy, sur MON tabouret, dans MA cuisine, à te fendre la poire devant MOI ! Alors, tu le craches, le morceau, Oui ou Merde !
Ses yeux papillonnent. Mais il est serein. Il se recule légèrement, penche son visage sur le coté, plisse les yeux et me met au comble de la fureur :
- T'ais je déjà dit de ne pas être si…,commence-t-il, puis voyant que ma baguette vient se greffer tel un troisième bras sur son torse, il passe une langue rouge sur ses lèvres, inspire, expire et lâche le morceau :
- Je refuse de te laisser mourir, Potter, dit-il.
-tillt-
o0o
-tilt-
Le bouton de la machine à café se désenclenche. Je range ma baguette, et lui tourne le dos.
Placard de droite, étagère centrale. Deux tasses, Voilà.
Tiens, entrechoque.
Mes mains tremblent.
Marcher jusqu'à la cafetière. Saisir l'anse en plastique. Verser.
Attention, ça va déborder. Relever…
Mes mains tremblent toujours.
Je repose le bol verseur.
- Sucre ?
Il lève son pouce et son index.
Le sucrier est à ma droite.
Deux sucres. Plouf. Re plouf.
Une goutte noire s'isole sur le pourtour écru de la tasse.
Perdue… Comme moi…
- Lait ?
Il secoue gracieusement sa tête blonde.
Non.
Une tasse dans chaque main. Voilà.
En poser une devant lui, une autre devant moi… c'est fait…
Ne pas le regarder…S'asseoir… Respirer… Ne pas penser à ce qu'il vient de dire… Respirer.
Je m'assieds à sa droite, face au comptoir auquel il tourne le dos, ignorant cet expresso tant attendu qu'il dédaigne maintenant.
Ne pas penser… ne pas penser…
Je refuse de te laisser mourir, Potter.
Et merde !
Je refuse de te laisser mourir.
J'avale une gorgée de café et manque de la recracher. C'est brûlant ! et re merde !
Je refuse de te laisser mourir.
Je repose brutalement ma tasse sur la tablette. De toute façon, je n'ai pas soif !
- Tu refuses de me laisser mourir, marmonnais je, abattu.
Il prend son temps avant de répondre. Il ne bouge pas.
- Oui,dit il.
- Pourquoi ?
Je joue avec une petite cuillère qui traîne là. C'est con une petite cuillère, ça se plie, ça se déplie, ça brille et puis ça vous envoie dans une éclat doré toute la beauté des cheveux de ce gars qui refuse de me laisser mourir.
- Parce que.
- C'est une raison suffisante ? demandé-je, dans un murmure.
Je pivote mon siège d'un quart de tout, attendant qu'il en fasse de même.
- Ça me suffit, dit-il.
Un nerf frémit sur sa mâchoire.
Il se tourne enfin. On se fait face. Et ses yeux brillent. Et mon cœur tambourine. Et il est proche trop proche ! Et ça m'est égal.
Pourquoi me regarde-t-il comme ça ? Dans l'attente de quelque chose…
Pourquoi est ce que je me sens me liquéfier tout à coup comme cette petite perle salée qui glisse sur sa joue et qu'il efface d'une main vive ?
Pourquoi refuse-t-il de me laisser mourir ?
Ou pourquoi a-t-il fallu qu'il m'annonce qu'il refusait de me laisser mourir ?
Pourquoi faut il que je ne sache pas quoi comment agir face à ça ?
C'est une ruse ?
Un mensonge ?
Un complot ?
La vérité ?
C'est vrai… Je n'ai jamais entendu Malfoy mentir…
Dédaigner, insulter, railler se vanter, dire qu'il n'avait pas le choix… Mais mentir jamais.
Pourquoi ?
Pourquoi ses yeux ne me haïssent plus ?
Pourquoi sa bouche ne se tord elle plus en cette grimace que j'abhorre ?
Pourquoi est il… Autre ?
- Car c'est faux, dit sa bouche.
Et ses yeux appuient.
Et mes yeux veulent croire ses iris, alors je demande :
- Qu'est ce qui est faux ?
Il se mord la lèvre inférieure. Il semble hésitant cette fois. Une fraction de seconde et puis, son assurance coutumière reprend le dessus.
- Certaine de tes bases. Tu crois vraiment que Snape est lâche ?
Cette question tombe comme une bombe.
Comment a-t-il pu me berner ainsi… Je recule. La haine coule à nouveau dans mes veines, emportant sur son passage ses petits caillots de je ne sais quoi qui avaient calmé mon afflux sanguin depuis cette drôle de révélation de Malfoy.
Je ne suis plus fatigué, ni méfiant, ni même attendri, ou étonné de la façon d'agir de l'intrus. il n'est pas autre…
Il triche ! Il fait semblant, il me berne ! Il me ment.
J'esquive un mouvement pour me lever. Mais, pour une fois, il a été plus prompt. Il s'est coulé entre mes jambes négligemment ouvertes, les pieds sur les barreaux du tabouret. Il s'est glissé, comme un serpent… Comme le serpent de son Maître. Et ses bras me clouent sur le siège.
Et son regard se fait dur mais… Suppliant.
- Ecoute-moi Harry…
Mai sa voix…Sa voix… Non… Ce n'est qu'un leurre. Elle ne peut pas m'inspirer confiance…
Je cille.
- Potter ! se reprend il.
- Ne joue pas à ça, Malfoy.
Il ne prend pas garde à mon avertissement. Mes doigts se crispent sur ma baguette.
- Vas-y, tue-moi, dit il, lentement. Personne ne pourra te traiter d'assassin, personne ne viendra m'empêcher de saigner…
Ma baguette tremble. Je ne peux pas le tuer… Pas lui. Je ne peux juste pas.
- Tu crois que le monde est noir ou blanc ? continue-t-il. Regarde !
Il attrape ma tasse de café et l'agite devant mes yeux. Sa voix est agressive, mais elle est douce pourtant… Sa voix quémande. Sa voix supplie.
Ma main s'abaisse.
- Laisse moi partir, je t'ai dit…
- Et moi je te dis de regarder, Potter…!
Il fait tourner le café, il en fout partout sur le carrelage écru.
Je ne peux toujours pas bouger. Et je suis fatigué. Fatigué de tout ça. Alors je regarde.
C'est du café. Et alors ? Qu'est ce qu'il veut que je lui dise ? Que j'ai mis assez de cette poudre noirâtre et que cette boisson a une couleur alléchante ?
Je fronce les sourcils.
- C'est marron ! s'exclame-t-il, jubilaire. Marron ! Ouvre tes beaux yeux, Potter… Et là… Là, tu me diras si tu crois qu'entre toi et moi, c'est sans nuance… Si ce ne peut être que de la haine…
Je ricane amèrement.
- C'est tout réfléchi, Malfoy.
Cette fois je tente de le repousser. Mais j'ai déjà oublié que je tremble… Toujours… Tout ce stress, toutes ses tensions. Et puis, lui…
Lui, il s'est pressé contre moi, et a envoyé valdinguer ma baguette au loin… Je n'ai même plus le courage de lui demander de partir. Et puis, je sais, qu'il ne me veut pas de mal…
- Je te hais, sifflé-je dangereusement, entre mes dents.
Mais trop tard. Je n'y crois déjà plus. Trop tard… je n'y crois déjà plus vraiment…
Je prends une grande goulée d'air.
Il parle dans mon oreille. Il la berce. Il l'endort. Il a ses mains sur mes genoux. Et j'ai chaud…J'ai froid… je ne sais plus…
Son souffle me trouble, et il frôle involontairement, je crois, de ses lèvres, mon lobe.
Un frisson me parcoure l'échine et je me reconnecte difficilement à la réalité. Les poumons me brûlent. Mon cœur s'échauffe. Je manque déjà d'oxygène. Je respire… Par la bouche.
- Tu crois vraiment ? susurre Malfoy.
Je hoche la tête, affirmatif. C'est tout ce que je peux faire.
- Je ne te crois pas ,dit il.
Et il me le prouve. Lentement, très lentement, ses lèvres se rapprochent des miennes. Et puis, il les pose délicatement sur ma bouche.
Il tremble aussi. Enfin, je ne suis pas sûr… Je me sens sombrer…
Il ne fait rien de plus. Que cette apposition. Que de capturer ma lèvre inférieure des siennes. Que d'effleurer de cette peau douce, fragile et fruitée, la mienne et de l'en imprégner de son souffle. J'ai les yeux grands ouverts et lui les paupières baissées.
Je réagis dans un sursaut, agitant un bras douloureux pour le repousser et criant :
- Lâche-moi !
Mais vainement.
Car il ne me tient plus. Il ne m'a pas tenu alors qu'il… m'embrassait..
J'étais libre. Libre de glisser de mon tabouret, de lui envoyer un crochet du droit au menton, ou de lui abîmer ses bijoux de famille.. J'aurais pu faire tout ça ! Mais je n'ai rien fait. Je n'en avais pas envie…
Et lui, lui… Il ne me tenait que par…
Sa bouche..
Alors je brasse de l'air et il passe un bout de langue sur ses lèvres.
- Merci… Pour le café, dit-il.
Il se tient debout au milieu de mon salon. Il me regarde… Et même éloignés de plusieurs mètres nos regards se mêlent et fusionnent.
Et puis, je romps le contact, je tourne la tête vers sa tasse. Intacte, pleine.
Il n'a pas bu…
Je le considère, muet. Il fouille dans sa poche.
Il me sourit.
Si… Il a bu… Sur mes lèvres.
Il tient quelque chose dans sa main. Je me raidis. Instinctivement. Et involontairement aussi.
- Attrape Potter, ordonne-t-il.
Et il lance ce quelque chose vers moi. Je bondis, et attrape. C'est lourd. C'est froid. Je crois savoir ce que c'est.
Il hoche de la tête.
Satisfait.
Et il se transforme. J'ignorais qu'il était un animagus. Eh bien, il en est un. Un oiseau… Exotique. Un perroquet.
Aux yeux azur, et au-dessus du crâne doré.
Il passe près de moi, virevolte. Je le regarde, hagard. Cet oiseau est beau.
Il se pose sur mon épaule gauche, et je ne l'en déloge pas. Il me mord le lobe de l'oreille et de sa tête donne un léger cou dans ma joue. Ses plumes sont soyeuses.
Et puis, il file, ailes déployées, par une fenêtre ouverte. Vers la voûte noire.. Non, bleu marine.
Je fixe la nuit dehors, les étoiles qui brillent, la lune pleine, et puis, je me rappelle qu'il m'a lancé quelque chose.
J'ouvre les mains.
Là dans mes paumes, ce que j'ai cherché l'après-midi durant, et des mois avant ça…
L'avant dernier Horcruxe.
L'espoir…
A suivre…..
La prochaine fois on se retrouve de nouveau sur le chemin de Traverse !
